LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

XIII. LA SENSITIVITE TELEPATHIQUE, UN DEVELOPPEMENT NORMAL

 XIII. LA SENSITIVITE TELEPATHIQUE, UN DEVELOPPEMENT NORMAL


Vous aurez remarqué que je n'ai donné aucune instruction quant à l'art de développer la sensitivité télépathique. La raison en est, comme je vous l'ai dit précédemment, que cette sensitivité devrait être, et est toujours, un développement normal, lorsque le disciple est correctement orienté, complètement consacré et qu'il apprend la décentralisation. Lorsqu'elle est forcée, la sensitivité développée est anormale et entraîne beaucoup de difficultés et un futur danger. En ce qui concerne le disciple, l'abandon de la perpétuelle considération des circonstances et problèmes personnels conduit inévitablement à un clair détachement mental ; ceci fournit alors ces régions de libre perception mentale qui rendent la sensitivité supérieure possible. Graduellement, à mesure que le disciple acquiert la véritable liberté de pensée et le pouvoir de recevoir l'impression du mental abstrait, il se crée à lui-même un réservoir de pensée qui devient disponible pour l'aide au prochain et pour les nécessités de son service mondial croissant. Plus tard, il devient sensitif à l'impression de la Hiérarchie qui, d'abord purement ashramique, est transformée ultérieurement en une impression hiérarchique totale dès que le disciple devient un maître ; le Plan constitue alors la substance dynamique fournissant le contenu du réservoir de pensée auquel il peut puiser. Ceci est une déclaration d'une importance unique et extraordinaire. Plus tard encore, il devient sensitif à l'impression de Shamballa, et la qualité de la Volonté, qui soutient le Dessein planétaire, est ajoutée au domaine de connaissance qui lui est accessible. Je cherche surtout à souligner ici l'existence d'un réservoir grandissant de pensée, que le disciple crée en réponse aux impressions nombreuses et variées auxquelles il devient de plus en plus sensitif ; les idées, les concepts et les objectifs spirituels dont il prend conscience sont progressivement formulés par lui en idées avec leurs formes-pensées appropriées, auxquelles il apprend à recourir quand il veut servir son prochain. Il se trouve en possession d'un réservoir ou d'un nuage de substance mentale, résultat de la propre activité de ses pensées, de sa réceptivité innée, qui lui procure le matériel d'enseignement et la "fontaine de connaissance" à laquelle il peut puiser lorsqu'il cherche à aider d'autres individus.

Il est essentiel de comprendre que la sensitivité à l'impression est un développement normal et naturel, parallèle au développement spirituel. Je vous ai donné la clé de tout le processus en vous disant :

"La sensitivité à l'impression implique la génération d'une aura magnétique sur laquelle peuvent jouer les plus hautes impressions."

Je voudrais vous voir consacrer la plus profonde considération à ces mots. Lorsque le disciple commence à manifester la qualité de l' âme et que le second aspect divin prend possession de lui, contrôle et colore toute sa vie, la sensitivité supérieure se développe automatiquement. Il devient un aimant pour les idées et les concepts spirituels ; il attire dans son champ de conscience l il doit chercher et apprendre laborieusement pour se les assurer, les posséder et en disposer ; elles arrivent dans son champ de conscience>parce qu'il a créé une aura magnétique qui les invoque et les amène "dans son mental". Cette aura magnétique commence à se former à partir du moment où il réalise un contact avec son âme ; elle grandit et s'approfondit à mesure que ces contacts croissent en fréquence et deviennent finalement un état de conscience habituel ; ensuite, il sera en rapport avec son âme – le second aspect divin – à volonté et à tout moment.

C'est cette aura qui constitue en réalité le réservoir de substance mentale auquel il peut spirituellement recourir. Son point focal est sur le plan mental. Il n'est plus désormais sous l'influence de la nature astrale, il construit avec succès l'antahkarana par lequel les impressions supérieures peuvent descendre ; il apprend à ne pas dissiper cet influx, mais à accumuler dans cette aura dont il s'est entouré, la connaissance et la sagesse qu'il sait être nécessaires au service envers ses compagnons. Un disciple est un centre magnétique de lumière et de connaissance dans la mesure exacte où il est capable de maintenir son aura magnétique en état de réceptivité. Elle invoque alors constamment un ordre supérieur d'impressions ; elle peut être évoquée et mise en "activité distributive" par ce qui est inférieur et demande de l'aide. En temps voulu, le disciple devient par conséquent, une petite réflexion de la Hiérarchie, invocatoire – comme celle-ci l'est envers Shamballa – et facilement évoquée par la demande humaine. Ces choses demandent à être soigneusement considérées. Elles impliquent une reconnaissance préalable des points de tension et leur expansion conséquente dans les auras magnétiques susceptibles d'invocation et d'évocation.

Ces régions de sensitivité passent trois phases que je n'ai pas l'intention de développer :
1.
Sensitivité à l'impression provenant d'autres êtres humains. Cette sensitivité devient utile dans le service, lorsque l'aura magnétique nécessaire a été créée et mise sous contrôle scientifique
2.
Sensitivité à l'impression de groupe, passage d'idées de groupe à groupe. Le disciple peut devenir un agent réceptif de n'importe quel groupe dont il fait partie, et cette capacité indique son progrès.
3.
Sensitivité aux impressions hiérarchiques atteignant le disciple via l'antahkarana et, plus tard, sensitivité à l'ensemble de la Hiérarchie lorsqu'il aura atteint l'une ou l'autre des initiations supérieures. Ceci indique l'aptitude d'enregistrer les impressions émanant de Shamballa.
Il serait maintenant utile de considérer trois points relatifs à la sensitivité à l'impression, à la construction du réservoir de pensée qui en résulte et à l'aptitude de répondre aux appels invocatoires subséquents. Ces trois points sont :
1.
Les processus d'enregistrement.
2.
Les processus d'enregistrer des interprétations.
3.
Les processus de réponse invocatoire conséquente.
Je voudrais vous rappeler la connaissance du fait que l'aura créée par chacun de vous autour du noyau central de votre soi incarné, ou âme, est un fragment de l'âme adombrante qui vous a amené en manifestation.
Comme vous le savez, cette aura est composée des émanations du corps éthérique, lequel incorpore trois types d'énergies dont vous êtes individuellement responsables. Lorsqu'ils sont ajoutés à l'énergie du prana qui compose les véhicules éthériques, ces trois types sont :
1.
L'aura de santé. Celle-ci est essentiellement physique.
2.
L'aura astrale, qui est habituellement de beaucoup le facteur dominant, le plus extensif et influent.
3.
L'aura mentale, relativement petite dans la plupart des cas, mais qui se développe rapidement dès que le disciple prend consciemment en main son propre épanouissement, ou dès que la personnalité se polarise sur le plan mental. Le temps viendra finalement où l'aura mentale oblitérera – si je peux employer un terme aussi inadéquat – l'aura émotionnelle ou astrale. Dès lors la qualité d'amour de l'âme assurera une suppléance, afin que la sensibilité requise ne disparaisse pas complètement mais soit d'un ordre plus élevé et, considérablement plus intense.
C'est dans cette aura triple, ou plus exactement quadruple en comptant le véhicule éthérique, que chaque individu vit, se meut et a son être ; et c'est cette aura vivante et vitale qui constitue l'agent de réception de toutes les impressions, tant objectives que subjectives. C'est cet "agent de réponse sensitive" que le soi intérieur doit contrôler et utiliser en vue d'enregistrer l'impression, ou de diriger l'impression éthérique ou mentale vers l'extérieur, dans le monde des hommes. L'impression astrale est purement égoïste et individuelle et, quoiqu'elle puisse affecter l'entourage d'un homme, elle n'est pas dirigée, comme le sont les autres énergies enregistrées. C'est principalement l'aura qui produit les effets d'une personne sur ses associés ; ce ne sont pas essentiellement les mots qui engendrent les réactions, même lorsqu'on croit qu'ils incarnent les réactions et les pensées, car en réalité, ils ne sont habituellement que l'expression des désirs émotionnels.

Chacun de nous, par conséquent, porte autour de lui un mécanisme subjectif qui est une image vraie et parfaite de son point particulier d'évolution. C'est cette aura qu'observe le Maître, et c'est un facteur de première importance dans la vie du disciple. La lumière de l'âme dans l'aura et la condition des différents aspects de l'aura indiquent si oui ou non le disciple approche le sentier du Disciple. A mesure que les réactions émotionnelles diminuent et que l'appareil mental se clarifie, le progrès de l'aspirant peut être exactement noté. Veuillez distinguer soigneusement entre le corps astral et le corps mental, et ce qu'ils émettent. Les corps (ainsi appelés) sont de nature substantielle ; l'aura est essentiellement radiante et s'étend en toutes directions depuis chacun de ces véhicules substantiels. C'est un point qui doit être soigneusement noté.

Le problème de l'aspirant "engendrant" son aura magnétique, est précisément de retirer le pouvoir de l'aura astrale et ainsi d'en diminuer l'étendue, et d'autre part d'étendre et d'accroître la puissance de l'aura mentale. Il faudrait se souvenir que la grande majorité des aspirants est encore nettement polarisée dans la nature astrale et que par conséquent leur problème est de réaliser une focalisation différente, donc de reporter leur focalisation sur le plan mental. Ceci prend du temps et demande de grands efforts. Comme il a été mentionné plus haut, la radiation de l'âme se substitue finalement à l'activité de l'aspirant demeurée jusque là émotionnelle ; cette émanation est, en réalité, une radiation des pétales d'amour du lotus égoïque.

A partir du moment où un aspirant commence à oeuvrer consciemment à son propre développement, à considérer son aura et à s'en occuper, il passe par trois stades au cours de son progrès sur le sentier du Retour. Ce sont :
1.
Le stade au cours duquel il découvre la puissance et la qualité de son aura astrale. Cette qualité étant dans ce second système solaire celle de l'amour et son altération dans la nature astrale, le développement de la sensitivité émotionnelle est particulièrement, et même presque démesurément intense. Elle est plus puissante que le corps mental et sa direction.
2.
Le stade au cours duquel le véhicule mental augmente sa puissance et produit finalement une radiation mentale assez puissante pour dominer l'aura astrale.
3.
Le stade au cours duquel l'âme exprime sa nature essentielle d'amour, et commence à déverser sa radiation dans l'aura astrale par le corps astral. Pour finir la sensitivité de l'amour se substitue à la sensitivité et au désir émotionnel.
Il y a des aspirants à chacun de ces trois stades de sensitivité. Il arrive un moment pendant la seconde initiation où l'âme de l'initié entre en activité et la force fondamentale – si je peux employer ce terme – submerge la nature astrale, vitalisant et inspirant le corps astral, modifiant
temporairement la qualité de son aura astrale et établissant un contrôle conduisant finalement à la substitution susmentionnée. C'est un aspect de la vérité sous-jacente à la doctrine de "vicaire expiateur" si pitoyablement dénaturée par la théologie chrétienne.

Traitons maintenant des "processus d'enregistrement, de consignation des interprétations et de la réponse invocatoire résultante". Il faut toujours garder le fait présent à l'esprit que j'expose des règles générales et que je ne traite ni de l'idéal ni de l'indésirable ; les sources d'impression changent à mesure que le disciple progresse, quoique la source la plus vaste inclura toujours toutes les sources plus petites.

Le fait qu'un homme est sensitif à l'impression hiérarchique dans son aura mentale ne l'empêchera pas d'être sensitif dans sa nature astrale à l'appel invocatoire et émotionnel des êtres humains. Les deux sont conjointement d'un effet très utile si le disciple veille à ce qu'ils soient en rapport. N'oubliez pas ceci, mon frère. La capacité d'interpréter les impressions enregistrées s'apprend également lorsque l'aura mentale se développe sous l'influence du "mental tenu fermement dans la lumière" de l'âme ; le disciple apprend que toute vérité enregistrée est susceptible de nombreuses interprétations, et que celles-ci se développent avec une clarté croissante à mesure qu'il prend une initiation après l'autre et qu'il développe la responsivité consciente. La capacité d'invoquer se démontre de vie en vie et implique l'invocation de la réponse consciente de l'anima mundi, ou de l'âme subconsciente de toutes choses, aussi bien que de la conscience humaine et du monde de contact superconscient.

Cette capacité se développe régulièrement à mesure que l'aspirant parcourt le sentier du Disciple ; elle est souvent précédée dans les premiers stades par beaucoup de confusion, beaucoup de psychisme astral et par de fréquentes interprétations erronées. A ce stade, il n'y a cependant pas lieu de s'affliger indûment, car l'expérience est tout ce qui est requis, et cette expérience est acquise par l'expérimentation et son expression dans la vie quotidienne. Nulle part le truisme de l'apprentissage par un système d'épreuves et d'erreurs ne s'avère aussi exact que dans la vie et l'expérience du disciple consentant. Lorsqu'il est un disciple accepté les erreurs diminuent en nombre, même si les épreuves, ou l'utilisation expérimentale des nombreuses et différentes énergies, deviennent plus étendues et couvrent par conséquent un ordre d'activités beaucoup plus vaste.

Les processus d'enregistrement sont fondés sur ce que je pourrais appeler des approches invocatoires d'une vaste région de contacts possibles. Le disciple doit apprendre à distinguer ces nombreux impacts les uns des autres sur son aura sensitive. Dans les premiers stades, la plupart d'entre eux sont enregistrés inconsciemment, quoique l'enregistrement soit précis et correct ; toutefois, le but est l'enregistrement conscient ; il s'obtient en maintenant continuellement et avec fermeté l'attitude de l'observateur. Il se développe en réalisant le détachement : le détachement de l'observateur de tous les désirs et de toutes les aspirations concernant le soi séparé. Il est par conséquent évident que l'emploi du mot "observateur"
implique le concept de la dualité et donc de la séparation. Dans ce cas cependant, le motif poussant à l'observation n'est pas l'intérêt personnel, mais la détermination de clarifier l'aura, de telle façon qu'elle enregistre uniquement ce qui produit l'illumination et se rapporte au Plan divin, ce qui est pour le bénéfice de l'humanité et, en conséquence, apte à créer un nouveau serviteur dans les Ashrams de la Hiérarchie.

Les divisions de la conscience de l'homme en subconscient, conscient ou soi-conscient et superconscient, faites par certains psychologues, ont une réelle valeur ici. Il faut cependant se souvenir que le disciple devient avant tout une unité véritablement consciente de l'humanité, et développe donc une vraie soi-conscience. Il arrive à ceci par le discernement entre le soi inférieur et le soi supérieur, ce qui rend son aura magnétique sensitive à un aspect de lui-même qui n'a pas été jusqu'à présent un facteur de contrôle. Ce point réalisé, il commence à enregistrer des impressions avec une clarté et une exactitude croissantes. Habituellement, dans les premiers stades, le seul désir du disciple est d'enregistrer des impressions provenant de la Hiérarchie ; il préfère de loin cette idée à celle d'enregistrer des impressions de sa propre âme ou des éléments humains environnants, de ses compagnons, de l'entourage et des circonstances qu'ils créent. Il aspire à ce qui pourrait être appelé "l'impression verticale". Ce motif étant très largement égocentrique, oriente le disciple introspectivement sur lui-même, et c'est dans cette attitude que de nombreux aspirants deviennent prisonniers, astralement parlant, parce qu'ils enregistrent dans leur aura magnétique les nombreuses formes-pensées d'origine astrale de ce qu'ils croient et espèrent être le transmetteur de l' "impression verticale" supposée. Ils contactent avec facilité les contre-parties astrales des mondes supérieurs reflétées, et ainsi altérées, dans le plan astral ; le monde enregistré là est imprégné d'illusion à cause des désirs erronés et égoïstes et des pensées et souhaits de dévots bien intentionnés. Il n'est pas nécessaire que je m'étende là-dessus. A l'un ou l'autre moment de leur entraînement, tous les disciples ont à traverser cette phase d'illusion astrale ; ce faisant, ils clarifient et intensifient l'aura magnétique et, simultanément, clarifient le monde astral environnant avec lequel ils sont en contact. Ils apprennent aussi que l'aspiration à enregistrer des impressions de la Hiérarchie doit faire place à la détermination de placer leur aura magnétique à la disposition de l'humanité ; ils apprennent ensuite à enregistrer le besoin humain, à comprendre ainsi où il y a possibilité d'aider et où leurs frères en humanité peuvent être servis. Par l'enregistrement conscient des appels invocatoires provenant du monde des contacts horizontaux, l'aura magnétique du disciple est purifiée de l'obstacle des formes-pensées accaparantes, des désirs et aspirations en attente qui ont jusque là interdit l'enregistrement correct. Le disciple cesse alors de les créer, et ceux qui l'ont été s'éteignent ou s'atrophient par manque d'attention.

Plus tard, lorsque le disciple consentant devient disciple accepté et qu'il lui est permis de participer à l'activité ashramique, il s'ajoute l'aptitude d'enregistrer les impressions hiérarchiques ; ceci n'est cependant possible qu'après avoir appris à enregistrer l'impression verticale, lui arrivant de sa propre âme, et celle horizontale venant du monde des hommes qui l'environne. Après avoir subi certaines initiations importantes, son aura magnétique sera à même d'enregistrer aussi l'impression provenant des règnes subhumains de la nature. Plus tard encore, lorsqu'il sera un Maître de la sagesse, et par conséquent un membre attitré du cinquième règne de la nature, le monde de la vie et de l'activité hiérarchique sera le monde d'impression horizontale sur son aura magnétique, et l'impression verticale viendra des niveaux supérieurs de la Triade spirituelle et, plus tard encore, de Shamballa. Alors le monde de l'humanité sera pour lui ce qu'étaient les règnes subhumains lorsque le quatrième règne – humain – constituait le champ de l'impression horizontale qu'il enregistrait. Vous avez ici la signification réelle clairement révélée de la Croix de l'humanité.

Enregistrer des impressions n'est pas un phénomène exceptionnel. Les personnes sensitives sont constamment impressionnées par un niveau de conscience ou l'autre ; elles reçoivent ces impressions du niveau de conscience qu'elles occupent normalement ; les médiums, par exemple, sont excessivement prédisposés à recevoir des impressions des niveaux éthériques et astraux, comme le sont la vaste majorité des psychiques de l'astral, et ils sont légion. Les impressions provenant des niveaux du mental concret, abstrait, ou de nature plus exaltée, se font sur les mentals de ceux qui ont atteint une réelle mesure de focalisation sur ce plan. Les savants, les mystiques, les mathématiciens, les étudiants de l'occultisme, les aspirants et disciples, les éducateurs, les personnes humanitaires, et tous ceux qui aiment leur prochain sont tous susceptibles d'impressions de ce genre ; l'une des nécessités principales pour le disciple est donc de développer une sensitivité adéquate à l'impression et au contact ashramique ; il sort alors du groupe des sensitifs mentaux ci-dessus énumérés.

Le problème que je traite maintenant est beaucoup plus profond ; il concerne l'interprétation ainsi que le clair et correct enregistrement de l'impression, ce qui est beaucoup plus difficile. Le sujet impressionné doit connaître la source de l'impression ; il doit pouvoir la relier à l'un ou l'autre champ d'information demandée, de correction, d'instruction, ou de distribution d'énergie. Il doit être capable de réaliser clairement quel aspect de son organisme d'enregistrement – mental, corps astral, corps énergétique ou cerveau – a reçu l'impact de l'impression communiquée et enregistrée. Une des difficultés se présentant par exemple à l'aspirant disciple et à l'étudiant occulte sérieux, est d'enregistrer directement dans le cerveau, par l'antahkarana, les impressions de la Triade Spirituelle, et plus tard de la Monade. 

Cette impression doit descendre directement des niveaux du mental au cerveau et éviter tout contact avec le corps astral ; c'est seulement si cette descente directe est réalisée que l'impression enregistrée est dépourvue d'erreur. Elle ne sera pas alors teintée de quelque complexe émotionnel, car la conscience astrale est le grand facteur altérant la vérité essentielle. Les impressions de l'Ashram ou de la Triade spirituelle, qui sont le seul genre
d'impressions dont je m'occupe ici, passent par trois phases :
1.
La phase de l'enregistrement mental. La clarté et la fidélité de cet enregistrement dépendent de la condition du canal de réception, l'antahkarana ; assez curieusement, un certain élément de temps, entre en jeu. Ce n'est pas le temps que vous connaissez sur le plan physique, qui n'est que l'enregistrement par le cerveau des "événements" qui passent ; il s'agit ici de la correspondance mentale supérieure du temps. Je ne puis m'avancer davantage en ce sujet, car il est trop abstrait, attendu que le temps, dans cette connexion, est relié à la distance, à la descente, au foyer et au pouvoir d'enregistrer.
2.
La phase de la réception cérébrale. L'exactitude de cette réception dépend de la qualité des cellules du cerveau physique, de la polarisation dans le centre de la tête de l'homme pensant et de l'absence de toute impression émotionnelle dans les cellules du cerveau. La difficulté est ici que l'aspirant récepteur, ou le penseur focalisé, soit toujours conscient émotionnellement de la descente de l'impression supérieure et de la clarification résultante du thème de sa pensée. Elle doit donc être enregistrée par un véhicule astral parfaitement limpide, et vous comprenez dès lors l'un des objectifs principaux de la vraie méditation.
3.
La phase de l'interprétation reconnue. C'est une phase extrêmement difficile. L'interprétation dépend de nombreux facteurs : la base de l'éducation, le stade d'évolution atteint, l'approche mystique ou occulte du disciple vers le centre de la vérité, sa libération du psychisme inférieur, son humilité essentielle, qui joue une part importante dans la compréhension correcte, et sa décentralisation de la personnalité. De fait, le caractère tout entier est impliqué dans ce domaine important de l'interprétation correcte.
Le sujet des SYMBOLES doit nécessairement être impliqué dans l'impression envisagée sous cet angle. Toutes les impressions doivent nécessairement être traduites et interprétées en symboles, en formes verbales ou en représentations imagées ; l'aspirant ne peut les éviter et c'est dans les formes verbales – dont la nature est aussi symbolique, il n'est pas besoin de le faire remarquer – qu'il peut s'égarer. Elles sont les intermédiaires transmettant l'impression enregistrée à la conscience cérébrale, c'est-à-dire à la conscience du plan physique du disciple, rendant ainsi possible sa compréhension utile des idées abstraites ou de ces aspects du Sentier qu'il est de son devoir de comprendre et d'enseigner.

Il n'est pas nécessaire que j'élabore ce thème. Le véritable disciple est toujours conscient de la possibilité de l'erreur, de l'intervention d'intrusions et d'altérations psychiques ; il sait bien que l'interprétation vraie et effective de l'impression communiquée dépend largement de la pureté du canal récepteur et de la liberté de sa nature vis-à-vis de tous les aspects du psychisme inférieur – fait qu'on oublie souvent. Un voile épais de formes-pensées concrètes peut aussi dénaturer l'interprétation véritable, comme le peut l'intervention astrale ; l'enseignement sur le Sentier et l'impression spirituelle peuvent se trouver interférés avec elle par l'illusion du plan astral, ou par des idées séparatives et concrètes émanant de niveaux mentaux. Dans ce cas, il peut véritablement être dit que "le mental est le destructeur du réel". Il y a une profonde signification occulte dans les mots : "un esprit ouvert" ( En anglais "an open mind", c'est-à-dire littéralement "un mental ouvert". ) ; il est tout aussi essentiel pour la correcte interprétation que l'est la libération de l'illusion astrale et des expressions psychiques présentes sur le plan astral.

Ici, vous pouvez de nouveau comprendre la nécessité d'un alignement réel, pour que se crée un canal direct, par lequel l'impression, dirigée par quelque source plus haute que la personnalité, puisse descendre dans le cerveau. En premier lieu, ce canal et cet alignement doivent être établis entre le cerveau et l'âme ; ceci implique les trois aspects de la personnalité : le corps éthérique, le véhicule astral et la nature mentale ; en principe, ce processus d'alignement doit être entrepris et développé sur le sentier de probation ; son efficacité doit avoir atteint un état relativement élevé lors des premiers pas sur le sentier du disciple. Plus tard, lorsque le disciple crée consciemment l'antahkarana et devient partie active d'un Ashram, il apprend, en pratiquant l'alignement, à passer outre – si je peux employer ce terme – à deux aspects de lui-même ayant été jusqu'ici d'importance majeure : le véhicule astral et le corps de l'âme ou corps causal. Le corps astral est ainsi franchi avant la quatrième initiation et le corps de l'âme avant la cinquième ; le processus de franchir prend beaucoup de temps et doit être effectué avec intensité, d'abord par le discernement conscient, en se concentrant sur la nature émotionnelle et finalement sur la nature de l'âme, sous l'inspiration de la Triade spirituelle qui, pour finir se substitue à l'âme. Tout ceci occupe de nombreuses incarnations, car l'enregistrement et l'interprétation des impressions supérieures sont une science occulte fondamentale qui requiert, pour arriver à la perfection, beaucoup d'étude et d'application.

Tandis que les deux processus se développent lentement, automatiquement le troisième stade se parfait. L'impression reçue et interprétée amène des changements fondamentaux dans la vie et l'état de conscience de l'aspirant, et, par dessus tout, dans son orientation.
Il devient un centre d'énergie évocatoire et invocatoire. Ce qu'il a reçu par son canal d'alignement, devient un facteur puissant pour invoquer un flot nouveau d'impression supérieure ; il le rend en même temps évocatoire sur le plan physique, de sorte que l'aura magnétique qu'il a engendrée devient de plus en plus sensitive à l'influx de ces impressions spirituelles et aussi à ce qu'il évoque de son proche environnement physique et de l'humanité. Il devient une station de pouvoir en rapport avec la Hiérarchie et reçoit, puis distribue l'énergie reçue en réponse à l'appel évocatoire de l'humanité et du besoin humain. Il devient aussi un "récepteur de lumière" et d'illumination spirituelle, un distributeur de lumière dans les régions obscures du monde et dans les coeurs humains. Il est par conséquent un centre invocatoire et
évocatoire à la disposition de la Hiérarchie, dans les trois mondes de l'évolution humaine.

Vous êtes ici : Accueil 11 LA TELEPATHIE ET LE CORPS ETHERIQUE (VIA ALICE BAILEY) XIII. LA SENSITIVITE TELEPATHIQUE, UN DEVELOPPEMENT NORMAL