4. Invocation et Evocation
Les trois stades précédents marquent, en réalité, les trois stades du travail de la personnalité. Les trois qui restent sont des expressions de réponse des niveaux supérieurs de la vie spirituelle ; au-delà d'une brève indication de ces stades, je ne peux formuler que très peu de chose. La tâche d'Invocation, basée sur l'intention, la visualisation et la projection a été soigneusement entreprise par le disciple et il a au moins une certaine mesure de perception claire quant au travail qu'il a fait, par le moyen d'un mode de vie spirituel et d'un travail occulte, scientifique et technique. Il est donc lui-même invocatoire. L'effet de sa vie est enregistré sur les niveaux supérieurs de conscience et il est reconnu comme un "point de tension invocatoire".
Cette tension, réservoir d'énergie vivante qu'est le disciple lui-même, est mise en mouvement par la pensée projetée, l'utilisation de la volonté et l'énonciation d'un Mot ou Expression de Pouvoir.
Il en résulte que la puissance qu'il a acquise et son rayon d'influence sont maintenant assez forts pour provoquer une réponse de la Triade spirituelle. Il se produit alors un mouvement en avant vers l'aspect de l'antahkarana construit par le disciple, le long duquel la vie de l'âme et du corps peut passer. Le Père (Monade), agissant par le fil va maintenant à la rencontre du Fils (l'âme, enrichie de l'expérience de la vie de la personnalité dans les trois mondes), et les niveaux supérieurs répondent en envoyant une ligne de projection d'énergie qui entrera finalement en contact avec la projection inférieure. C'est ainsi que le pont est construit.
La tension de l'inférieur évoque l'attention du supérieur.
Ceci est le procédé technique d'invocation et d'évocation. Il se produit un rapprochement progressif des deux aspects divins. Petit à petit, tous deux renforcent réciproquement leur vibration. Vient ensuite un moment où le contact entre les deux projections se fait pendant la méditation. Il ne s'agit pas de contact entre l'âme et la personnalité (but de l'aspirant moyen) mais de contact entre l'énergie de l'âme et celle de la personnalité fusionnées, et l'énergie de la Monade, agissant par la Triade spirituelle. Ceci ne constitue pas un moment de crise, mais une sorte de Flamme de Lumière, une réalisation de libération, et une reconnaissance du fait ésotérique que l'homme est, lui-même, la Voie. Il n'y a plus de sens de la personnalité et de l'âme, ou de l'égo et de la forme, mais simplement l'Un, fonctionnant sur tous les plans en tant que point d'énergie spirituelle, et parvenant à la sphère unique d'activité prévue, par le moyen du sentier de Lumière. Dans l'examen de ce processus, les mots se révèlent complètement inadéquats. A ce stade très avancé, il n'existe aucune forme attirant la Monade vers l'extérieur dans la manifestation. Il n'existe aucune façon dont l'appel de la matière ou de la forme puisse évoquer une réponse de la Monade. Il ne reste que la grande attirance de la conscience de l'humanité, dans son ensemble et, à cela, la réponse peut se faire via l'antahkarana parachevé. C'est en descendant par ce pont ou plutôt en le traversant, qu'il est possible de descendre à volonté, afin de servir l'humanité et d'exécuter la volonté de Shamballa.
Ceci est une affirmation de la consommation ultime. Mais avant que cela puisse survenir dans son parfait achèvement, il doit y avoir une longue période d'approche graduelle des deux aspects du pont – le supérieur émanant de la Triade spirituelle, en réponse à l'impulsion monadique, et l'inférieur émanant de la personnalité aidée par l'âme – pour franchir le gouffre du mental séparatif.
Finalement, le contact se fait entre ce que projette la Monade et ce que le disciple projette ; viennent ensuite les cinquième et sixième stades.