24. Cet Ishvara est l'âme, insensible aux limitations, exempte de karma et de désir.


Nous avons ici un exposé de l'homme spirituel tel qu'il est en réalité. Son rapport avec les trois mondes y est indiqué. C'est l'état du maître ou de l'adepte, de l'âme qui est entrée en possession de son patrimoine et n'est plus désormais soumise aux forces et énergies de la nature inférieure. Ce sutra et les trois suivants présentent un tableau de l'homme libéré ayant passé par le cycle de l'incarnation et trouvé le soi véritable grâce à ses luttes et à ses expériences. La nature de l'ange solaire, du fils de Dieu, égo ou soi supérieur, est ici dépeinte.

Il est dit d'être :

1.
Insensible aux limitations. Il n'est plus "claquemuré, enfermé, confiné" dans les limites du quaternaire inférieur. Il n'est plus crucifié sur la croix de la matière. les quatre gaines inférieures – dense, éthérique, émotive et mentale – ne l'emprisonnent plus. Elles ne sont que les instruments qu'il peut à volonté employer ou écarter. Sa volonté fonctionne librement ; s'il demeure dans le domaine des trois mondes, c'est en vertu de son propre choix, et les limitations qu'il s'est lui-même imposées peuvent être à son gré supprimées. Il possède la maîtrise dans les trois mondes ; il est un fils de Dieu, dominant et gouvernant les créations inférieures.

2.
Exempt de Karma. Par sa connaissance de la loi, il a liquidé tout son karma, payé toutes ses dettes, résilié toutes ses obligations, réglé tous les litiges à son endroit ; grâce à ses réalisations subjectives, il est entré consciemment dans le monde des causes. Il a laissé derrière lui le monde des effets, pour autant qu'il s'agisse des trois mondes. Il ne dépend donc plus (aveuglément ou par ignorance) des conditions dont devront s'ensuivre de fâcheux effets. Il travaille désormais avec la loi et chaque démonstration d'énergie (paroles prononcées ou initiatives dans l'action) est entreprise en pleine connaissance du résultat escompté. Ainsi rien de ce qu'il fait ne produit des effets mauvais et aucun karma ne s'ensuit. Les hommes moyens ont affaire aux effets et se fraient à l'aveuglette leur chemin à travers eux. Le Maître a affaire aux causes ; les effets qu'Il produit sous l'autorité de la loi ne constituent pour Lui ni limitations ni obstacles.

3.
Exempt de désir. Les choses inhérentes à la perception sensorielle sur l'un ou l'autre des trois plans ne L'attirent plus ni ne Le séduisent. Sa conscience se tourne vers l'intérieur et vers le haut, non plus vers l'extérieur et le bas. Il est au centre et la périphérie n'a plus pour Lui de séduction. L'envie d'expériences, la soif de l'existence sur le plan physique, le désir pour l'aspect forme dans sa grande diversité, Le laissent indifférent. Il a fait des expériences, Il sait, Il a souffert, Il a été contraint à l'incarnation par son ardent désir du non-soi.
Maintenant, tout cela est fini et Il est l'âme libérée.