34. La paix de la chitta peut également être obtenue par la régulation du prana ou souffle vital.

 

Les étudiants feront bien de noter que Patanjali classe le pranayama (science du souffle ou de l'énergie pranique) parmi les autres méthodes conduisant à la "paix de la chitta".

Il n'y insiste cependant pas particulièrement. Comme il a été observé plus haut, le mot pranayama peut s'appliquer à trois processus, tous de même nature et reliés entre eux.

1.
La science de la vie rythmique, ou réglementation des actes de la vie quotidienne, par l'organisation du temps et l'utilisation judicieuse de l'espace. L'homme devient par là un adepte et un créateur sur le plan physique ; il collabore à la réalisation des plans de la Hiérarchie, tels qu'ils se manifestent au cours de l'évolution cyclique.

2.
La science du souffle, ou vitalisation de l'homme inférieur par l'aspiration et l'expiration. L'homme sait qu'il est, occultement, une "âme vivante" et il utilise l'agent qu'est le souffle. Par ce procédé, il prend conscience de l'unité de la vie et des rapports qui existent entre toutes les formes dans lesquelles se trouve la vie de Dieu. Etant un adepte, il devient aussi un frère et comprend que la fraternité est un fait de la nature et non une théorie sublime.

3.
La science des centres, ou laya yoga. Cette science est l'application de la loi aux forces naturelles et à l'emploi scientifique de ces forces par l'homme. Elle implique le passage de certains groupes septuples d'énergie, à travers les centres sur l'épine dorsale et dans la tête, en une progression géométrique déterminée. L'homme devient alors un maître psychique et développe en lui certains pouvoirs latents qui – lorsqu'ils arrivent à éclosion – le mettent en contact avec l'âme de toutes choses et avec le côté subjectif de la nature.
Il est intéressant de noter que ce mode de réalisation de la paix vient à la suite de la méthode de vie équilibrée et saine et du résultat qui en est la conséquence : un corps physique robuste. Plus loin, lorsque Patanjali se reporte à la régulation du souffle et des courants d'énergie, il place ce mode au quatrième rang des pratiques de yoga et spécifie que cette régulation ne doit être tentée que lorsqu'un juste équilibre a été réalisé (troisième Pratique), en tant que résultat de l'observance des Commandements et des Règles (Pratiques première et deuxième). Les étudiants feront bien d'étudier ces pratiques et de noter qu'un homme n'est autorisé à s'intéresser aux centres qu'après avoir suffisamment équilibré sa vie et purifié sa nature, afin qu'aucun danger ne soit plus possible.