Le travail de construction de la forme

 

Ce travail de construction des formes s'effectue selon des lois précises qui sont les lois de la substance même ; l'effet est le même, qu'il s'agisse de véhicules humains, planétaires ou solaires. Les différents stades peuvent être énumérés comme suit :

1.
Le stade nébuleux.
Stade où la matière du futur véhicule commence à se séparer progressivement de l'ensemble de la substance du plan et à prendre un aspect nébuleux ou laiteux. Ceci correspond au stade du "brouillard de feu" dans la formation d'un système solaire ou d'une planète. Les Pitris du Brouillard sont alors actifs en tant que l'un des nombreux groupes subsidiaires des trois groupes majeurs.

2.
Le stade rudimentaire.
La condensation a commencé, mais tout est encore fruste et dans un état chaotique ; il n'y a pas de formes précises.
"Les Pitris du Chaos" dominent et sont caractérisés par un excès d'énergie et une activité violente, car plus grande est la condensation avant la coordination, plus violents sont les effets de l'activité. Ceci est vrai des Dieux, des hommes et des atomes.

3.
Le stade de Feu.
L'énergie interne des atomes qui s'agglomèrent rapidement et leur effet les uns sur les autres produisent un accroissement de chaleur et en conséquence l'apparition de la forme sphéroïdale, de sorte que le véhicule de toutes les entités se révèle être fondamentalement une sphère tournant sur elle-même, attirant et repoussant d'autres sphères. Les Pitris des Sphères de Feu ajoutent leur travail à celui des deux groupes précédents et un état bien déterminé est atteint. Les Pitris lunaires dans tous les schémas et dans le système solaire tout entier sont littéralement les agents actifs de la construction du corps physique dense du Logos ; ils fournissent l'énergie à la substance des trois plans des trois mondes, les plans mental, astral et physique dense du système. Cela mérite d'être médité.

4.
Le stade aqueux.
La boule ou sphère d'essence gazeuse embrasée se condense davantage et se liquéfie ; sa surface extérieure commence à se solidifier et le cercle infranchissable de chaque véhicule se précise plus clairement. La chaleur de la sphère s'accroît et se centralise dans le cœur de la sphère où elle produit cette pulsation centrale qui caractérise le soleil, la planète et les divers véhicules de toutes les entités incarnées. C'est un stade analogue à celui où la vie s'éveille chez le fœtus au cours de la période prénatale ; on peut retrouver cette analogie dans la construction des formes sur tous les plans. Ce stade marque la coordination des deux groupes supérieurs de Pitris lunaires ; les "Pitris de la double Chaleur" coopèrent dès lors intelligemment.
Le cœur et le cerveau de la substance de la forme qui évolue lentement sont reliés. L'étudiant trouvera intéressant de rechercher l'analogie de ce stade aqueux avec la place occupée par le plan astral dans le corps planétaire et systémique, et l'alliance entre mental et cœur qui est contenue dans le terme "kama-manas". L'un des plus profonds mystères occultes sera révélé à la conscience de l'homme lorsqu'il aura résolu le secret de la construction de son corps astral et de la formation du lien existant entre ce véhicule et la lumière astrale dans sa totalité sur le plan astral.

5.
Le stade éthérique.
Ce stade ne se limite pas à la construction du corps physique dans sa partie éthérique, car on retrouve sa contrepartie sur tous les plans concernant l'homme dans les trois mondes. La condensation et la solidification de la matière se sont poursuivies de telle sorte que maintenant les trois groupes de Pitris forment une unité dans le travail. Le rythme originel a été établi et le travail synchronisé.
Les constructeurs inférieurs travaillent systématiquement et la loi de Karma se manifeste activement, car il faut se souvenir que c'est le karma inhérent, la coloration, ou réponse vibratoire de la substance même qui constitue la réaction sélective à la note égoïque. Seule la substance qui (grâce à une utilisation antérieure) a été accordée à une certaine note et une certaine vibration, répondra au mantra et aux vibrations subséquentes émises par l'atome permanent. Ce stade est d'une grande importance, car il marque la circulation vitale d'un type particulier de force dans tout le véhicule. On peut observer ceci clairement en ce qui concerne le corps éthérique qui fait circuler la force vitale ou prana du soleil. Une liaison similaire avec la force correspondante s'effectue sur les plans astral et mental. "Les Pitris de la triple Chaleur" travaillent maintenant synthétiquement et le cerveau, le cœur et les centres inférieurs sont coordonnés. L'inférieur et le supérieur sont reliés et les canaux sont dégagés, de sorte que la circulation de l'énergie triple soit possible. Ceci est vrai pour la construction des formes de toutes les entités, macrocosmiques ou microcosmiques. Ce stade est marqué par la coopération active d'un autre groupe de Pitris appelés "Pitris de la Vitalité" qui est en liaison avec les autres. Ces groupes coopèrent, car les trois divisions principales sont composées d'un grand nombre de plus petites.

6.
Le stade solide.
C'est le stade terminal de la véritable construction des formes ; c'est le moment où le travail est achevé en ce qui concerne l'agglomération et la mise en forme de la substance. La plus grande partie du travail des Pitris lunaires est maintenant accomplie. Le mot "solide" ne s'applique pas uniquement à la manifestation objective la plus inférieure, car une forme solide peut être éthérée ; seul le stade d'évolution de l'entité considérée révèle sa signification relative.
Tout ce qui vient d'être exposé quant aux étapes successives de la construction de la forme sur tous les plans est vrai de toutes les formes, dans tous les systèmes et schémas, et c'est vrai aussi de toute construction de formes-pensées. L'homme construit constamment des formes-pensées et emploie inconsciemment la même méthode que son Ego construisant ses corps, que le Logos construisant son système, et qu'un Logos planétaire construisant Son schéma.

Lorsque l'homme parle, il en résulte un mantra très diversifié. L'énergie ainsi générée fait entrer en activité une multitude de petites vies qui se mettent à construire une forme pour sa pensée ; elles suivent des stades analogues à ceux que nous venons de décrire. Actuellement, l'homme provoque ces vibrations mantriques inconsciemment et dans l'ignorance des lois du son et de leurs effets. Le travail occulte qu'il accomplit reste ignoré de lui. Plus tard, il parlera moins, en saura davantage, et construira des formes plus exactes qui engendreront des effets puissants sur les plans physiques. Ainsi, au cours de cycles lointains, le monde sera finalement "sauvé", et il ne s'agira plus seulement d'une unité isolée.

Cette construction des véhicules humains présente certains points intéressants dans la manifestation, dont nous pourrions traiter maintenant, laissant à l'étudiant le soin de découvrir les correspondances avec le système et la planète et ne donnant que des indications générales pouvant être utiles à ses conclusions.

Dans tout travail de construction des formes, il advient certains moments d'importance vraiment vitale, qui concernent l'Ego encore plus que les véhicules eux-mêmes, bien que l'action réflexe entre le soi inférieur et le soi supérieur soit si étroite qu'elle en est presque invisible.

Le moment où l'Ego s'approprie l'enveloppe. Ceci n'a lieu que lorsque la quatrième spirille commence à vibrer ; cette période varie selon le pouvoir de l'égo sur le soi inférieur. Par rapport au véhicule physique dense, on peut voir une analogie avec le moment où l'Ego cesse son travail d'adombrement et opère le contact avec le cerveau physique de l'enfant, au cours d'une période se situant entre la quatrième et la septième année. Un événement similaire se produit en ce qui concerne le véhicule éthérique, astral et mental.

Le moment où l'énergie de l'Ego est transmise d'une enveloppe à une enveloppe inférieure. On oublie souvent que le sentier de l'incarnation n'est pas rapide, que l'Ego descend très lentement et prend possession de ses véhicules très progressivement ; moins l'homme est évolué, plus long est le processus. Nous parlons ici de la période qui se présente après que l'Ego ait effectué son premier mouvement de descente et non de la période s'écoulant entre deux incarnations. Le travail consistant à passer sur un plan aux fins d'incarnation marque une crise précise et se caractérise par l'exercice de la volonté dans le sacrifice, par l'appropriation de la substance dans l'amour et la mise en activité de celle-ci par l'énergie.

Le moment où est approprié un certain type de force constituant l'énergie de telle ou telle enveloppe. Ceci fait passer l'enveloppe en cause :

a. Sous l'influence du rayon égoïque,
b. Sous l'influence d'un sous-rayon particulier du rayon égoïque,
c. Et par cette influence –
Sous certaines influences astrologiques,
Sous certaines radiations planétaires,
Sous l'influence de certains courants de force, émanant de certaines constellations.

Ces trois événements ont une analogie très intéressante avec le travail du Logos construisant Son corps physique, le système solaire, et aussi certaines correspondances s'incarnant dans des faits dont il est question aux trois premières Initiations.

Du point de vue du soi inférieur, les deux moments les plus vitaux du travail de réincarnation de l'Ego sont ceux où l'unité mentale, ayant reçu à nouveau de l'énergie, reprend son activité cyclique et où le corps éthérique est vitalisé. Cela concerne ce qui relie le centre situé à la base de l'épine dorsale à un certain point du cerveau physique, en passant par la rate. Nous parlons ici uniquement de la clé physiologique.

Nous pourrions maintenant dire quelques mots d'un point très intéressant concernant le corps physique dense, traitant ainsi de ce qui n'est pas considéré comme un principe ni dans le macrocosme, ni dans le microcosme. Ainsi que nous le savons, l'homme est essentiellement l'homme mental et l'homme astral ; puis ces deux derniers prennent une enveloppe éthérique afin de poursuivre un travail objectif. C'est là qu'est le véritable homme inférieur, ces deux hommes, mental et astral, dans le corps éthérique. Mais plus tard, afin de connaître – même sur le plan le plus bas de tous – l'homme se couvre de peu, ainsi que l'exprime la Bible et ajoute (sur son corps éthérique) cette forme extérieure et illusoire que nous connaissons si bien. C'est son point le plus bas d'objectivité et son "emprisonnement" direct. Cette appropriation, par l'Ego, d'une enveloppe dense est soumise à un karma très particulier concernant les quatre Kumaras, ou Hommes Célestes, Qui forment le Quaternaire Logoïque. Dans les schémas concernant la Triade Logoïque (c'est-à-dire ceux des trois Rayons, ou Hommes Célestes majeurs) l'incarnation physique dense n'est pas le destin prévu, l'homme fonctionnant dans la matière éthérique pour ce qui est de sa manifestation inférieure.

Cette appropriation du corps inférieur se distingue de plusieurs façons de la manière dont sont abordées les autres enveloppes. Tout d'abord, il n'y a pas d'atome permanent à vitaliser. Le plan physique est une réflexion complète du plan mental ; les trois sous-plans les plus bas reflètent les sous-plans abstraits et les quatre sous-plans éthériques reflètent les quatre plans du mental concret.
La manifestation de l'Ego sur le plan mental (ou corps causal) ne résulte pas de l'énergie des atomes permanents, formant un noyau de force, mais elle est le résultat de différentes forces, et tout d'abord de force de groupe. Elle est marquée de manière prédominante par l'action d'une force extérieure et se trouve perdue dans les mystères du karma planétaire. Ceci est également vrai des manifestations inférieures de l'homme. C'est le résultat d'une action réflexe ; basée sur la force de groupe de centres éthériques par lesquels l'homme (agrégat de vies) fonctionne. L'activité de ces centres met en mouvement une vibration de réponse dans les trois sous-plans inférieurs du plan physique et l'interaction entre les deux provoque une adhérence, ou agrégation de particules, au corps éthérique, particules de ce que nous appelons par erreur "substance dense". Cette sorte de substance pleine d'énergie est entraînée dans le tourbillon de courants de force issus des centres et ne peut s'échapper. Ces unités de force s'accumulent donc selon la direction de l'énergie autour et à l'intérieur de l'enveloppe éthérique jusqu'à ce que celle-ci soit cachée et dissimulée, bien qu'interpénétrant le corps physique. Une loi inexorable, la loi même de la matière, engendre ceci, et seuls peuvent échapper à l'effet de la vitalité de leurs centres ceux qui sont véritablement des "Seigneurs de Yoga" et sont en mesure – par la volonté consciente de leur être – d'échapper à la force contraignante de la Loi d'Attraction agissant sur le sous-plan physique cosmique le plus bas. Une analogie intéressante existe (exacte dans ses grandes lignes, bien que moins évidente dans le détail) entre la construction de l'antaskarana sur les niveaux mentaux, reliant l'unité mentale à l'atome permanent manasique (le long duquel l'homme peut parcourir le Sentier de Libération et se libérer) et l'ouverture d'un canal entre le centre situé à la base de l'épine dorsale et le cerveau, rejoignant ensuite le centre de la tête.
Par ce dernier canal l'homme s'échappe du corps physique dense et la continuité de conscience entre les plans astral et physique est atteinte. Dans l'un des cas, grâce à une juste direction de la force, le réseau éthérique ne forme plus barrière ; il est détruit et l'homme est pleinement conscient dans le cerveau physique de ce qui arrive sur le plan astral. Dans l'autre cas, le corps causal est finalement détruit par une judicieuse direction de la force. Nous n'allons pas étudier ici le travail spécifique de construction du corps physique dense sur le bâti que représente le corps éthérique. Ce sujet a été suffisamment traité dans d'autres livres. Nous aborderons seulement deux points supplémentaires qui sont intéressants dans cet examen du travail des Pitris lunaires dans leur construction du corps de l'homme.
En ce qui concerne la construction du corps dense, il y a lieu de déclarer que la forme humaine apparaît très semblable à une croix dans l'ovoïde des autres sphères. Elle est notoirement de nature quintuple :

La tête.
Deux bras.
Deux jambes.

Selon la position adoptée par l'homme, il apparaît comme symbole de la croix, il est alors quadruple, (les deux jambes étant considérées comme un unique membre inférieur), ou bien, si les jambes sont séparées, il apparaît comme quintuple et a été considéré alors comme le symbole de l'étoile à cinq branches. La nature quintuple du corps physique dense est engendrée par le fait que seulement cinq centres sont vraiment actifs au début chez l'homme moyen et jusqu'à la troisième Initiation ; ils sont tous présents et vitalisés, mais seuls cinq centres de cette évolution normale quintuple sont dominants. La force émanant de ces cinq centres entraîne donc la substance dense à s'agrégerétroitement. Étant donné que deux des centres ne fonctionnent pas aussi activement que les cinq autres, il ne se forme pas un ovoïde comme dans le cas des enveloppes éthérique, astrale et mentale. La forme quintuple de l'homme physique résulte de la direction quintuple des courants de force issus des cinq centres.

Il pourrait être intéressant aussi de faire remarquer que l'interaction de l'énergie des Pitris solaires et des Pitris lunaires produit un effet très précis sur le groupe inférieur des Pitris lunaires et que c'est l'un des moyens grâce auxquels ils atteindront finalement le stade où en sont les Pitris solaires. Ceci (si l'homme le comprend complètement) l'amènera à dominer ses enveloppes avec beaucoup de soin et à prêter une attention étroite à la direction à donner à sa force ou énergie. Il est responsable du travail consistant à aider l'évolution de la substance, étant lui-même un manasaputra.