a. L'ouïe
C'est, très normalement, le premier sens à se manifester ; le premier aspect de la manifestation est le son, et c'est nécessairement la première chose que l'homme remarque sur le plan physique, le plan de la manifestation la plus dense, celui des effets les plus marquants du son, envisagé comme facteur de création. Le plan physique est avant tout le plan de l'ouïe ; c'est donc le sens attribué au plan inférieur de l'évolution, et aux sous-plans inférieurs de chacun des cinq plans. Sur le septième plan, le plus bas, l'homme doit arriver à la connaissance complète, de l'effet du Mot Sacré à mesure qu'il est proféré. En se répercutant dans tout le système, il conduit la matière à sa place désignée ; c'est sur le plan physique qu'il trouve son point de matérialité extrême et sa manifestation la plus concrète. La clé que l'homme doit découvrir et utiliser, lui révélera le mystère de :
a.
Son propre son.
b.
Le son de son frère.
c.
Le son de son groupe.
d.
Le son de celui des Hommes Célestes auquel il est relié.
e.
Le son du Logos, ou son de la nature ; le son du système solaire et du Grand Homme des Cieux.
Notons donc, que sur le plan physique, l'homme doit découvrir sa propre note, en dépit de la densité de la forme.
a.
Sur le plan physique, il trouve sa propre note.
b.
Sur le plan astral, il trouve la note de son frère ; grâce à l'identité d'émotion, il reconnaît l'identité de son frère.
c.
Sur le plan mental il commence à trouver la note de son groupe.
d.
Sur le plan bouddhique, ou plan de la sagesse, il commence à découvrir la note de son Logos planétaire.
e.
Sur le plan atmique ou spirituel, la note logoïque commence à résonner dans sa conscience.
Je classifie afin d'être clair. Mais dans l'évolution, les distinctions ne sont pas aussi nettes, à cause des éléments parallèles de la nature ; ainsi, le rayon d'un homme, son point de développement, le travail accompli précédemment, ses limitations temporaires, et d'autres causes, créent une apparente confusion, mais, dans le grand schéma général, vu d'en haut, le travail s'accomplit ainsi que je l'ai décrit.
L'ouïe s'exerçant sur le plan astral est communément appelée clairaudience et signifie : faculté d'entendre les sons du plan astral. C'est une faculté qui se manifeste dans la totalité du corps astral, l'homme entend avec tout son véhicule, et pas seulement avec les oreilles, organes spécialisés, produits par l'action et la réaction sur le plan physique. Il en est nécessairement ainsi vu le caractère fluidique du corps astral. L'homme sur le plan physique entend un certain éventail de sons, mais c'est seulement une gamme réduite et particulière de vibrations qui vient frapper son oreille. Il y a dans la nature, beaucoup de sons plus faibles qui lui échappent complètement, tandis qu'il ne différencie pas les sons majeurs de groupe. A mesure que l'évolution se poursuit, et que l'ouïe intérieure devient plus fine, ces autres sons physiques vont entrer dans le champ de ses perceptions, et il aura une conscience aiguë de tous les sons du plan astral et du plan physique – chose qui, si elle était possible actuellement, aurait pour résultat de démanteler le corps. Si la note de la nature, par exemple, frappait une seule fois l'oreille de l'homme (une note faite de la totalité des vibrations produites par les formes matérielles denses) son corps physique serait complètement brisé. L'homme n'est pas encore prêt pour une telle éventualité ; l'oreille intérieure n'est pas encore convenablement préparée. C'est seulement quand l'ouïe triple aura atteint la perfection, qu'il sera permis à l'ouïe du plan physique d'entendre tous les sons physiques.
L'ouïe sur le plan mental est simplement l'extension de la faculté de différencier les sons. L'ouïe sur tous ces plans est en rapport avec la forme, concerne la vibration de la matière, et intéresse le non-soi. Elle n'a rien à voir avec la psyché, ou la communication télépathique qui procède de mental à mental, mais avec le son de la forme et la possibilité pour une unité de conscience séparée, de percevoir une autre unité, qui n'est pas elle-même.
Souvenez-vous bien de cela. Lorsque l'extension de l'ouïe devient telle qu'elle concerne la psyché, alors nous l'appelons télépathie, cette communication sans mots qui est la synthèse de l'ouïe des trois plans inférieurs, reconnue par l'Ego dans le corps causal sur les niveaux sans forme du plan mental.
Sur le plan bouddhique, l'ouïe (qui possède alors cette qualité synthétique appelée télépathie) se manifeste en compréhension totale, car elle comporte deux choses :
1.
La connaissance et la perception du son individuel,
2.
La même connaissance du son de groupe, qu'elle unifie complètement.
Cela engendre une compréhension absolument parfaite, et c'est le secret du pouvoir du Maître.
Sur le plan atmique l'ouïe parfaite devient béatitude. Le son, base de l'existence ; le son, méthode d'être ; le son, ultime unificateur ; le son reconnu comme raison d'être, comme méthode d'évolution, et donc comme béatitude 78.
78 "Le principal agent par lequel la roue de la Nature est mue dans une direction phénoménale est le son. Le Son est le premier aspect du pentagone manifesté, puisqu'il est une propriété de l'éther, appelé Akas, et ainsi que je l'ai déjà dit, la récitation Védique est le plus haut Yagnam, contenant tous les Yagnams mineurs et tendant à maintenir le pentagone manifesté en bon ordre. Selon l'opinion de nos plus grands philosophes le son ou parole est après la pensée le plus haut agent karmique utilisé par l'homme.
Parmi les divers agents karmiques dont l'homme se sert pour modeler son environnement et lui-même, le son ou parole est le plus important, car parler c'est agir dans l'éther ce qui évidemment gouverne le quaternaire inférieur des éléments, l'air, le feu, l'eau et la terre. Le son ou langage humain contient donc tous les éléments nécessaires pour agir sur les différentes classes de Dévas et ces éléments sont évidemment les voyelles et les consonnes. Les détails de la philosophie du son, dans sa relation avec les dévas qui président le monde subtil, appartiennent au domaine du vrai Mantra Sastra, qui est évidemment entre les mains de Ceux qui savent." Quelques pensées sur la Gita, p. 72 (édition anglaise).