1. La nature des centres


Etudions ce premier point : je souhaite énumérer les centres qui seront examinés dans ce traité, cette énumération se rapportant étroitement à celle qui a été donnée plus haut ; tous les centres ne seront pas examinés, mais seulement ceux se rapportant à l'évolution quintuple de l'homme.

Ainsi que cela a déjà été dit, l'homme, à la fin de son long pèlerinage sur le chemin du retour à sa source, sera passé par les cinq règnes de la nature :

1. Le règne minéral.
2. Le règne végétal.
3. Le règne animal.
4. Le règne humain.
5. Le règne supra-humain ou spirituel.

et il aura acquis la conscience sur les cinq plans :

1. Le plan physique.
2. Le plan émotionnel ou astral.
3. Le plan mental.
4. Le plan de l'intuition ou bouddhique.
5. Le plan spirituel, atmique, ou nirvanique.

au moyen de ses cinq sens et de leurs correspondances sur les cinq plans :

1. L'ouïe.
2. Le toucher.
3. La vue.
4. Le goût.
5. L'odorat.

Au moment où l'on atteindra la cinquième ronde, les trois cinquièmes de l'humanité en seront arrivés à ce point où leurs cinq sens fonctionneront parfaitement sur les trois plans des trois mondes, les deux autres plans devant être maîtrisés pendant les deux dernières rondes. Je voudrais ici faire remarquer un point assez peu compris dans l'évolution quintuple de l'homme, dans ce système solaire. Les deux dernières rondes de tout cycle planétaire, de même que les sixième et septième races-racines de ces cycles sont toujours synthétiques ; leur fonction est de récolter et de synthétiser ce qui a été acquis dans les cinq races précédentes. Par exemple, dans notre race-racine, les sixième et septième sous-races vont synthétiser et fondre, ce que les cinq races précédentes auront obtenu. L'analogie réside dans le fait que, dans ce système solaire les deux plans supérieurs (le plan logoïque et le plan monadique sont des plans de synthèse) ; l'un est, pour le Logos, le plan de synthèse où Il abstrait l'essence en manifestation ; l'autre est, pour la Monade, le plan où elle abstrait et engrange le fruit de l'objectivité.

Nous allons donc nous occuper ici des centres qui concernent l'évolution des corps subtils, l'évolution de la psyché, et non de ceux qui sont liés à l'évolution et à la propagation du corps physique dense. Ces centres sont au nombre de cinq :
1.
Celui qui est à la base de l'épine dorsale, le seul, parmi ceux que nous étudions, qui ait un effet physique.
2.
Celui qui est situé au plexus solaire, le plus important de tous, au point de vue du plan astral.
3.
Celui qui est situé à la gorge, le plus important, au point de vue du plan mental.
4.
Celui qui est dans la région du coeur et qui a un lien occulte avec le plan bouddhique.
5.
Celui qui est au sommet de la tête, qui est la couronne, et est en relation avec le plan atmique.

Nous ne parlerons pas des centres inférieurs de la génération, ni du centre de la rate qui est en relation directe avec l'éthérique, et transmet le prana ; cette question a été traitée précédemment.

Les centres, chez l'être humain, sont fondamentalement liés à l'aspect FEU dans l'homme, à son esprit divin. Ils sont absolument liés à la Monade, à l'aspect volonté, à l'immortalité, à l'existence, à la volonté de vivre, aux pouvoirs inhérents à l'Esprit. Ils ne sont pas en relation avec l'objectivité ou manifestation, mais avec la force, ou les pouvoirs de la vie divine. Leur correspondance, dans le Macrocosme, est représentée par la force qui soumet les nébuleuses cosmiques à son mouvement rotatoire tourbillonnant jusqu'à transformer ces dernières en planètes ou corps sphéroïdaux. Ces planètes sont chacune l'expression de la "volonté de vivre" de quelque entité cosmique, et la force qui a imprimé le mouvement rotatoire tournoyant, la force qui a bâti, qui a solidifié et qui continue à maintenir la cohésion de la forme, est la force d'un Etre cosmique. Cette force a son origine sur les niveaux mentaux cosmiques, dans certains grands foyers de ce plan, elle descend sur le plan astral cosmique, y formant des points focaux cosmiques correspondants, puis sur le quatrième niveau éthérique cosmique (le plan bouddhique de notre système solaire) où elle trouve certains grands centres où se [3@166] déverser. Ces centres sont reflétés ou reproduits dans les trois mondes de l'effort humain. Les Hommes Célestes ont donc des centres sur les trois plans solaires, fait à garder en mémoire.

a. Sur le plan monadique, le plan des Sept Rayons.
b. Sur le plan bouddhique, où les Maîtres et leurs disciples forment les quarante-neuf centres du corps des sept Hommes Célestes.
c. Sur le quatrième plan éthérique physique, où se trouvent les planètes sacrées, corps dense en matière éthérique des Hommes Célestes.

Ici encore nous pouvons suivre la correspondance microcosmique. Chez l'être humain, les centres se trouvent sur le plan mental d'où part l'impulsion vers l'existence du plan physique, ou volonté de s'incarner ; de là on peut suivre ces centres jusqu'au niveau astral, et finalement aux niveaux éthériques, jusqu'au quatrième éther où ils subissent pratiquement la même évolution que celle des centres planétaires ; étant les centres de force, ce sont les instruments de l'apparition objective.

Ces centres sont entièrement constitués de courants de force, qui descendent de l'Ego, retransmis depuis la Monade. C'est là le secret de l'accélération vibratoire progressive des centres, d'abord quand l'Ego prend le contrôle, ou entre en activité, et ensuite (après l'initiation) quand la Monade prend elle-même le contrôle ; c'est ainsi que changements et vitalité croissante sont apportés à ces sphères de feu, ou de pure force de vie.

Les centres, donc, lorsqu'ils fonctionnent correctement, forment le corps de feu qui finalement, sera tout ce qui restera, d'abord à l'homme dans les trois mondes, et ensuite à la Monade. Ce corps de feu est le "corps incorruptible" 70 ou indestructible, dont parlait Saint Paul ; c'est le produit de l'évolution, ou la fusion parfaite des trois feux qui, en définitive, détruisent la forme. Quand la forme est détruite, il reste le corps spirituel de feu, intangible, flamme pure, caractérisée par sept centres éclatants de combustion plus intense. Ce feu électrique résulte du rapprochement des deux pôles, et prouve au moment de l'unification complète, la vérité occulte des paroles : "Notre Dieu est un Feu dévorant". 71

70 Bible. I Cor., XV, 53.

71 Bible. Deut. IV, 24 ; Heb. XII, 29.


Trois de ces centres sont appelés centres majeurs, car ils représentent les aspects de la Monade triple : Volonté, Amour et Intelligence.

1.
Le centre de la tête.    La Monade, Volonté ou Pouvoir.
2.
Le centre du cœur.    L'Ego, Amour et Sagesse.
3.
Le centre de la gorge.    La Personnalité, Activité ou Intelligence.

Les deux autres centres concernent principalement le corps éthérique et le plan astral. Le centre de la gorge synthétise toute la vie personnelle, et a une relation précise avec le plan mental ; il relie les trois plans et les deux plans supérieurs, les trois centres avec les deux autres centres, celui du cœur et celui de la tête. Cependant, il ne faut pas oublier que le centre à la base de la colonne vertébrale a aussi une fonction de synthèse, ainsi qu'on peut normalement s'y attendre, si on se rend compte que le plan le plus bas de la manifestation est le point de réflexion le plus profond. Ce centre situé le plus bas, en synthétisant le feu de kundalini et les feux praniques, fusionne par la suite avec le feu du mental, et plus tard avec le feu de l'Esprit, provoquant alors la combustion totale.

Il faut nous débarrasser de l'idée erronée que ces centres sont des choses physiques. Ce sont des tourbillons de force qui font tournoyer la matière éthérique, astrale et mentale, lui conférant une activité d'une certaine sorte. Du fait que l'action est rotative, l'effet produit dans la matière est circulaire, et le clairvoyant perçoit des roues de feu situées :

1.
Dans la région la plus basse de la colonne vertébrale.
2.
Entre les côtes, juste en dessous du diaphragme.
3.
Dans la partie gauche de la poitrine.
4.
Dans le centre de la gorge.
5.
Juste au-dessus de la tête.

Je désirerais examiner ces centres plus en détail, les décrire tels qu'on les voit dans la matière éthérique, en me basant sur une déclaration similaire de

C.W. Leadbeater dans La vie Intérieure, Vol. I, pages anglaises 447-460.
Notons la couleur et les pétales :
1.
Base de l'épine dorsale, quatre pétales. Ces pétales sont en forme de croix, et rayonnent d'un feu orange.
2.
Plexus solaire, dix pétales, de couleur rosée avec addition de vert.
3.
Centre du cœur, douze pétales de couleur dorée brillante.
4.
Centre de la gorge, seize pétales bleu argent, le bleu domine.
5.
Centre de la tête dans ses deux parties :
a.
Entre les sourcils, quatre-vingt-seize pétales, la moitié du lotus étant rose et jaune, l'autre moitié bleue et violette.

b.
Au sommet de la tête. Centre formé de douze pétales principaux blanc et or, et neuf cent soixante pétales secondaires, disposés autour des douze pétales centraux. Ceci fait un total de mille soixante-huit pétales dans les deux centres de la tête (qui constituent un seul centre) ou encore trois cent cinquante-six triplicités. Tous ces chiffres ont une signification occulte.
De même que la Monade est la somme des trois aspects et des sept principes de l'homme, le centre de la tête qui en est la réplique a, dans sa sphère d'influence, sept autres centres dont il est la synthèse. Ces sept centres sont aussi divisés en trois centres majeurs et quatre centres mineurs, leur union et leur consommation apparaissant dans le centre splendide qui les domine et les enveloppe tous. Il y a aussi trois centres physiques, appelés :

a.
Le centre Alta Major,
b.
La glande pinéale,
c.
Le corps pituitaire,

Ainsi que quatre centres moins importants. Ces derniers sont fusionnés dans le centre que nous nommons centre Alta Major et ne nous concernent pas. Je voudrais aussi faire remarquer qu'il y a un rapport étroit entre :

a. Le centre Alta Major et le centre de la gorge.
b. Le centre du cœur et le corps pituitaire.
c. Le centre de la tête et la glande pinéale.

L'étudiant gagnerait à réfléchir à l'intéressante succession de triangles qui se présentent, et à la manière dont l'enchaînement doit s'opérer selon la progression du feu, avant que ce dernier puisse les vivifier parfaitement, et de là passer à d'autres transmutations. Enumérons certains de ces triangles, en gardant toujours à l'esprit, que la montée géométrique du feu s'effectuera selon le rayon, et que les points seront touchés en succession ordonnée, d'après le rayon. C'est là un des secrets de l'Initiation, et c'est là que réside le danger d'une publication prématurée de renseignements concernant les rayons.

1. Le triangle pranique.

a. Le centre de l'épaule.
b. Le centre près du diaphragme.
c. La rate.

2. Homme gouverné du plan astral.

a. Base de la colonne vertébrale.
b. Plexus solaire.
c. Cœur.

3. Homme gouverné du plan mental.

a. Base de la colonne vertébrale.
b. Cœur.
c. Gorge.

4. Homme partiellement gouverné par l'Ego – homme avancé.

a. Cœur.
b. Gorge.
c. Tête, les quatre centres secondaires et leur synthèse, le centre alta.

5. Homme spirituel jusqu'à la troisième Initiation.

a. Cœur.
b. Gorge.
c. Les sept centres de la tête.

6. Homme spirituel jusqu'à la cinquième Initiation.

a. Cœur.
b. Les sept centres de la tête.
c. Les deux lotus aux pétales multiples.

Toutes ces différentes périodes font apparaître différentes radiations triangulaires. Il ne faut pas en déduire que lorsque le feu est centré dans un triangle il ne se manifeste pas dans les autres. Lorsque le feu s'est frayé un libre passage le long d'un triangle, il y brille continuellement, mais il y a toujours un triangle plus radieux et plus lumineux que les autres, et c'est par ces triangles de lumière éclatante, issus de roues ou tourbillons de feu que les clairvoyants et les instructeurs de la race peuvent apprécier la position d'un homme dans le schéma général, et juger du niveau qu'il a atteint. Au sommet de l'expérience de la vie, lorsque l'homme a atteint le but, chaque triangle est un sentier de feu radiant, et chaque centre une roue de force vivante de feu, tournant à une vitesse stupéfiante ; à ce stade, le centre ne tourne pas seulement dans une direction spécifique, mais tourne littéralement sur lui-même, formant un globe vivant, flamboyant, iridescent, de feu pur, qui maintient intérieurement une certaine forme géométrique, mais il vibre si rapidement, que l'œil peut à peine le suivre. Plus remarquable encore, au sommet de la tête on voit un déploiement de feu tel, qu'il fait paraître les autres centres insignifiants ; du cœur de ce lotus aux multiples pétales sort une flamme de la teinte de base du rayon de l'homme. Cette flamme s'élève vers le haut, et semble attirer un rideau de lumière électrique, qui est le flot de l'esprit descendant du plan le plus élevé. Cela marque la fusion des feux, et la délivrance de l'homme des entraves de la matière.

Nous pourrions noter maintenant que l'évolution de ces centres de force peut être décrite non seulement par des mots, mais par les cinq mêmes symboles, auxquels on donne si souvent une interprétation cosmique.

1.
Le cercle.
A ce stade, le centre apparaît simplement comme une dépression en forme de soucoupe (comme le dit C.W. Leadbeater) où le feu brûle terne, diffus, sans réelle intensité. La roue tourne lentement, si lentement que c'est presque imperceptible. Ceci correspond à un stade de peu de développement, aux débuts de la race-racine Lémurienne, à cette période où l'homme n'était qu'un animal ; les formes construites alors n'étaient qu'une base attendant l'apparition de l'étincelle du mental.
2.
Le cercle avec un point au centre.
Le centre apparaît ici avec un point de feu qui brûle au centre de la dépression en forme de soucoupe, et la rotation devient plus rapide. Ceci correspond à la période où le mental commence à être ressenti, donc à une période plus tardive de la Lémurie.
3.
Le cercle divisé.
A ce stade le point de lumière au centre du tourbillon de feu est devenu plus actif ; le mouvement rotatoire le fait brûler avec plus d'éclat, et il projette des rayons de feu dans deux directions, qui semblent diviser le tourbillon en deux ; la rotation est très accélérée, et la flamme qui divise le tourbillon jaillit dans un mouvement de va et vient, qui stimule la combustion du centre, jusqu'à ce qu'un degré de rayonnement bien supérieur soit atteint. Ceci correspond à l'époque Atlantéenne.
4.
Le cercle divisé en quatre.
Nous en arrivons au point où le centre est extrêmement actif, avec une croix qui tourne à l'intérieur de sa périphérie ; la roue tournant elle aussi, l'ensemble produit un effet d'une grande beauté et d'une grande activité. L'homme a atteint un stade de haut développement mental, correspondant à la cinquième race-racine, ou à la cinquième ronde dans le plus grand cycle ; il est conscient de deux activités en lui-même, symbolisées par la rotation de la roue, et par celle de la croix intérieure. Il pressent le spirituel, bien que fonctionnant activement dans la vie personnelle, et le développement a atteint un point où l'homme approche du Sentier de Probation.
5.
La swastika.
A ce stade, le centre devient quadridimensionnel. La croix rotative interne commence à tourner sur son axe, et à projeter les flammes de la périphérie de tous côtés, de sorte que le centre devient plutôt une sphère de feu qu'une roue de feu. Cela marque la période du Sentier dans ses deux parties, car le processus qui conduit à l'effet décrit, couvre toute la période du Sentier. A la fin, les centres apparaissent comme des globes de feu radiant, les rayons de la roue (ou évolution de la croix à partir du point central) se mêlent et se fusionnent en un "feu qui consume tout".
Une phrase brève a sa place ici car elle est liée à notre sujet. J'ajoute aussi une autre phrase qui, si elle est méditée, se révélera de grande valeur, et aura un effet précis sur l'un des centres ; ce centre devra être découvert par l'étudiant.
Voici ces deux phrases :

"Le secret du Feu gît caché dans la seconde lettre du mot Sacré. Le mystère de la vie est caché dans le cœur. Lorsque le point le plus bas vibre, lorsque le triangle Sacré brille, lorsque le point, le centre médian et le sommet brûlent aussi, alors les deux triangles – le plus grand et le plus petit – se fondent en une seule flamme qui brûle le tout."

"Le feu, qui est au cœur du feu mineur, voit son progrès grandement stimulé, quand le cercle de ce qui se meut, et de ce qui est immobile, dans la roue plus petite située à l'intérieur de la grande roue qui ne se meut pas dans le Temps, trouve une issue double ; il brille alors de la Gloire de l'Un double, et de Son frère sextuple. Fohat se précipite dans l'espace. Il cherche son complément. Le souffle de celui qui est immobile, et le feu de Celui Qui voit tout depuis le commencement, se précipitent à la rencontre l'un de l'autre et celui qui était immobile devient la sphère d'activité."

Passons à notre deuxième point au sujet des centres :