DIVISION C

 

LE CORPS ETHERIQUE ET LE PRANA


Voir 32.

32 "Le Prana, ou principe vital, est la relation particulière d'Atma avec une certaine forme de matière qui, grâce à cette relation avec Atma, s'organise, se construit, afin d'acquérir l'expérience. Cette relation spéciale constitue le Prana individuel du corps individuel. Le Prana cosmique, qui pénètre tout, n'est pas le Prana dans son sens grossier, mais Brahman en tant qu'auteur du Prana individuel. Tous les êtres, qu'il s'agisse de Dévas d'hommes ou d'animaux, n'existent qu'autant que le Prana est présent dans leur corps. Il entretient la vie... Le Prana ou vitalité est la fonction commune du mental et de tous les sens". Serpent Power, pp. 94, 95.

 

I. LA NATURE DU CORPS ETHERIQUE


Notre étude des feux internes du système sera d'un intérêt très réel pour la prochaine génération de penseurs, et ceci pour trois raisons que l'on pourrait énumérer comme suit :

1. Son objet et sa description

I.
Dans l'étude du corps éthérique demeure cachée (pour les savants et pour la profession médicale) une meilleure compréhension des lois de la matière et des lois de la santé. Le mot santé a été trop circonscrit dans le passé, et sa signification se limitait à la santé du corps physique, à l'action coopérative des atomes du corps physique de l'homme, et à la pleine expression des pouvoirs de l'élémental physique. A l'avenir, on s'apercevra que la santé de l'homme dépend de la santé de toutes les évolutions apparentées, ainsi que de la coopération active et de la pleine expression de la matière planétaire et de l'élémental planétaire, qui est lui-même la manifestation composite des élémentals physiques de toute la nature manifestée.

II.
Dans l'étude du corps éthérique et du prana, gît la révélation des effets de ces rayons solaires (que faute d'un terme meilleur) nous appellerons "émanations praniques solaires". Ces émanations praniques solaires sont l'effet produit par la chaleur centrale du soleil lorsqu'elle vient au contact d'autres corps à l'intérieur du système solaire, par l'un des trois principaux canaux de contact, déterminant chez les corps contactés, des effets produits par d'autres émanations. On pourrait dire que ces effets sont nettement stimulants et constructifs, et (grâce à leur qualité essentielle) produisent des conditions favorisant la croissance de la matière cellulaire, et son adaptation aux conditions environnantes ; ils sont aussi en rapport avec la santé interne (se manifestant en chaleur et activité subséquente dans l'atome) et l'uniformité de l'évolution de la forme, dont cet atome particulier de matière est partie constituante. L'émanation pranique a peu de rapport avec la construction des formes ; ce n'est pas son domaine, mais elle entretient la forme, en maintenant la santé de ses parties constituantes. D'autres rayons du soleil agissent différemment sur les formes et leur substance. Certains jouent le rôle de Destructeur des formes, et d'autres effectuent le travail de cohésion et d'attraction ; le travail du Destructeur, et celui du Préservateur sont exécutés selon la Loi d'Attraction et de Répulsion. Certains rayons produisent nettement l'accélération du mouvement, d'autres le ralentissement. Ceux dont nous traitons ici – les émanations praniques solaires – agissent au niveau des quatre éthers, cette matière qui (bien que physique) n'est pas encore objectivement visible pour l'œil humain. Ils sont la base de toute vie du plan physique, envisagée uniquement dans ses rapports avec la vie des atomes de matière du plan physique, leur chaleur inhérente et leur mouvement rotatoire. Ces émanations sont la base du "feu par friction", qui se manifeste en activité de la matière.

III.
Par l'étude du corps éthérique et du prana, on parvient à la compréhension de la méthode de manifestation logoïque, ce qui présente beaucoup d'intérêt pour le métaphysicien, et pour tous les penseurs abstraits. Le corps éthérique de l'homme tient caché le secret de son objectivité. Il a sa correspondance sur le plan des archétypes – le plan que nous nommons celui de la manifestation divine, le premier plan de notre système solaire, le plan Adi. La matière de ce plan supérieur est souvent appelée "mer de feu" et c'est la racine de l'akasha, terme appliqué à la substance du second plan de manifestation. Essayons de suivre plus en détail cette analogie, dont la juste compréhension fournira matière à beaucoup d'illumination, et à l'élucidation de problèmes macrocosmiques et microcosmiques. Commençons par l'homme et son corps éthérique.
Le corps éthérique a été décrit comme un lacis pénétré de feu, ou un réseau animé de lumière dorée. Dans la Bible on l'appelle le "Bol d'or". Il est composé de cette matière du plan physique, que nous nommons éthérique et sa forme est obtenue par un délicat entrecroisement de fils de cette matière, que les Bâtisseurs inférieurs construisent selon la forme ou modèle, et qui plus tard servira à mouler le corps physique dense. Selon la Loi d'Attraction, ils font adhérer la matière plus dense du plan physique à cette forme vitalisée, ils édifient progressivement cette matière tout autour de la forme, et à l'intérieur, jusqu'à ce que l'interpénétration soit si complète que les deux formes ne constituent plus qu'une seule unité ; les émanations praniques du corps éthérique jouent sur le corps physique dense, de la même manière que les émanations praniques du soleil jouent sur le corps éthérique. Il s'agit d'un vaste système de transmission et d'interdépendance à l'intérieur du système. Tous reçoivent afin de donner, et de transmettre à ce qui est inférieur ou moins évolué. Ce processus existe sur tous les plans.

Ainsi le corps éthérique représente le plan archétypal par rapport au corps physique dense. Le penseur sur son propre plan se trouve placé par rapport au plan physique, comme le Logos par rapport à Son système. La synthèse de cette pensée peut s'exprimer ainsi : Le Penseur sur le plan astral, plan de désir et de nécessité, se trouve placé, vis-à-vis du corps physique, comme le Logos sur le plan astral cosmique, vis-à-vis de Son Système.

A mesure que nous poursuivrons cette étude, nous mettrons en évidence la correspondance entre le cosmos, le système et les trois mondes, car il faut se souvenir que l'analogie doit être parfaite.

1.

L'Homme, le Microcosme, la Monade manifestée, l'Individu.

2.

L'Homme céleste, le Logos planétaire, ou groupe manifesté.

3.

Le Grand Homme céleste, le Macrocosme, le Logos solaire, manifestation de tous les groupes et toutes les évolutions constituant son corps, le système solaire. 

Tous ces corps – le corps de l'homme, celui d'un Logos Planétaire, celui d'un Logos solaire – sont le produit du désir ayant sa source sur le plan du mental abstrait, qu'il soit cosmique, systémique, ou le mental dans les trois mondes – qu'il s'agisse de l'astral-mental cosmique ou de l'astral-mental humain – tous ces corps sont "Fils de Nécessité", ainsi qu'H.P.B. l'a exprimé avec bonheur 33, 34.

33 Doctrine Secrète, I, 74.

34 Le système solaire, conçu comme un vaste mécanisme dont les parties sont ajustées avec une infinie précision dans tous les détails importants n'est que l'expression physique de Vishnu ou la substance éthérique de base, (dans la mesure où nous comprenons ce mot actuellement). Toute l'harmonie évidente du cosmos résulte de l'action harmonieuse d'énergies qui transforment l'éther en une manifestation, connue de nous. Toutes les planètes, les mondes, les êtres humains, etc... ne sont que des parties du corps qui fonctionnent en subordination de la loi régissant le corps tout entier. L'évolution. L’entretien et la destruction du monde est donc un vaste processus appelé Yagna, qui prend place dans le corps de Yagna Purusha, ou corps psychique de la nature.
L'Humanité prise collectivement est le coeur et le cerveau de ce Purusha ; en conséquence tout le Karma généré par l'humanité, physique, mental ou spirituel, détermine en grande partie le caractère de ce processus Yagnique...
Sri Krishna appelle donc processus Yagnique ce qu'il a donné à Arjuna comme Yoga (ler Sloka 4ème Ch.). En fait Yoga et Yagna sont étroitement liés et même inséparables, bien qu'actuellement on semble disjoindre les deux. Yoga dérivé de la racine Yuj unir, signifie acte d'unir. Or, de même que le cœur est le grand centre de l'homme, de même le Yogi du cœur occupe une position centrale dans l'Univers, d'où son individualité. L'individualité ou Manas Supérieur étant le pivot de la constitution humaine, ou le centre autour duquel les deux hémisphères de l'existence supérieure et inférieure tournent, ainsi que je l'ai déjà dit, le Yogi du cœur a un dôme céleste au-dessus de lui et un abîme terrestre au-dessous de lui et, en conséquence, son Yoga devient double, il s'unit à ce qui est au-dessus par dhyana et à ce qui est au-dessous par l'action.
Le mot yagna, dérivé de la racine Yaj – servir – signifie aussi service double, service rendu à ce qui est au-dessus, par le service rendu à sa manifestation inférieure". Some thoughts on the Gita. pp. 18, 134.