QUINZIEME REGLE
Les feux approchent de l'ombre et pourtant ne la brûlent pas. L'enveloppe ignée est achevée. Que le magicien entonne les paroles qui allient le feu et l'eau.
LE SENS ÉSOTÉRIQUE
Nous en venons maintenant à examiner la dernière règle de Magie. Si nous jetons un regard sur cette longue série d'instructions, nous voyons certaines lignes fondamentales de l'enseignement ressortir clairement alors que d'autres moins importantes restent dans l'ombre. Les étudiants devraient se souvenir qu'en lisant un manuel de base, tel que celui-ci, il faut adopter une méthode précise : lire tout d'abord le manuel en entier pour en saisir les points importants, la ligne générale de l'enseignement et les trois ou quatre propositions sur lesquelles repose toute la structure, puis commencer à s'occuper des points secondaires qui servent à élucider et clarifier les concepts essentiels ; ensuite seulement s'appliquer aux détails avec succès. Les étudiants feraient donc bien de revoir ces instructions, en chercher les points principaux, en tirer ensuite les enseignements secondaires et finalement disposer les données trouvées sous divers titres. Ce travail constituerait un résumé du livre et fixerait fermement la connaissance qu'il contient dans la mémoire.
Un des principaux enseignements qui ressort clairement de toutes les instructions de caractère véritablement ésotérique se rapporte à l'attitude de l'étudiant de l'occultisme. Il est censé s'occuper de questions subjectives et ésotériques dans le but de pratiquer la magie blanche. Il doit donc assumer et maintenir constamment la position de l'observateur, détaché du mécanisme de l'observation et de tout contact. Il doit se connaître comme une entité essentiellement spirituelle différente quant à sa nature, ses buts et ses méthodes de travail, des corps qu'il juge sage d'occuper temporairement et d'employer. Il doit se rendre compte de son unité et de ses lignes de contact avec tous ceux qui se sont engagés dans un travail semblable et arriver à la perception consciente de sa position dans la hiérarchie des êtres. Tant de faux renseignements ont été répandus, tant d'insistance a été mise à tort sur la position que l'individu occupe dans la soi-disant hiérarchie des âmes, que les disciples sains et équilibrés cherchent à diriger leurs pensées ailleurs et à éliminer, dans la mesure du possible, toute pensée de degrés et de stades d'activité. Il est possible que, dans cette réaction, on tende à exagérer dans la direction opposée et à ne pas tenir suffisamment compte de ces stades d'activité. Ne vous méprenez pas sur mes paroles ; elles ne contiennent aucun encouragement à chercher à déterminer à quel point se trouvent d'autres compagnons sur l'échelle de l'évolution. On l'a fait peu sagement dans le passé au désavantage de ceux qui étaient ainsi jugés, provoquant de la part du public des opinions peu favorables sur les mouvements spirituels. Si les différents stades étaient tenus pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire stades d'expansion de la conscience et de responsabilité plus grande, alors le danger de réaction de la personnalité envers les termes "disciple accepté, initié, adepte, maître" serait négligeable et beaucoup d'ennuis seraient éliminés. Il faut toujours se souvenir que le stade individuel doit être tenu rigoureusement secret ; le point d'évolution se démontrera par une vie de service actif et désintéressé et par une vision illuminée plus élevée et vaste que celle de la majorité des êtres humains.
En pensant au Nouveau groupe des serviteurs du monde, il faut observer de la prudence. Chaque serviteur est seul responsable de soi, de ses actions et de son service et personne d'autre. S'il faut se faire une idée du degré d'évolution d'un individu, il est sage de ne pas tenir compte de ce que les autres disent, mais de se baser sur la tâche accomplie, l'amour et la sagesse dont il témoigne, la connaissance du Plan manifestée par une sage préparation du travail nécessaire à son exécution. Il faut se baser sur le sens ésotérique manifesté et sur l'influence, ou pouvoir, de l'aura qui soit étendue, constructive et inclusive.
Vous me demandez de définir plus clairement ce que j'entends par sens ésotérique. Il est essentiellement la capacité de vivre et d'agir subjectivement, d'avoir un contact intérieur constant avec l'âme et avec le monde où elle se trouve. Ceci doit se traduire par l'amour, la sagesse et la capacité de s'identifier avec tout ce qui vit, respire et sent, ce qui est la caractéristique marquante de tous les Fils de Dieu. Le sens ésotérique est donc une attitude mentale intérieure dirigée à volonté dans toutes les directions, qui peut dominer et gouverner la sensibilité émotive, non seulement du disciple, mais de tous ceux qui l'approchent.
Par la force de sa pensée, le disciple peut apporter lumière et paix à tous.
Grâce à son pouvoir mental, il peut se mettre en syntonie avec des pensées plus vastes ; dans le domaine des idées, il peut discerner les actions mentales et les concepts qui lui permettront, en tant que travailleur soumis au Plan, d'influencer son milieu et de revêtir les nouveaux idéals de substance mentale, les rendant ainsi plus facilement reconnaissables dans le monde de la pensée et de la vie quotidienne. Cette attitude mentale permettra au disciple de s'orienter vers le monde des âmes et, dans ce haut-lieu d'inspiration et de lumière, il lui sera possible de découvrir ses compagnons de travail, de communiquer avec eux et, en union avec eux, de collaborer à la réalisation des intentions divines.
Le sens ésotérique est le principal besoin des aspirants en ce moment de l'histoire mondiale. Tant qu'ils ne l'auront pas compris dans une certaine mesure et qu'ils ne sauront pas l'utiliser, ils ne pourront pas faire partie du nouveau groupe, ni travailler en magiciens blancs. Ces instructions resteront pour eux théoriques et surtout intellectuelles au lieu d'être pratiques et efficaces.
Pour cultiver ce sens ésotérique, la méditation continue est nécessaire surtout dans les premiers stades de développement. Avec le temps, à mesure que l'homme se développe spirituellement, la méditation quotidienne, telle qu'elle est comprise et nécessaire aujourd'hui, cédera le pas à une orientation spirituelle constante. Le détachement entre l'homme et les formes qu'il utilise sera si complet qu'il vivra toujours "sur le trône de l'Observateur" et de ce point, il dirigera les activités du mental, des émotions et des énergies qui rendent possible et utile l'expression physique.
Le premier stade de ce développement et de cette culture du sens ésotérique consiste à maintenir l'attitude d'une observation détachée et constante.
Le nouveau groupe des serviteurs du monde peut être considéré, dans ses rangs extérieurs, comme un corps entraîné d'observateurs organisés. Ce groupe peut être divisé en trois sections afin que partout les aspirants et les chélas soient guidés pour qu'ils puissent savoir où ils en sont individuellement et commencer avec sincérité et vérité à travailler intelligemment. Ainsi, ils trouveront leur propre place.
1.
Les Observateurs organisés.
Ces aspirants apprennent à faire deux choses : à mettre en pratique le détachement qui leur permettra de vivre en qualité d'âmes dans le monde des affaires quotidiennes et à comprendre la vraie signification des mots "travailler sans attachement". Deuxièmement, ils étudient les affaires mondiales dans l'un ou l'autre des sept départements dont il a été question quand j'ai attiré l'attention sur le nouveau groupe.
Ils étudient les signes des temps. Ils cherchent, dans le grand drame de l'histoire, à découvrir les tendances principales et ils expriment à ceux qui suivent étroitement les règles et aux penseurs ce qu'ils voient et comprennent.
Dans toute l'histoire de l'humanité courent trois fils ou courants et, dans leur action réciproque, se trouve l'histoire de l'évolution. Un fil guide les pensées des hommes quant au développement de l'aspect forme et aux tendances de la famille humaine ; il montre avec quelle exactitude les formes du genre humain, des pays, de la faune et de la flore de notre vie planétaire ont suivi de près les besoins des fils de Dieu qui se manifestaient lentement. Le deuxième fil nous amène à comprendre l'expansion de la conscience et indique comment elle est issue du stade instinctif pour arriver à la perception consciente intellectuelle qui est actuellement le but de la conscience. Le troisième fil concerne le Plan évolutif ; ici, nous entrons dans le domaine de l'inconnu. Ce qu'est le Plan et quel en est le but est encore totalement inconnu sauf des adeptes les plus avancés et des plus élevés parmi les Fils de Dieu. Tant que le mental illuminé et le pouvoir de réaction, ou réponse, intuitive ne sont pas développés dans la famille humaine, il n'est pas possible de saisir les concepts de base qui se trouvent dans la pensée de Dieu. Tant que le sommet de la montagne de l'Initiation n'a pas été atteint, il n'est pas possible d'avoir la vision de la Terre Promise telle qu'elle est. Tant que les limitations nécessaires des trois mondes n'ont pas été surmontées et que l'homme ne peut pas fonctionner comme âme libre dans le règne spirituel, ce qui se trouve au-delà de ce règne doit lui demeurer caché tout comme l'état d'être et de conscience demeure incompris de l'animal. C'est une leçon nécessaire et salutaire pour tous les disciples.
Ceux qui observent les temps et les saisons peuvent faire de rapides progrès dans le développement de l'intuition s'ils persévèrent dans la méditation, forment leur intellect et s'efforcent de penser en termes universels. Il est nécessaire qu'ils reconnaissent les événements du passé comme préparation au futur. Qu'ils prennent courage en reconnaissant le fait que le règne des âmes devient un phénomène qui s'exprime sur le plan physique (ce qui semble paradoxal) et qui sera objet d'étude – en tant que règne de la nature – avant deux siècles. Ces observateurs organisés forment le cercle extérieur du nouveau groupe ; leur note dominante est la synthèse, c'est-à-dire l'élimination de ce qui n'est pas essentiel et l'organisation de la connaissance humaine.
Travaillant dans de nombreux domaines de perception consciente humaine, ils se distinguent par un esprit non sectaire et par l'aptitude à traiter de ce qui est essentiel fondamentalement et à relier les divers départements de la recherche en un tout organisé et unifié.
2.
Les Transmetteurs par télépathie.
Ces travailleurs sont moins nombreux et se distinguent par des rapports étroits entre eux. Ils forment un groupe de liaison. Ils viennent du cercle plus exotérique des Observateurs organisés, mais ils ont un but de service plus large car ils travaillent de manière plus ésotérique. Ils sont en contact avec les observateurs organisés et aussi avec les hommes et les femmes qui sont au centre, ou au cœur, du groupe mondial. Leur travail est triple et ardu. Ils doivent cultiver le détachement, caractéristique de l'âme qui se connaît elle-même.
Constamment, ils doivent assimiler la connaissance et les renseignements acquis par les observateurs organisés, les adapter aux besoins du monde et répandre l'enseignement. Ils travaillent efficacement toujours dans les coulisses bien qu'ils soient connus dans le monde, en ces premiers stades du travail du nouveau groupe, comme instructeurs et travailleurs. Avec le temps, ils reculeront peu à peu dans l'ombre et ils travailleront par le moyen des travailleurs extérieurs. Ils les inspireront et mettront toujours plus de responsabilités sur leurs épaules. Ils favoriseront l'augmentation des rapports télépathiques et tisseront ainsi les fils qui jetteront un pont sur l'abîme qui existe entre le visible et l'invisible ; ils rendront ainsi possible un monde nouveau où la mort, telle que nous la connaissons, sera abolie et où sera établie universellement la continuité de conscience. C'est pourquoi tant d'importance est donnée à l'entraînement des membres de ce groupe à la sensibilité télépathique.
Il leur est enseigné à développer la sensibilité dans trois directions : aux pensées des hommes en incarnation, au mental des trépassés qui sont encore dans le corps mental et au groupe d'Etres spirituels, gardiens du processus évolutif, dans les mains desquels passent constamment les trois fils du développement de la vie.
Leur travail est très difficile, plus difficile que celui de la première section et même que celui de la troisième section, car ils n'ont pas encore pleinement certains pouvoirs et l'expérience nécessaire. Leur centre de conscience est l'intuition et non encore la synthèse ; toutefois leur état de perception consciente est ample et inclut beaucoup de choses. Ils peuvent donc souffrir plus que la majorité des hommes, étant parfois trop sensibles pour leur repos et trop prompts à réagir aux vibrations émanant de l'aspect forme des trois mondes. Leur détachement n'est pas encore total. Ils servent de pont et doivent donc affronter beaucoup de problèmes et ils réagissent à la douleur du monde. Ils ne jouissent pas encore du privilège d'avoir une claire vision du but qui nous attend dans deux cents ans. Ils sentent les besoins actuels et répondent à la nouvelle vague de force spirituelle qui afflue dans le monde. Ils portent sur leurs épaules le poids de l'humanité et, comme ils sont suffisamment coordonnés, ils vivent dans les trois mondes à la fois ; toutefois, rares sont ceux qui le peuvent. Ils sont conscients de l'urgence de l'opportunité présente et aussi de l'apathie de beaucoup d'hommes ; aussi travaillent-ils sous une forte pression.
3. Les membres de la Hiérarchie.
Ils forment le groupe le plus intérieur. Il n'est pas important pour les membres de la Hiérarchie d'être reconnus comme Frères aînés de l'humanité, comme Maîtres de Sagesse, comme Nuée de Témoins, comme le Christ et son Eglise, comme surhommes ou sous d'autres noms que, selon la tradition, les hommes préfèrent leur donner. Ils ne s'en soucient guère. Les querelles sur leur personnalité, leur nom, leur état ne comptent pas pour eux. Ils sont les forces intelligentes de la planète ; leur conscience étendue leur permet d'exprimer la pensée de Dieu. Ils incarnent le principe intelligent, immuable et éternel ; ils sont le canal à travers lequel circule l'énergie que nous appelons la Volonté de Dieu, par manque d'une meilleure manière de nous exprimer. Ils connaissent beaucoup mieux le Plan que ne le connaissent les deux groupes extérieurs du nouveau groupe des serviteurs du monde, car ils savent exactement quel sera le progrès vers lequel l'évolution planétaire guidera l'humanité au cours des deux siècles prochains. Ils ne spéculent pas vainement sur le but à atteindre au cours d'une ère mondiale. Cela peut vous surprendre si vous pensez aux nombreuses suppositions de ceux qui ne sont pas initiés. Mais c'est ainsi. Ils savent qu'il est un moment pour toute chose ; ils regardent devant eux et ils comprennent intuitivement le but de tous les règnes dans l'avenir immédiat. Ils savent que tous les efforts sont tendus vers un seul but : cultiver la réponse intuitive télépathique des Transmetteurs qui jettent un pont sur l'abîme entre eux et le monde physique. Ceux-ci cherchent à se servir des Observateurs. Les Connaisseurs, les Transmetteurs et les Observateurs travaillent en parfaite syntonie même si parfois ils l'ignorent ; tous répondent, selon le degré atteint, à l'impulsion du mental et de la volonté du Logos, le Dieu solaire.
Au-delà de ces trois groupes, se trouvent les Trônes, les Principautés et les Puissances dont nous n'avons pas à nous occuper. L'humanité, déchirée par les désastres de la guerre mondiale, désorientée par la pression sociale, religieuse et économique du présent, sensible aux influences et aux énergies qui affluent sur la nouvelle vague de l'ère du Verseau, incapable de tout comprendre et de tout expliquer, consciente de son désir de liberté de pensée et de conditions physiques, cherche à acquérir la connaissance et offre ainsi un champ fertile au nouveau groupe pour y travailler.
Nous avons vu que l'objectif de toute la préparation intérieure est de développer le sens ésotérique. Cette perception intérieure sensible permettra à l'homme de fonctionner non seulement comme un Fils de Dieu incarné, mais aussi comme celui qui a la continuité de conscience, étant éveillé intérieurement et en même temps actif sur le plan physique. Ceci grâce au développement du pouvoir de l'Observateur entraîné. La persistance dans l'attitude de la juste observation produit le détachement de la forme, afin de pouvoir l'utiliser à volonté dans le but de faire se réaliser les plans hiérarchiques et, par conséquent, d'être utile à l'humanité. Quand, dans une certaine mesure, ce pouvoir d'observation a été atteint, l'aspirant se joint au groupe des Transmetteurs entraînés – qui se trouve entre les groupes exotériques et ceux des travailleurs spirituels sur le plan subjectif – qui sert d'interprète entre eux. Il faut se rappeler que les membres de la Hiérarchie eux-mêmes profitent de l'opinion et des avis de ces disciples désintéressés qui savent reconnaître les nécessités du moment.
Quand l'homme a atteint ce stade et qu'il est en contact conscient avec le Plan, le vrai travail magique peut commencer. Ceux qui commencent à vivre comme âmes peuvent entreprendre le travail magique de la nouvelle ère et inaugurer les changements et la reconstruction qui conduiront à la manifestation des nouveaux cieux et de la nouvelle terre auxquels toutes les Ecritures rendent témoignage. Ils pourront alors travailler avec les forces de la matière éthérique et amener en manifestation, sur le plan physique, les créations et les organisations qui auront en elles la vie de Dieu, de manière plus adéquate durant l'ère du Verseau dans laquelle nous entrons. C'est à ce stade que se réfère la Quinzième Règle.
Ces mots marquent la consommation du travail magique et sont aussi vrais pour le travail magique d'un Logos solaire, d'un Logos planétaire, d'une âme en incarnation ou d'un être humain évolué qui a appris à travailler en magicien blanc selon le plan de la grande Loge Blanche. Tout cela se rapporte naturellement au travail de ceux qui, par leur réalisation intellectuelle, ont appris à travailler comme magiciens noirs, car les mêmes règles s'appliquent aux deux groupes de magiciens bien que les motifs soient différents. Nous ne nous occupons pas du travail des magiciens noirs. Ce qu'ils font est puissant, mais a des effets passagers qui prennent fin à un certain moment et qui sont subordonnés aux efforts et à l'action de ceux qui apportent lumière et vie.
Le stade de l'ombre est la période obscure et incertaine qui précède la manifestation dense et concrète. Il ne s'agit pas ici de l'ombre en tant que contrepartie de l'âme sur le plan physique, mais de l'un des stades intermédiaires dans le processus créateur. Techniquement, il est appelé le "stade de la croissance et de la décroissance de la nébulosité" ; ce stade précède la manifestation de la forme exotérique relativement stable. Dans la formation d'un système solaire, il est connu comme période préliminaire ; on peut observer ce processus dans les cieux étoilés. C'est le stade où le Grand Magicien, en voie d'exécuter son travail, n'a pas encore entonné les paroles mystiques, ou sons spirituels, qui produisent la manifestation matérielle et l'apparence tangible de la forme.
La Doctrine Secrète se réfère aux trois feux qui sont d'un usage antique. La Vishnou Purana donne à ces feux exactement les mêmes noms que H.P.B. qui les avait pris à des ouvrages anciens. Feu électrique, Feu solaire et Feu par friction conjoints produisent le macrocosme et le microcosme manifestés ; à cette conjonction se réfère mon livre Traité sur le Feu Cosmique.
Esotériquement, ces feux ne sont qu'un feu qui produit, selon la conscience témoin (elle-même à différents stades d'évolution), l'effet d'une essence ignée différenciée. Cette essence ignée peut être connue comme la Vie ou comme la "Lumière qui brille par elle-même" ou comme la forme active inhérente à la substance unique sous-jacente à tous les phénomènes. Dans cette dernière règle de magie, les feux examinés sont ceux de la matière elle-même ; ils s'approchent de l'ombre et, comme l'exprime symboliquement l'Ancien Commentaire, ils s'élèvent hors de l'obscurité à l'appel de l'Esprit de Lumière et trouvent au lieu prévu ce qui les absorbera et les élèvera au point igné d'où sont issus les feux de la lumière vivante et de la vie rayonnante".