II. PRONONCER LES MOTS QUI INDIQUENT CE QU'IL Y A A FAIRE ET LE LIEU OU DOIT ETRE PORTE CE QUI EST FAIT

 

Souvenons-nous que cette règle est puissante seulement si "celui qui travaille selon la Loi" est relié à la réalité intérieure, avec l'âme. Il est essentiel qu'en lui, en pleine conscience de veille, l'âme fonctionne. C'est l'âme qui prononce les mots, la phrase mystique ; c'est l'âme qui régit le mécanisme de la forme. Ce n'est possible que s'il y a alignement entre le cerveau, le mental et l'âme. Cette règle, étant l'expression du travail créateur, s'applique à tout processus créateur, qu'il soit macrocosmique ou microcosmique, qu'il s'agisse de Dieu, Créateur du système solaire, de l'âme, créatrice du mécanisme humain, ou de l'homme qui essaie de maîtriser la technique du travail magique pour devenir créateur de formes dans sa petite sphère d'activité. Chacun doit comprendre la véritable signification de la Règle, car Dieu agit selon la Loi de Son Etre, laquelle se manifeste à nous comme étant la Loi de la nature.

Les idées d'activité ordonnée et de but conscient et prédéterminé sont incluses dans la phrase que nous examinons. Le constructeur de toute forme, tout d'abord, domine les vies et il est l'arbitre des destinées de certaines entités.
Cette idée jette de la lumière sur le sujet du libre arbitre et sur la Loi de Cause et d'Effet. Il ne faut pas non plus oublier que le mystère des causes est caché dans des univers passés qui furent, à leur époque, des "formes ou demeure Dieu". Pour nous, il ne peut y avoir de cause pure, mais seulement le produit de causes majeures. De même que, pour nous, la "raison pure" est incompréhensible, de même est la "cause pure".

L'origine de ces facteurs dans notre système solaire remonte à des époques précédentes ; c'est pourquoi la spéculation à leur sujet est vaine, sauf dans la mesure où le mental se développerait. Dans notre système solaire, des causes sont engendrées seulement parmi les êtres humains qui usent consciemment du pouvoir mental. Le fait que toutes les causes prennent leur source dans le mental, à condition qu'il fonctionne consciemment et clairement, fait supposer l'existence d'un Penseur ; c'est la position de base des sciences occultes. Notre système solaire est une forme-pensée qui existe tant que la Pensée persiste.
Tout ce qui est forme fait partie du courant d'idées qui émanent du Penseur divin. Ceux qui ne pensent pas n'engendrent pas de causes qui puissent, avec le temps, produire des effets.

Dans ces conditions, me demanderez-vous, pourquoi beaucoup de livres d'occultisme modernes déclarent-ils que la tendance de la vie et des cycles de vies indique nécessairement l'avenir et que les causes qui ont leur origine dans une vie produisent leurs effets dans une autre incarnation ?

Quand la vie d'un être humain est surtout focalisée sur les plans physique et émotif, ce n'est pas seulement sa vie particulière qui en détermine le cours, mais c'est le groupe de vies agissant simultanément les unes sur les autres qui influence l'avenir selon certaines directions. Cela est éternellement vrai de tous les êtres humains qui se trouvent à un certain niveau de développement conscient où ils sont mus par des idées de masse, conditionnés par la tradition et l'opinion publique. Ils sont plongés dans leurs intérêts égoïstes et ne peuvent prendre en main la situation, mais ils se laissent porter par le flux de l'évolution.

C'est une activité de groupe, gouvernée par la vibration des formes physiques et astrales, qui produit les caractéristiques et les tendances, causes des situations et des circonstances environnantes. C'est là que réside le secret du karma et des conditions raciales et nationales. L'homme ordinaire sensible et actif est plongé dans ces groupes ; pour s'en sortir et trouver sa voie, il doit découvrir et utiliser son mental. L'instinct doit céder la place à l'intellect.
Pendant des cycles de vie, des groupes d'âmes s'incarnent, attirées par ce qui est matériel. Ces énergies d'attraction sont d'abord utilisées par l'âme, mais peu à peu elles sont rejetées et désintégrées. C'est le pouvoir d'attraction pour la forme qui, dans les premiers stades, pousse l'âme à l'incarnation car, dans la première moitié du processus évolutif, la matière, hautement organisée dans un système solaire précédent, est le facteur dominant. Nous savons que, plus tard, l'esprit dominera la matière. Le jeu entre les énergies de la matière et celles de l'esprit est maintenant si puissant que l'une des principales expériences que doit faire l'âme est d'atteindre le point où l'attraction de la matière diminue et où l'âme apprend le détachement. C'est l'expérience que fait l'humanité à présent ; elle est une activité de groupe sur un tour plus élevé de la spirale.

De vastes généralisations valent mieux que des renseignements détaillés et souvent faux sur les règles qui déterminent la prise et l'abandon de la forme ; on en trouve, sur ce sujet, dans des livres qui manquent de sérieux. Même les généralisations doivent être acceptées avec réserve. Ce qu'on peut affirmer c'est que, selon la loi de Cause et d'Effet, l'esprit et la matière s'unirent et que des mondes furent créés. Sous l'effet de cette loi, des formes furent créées et devinrent l'expression matérielle de l'élan vital ; elles furent entraînées dans la manifestation et en sortirent selon un rythme cyclique commencé lors de systèmes solaires précédents. Des groupes de formes apparurent et disparurent gouvernés exclusivement par la cohérence et la vibration de groupe. Ainsi a progressé la vie dans les règnes élémentaux ou évolutifs, puis dans les trois règnes inférieurs jusqu'au règne humain.

Aux stades inférieurs de l'homme et au stade de l'homme animal, règne la même activité de groupe ; comme dans les règnes involutifs, les groupes deviennent de plus en plus petits à mesure que les individus atteignent, un par un, l'état d'individu doté de conscience de soi et qu'ils commencent à agir comme âmes. Ils deviennent non seulement des créateurs avec le pouvoir de demeurer seuls, avec la faculté de penser clairement et de voir avec exactitude, mais ils démontrent d'avoir un pouvoir créateur grâce à leur faculté d'imagination. Ils passent par une série de vies pendant lesquelles leur personnalité se développe et s'affirme. Ensuite, ils trouvent leur groupe subjectif qui finira par prendre, dans leur conscience, la place des groupes extérieurs. Ainsi, ils rentrent dans la vie de groupe en pleine conscience et ayant maîtrisé la personnalité.

Dans le groupe auquel ils sont affiliés subjectivement, se trouvent ceux avec qui ils ont travaillé dans un stade antérieur de masse et ils sont en étroite collaboration avec ceux qui leur ont été le plus proche.

Dans les archives occultes, ces stades sont désignés par des noms très subjectifs, naturellement symboliques. Il est intéressant de connaître quelques expressions ou phrases occultes anciennes qui donnent trois espèces d'informations : le nom du stade, sa couleur ésotérique et son symbole.
Néanmoins, je désire vous faire observer que les informations que je vous donne, qui vous intriguent et que vous trouvez parfois très importantes, le sont moins que l'injonction de vivre avec bonté, de parler avec bienveillance et sagesse et de pratiquer l'oubli de soi. Les données occultes doivent être lues et retenues, alors que les instructions qui concernent la manière de se comporter doivent être laissées de côté. Nous, qui travaillons avec les aspirants, sourions souvent de la sottise et du manque de jugement qu'ils démontrent. Dites à un aspirant de pratiquer régulièrement avec persévérance la loi de la bonté charitable ; il répond qu'il l'essaiera mais, intérieurement, il se dit que cette injonction n'est qu'un lieu commun. Dites à ce même aspirant que vous allez lui donner quelques formules occultes ou une information sur les Grands Etres, aussitôt avec intérêt, satisfaction, curiosité, il se prépare à recevoir une révélation importante. Pourtant, la première injonction révèle un renseignement occulte et indique une loi qui, sagement observée, conduit à la libération. Les informations sur l'occultisme se rapportent à des phénomènes et leur seule connaissance ne conduit pas le pèlerin fatigué aux portes du ciel. Que certains d'entre vous s'en souviennent.

Les stades qui précèdent le stade humain sont omis dans l'énumération suivante, car aucun de ceux qui liront ces mots ne possède l'équipement nécessaire pour comprendre leur sens profond. Nous commençons donc par les stades du règne humain.


STADE I

La Vie a gravi les degrés par l'usage quotidien de la forme. A travers les trois inférieurs, lentement, le long chemin a été parcouru. Maintenant une autre porte s'ouvre et les mots résonnent : "Entre sur le sentier du vrai désir".

La Vie, qui ne se connaît que comme forme, se revêt de rouge vif, le rouge du désir connu ; toutes les formes désirées approchent, sont saisies et retenues, employées et rejetées, jusqu'à ce que le rouge se change en rose, devienne de plus en plus pâle jusqu'à devenir blanc. Alors fleurit la pure rose blanche de la vie. Mais ce n'est que le bouton de la Vie vivante et pas encore la fleur épanouie.


STADE II

L'image change de forme. Une autre voix, plus près, fait résonner une autre phrase alors que la Vie continue son chemin. "Entre dans le champ où jouent les enfants et partage leurs jeux". Attirée par le jeu de la vie, l'âme franchit le seuil de la porte.

Sur la vaste étendue du champ vert, les nombreuses formes de la Vie Une jouent ; elles dansent, assumant les formes variées que prend Dieu. L'âme entre sur "le terrain de jeux du Seigneur" et y joue jusqu'à ce que lui apparaisse l'Etoile à cinq branches lumineuses ; elle dit alors "mon Etoile".

L'étoile n'est qu'un point de lumière, non pas encore un soleil radieux.


STADE III

La voie du désir rouge n'exerce plus d'attraction ; elle a perdu son charme.
Le terrain de jeux des fils de Dieu n'attire plus. La voix qui, par deux fois, a résonné dans le monde des formes résonne maintenant dans le cœur, et lance un défi "Prouve ta valeur. Saisis-toi de la balle couleur orange de ton ferme dessein". En réponse au son de cette voix, l'âme vivante immergée dans la forme apparaît et avance. Vient la voix du destructeur, du constructeur puis du destructeur des formes. Les formes brisées n'ont plus de pouvoir. La forme de l'âme est maintenant l'objet du désir ; aussi entre-t-elle sur le terrain de jeux du mental.

Parmi le rêve et la fantaisie parfois paraît une vision, celle d'une fleur de lotus non encore épanouie, aux pétales bien serrés, sans parfum, baignant dans une froide lumière bleue.

Les deux couleurs, orange et bleu, doivent se fondre, mais le jour de cette fusion est encore loin. Le bouton baigne dans la lumière qui annonce la fusion et prépare l'épanouissement de la fleur de lotus.

Que la lumière resplendisse !


STADE IV

Dans les ténèbres, la Vie continue. Une voix différente résonne : "Entre dans la caverne et trouve ce qui t'appartient. Avance dans la nuit et porte sur la tête une lampe allumée". La caverne est sombre, solitaire et froide. Des voix et des sons divers se font entendre. Ce sont les voix des fils de Dieu restés sur le terrain de jeux du Seigneur qui demandent la lumière. La caverne est longue et étroite. L'air est rempli de brume. Le son de l'eau qui court se mêle au sifflement du vent et au bruit du tonnerre.

Au loin, à peine visible, apparaît une ouverture ovale, bleue. Sur ce fond bleu, on voit une croix rose dans le centre de laquelle, au point de rencontre des quatre bras, il y a une rose. Sur le bras qui s'élève vers le haut, étincelle un diamant dans une étoile à cinq branches.

L'âme vivante avance vers la croix qui lui barre la voie vers la vie révélée et connue.

La croix n'étant pas surmontée, elle est abandonnée. Toutefois, l'âme poursuit, les yeux fixés sur la croix, les oreilles tendues aux gémissements des âmes sœurs.


STADE V

Voici la vie radieuse, voici la lumière ! La caverne a été parcourue ; la croix est dépassée, la voie est libre. La voix résonne clairement dans la tête et non plus dans le cœur. "Retourne sur le terrain de jeux du Seigneur et mène toi-même le jeu". Le chemin est barré qui conduit à la deuxième rampe de l'escalier, par la volonté même de l'âme. Ce n'est plus le désir rouge qui régit la vie ; maintenant, la claire lumière bleue brûle avec force. Arrivée sur le dernier échelon de la voie barrée, l'âme vivante retourne en arrière et descend jusqu'au terrain de jeux, rencontrant des coques vides construites à un stade précédent, formes abandonnées et détruites, et tendant une main secourable. L'oiseau de la paix se pose sur son épaule et ses pieds sont chaussés des sandales du messager.

Ce n'est pas encore la gloire de la vie radieuse !

Ce n'est pas encore l'entrée dans la paix éternelle !

Le travail continue pour soutenir et élever les "petits" et les faibles.

Voici, sous une forme symbolique, le tableau de la vie humaine et du progrès de la vie de la forme, et de la croissance par le processus de construction, caractéristique du travail créateur. Ce n'est là qu'une tentative de traduction de quelques phrases mantriques et de quelques symboles de base. Il faut les considérer comme l'indication d'un processus, voilé et exposé de manière que "ceux qui savent" puissent comprendre. Les ésotéristes comprendront que ces cinq stades embrassent la période de la vie de toute forme, qu'il s'agisse d'un créateur cosmique, planétaire ou humain.

Toute forme est construite par une impulsion de vie émanant d'un créateur ; elle croît, de stade en stade, selon la loi d'Accroissement qui est un aspect de la loi d'Attraction ou loi de vie. Cette loi agit de concert avec la loi de Cause et d'Effet qui, nous le savons, gouverne la matière. Cause, attraction ou désir, accroissement et effet gouvernent la construction de n'importe quelle forme-pensée qui, devenue une entité complète, est un effet construit par l'accroissement grâce au pouvoir d'une cause organisée.

L'humanité a maintenant évolué au point qu'elle peut penser aux effets surtout en termes de qualité plutôt qu'en termes de matière. Une forme-pensée existe dans le but de produire un effet. La raison d'être de toutes les formes est, pour nous, d'exprimer une certaine qualité subjective qui nous donnera la clé pour comprendre le dessein de son créateur.

Réfléchissez à ces mots. Ainsi, il est dit, dans cette onzième règle que le but du mot prononcé est de dire aux vies qui constituent la forme "ce qu'il y a à faire et où doit être porté ce qui est fait". Nous trouvons ainsi l'idée du dessein, de l'activité et du terme (fin).

Il n'est pas nécessaire d'avoir un plus grand nombre de livres pour mettre en relief l'importance et la signification du dessein par rapport à une forme-pensée, qu'il s'agisse d'un système solaire, d'une planète, d'un règne de la nature ou d'un être humain. Sous un certain aspect, cette triplicité subjective – dessein, activité, terme – est très connue. Sous d'autres aspects, elle est de nature trop élevée et trop difficile à concevoir pour que nous en traitions dans ces instructions, nous engageant dans un domaine spéculatif. Depuis longtemps, la religion s'occupe du but ; la science étudie l'aspect activité. Les penseurs et les philosophes les plus avancés se livrent à de constantes spéculations sur la Volonté de Dieu. Seulement quand l'homme se soumet à la discipline de sa propre volonté spirituelle, quand il dirige l'activité des vies à l'intérieur de sa forme, s'orientant ainsi vers le but qui se révèle progressivement à sa vision, il arrive à la véritable compréhension du plan qui constitue la Volonté de Dieu, dans la mesure où les êtres humains peuvent la saisir.

Nous pouvons nous occuper des formes-pensées qu'il commence à créer quotidiennement, apprenant à penser, car c'est la première leçon qu'il doit apprendre dans le travail magique. Celui qui crée avec la matière mentale doit :

a.
Apprendre à construire intelligemment.
b.
Donner l'impulsion, par des paroles justes qui animeront ce qu'il a créé afin que la forme-pensée exprime l'idée projetée.
Envoyer la forme-pensée, correctement orientée, vers son but, afin qu'elle atteigne l'objectif et accomplisse le dessein préétabli. 

La nécessité de penser clairement et d'éliminer toute pensée inutile, destructive et négative se révèle de plus en plus urgente à mesure que 'aspirant progresse sur le sentier. Quand le pouvoir mental de ce dernier s'accroît, quand il différencie mieux sa pensée de la pensée de la masse, il construit des formes avec la substance mentale. Il le fait tout d'abord inconsciemment et automatiquement. Il ne peut s'empêcher de le faire et, heureusement pour la famille humaine, les formes construites sont si faibles qu'elles ne nuisent pas, ou elles sont si peu différentes des pensées de la masse qu'elles ont un effet négligeable. Mais à mesure que l'homme évolue, son pouvoir et sa capacité de nuire ou d'aider augmentent ; à moins qu'il n'apprenne à construire correctement et à purifier le mobile de ses constructions, il ne sera qu'un agent de destruction ou un centre de force maléfique qui détruit ou cause du mal non seulement à soi-même, mais aussi à ceux qui vibrent à l'unisson avec lui.

En admettant tout cela, on me demandera : Y a-t-il des règles simples que l'aspirant sincère et sérieux puisse appliquer à cette science de la construction de formes-pensées, règles qui soient si claires et si concises qu'elles produisent l'effet nécessaire ? Ces règles existent et je les formulerai simplement afin que le débutant puisse, s'il s'y conforme, éviter le danger de la magie noire et apprendre à construire en harmonie avec le plan divin. S'il suit ces règles, il évitera le problème compliqué qu'il s'est lui-même posé et qui cacherait la lumière du jour, assombrirait son monde et l'emprisonnerait dans une muraille de formes qui incorporeraient pour lui sa propre grande illusion.

Ces règles pourront sembler trop simples à l'érudit, mais pour ceux qui consentent à devenir comme de petits enfants, elles seront un guide sûr qui les introduira sur le sentier de la vérité et leur permettra de passer les épreuves pour l'adeptat. Certaines règles sont rédigées en termes symboliques, d'autres font illusion cachant la vraie signification, d'autres encore expriment la vérité telle qu'elle est.

1.
Observez le monde de la pensée et séparez le faux du vrai.
2.
Apprenez le sens de l'illusion et découvrez en elle le fil d'or de la vérité.
3.
Dominez le corps des émotions, car les vagues qui s'élèvent sur la mer orageuse de la vie engloutissent le nageur, obscurcissent le soleil et rendent futiles tous les projets.
4.
Découvrez que vous avez un mental et apprenez-en le double usage.
5.
Concentrez le principe de la pensée et soyez maître de votre monde mental.
6.
Apprenez que le penseur, la pensée et l'instrument de la pensée sont de nature diverse, mais "un" dans la réalité ultime.
7.
Agissez comme le penseur et apprenez qu'il n'est pas juste d'asservir sa pensée à la bassesse d'un désir séparateur.
8.
L'énergie de la pensée doit être employée pour le bien de tous et pour collaborer à l'accomplissement du plan de Dieu. Ne l'utilisez donc pas à des fins égoïstes.
9.
Avant de construire une forme-pensée, envisagez son dessein, soyez sûrs de son but et vérifiez-en le mobile.
10.
Pour l'aspirant sur la voie de la Vie, la construction consciente n'est pas encore le but. Le travail de purifier l'atmosphère de la pensée, de fermer les portes de la pensée contre la haine et la douleur, la jalousie et les désirs bas doit précéder le travail conscient de construire.
Veillez à votre aura, ô pèlerins sur la voie.
11.
Surveillez de près les portes de la pensée. Placez une sentinelle devant le désir. Rejetez toute peur, toute haine, toute cupidité. Visez haut et loin.
12.
Si votre vie est centrée surtout sur le plan de la manifestation concrète, vos paroles indiqueront votre pensée. Accordez-leur donc une grande attention.
13.
Les paroles sont de trois sortes. Les paroles oiseuses produisent leur effet. Si elles sont bonnes et bienveillantes, inutile de s'en soucier.
Sinon le paiement ne saurait se faire attendre.
Les paroles égoïstes prononcées avec intention dressent un mur de séparation. Il faut beaucoup de temps pour démolir un tel mur, pour libérer le dessein secret et égoïste. Veillez sur vos motifs et cherchez à ne prononcer que des paroles qui unissent votre petite vie au grand dessein de la volonté de Dieu.

Les paroles de haine, les paroles cruelles ruinent ceux qui succombent à leur charme et les potins empoisonnés qu'on admet parce qu'ils sont parfois amusants tuent les impulsions vacillantes de l'âme, coupent les racines de la vie et ainsi produisent la mort.

Prononcées au grand jour, elles auront leur juste rétribution. Si elles sont mensongères, elles renforcent le monde illusoire dans lequel vit celui qui les a prononcées et le retiennent loin de la libération.

Si elles sont dites dans l'intention de nuire, de blesser ou de tuer, elles retournent à celui qui les a prononcées et c'est lui qu'elles blessent ou tuent.
14.
La pensée oiseuse, égoïste, cruelle ou haineuse, traduite en paroles, construit une prison, empoisonne les sources de la vie, conduit à la maladie, cause le désastre et retarde le moment de la libération. Soyez donc aimables, bienveillants et bons dans la mesure où vous le pouvez. Gardez le silence et la lumière entrera en vous.
15.
Ne parlez pas de vous. Ne vous apitoyez pas sur votre destin. Les pensées tournées vers le soi et son humble destinée empêchent la voix de l'âme d'atteindre votre oreille. Parlez de l'âme, du plan divin ; oubliez-vous en construisant pour le monde. Ainsi la loi de l'amour pourra s'établir dans le monde.
Ces simples règles poseront le juste fondement pour l'exécution du travail magique et rendront le corps mental si clair et si fort que le juste mobile dominera et qu'un travail véritablement constructif sera possible.

Une grande partie du sens profond de cette règle doit demeurer théorique et être considérée comme un modèle jusqu'au moment où le véritable travail magique de construction de formes-pensées deviendra universellement possible. La formule, comme nous avons vu, demeurera ignorée de tous, sauf des membres de la Hiérarchie des Adeptes et le demeurera encore longtemps.
Les paroles de direction ou pouvoir sont vérifiables, mais seulement par ceux qui agissent consciemment sous la direction de leur âme et qui, grâce à la maîtrise mentale, arrivent à une méditation profonde ; ils peuvent manipuler la matière mentale et devenir des "créateurs conscients". Ceux-ci peuvent prononcer les paroles donnant l'impulsion qui amène à la vie les nouvelles formes, les nouveaux organismes, les nouvelles expressions d'idées et les organisations qui, dans leur cycle de vie, remplissent leur but et parviennent, en temps voulu, au terme préétabli. Ces créateurs sont les chefs et les organisateurs, les maîtres et les guides dans toutes les phases de la vie humaine.
Ils ont une résonance dans tous les pays et leur note est reconnue partout. On se souvient sans peine de centaines de ces noms qui viennent à l'esprit spontanément. Ils vivent dans la mémoire de la multitude et ce qui vit est la résonance de ce qu'ils ont accompli.

Dans la phrase que nous examinons, nous trouvons décrite une fonction universelle, même si elle s'exerce en grande partie inconsciemment à l'heure actuelle.