I. TROUVER LA FORMULE EXACTE QUI MAINTIENNE LES VIES DANS UNE SPHERE DELIMITEE
Toutes les formes dans la nature, comme vous le savez, sont construites de myriades de petites vies qui ont un certain degré de conscience, de rythme et de cohésion selon la force de la loi d'Attraction, utilisée par le constructeur de la forme. Ceci est vrai du macrocosme comme des infiniment petites vies contenues dans le grand Tout. Des embryons de systèmes solaires, dont l'existence commence sous l'impulsion de la pensée divine, sont tout d'abord des formes fluides et nébuleuses ; leur contour est changeant ; ils sont maintenus ensemble, bien que non solidement, par un noyau central d'énergie, ce qui exprime, en d'autres termes, l'idée incarnée. Avec le temps, les conditions changent, les formes deviennent plus précises ; elles entrent en relations particulières avec d'autres formes et s'adaptent aux relations diverses, de nature intérieure, avec ces formes, ce qui n'était pas possible auparavant.
Finalement, il y a des myriades de systèmes solaires semblables au nôtre, avec un soleil central autour duquel tournent les planètes, chacune dans sa propre orbite, maintenant une position déterminée en relation l'une avec l'autre, agissant comme des organismes indépendants et interdépendants en même temps, tout en présentant à l'œil de l'astronome une cohérence, une unité et une structure uniques dans chaque cas, selon la loi cosmique. Chaque système s'insère dans un vaste plan et répond à l'objectif conçu dans le Mental Universel qui est, à son tour, un aspect de l'entité consciente du groupe et de soi-même, créatrice de son être et de sa forme.
On peut certifier que cette Vie unique et intelligente crée, dans une profonde méditation, c'est-à-dire dans son mental, ce que nous appelons une forme-pensée. Celle-ci présente quatre caractéristiques principales :
1.
Elle est amenée à être par l'usage de la loi d'Attraction.
2.
Elle est formée d'une infinité d'entités vivantes, attirées par le mental du Créateur divin, entrant ainsi en relation les unes avec les autres.
3.
La forme est l'extériorisation de quelque chose que son Créateur a :
a. visualisé,
b. Construit intelligemment et "coloré" ou "qualifié" afin de satisfaire au but préétabli,
c. vitalisé par la puissance de son désir et la force de sa pensée vivante,
d. maintenu dans la forme aussi longtemps qu'il le faut pour remplir la propre tâche,
e. lié à soi-même par un fil magnétique, le fil de son dessein vivant et la force de sa volonté dominante.
4.
Elle a un dessein, revêtu de substance mentale, astrale et vitale, puissant sur le plan physique, aussi longtemps qu'elle :
a. demeure consciemment dans la pensée de son créateur,
b. "garde ses distances" occultement avec son créateur. Beaucoup de formes-pensées demeurent vaines parce qu'elles sont "trop proches" de leur créateur,
c. peut être envoyée dans toute direction désirée et, selon la loi de moindre résistance, elle peut trouver sa propre place, remplissant ainsi sa fonction et réalisant le dessein pour lequel elle a été créé.
La "formule" considérée comme l'idée qui émane du Penseur divin peut être définie "le dessein dynamique", "l'objet" que le Penseur voit, qu'il extériorise dans sa pensée, qu'il visualise comme étant le moyen d'exprimer son intention. Les lois mathématiques qui sont à la base de la construction d'un pont, de même que de toute invention marquant un accomplissement de l'homme, ne signifient rien pour le non-initié, mais pour celui qui connaît et comprend, elles sont le pont lui-même, réduit à ses termes essentiels.
Elles sont le pont à l'état latent. Dans ces formules mathématiques sont cachés le but, la qualité, la forme de la structure entière et son utilité finale. Il en va de même des concepts et des idées qui donnent naissance à une forme-pensée. Ces formules occultes existent sur le plan archétypique qui est, pour l'aspirant, le plan de l'intuition, bien que ce soit en réalité un état de conscience supérieur.
Ces formules constituent le substratum du monde des formes avec lequel ne peuvent entrer en contact que ceux qui sont équipés pour travailler sous les ordres du Grand Architecte de l'Univers. Symboliquement, il y a trois grands livres de formules (je dis symboliquement, ne l'oubliez pas). Tout d'abord, le Livre de Vie, lu et finalement maîtrisé par les initiés de tous les degrés. Ensuite, le Livre de la Divine Sagesse, lu par les aspirants de tous les degrés et appelé parfois le Livre de la Connaissance par l'Expérience. Puis, le Livre des Formes que tous ceux dont l'intelligence s'éveille pleinement doivent lire. Maintenant nous nous occupons du Livre des Formes.
Patanjali parle du "nuage des choses connaissables" que l'âme connaît consciemment. L'aspirant, fatigué de la ronde éternelle de ses pensées futiles et sans importance, cherche à découvrir les ressources de ce "nuage", et ainsi précipiter sur terre quelques-unes des pensées divines. Il cherche à faire avancer la manifestation des idées du Créateur, remplissant certaines exigences préliminaires qui peuvent être énumérées comme suit :
1.
Connaître la véritable signification de la méditation.
2.
Aligner facilement âme, mental et cerveau.
3.
Contempler, ou fonctionner comme âme sur son propre plan, afin que l'âme puisse agir comme intermédiaire entre le plan des idées divines et le plan mental. Vous voyez ainsi que la participation au processus créateur divin est l'objectif de tout travail de méditation.
4.
Enregistrer l'idée reçue intuitivement par l'âme et reconnaître la forme qu'elle doit prendre. Cette dernière phrase est d'importance vitale.
5.
Ramener les idées vagues et confuses à leur contenu essentiel éliminant toute fantaisie vaine et toute intrusion du mental inférieur.
On se prépare ainsi soi-même à l'action énergique et, par la contemplation, à recevoir la vision exacte de la structure intérieure ou squelette de la forme future.
6.
Cette vision, imprimée consciemment par l'âme sur le mental, est enregistrée consciemment par le mental maintenu calme dans la lumière ; ce qui est considéré comme la réduction de la formule en épreuve négative. Il ne s'agit pas de la formule elle-même, mais du processus secondaire. La force, la simplicité et la clarté de l'interprétation de la formule en une structure aux lignes simples, détermineront finalement la construction de la forme extérieure qui enfermera ans sa sphère les vies employées à sa construction.
Cela correspond, en réalité, au stade de la conception. Latentes dans le germe résultat du rapport entre les sexes) se trouvent toutes les possibilités et les capacités du produit complet. Dans l'idée qui a été conçue matériellement mais qui a été inspirée par l'Esprit, sont cachés tous les pouvoirs des formes-pensées achevées. La matière, représentée par le mental a été fécondée par l'Esprit et la triplicité sera complétée par la forme créée. Au stade initial, il n'y a que la "formule", l'idée conçue, le concept latent, mais dynamique. Elle est assez puissante pour attirer à elle ce qui est essentiel à sa croissance et à son développement pour arriver à la forme complète ; mais qui peut dire s'il en résultera un avortement, un produit médiocre et faible, ou une création de vraie beauté et de grande valeur ?
Toute idée extériorisée a donc une forme, animée par le désir et créée par le pouvoir du mental. Le plan du désir est celui sur lequel le mental impose ses concepts pour produire "l'idée incarnée" et revêtir l'idée d'une forme. C'est donc le lieu de la gestation. Auparavant, le mental a accueilli l'idée archétypique, captée et visualisée par l'âme. A son tour, l'âme est le dépositaire de la formule présentée dans le monde des idées. On a donc "l'idée présentée", "l'idée perçue", et "l'idée formulée" ainsi que l'idée qui s'exprime dans la manifestation.
Il faut tenir compte que les facteurs suivants régissent l'émergence de l'idée du Mental Universel dans le monde des formes tangibles. Ce sont :
1.
Les énergies qui émanent du plan archétypique. Vers ce plan, converge l'attention du groupe supérieur des Intelligences sur notre planète. Leur conscience peut réagir aux impulsions provenant de la sphère d'activité où le Mental divin s'exprime, libre des limitations de ce que nous entendons par forme. Elles sont les gardiennes de la formule ; elles sont les intelligences mathématiques qui préparent le schéma du Grand Plan. Elles calculent les effets des forces à l'aide desquelles le travail s'accomplit et les énergies qui doivent être manipulées ; elles tiennent compte de la tension et des contraintes auxquelles sont soumises les formes sous l'action de la force de la vie ; elles s'occupent des impulsions cycliques auxquelles le processus doit réagir ; elles s'occupent aussi du rapport entre l'aspect forme et le stimulus vital.
2.
L'état intuitif de perception. A ce niveau de conscience, se trouvent les Maîtres de Sagesse qui accomplissent leur travail ; dans cette sphère d'influence, ils agissent avec beaucoup de facilité, autant que l'homme d'une intelligence normale sur le plan physique. Leur mental est constamment en contact avec le mental archétypique, celui des gardiens des formules. Prenant les schémas de base – symboliquement – ils traitent des spécifications, cherchent ceux qui sont aptes à diriger le travail et réunissent ceux qui sont nécessaires à l'exécution. Ils cherchent parmi leurs disciples jusqu'à ce qu'ils aient trouvé les plus qualifiés qui puissent être le point focal d'informations sur le plan physique, ou le groupe le plus capable d'amener à la manifestation la partie préétablie du Plan. Ils travaillent avec ceux qu'ils ont choisis ainsi et impriment dans leur mental l'éternelle triplicité : idée, qualité, forme, jusqu'à ce que les détails commencent à apparaître et que le travail de "précipitation", littéralement, puisse commencer.
3.
L'activité de l'état mental de conscience. Beaucoup de ce travail est exécuté sur le plan mental, ce qui explique la nécessité du développement de l'intellect chez l'aspirant. "Le nuage des choses connaissables" se condense en précipitations sur le plan mental ; les disciples et les aspirants, focalisés sur ce plan, en sont impressionnés ; à leur tour, ils cherchent à impressionner des travailleurs de moindre importance et des aspirants moins avancés qui, karmiquement ou librement, se trouvent dans leur sphère d'influence. De cette manière, "l'idée" présentée est saisie par plus d'un mental et la formule du grand œuvre a joué son rôle.
On verra qu'il s'agit donc d'un travail de groupe ; il n'est possible que pour ceux qui ont maîtrisé le processus de la méditation et qui peuvent "maintenir le mental calme dans la lumière". Cette lumière est en réalité irradiée par le Mental Universel et elle est de différentes espèces. Elle a été engendrée (ésotériquement) par un système solaire antérieur et doit être utilisée et développée dans le système solaire actuel.
Dans les mots "lumière de l'intuition", nous avons l'expression du type d'énergie qui comprend le dessein, la volonté de Dieu, le Plan, tels que nous les concevons. Les mots "lumière de l'âme" résume le dessein, le plan, la volonté des entités qui sont incarnées dans une forme humaine, qui agissent parfois hors du corps et qui ont la responsabilité de matérialiser les concepts divins dans les quatre règnes. Le règne humain est, par excellence, le moyen d'expression du Mental Universel ; quand les fils de Dieu sous forme humaine deviendront parfaits, les problèmes du monde physique seront résolus en grande partie. Les fils de Dieu pleinement conscients, conscients d'eux-mêmes alors qu'ils ont encore une forme humaine (ils sont rares), constituent littéralement le cerveau de la vie planétaire.
Les mots "jeter la lumière" sur un problème, une situation, ont une profonde signification occulte. Essentiellement, cela signifie la révélation de l'idée présentée, du principe qui est à la base de la manifestation extérieure.
C'est la reconnaissance de la réalité spirituelle intérieure qui a déterminé la matérialisation de la forme extérieure visible. C'est la note dominante de tout travail basé sur le symbolisme. Chercher et fixer les formules, tracer les schémas, les diagrammes ou plans subjectifs de l'impression intuitive et de l'intense activité sur le plan mental, est le travail de la Hiérarchie planétaire. La deuxième phase du travail est exécutée par les travailleurs qui coopèrent consciemment avec la Hiérarchie et qui démontrent la réalité de ce travail dans les trois mondes de l'évolution humaine. Ils mènent le germe de l'idée et le concept embryonnaire à la complète expression extérieure par le moyen de la pensée juste, de l'éveil du désir et de la création d'une opinion publique juste.
Ils suscitent ainsi l'activité physique nécessaire.
Les aspirants, les chefs de groupe, les penseurs de toutes les parties du monde peuvent être disponibles pour ce travail à condition que leur mental soit ouvert et bien orienté. La simplicité de leur approche de la vérité, la clarté de leur pensée, leur influence dans le groupe, le degré de leur conscience inclusive et aussi leur capacité de résister à un effort soutenu longtemps, indiqueront le degré d'évaluation de la forme extérieure à l'idée intérieure et à la réalité spirituelle subjective.
Le point que je cherche à rendre clair est que le lecteur d'évolution moyenne de ces Instructions n'a pas à s'occuper des formules. Elles ne peuvent être saisies que par les Connaisseurs qui sont à l'arrière-plan du processus évolutif dont ils répondent de l'activité fonctionnelle. La Hiérarchie des Maîtres, des initiés supérieurs et des disciples poursuit régulièrement ce travail, mais elle dépend – selon la Loi – de ceux qui, sur le plan physique, doivent produire les formes extérieures. S'ils ne répondent pas, il y aura du retard ou la construction sera défectueuse. Les erreurs causeront perte de temps et d'énergie. Le manque d'intérêt, les interruptions non justifiées, le fait de s'intéresser à soi-même et à ses propres affaires auront comme conséquence la lenteur dans l'exécution du Plan ; l'énergie qui aurait pu être utilisée à la solution des problèmes des hommes et à leur guide sera employée ailleurs. Il n'y a rien de statique dans le processus créateur. L'énergie qui coule de la pulsation de l'unique Vie et son activité rythmique et cyclique sans fin doit être canalisée dans une autre direction quand l'homme faillit à son devoir, avec des résultats catastrophiques. Le problème des cataclysmes, la cause, par exemple, du danger croissant causé par les insectes nuisibles, sont dus au flux d'énergie mal employée et non identifiée qu'on pourrait canaliser correctement dans la bonne direction et pour la réalisation du Plan, si les aspirants et les disciples voulaient assumer leur part de responsabilité de groupe, oublier leur personnalité et atteindre à la vraie réalisation. L'humanité doit être plus diligente et plus intelligente dans l'accomplissement de son véritable destin et de ses obligations karmiques.
Quand les hommes seront en rapport avec les Gardiens du Plan, quand leur mental et leur cerveau seront illuminés par la lumière de l'intuition, la lumière de l'âme et la lumière du Mental universel, quand ils seront prêts à réagir intelligemment aux impulsions favorables qui émanent du côté intérieur de la vie, il y aura un constant ajustement entre la vie et la forme et les conditions du monde s'amélioreront rapidement. Il est intéressant de garder à l'esprit que le premier effet de la réaction des hommes les plus avancés aux formules, traduites et transmises par les Connaisseurs, sera d'établir de justes relations entre les quatre règnes, entre les membres et les groupes de la famille humaine.
Un pas est déjà fait dans cette direction. Les relations entre les quatre sphères d'activité, que nous appelons humaine, animale, végétale et minérale, ne sont pas bonnes actuellement, car l'énergie de la matière est le principal facteur.
Dans le règne humain, l'action de cette énergie se manifeste par ce que nous appelons égoïsme. Dans le règne animal, elle se manifeste par ce que nous appelons cruauté, bien que, là où le sens de responsabilité n'existe pas, mais où il y a seulement une responsabilité parentale instinctive et temporaire, on ne saurait la critiquer. Dans le règne végétal, en cette période de mauvaise utilisation des forces, ce mauvais ajustement s'exprime par la maladie.
En êtes-vous surpris ? La maladie est due surtout à la force mal employée et mal dirigée dans le règne végétal, ce qui a des effets sur le règne animal et le règne minéral d'abord, puis sur le règne humain. Il est trop tôt pour pouvoir le démontrer, mais quand on commencera à le comprendre, ce sera sur le règne végétal que l'attention des chercheurs se concentrera et ce sera la fin de la maladie.