Invocation et Evocation
(suite des pages anglaises 493-495)
Ces deux mots décrivent ce quelque chose de mystérieux – émanation, appel muet, désir inhérent de lumière – qui est inné dans toutes les formes, qui produit les échanges et les relations, et qui est la cause de tout progrès où poussée en avant, sur le sentier d'une conscience en expansion, et d'une pénétration dans la lumière. Ceci est vrai d'une plante qui se force un chemin pour sortir de l'obscurité de la terre et entrer dans la lumière du soleil ; d'un enfant qui, sous l'impulsion de la vie, se dégage du ventre de sa mère, de l'être humain se hissant vers des domaines de plus grande connaissance et de mode de vie physique efficace, de l'aspirant allant de l'avant et sortant de la Salle de la Connaissance pour entrer dans la Salle de la Sagesse. Ceci est vrai du disciple qui pénètre dans le domaine de la vie et de la lumière de l'âme, de l'initié passant de degré en degré dans la Hiérarchie de Libération, du Christ pénétrant dans la Chambre du Conseil de Shamballa, et du Seigneur du Monde lui-même, entreprenant des processus qui le conduiront dans le règne de la vie divine que même l'initié le plus élevé de notre planète ne peut concevoir. Tout survient, en tant que partie d'un grand système d'invocation et d'évocation, d'appel et de réponse, et tous sont caractéristiques du "mode de Vie" qui gouverne tous les degrés de la hiérarchie d'Existence de notre planète.
La poussée évolutive sur la Voie Illuminée, conduisant de l'obscurité à la lumière, de l'irréel au réel, et de la mort à l'immortalité, est un besoin inhérent à toutes les formes. Elle constitue l'une des lois les plus subtiles et les moins comprises de l'univers, étant reliée au principe de Vie dont nous ne savons encore rien. Elle sous-tend la loi de l'Evolution de même que la loi de Karma, et, en réalité, c'est la loi du Dessein de Vie du Logos planétaire. C'est une expression de son intention dynamique, obligeant toute substance en manifestation, dans le temps et dans l'espace, à agir et réagir en conformité avec sa Volonté. Il permet ainsi à sa forme – la planète, qui est composée des sept règnes de la nature – d'exprimer l'intention logoïque pendant "la durée du Grand Souffle" ; de ce souffle, le temps et l'espace sont deux aspects. Il affecte l'atome le plus petit et l'Etre le plus élevé de sa sphère de conscience, et de son champ de vie ; il affecte les règnes subhumains, inconsciemment pour eux, et (en ce qui les concerne) ce souffle est souvent appelé, la "loi de Vie du Soleil". La famille humaine, une fois qu'elle a atteint le stade de l'intégration de la personnalité, réagit de plus en plus consciemment au dessein divin. Lorsque l'antahkarana est construit et que sont prises les initiations supérieures, l'initié coopère à ce dessein en une intention et une compréhension totales. Il ne réagit plus simplement à ses propres désirs intérieurs, qui l'obligent à invoquer l'aspect supérieur de la vie et de la conscience qu'il pressent devant lui. Maintenant, il sait. Il voit ; il participe au Plan ; il se met en relation avec l'Intention divine par la compréhension de la doctrine ou science de la Tension ; il fait sienne l'intention divine, dans la mesure où il peut la saisir.
L'échange réciproque produit la mutabilité de la forme et l'immutabilité de la nature divine qui caractérise ces Consciences libérées, qui se sont échappées de la prison de la forme.
Ailleurs j'ai dit que la définition de la religion qui, à l'avenir, se révélera être d'une plus grande exactitude qu'aucune religion formulée jusqu'ici par les théologiens, pourrait être exprimée ainsi :
Le terme "religion" est le nom donné à l'appel invocatoire de l'humanité et, en réponse à cet appel, à l'évocation de la part de la plus Grande Vie.
C'est en fait la reconnaissance par la partie, de sa relation avec le Tout, à laquelle s'ajoute une demande grandissante d'une conscience accrue de cette relation ; elle obtient la reconnaissance du Tout, comme quoi la demande a été faite. C'est l'impact de la vibration de l'humanité – orientée spécifiquement vers la Grande Vie dont elle se sent une partie – sur cette Vie, et l'impact de la réponse de cet "Amour qui enveloppe tout" sur la vibration inférieure. C'est seulement maintenant que l'impact de la vibration humaine peut être faiblement ressentie à Shamballa ; jusqu'ici son activité la plus puissante n'avait atteint que la Hiérarchie.
La religion – science de l'invocation et de l'évocation en ce qui concerne l'humanité – est l'approche (dans l'âge nouveau) d'une humanité polarisée mentalement. Dans le passé, la religion faisait entièrement appel à l'émotion. Elle concernait la relation de l'individu avec le monde de la réalité, de l'aspirant qui cherchait avec la divinité recherchée. Sa technique consistait à ce que l'homme se rende apte à la révélation de cette divinité, à ce qu'il parvienne à une perfection justifiant cette révélation, et cultive une sensibilité et une réponse aimantes à l'homme idéal, condensé dans le Christ, pour l'humanité contemporaine.
Le Christ vint pour mettre fin à ce cycle d'approche émotionnelle qui existait depuis le temps de l'Atlantide. Il illustra en lui-même la vision de la perfection, puis présenta à l'humanité un exemple – pleinement manifesté – de toutes les possibilités qui avaient été latentes chez l'homme jusqu'à ce moment-là. Parvenir à la perfection de la conscience christique devint le but essentiel de l'humanité.
L'activité de tous les Instructeurs précédents, et des Fils de Dieu manifestés, devint seulement la présentation des divers aspects de la perfection divine, que le Christ condensait en lui-même. Il fit bien plus que cela. Si c'était là tout ce qu'Il avait accompli, Il aurait offert à l'humanité l'image d'une réalisation statique, le point culminant de perfection, tel que l'exigeait l'évolution de l'homme de cette époque. Il nous aurait donné, en fait, une Figure de très grand développement, mais aussi de développement interrompu. Ceci était évidemment impossible, mais la religion qu'Il a fondée n'a jamais reconnu ce fait, ou envisagé ce qui se trouve audelà du Christ, pas plus que la nature de son expérience subjective ni son point de réalisation, ni s'Il avait encore d'autres possibilités. Ceci était peut-être une omission inévitable, vu que l'idée d'évolution était inconnue de la conscience humaine jusqu'à une date relativement récente. La religion traditionnelle s'est préoccupée d'aborder cette Figure de Perfection par l'émotion et l'aspiration ; elle n'a pas regardé au-delà de cette Figure, jusqu'à la Réalité qu'elle représentait. Le Christ lui-même avait prévu cette possibilité, et essaya d'y remédier lorsqu'Il indiqua à ses disciples, qu'ils pourraient faire de "plus grandes choses" que lui, car Il allait "rejoindre le Père". Par ces mots Il indiquait, au-delà de lui-même, Celui qui était responsable de son Existence, et la Voie de l'Evolution Supérieure – sujet que l'Eglise n'a jamais traité de façon satisfaisante. Dans les paroles ci-dessus, Il indiquait un état d'existence qu'il n'avait jamais manifesté sur terre, vu que l'homme n'était pas prêt, et que lui-même était seulement "en route".
La Voie de l'Evolution Supérieure a aussi ses deux phases, comme la Voie de Lumière. Au cours du développement de la conscience christique et lorsqu'ils parviennent à la troisième initiation – la Transfiguration – l'aspirant et le discipleinitié parcourent la première partie du Sentier du Disciple. Lorsqu'il foule la Voie de l'Evolution Supérieure (appellation quelque peu encombrante, la seule que nous ayons jusqu'ici), le disciple-initié parcourt la Voie de l'Antahkarana et la Voie des Initiations Supérieures. A l'occasion de cette affirmation, je souhaite vous rappeler que la troisième initiation est considérée, par la Hiérarchie, comme la première initiation majeure, les deux précédentes n'étant que de nature préparatoire.
L'entraînement donné en vue de leur préparation, et les expansions subséquentes de conscience, révèlent à l'initié la nature de l'âme, la portée (vaste et universelle) de la conscience divine, et sa relation avec le Père, la Monade. Cela lui permet de devenir l'âme en manifestation à un point tel que sa conscience est véritablement et immuablement celle de l'âme ; à la quatrième initiation le corps de l'âme, le véhicule causal, n'est plus nécessaire ; il disparaît, et il est entièrement détruit, laissant ainsi l'initié libre de parcourir la Voie de l'Evolution Supérieure et de suivre les pas du Christ. Il fut le premier de notre humanité planétaire à se frayer un chemin conduisant aux sphères supérieures de révélation.
Je voudrais vous rappeler aussi que, pendant ce stade de l'évolution humaine, toutes ces différentes phases existent simultanément ; ceci explique, pour une grande part, les différences et les difficultés relatives qui caractérisent toutes les religions du monde, et toutes les relations. L'attrait émotionnel est nécessaire pour les masses, et leur but – assez loin en avant – est la conscience de l'âme et la domination exercée par l'âme. C'est la voie mystique et la voie des stades de début préparant à la science de l'Evocation et de l'Invocation. C'est la méthode que doit suivre l'humanité moyenne de notre époque, car elle est surtout de nature et d'attitude atlantéennes ; elle doit apprendre à suivre le Sentier en devenant ce Sentier même, et développer ainsi les capacités et les mécanismes inhérents au mental divin, "qui tisse le fil de liaison lumineuse et relie à lui-même tous les êtres qui sont dans le cercle infranchissable planétaire".
En devenant le Sentier, en termes symboliques et par un processus de réorientation, l'aspirant, qui cherche à fouler la Voie illuminée de purification et de discipulat, atteint un point où cette lumière et ce Sentier l'amènent à un but spécifique. Alors la lumière qu'il a engendrée en lui-même, et qu'il apprend rapidement à utiliser, lui révèle la Voie de l'Evolution Supérieure, le fait d'un but encore plus grand devant lui – appelé par le Christ "la Maison du Père".
A la quatrième initiation, il s'aperçoit, pour la première fois dans son expérience, d'un hiatus ou discontinuité qui le sépare de son but lointain. Cela constitua la majeure partie de la douleur sur la Croix. Il y eut une fusion de douleurs à ce suprême moment, si je puis essayer d'exprimer ce qui arriva. Le Maître Jésus crucifié sur la Croix ressentit l'angoisse pour ce qui était nécessaire à l'humanité. Il renonça à sa propre vie et donna tout ce qu'Il possédait (toujours en termes symboliques) pour satisfaire à cette nécessité. Le Christ, qui à ce moment-là adombrait son grand Disciple, passa simultanément par une grande expérience initiatique. La douleur de son désir de révélation et d'illumination accrue (afin d'intensifier ses moyens en tant que Sauveur du Monde) lui révéla les possibilités nouvelles que repoussait sa nature tout entière quand Il les vit confusément dans le jardin de Gethsémani et plus tard sur la Croix.
Le mystère, pour vous, est grand et comme il vous est impossible de comprendre de quoi je parle, il est sage d'établir dans votre conscience le fait qu'à l'initiation de la Crucifixion, le Maître Jésus prit la quatrième initiation et le Christ la sixième. Le Maître Jésus atteignit l'expérience culminante de la Voie de Lumière, tandis que le Christ fit l'effort final qui lui permit d'achever complètement et de franchir le "pont arc-en-ciel" d' "aller au Père" (comme Il le dit à ses disciples) parvenant ainsi au premier stade de la Voie de l'Evolution Supérieure.
Le fait pratique dont aspirants et disciples doivent se souvenir est que la science de l'Invocation et de l'Evocation entra dans une nouvelle phase quand le Christ vint et se présenta devant l'humanité. Il donna alors un enseignement qui résumait tout le passé et indiquait les nouveaux aspects de l'enseignement futur.
Il ouvrit la porte conduisant à la Voie de l'Evolution Supérieure, fermée jusque là, de même que le Bouddha concentra en lui-même toutes les réalisations de la Voie de Lumière et l'obtention de toute connaissance et de toute sagesse. Le Christ en ouvrant "cette plus grande porte au-delà de la porte moins grande", ancra – si je puis employer une expression aussi inadéquate – la Volonté de Dieu sur terre, particulièrement en ce qui concerne la conscience des hommes. Il éleva la science de l'Invocation et de l'Evocation tout entière jusqu'au plan mental, et rendit possible une nouvelle approche de la divinité. Il est difficile de vous donner un symbole qui clarifierait cette question dans votre esprit. Celui-ci entraînera peut-être quelque illumination :
Il faut se souvenir que l'intelligence et l'amour existaient sur terre, la première à un degré plus important que le second et que la tâche de tous les grands Sauveurs du Monde (issus du Lieu Secret, depuis un passé illimité jusqu'à l'époque actuelle) a été d'ancrer, d'organiser et de mettre en oeuvre les aspects, énergies, attributs divins, et de faciliter leur développement dans le corps du Logos planétaire. De temps en temps, Ils illustraient aussi, pour l'humanité contemporaine de leur apparition, le point de développement atteint jusque là. Ces représentants de la divinité furent de tous les niveaux, degrés et points différents de développement spirituel. Ils furent choisis pour leur aptitude à répondre à l'invocation, à manifester certaines qualités divines, et à attirer autour d'eux ceux chez qui les mêmes qualités divines étaient latentes, et qui pouvaient donc réduire le voltage de l'enseignement que le Sauveur du Monde venait donner, et traduire en équivalents humains autant de l'inspiration divine que possible. Beaucoup d'entre eux sont oubliés même si leur travail a été couronné de succès. D'autres ont été transformés en mythes par la faculté humaine de créer des formes-pensées, mais le souvenir de leur travail est ainsi conservé, comme en témoignent constamment les monuments et la tradition ; de plus grands Fils de Dieu avaient une puissance et un amour de l'humanité qui même après des siècles, suscitent l'attention du genre humain, et conditionnent encore maintenant les réactions de millions de personnes.
Vyasa – le Vyasa originel, qui fut la grande Individualité évoquée par l'invocation des premiers hommes animaux, est, maintenant encore, plus qu'un simple nom, bien qu'Il soit sorti de notre schéma planétaire il y a des millions d'années. Il ouvrit une porte conduisant au règne humain, par sa réponse au règne animal dans ses niveaux invocatoires les plus élevés. Son travail engendra le processus connu sous le nom d'Individualisation. Au cours des siècles, ces Fils de Dieu sont venus évoqués par l'invocation humaine ; à leur tour, Ils ont invoqué certains aspects de la nature divine cachés chez l'homme, tous jusqu'ici en relation avec la conscience et la réceptivité de la partie au tout. Plus tard vint Hercule qui ouvrit la porte du Sentier du Disciple, le souvenir de son travail étant conservé dans les Douze Travaux d'Hercule. Ceux-ci résumaient les différentes épreuves auxquelles les disciples sont soumis avant les diverses initiations.
Shri Krishna vint et ouvrit la porte par laquelle le genre humain pouvait accéder à la deuxième initiation.
Le Bouddha, figure encore plus grande, Celui qui est connu comme "l'Etre Illuminé" vint aussi et manifesta à l'humanité la nature de la Voie de Lumière, ses révélations et ses effets dans la conscience. Son rôle fut de nous interpréter les réalisations suprêmes de la voie mystique. Puis, vint le Christ qui accomplit un triple travail :
1. Il ouvrit la porte conduisant à la troisième initiation.
2. Il ancra sur terre "la Volonté de Dieu dans la matrice de l'amour" (selon les termes ésotériques).
3. Il indiqua la voie passant par le "trou de l'aiguille" qui donne l'entrée du passage traversant la Pyramide (ici, symbole de la Triade spirituelle.
A.A.B.) conduisant à la Voie qui aboutit à Shamballa.
Son travail fut, par sa nature, une consommation majeure ; Il illustra en lui même deux aspects divins, donnant ainsi "forme et substance à l'amour" ; celui-ci avait été nourri par plusieurs Sauveurs du Monde, antérieurs et moins importants dont Shri Krishna fut le plus grand.
Le Christ compléta le travail du Bouddha en manifestant, dans sa plénitude, la nature de l'amour, permettant ainsi la totale expression de l'amour-sagesse dans son double aspect. L'un des aspects étant représenté par le Bouddha, l'autre par le Christ. Mais son travail le plus élevé n'a pas encore retenu l'attention des mondes de la pensée et de la religion – la révélation de la Voie de l'Evolution Supérieure. Ceci implique la transmission de la volonté divine pure et la jonction de la Hiérarchie spirituelle avec le Grand Conseil de Shamballa. Il vous apparaîtra donc qu'Il fut le premier à exécuter – de stade en stade – la révélation complète de l'humanité à la Hiérarchie et de la Hiérarchie à Shamballa. Il le réalisa par la vertu d'un antahkarana construit et complètement terminé, facilitant ainsi le travail de tous les aspirants et disciples à venir. Il leur rendit possible un progrès sans entraves en ce qui concerne l'ouverture de chaque stade de l'antahkarana planétaire. Il présenta le "premier fil de substance vivante, irradié par l'amour, intelligemment tissé, et rendu dynamique par la volonté" qu'un être humain de notre humanité terrestre ait jamais entrelacé avec l'antahkarana planétaire. C'est là que gît le secret de la sixième initiation qui n'a pas encore reçu l'attention de l'occultiste – l'initiation de l'Ascension.
C'est là que résonne la note culminante. Tout le schéma de l'évolution est basé sur une série d'ascensions. Ces ascensions sont le résultat d'un processus, d'une technique, d'une méthode d'invocation, par l'individu, le groupe ou règne inférieur, et l'évocation de ce qui est plus grand, plus inclusif et plus illuminé. Ceci est vrai, qu'il s'agisse de l'aspirant solitaire sur le Sentier ou d'un règne entier de la nature.
Les plus grands Fils de Dieu qui s'incarnent sont forcément ceux qui peuvent inclure, dans leur conscience, des règnes entiers ou états d'Existence divine. Ceci explique pourquoi l'invocation par un groupe bien concentré peut faire venir (et y a réussi bien des fois dans notre histoire planétaire), par une "voie lui permettant de s'échapper", un Etre pouvant répondre au besoin exprimé par l'invocation et incarnant en lui-même la vision ou but requis.
Vous noterez ici que j'ai poussé l'enseignement (donné précédemment à ce sujet) dans le domaine du tout. Auparavant, j'avais traité du processus s'appliquant au disciple qui invoquait son âme ; plus tard, j'ai poussé le concept plus loin, et nous avons envisagé le disciple invoquant le Père dans les Cieux, la Monade.
Maintenant, nous avons brièvement abordé l'humanité dans son ensemble, qui se trouve à un point d'invocation où le règne humain tout entier est impliqué. Ainsi, vous avez les trois derniers des six grands stades du processus que nous examinons : Invocation, conduisant à l'Evocation, à la Résurrection – à la cinquième initiation – et à l'Ascension, à la sixième initiation.
Résumons. Nous avons poussé notre étude des aspects ésotériques du développement mental à un point où nous avons élevé l'homme spirituel tout entier jusqu'à des domaines qui ne sont ni ceux de l'âme ni ceux de la personnalité, mais ceux qui font de lui une partie intégrante de l'expérience monadique. Nous traitons donc de l'expérience de l'initié. Que la personnalité demeure en tant qu'instrument ou véhicule d'expression pour l'unique âme universelle sous ses différents aspects sur le plan physique, nous l'avons dûment fait ressortir ; que l'âme en tant que telle, ait été perdue pour la conscience dans l'océan de la réalisation universelle, nous l'avons indiqué clairement ; que l'état d'existence atteint maintenant par l'initié, comme résultat des six stades de construction consciente de l'antahkarana, nous l'avons étudié en détail. Toutefois, j'ai signalé, à ce sujet, que ce qui s'était fait jour se situait au-delà de ce que nous appelons la conscience et que, en conséquence, c'est indéfinissable par l'intellect humain. Nous avons traité de certains stades élevés de développement qui demeurent hors de portée de toute compréhension humaine, sauf s'il s'agit de Ceux qui peuvent fonctionner dans les Cours de Shamballa. Quand ces stades ont été franchis, le but de tous les processus de l'évolution est alors atteint en ce qui concerne l'humanité. Ces concepts couvrent notre présentation de la vérité et notre thème jusqu'au point actuel. Nous ne pouvons pas aller plus loin, car ce serait sans intérêt ; d'ailleurs, aucune constitution humaine ne serait à la hauteur de la tâche imposée.
Dans les sections précédentes, j'ai poussé notre thème jusqu'au point où il couronne tout ce qui a été communiqué jusqu'ici concernant le mental humain et ses capacités. J'ai indiqué la méthode par laquelle le mental, entraîné à la méditation, et donc conscient de l'âme, peut – par la construction de l'antahkarana – atteindre des hauteurs et des stades d'inclusivité qui l'introduiront à certains aspects du prétendu Mental Universel, le mental de Dieu, comme il est appelé familièrement. Ce que j'ai fait en réalité, c'est de traiter très brièvement de la manière dont le disciple ou l'initié peut, avec un pouvoir grandissant, se mettre au diapason du mental du Logos planétaire, Sanat Kumara. De même que le disciple, lorsqu'il est conscient de l'âme, peut se mettre au diapason du mental de son Maître, de même l'initié, sur une courbe plus élevée de la spirale, peut enregistrer les pensées de l'Etre divin dans lequel, tous, nous avons la vie, le mouvement et l'être.
Par le développement de l'antahkarana et son utilisation consciente et scientifique, l'initié perçoit ce qui se dégage de la Chambre du Conseil de Shamballa ; il peut alors commencer à travailler efficacement en tant que représentant de l'aspect Volonté de la divinité. Néanmoins, pendant tout ce temps, nous nous sommes entièrement limités à l'examen de l'aspect mental dans ses trois phases sur le plan mental, et de leur extension à des états d'existence inconnus de tous, sauf des disciples et des initiés entraînés. Mon intention a été de donner ainsi un point de vue théorique, mais non encore pratique, de modes d'activité et de stades possibles d'existence auxquels vous pouvez aspirer un jour, et que vous pourrez finalement atteindre.