4. Détruire
Quelle est cette destruction que (selon les instructions de cette dernière règle) le disciple et l'initié sont chargés de provoquer ? Que leur est-il demandé de détruire ? Pourquoi l'ordre de cette destruction ?
Permettez-moi de partir d'une affirmation fondamentale : la destruction, ou pouvoir et désir de détruire caractérisant l'homme non-développé, l'homme ordinaire, et le disciple en probation, repose sur les influences déterminantes suivantes :
1. Manque de maîtrise de soi dans un domaine quelconque.
2. Désir de parvenir à ce que l'on souhaite en écartant tous les obstacles.
3. Réaction émotionnelle violente.
4. Vengeance, haine, cupidité et autres erreurs du même genre découlant du manque de développement spirituel.
5. L'effort pour rejeter les entraves existant en soi-même telles que celles qui sont implicites dans la règle destinée aux disciples en probation : Tuez le désir.
6. La destruction délibérée de tout ce qui fait obstacle au contact avec l'âme.
7. La destruction de tous les liens retenant l'homme spirituel dans les trois mondes.
Ces motifs de destruction sont tous liés au désir, à l'émotion et aussi à l'aspiration suscitée par le mental inférieur concret (vers la fin du cycle qui conduit à fouler le Sentier de Probation). Ils couvrent un dossier familier, bien connu de tout aspirant sincère, ou ils sont compris pour ce qu'ils sont à un niveau inférieur de la vie par l'homme qui paie les conséquences de ce genre de destruction. Je ne crois pas nécessaire de m'étendre sur ce mode de destruction, avec des étudiants tels que ceux qui lisent ce Traité. Ce genre de destruction concerne principalement la vie de la forme dans les trois mondes, l'aspiration et l'entreprise individuelles (depuis le désir physique le plus bas, jusqu'à l'aspiration à la vie consciente de l'âme), l'expérimentation et l'expérience sur les trois plans de la vie humaine ordinaire.
Mais le mot "détruisez", exprimant un ordre donné à ceux qui sont membres de la Hiérarchie, sont passés ou passent d'une relation affiliée se situant à la périphérie de cette Hiérarchie, vers le centre d'activité et le contact étroit avec quelque ashram, a une signification très différente.
Le genre de destruction dont il est ici question n'est jamais le résultat du désir ; c'est un effort de la volonté spirituelle et c'est essentiellement une activité de la Triade spirituelle ; cela comporte l'exécution de mesures qui s'opposeront à l'obstruction faite à la volonté de Dieu, et consiste à favoriser les conditions devant détruire ceux qui tentent d'empêcher le dessein divin de se matérialiser en tant que Plan dont la Hiérarchie est responsable. En conséquence, il s'agit là principalement du contact de Shamballa vers la Hiérarchie et non du contact de la Hiérarchie vers l'humanité. Ceci est une déclaration ésotérique importante et ses implications doivent être très soigneusement examinées. Ce genre de destruction n'a qu'une relation secondaire avec la destruction de la vie de la forme, telle que nous la connaissons. Quand des mesures sont prises pour mettre en oeuvre le dessein divin, l'effet qui en découle peut être la destruction des formes dans les trois mondes ; ceci est un effet et seulement une destruction secondaire ; autre chose a été détruit sur un plan plus élevé et hors des trois mondes. Cela peut, en son temps, produire une réaction dans la forme, à laquelle nous pouvons donner le nom de mort. Mais la mort de cette forme n'était pas le principal objectif ; et elle n'a même pas été envisagée, car elle n'était pas dans le champ de perception du destructeur.
La destruction plus élevée que nous examinons se rapporte à la destruction de certaines formes de conscience qui s'expriment dans de vastes zones ou par d'immenses formes-pensées ; celles-ci, à leur tour, peuvent avoir modelé la pensée humaine. L'illustration la plus simple que je pourrais peut-être vous donner concernerait les idéologies majeures qui, au cours des siècles, ont conditionné ou peuvent conditionner l'humanité. Ces idéologies produisent des effets puissants dans les trois mondes. Ce type de destruction affecte les civilisations qui conditionnent la famille humaine sur de longues périodes, qui concernent les conditions climatiques prédisposant les formes des quatre règnes à certaines caractéristiques dans le temps et l'espace, qui produisent des effets dans les grandes religions mondiales, dans la politique mondiale et dans toutes les autres "formes de pensée influentes". Ceci vous apporte-t-il beaucoup ou peu de compréhension quant aux concepts que je m'efforce de rendre clairs ?
Sont donc détruites certaines formes de groupe et ceci sur une grande échelle ; il faut exercer la volonté spirituelle pour y parvenir et non pas simplement retirer l'attention de l'âme, décider d'abandonner la forme et ne plus ressentir le désir fondamental de perpétuation, ce que nous entendons lorsque nous parlons de mort dans les trois mondes. L'absence de volonté-de-vivre, dont nous parlons si facilement n'a, en réalité, que peu de relations avec la volonté elle-même ; elle se rapporte seulement à sa réflexion pâle et déformée dans les trois mondes ; cette réflexion est beaucoup plus étroitement liée au désir et à l'aspiration qu'à la volonté pure, telle qu'on la comprend spirituellement.
Le dessein de Dieu (pour employer une tournure familière) est ce qui met en oeuvre le Plan. Ce dessein est la vie et le motif sous-jacents à tout ce qui émane de Shamballa, et c'est lui qui suscite toutes les activités de la Hiérarchie. La tâche de la Hiérarchie est de formuler le Plan pour toutes les formes de vie dans les trois mondes, et dans les quatre règnes de la nature. Ce Plan, dans le temps et l'espace, ne concerne en aucune façon l'individu ou la vie de n'importe quelle entité microcosmique d'un quelconque règne de la nature. Il concerne les ensembles, les cycles de temps, les vastes plans de vie que l'homme appelle l'histoire, les nations, les races, les religions mondiales, les grandes idéologies politiques et les organisations sociales qui produisent des changements permanents dans les types, les constitutions, les zones planétaires et les manifestations cycliques. Il est donc évident que, du point de vue du mental étroit de l'homme, ces plans sont presque impossibles à saisir. Du point de vue de la vision de l'initié chez qui se développe ou s'est développé une compréhension plus large, et qui peut voir, penser et visualiser (peu importe le terme que vous choisirez) en termes d'Eternel Présent, la signification est claire. A certains moments, l'initié crée, puis ancre le germe de la vie ; à d'autres, il construit ce qui peut abriter l'idée vivante et les qualités qui conditionnent ; à d'autres encore, quand ce qu'il a construit a rempli son office, il le détruit délibérément. On fait nécessairement toujours référence à la forme ; pour l'initié, cependant, il s'agit de la "forme sans forme" qui est toujours l'aspect subjectif du monde tangible. Il faut se souvenir que, du point de vue ésotérique, toutes les formes des trois mondes sont tangibles, contrairement aux formes des deux mondes supérieurs de la Triade spirituelle.
La destruction envisagée est celle de la structure sans forme sur laquelle la structure plus grossière est construite. Vous parviendrez à une certaine compréhension de ceci, si vous réfléchissez à la relation des quatre sous-plans du plan physique, les quatre niveaux éthériques, avec les trois sous-plans que nous appelons les plans physiques denses. Ceux-ci constituent notre plan physique sous ces deux aspects. Ce n'est que le reflet des trois plans des trois mondes et des quatre plans allant du plan bouddhique au plan logoïque, constituant le plan physique cosmique. La destruction considérée par l'initié est liée aux mondes subjectifs des quatre plans supérieurs et des trois mondes de la vie humaine, ainsi qu'à d'autres formes de vie comme celle des trois règnes subhumains.
Dans la famille humaine, la mort survient quand l'âme retire son fil de conscience et son fil de vie ; ce processus de mort se rapporte entièrement aux trois mondes. L'âme a sa place sur les niveaux supérieurs du plan mental, comme vous le savez parfaitement. Quant aux formes d'expression que j'ai mentionnées plus haut – cycles, civilisations, cultures, races, règnes de la nature, etc. – leur destruction est engendrée à partir de sources encore plus élevées que les trois mondes dans lesquels elles se manifestent. Cette destruction se fait sous la direction de Shamballa suscitant la volonté de la Hiérarchie, de quelque ashram particulier, ou de quelque membre de la Hiérarchie, afin d'obtenir, dans les trois mondes, un résultat prédéterminé qui soit dans la ligne du dessein de Dieu. On pourrait dire (avec une certaine mesure de justesse ésotérique) que la destruction engendrée, en obéissant à ce quatrième mot de la Règle XIV, est la destruction d'un certain aspect du plan, qui a joué son rôle dans les trois mondes selon le dessein et l'intention divine.
Cette destruction n'est pas extérieurement aussi concluante que l'est la mort d'un homme sur le plan physique, bien que celle-ci ne soit pas le processus rapidement consommé que l'on suppose d'habitude. La forme physique peut mourir et disparaître, mais il survient un processus interne de mort des corps subtils, et la mort n'est pas complète tant que le corps astral et le corps mental ne sont pas désintégrés, et que l'homme ne se trouve pas libéré dans son corps causal ou corps de l'âme. Il en va de même, sur une échelle beaucoup plus grande, de la mort ou destruction de phases du Plan divin, provoquée par la Hiérarchie en conformité avec le Dessein divin. Il y a un chevauchement du processus de construction et du processus de destruction. Des civilisations mourantes sont présentes sous leur forme finale, tandis que de nouvelles civilisations se font jour ; les cycles vont et viennent et, dans leur déroulement, se chevauchent ; de même aussi des rayons et des races apparaissent et disparaissent. La mort en dernière analyse, du point de vue de l'homme ordinaire, est simplement la disparition du plan physique – le plan des apparences.
La forme de destruction que nous examinons concerne davantage la destruction de la qualité que celle des formes, bien que la disparition de ces qualités entraîne la mort de la forme extérieure. La vie qui se retire d'une grande expression du plan hiérarchique absorbe les qualités et les restitue, en tant que dons, plus tard dans letemps et l'espace, lorsqu'elle se manifeste de nouveau au moyen de formes d'expression plus adéquates. L'âme, néanmoins, détruit la forme dans les trois mondes ; c'est l'aspect vie (dans ce genre de destruction plus vaste et plus élevée) qui détruit la qualité innée et, en conséquence, la forme de civilisation, le type d'idéologie et le caractère d'une race ou d'une nation, en ne gardant que l'essentiel et en éliminant les déformations.
Ce quatrième mot est étroitement lié à la quatrième initiation où le corps causal, ou véhicule de l'âme sur son propre plan, est détruit – cette identité qualitative, intangible et belle, qui a été le motif et qui a dirigé l'action de l'homme dans les trois mondes. Cet exemple éclaire-t-il un peu la difficulté de la question que nous examinons ? Réfléchissez-y comme à une illustration de cette forme de destruction, et cherchez à mieux comprendre.
Cette forme supérieure de destruction ne se manifeste pas selon l'activité ou l'absence d'activité de la loi d'Attraction, comme la mort provoquée par l'âme. Elle obéit à la loi de Synthèse, loi de la sphère de vie monadique, et donc extrêmement difficile à comprendre pour vous ; elle émane d'un point situé hors des cinq mondes de l'évolution humaine et supra-humaine, de même que la destruction de la forme dans les trois mondes émane de l'âme fonctionnant hors des trois mondes : le plan mental concret, le plan astral et le plan physique. Cette déclaration, répétons-le, vous aidera peut-être à comprendre.
S'il en est ainsi, vous verrez que seuls les initiés, ayant pris la cinquième initiation ou de plus hautes initiations, pourront manier efficacement cette forme particulière de mort ; car la puissance monadique ne devient disponible qu'après la troisième initiation et sa première réussite, lorsqu'elle est utilisée, est la destruction du corps causal de l'initié. C'est la récompense de la Transfiguration.
En rapport avec l'usage que fait l'initié de ce que nous appelons la volonté pure, il faut se souvenir que cette volonté pure agit dans la manifestation au moyen de l'un ou l'autre des trois aspects de la Triade spirituelle. Cette activité est déterminée par le rayon majeur sur lequel se trouve l'initié, sous l'angle de son rayon monadique. Tout homme spirituel est sur l'un ou l'autre des trois rayons majeurs, car les quatre rayons mineurs d'attribut sont finalement tous absorbés dans le troisième Rayon, celui d'Intelligence Active.
Si l'initié est sur le premier rayon, et donc s'il travaille dans le Département du Manu, il utilisera et exprimera la volonté innée par le canal de la nature atmique ou aspect le plus élevé de la Triade spirituelle, auquel nous donnons le nom inadéquat de "Volonté divine". Les étudiants oublient souvent que la Triade spirituelle, qui est liée à la Monade, sensiblement de la même manière que la personnalité triple est liée à l'âme, exprime les trois aspects majeurs de l'énergie de Shamballa, qui sont tous trois des expressions de la Volonté du Logos planétaire et de son Dessein essentiel. Si l'initié est sur le deuxième rayon, et donc s'il travaille dans le Département du Christ, il utilisera la volonté au moyen de buddhi, le second aspect de la Triade spirituelle. S'il est sur le troisième rayon et dans le Département du Mahachohan, le Seigneur de la Civilisation, il travaillera au moyen du mental supérieur, l'aspect inférieur de la Triade spirituelle. N'oubliez pas cependant qu'aucun de ces aspects ne peut être considéré comme supérieur ou inférieur, car tous sont également divins. La compréhension de ces idées pourra se faire si, par exemple, vous saisissez que l'expression de buddhi, ou intuition, dans la conscience de l'homme spirituel, conduira à utiliser la volonté pour l'exécution des desseins de Shamballa dans le domaine de la religion, de l'éducation et du salut de l'aspect vie dans toutes les formes des trois mondes ; toutefois elle n'aura aucune relation avec l'individu, ou les problèmes personnels de l'homme. Si l'expression est celle du mental supérieur, l'utilisation de la volonté concernera les civilisations et les cultures, dont le troisième département a la responsabilité ; l'exécution de la volonté de Dieu se fera en des plans vastes et généraux. S'il s'agit de la volonté s'exprimant par l'aspect atmique de la Triade, elle fonctionnera en relation avec les races, les nations et les règnes de la nature, et avec de grands aménagements planétaires actuellement inconnus de l'homme. La synthèse de cette description apparaîtra si elle est étudiée soigneusement.
Il faut en même temps se souvenir que l'aspect destructeur de cette volonté pure, s'exprimant par la Monade, met en oeuvre le dessein de Shamballa et constitue l'une des manifestations de la nature d'Amour de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être. C'est aussi la garantie de notre inévitable et ultime réalisation, de notre perfection de notre illumination et de notre consommation divine.
Cette destruction, causée par l'initié, prépare sa réceptivité au cinquième mot, qui lui est donné à la cinquième initiation, et que nous formulons de manière inadéquate par : Ressusciter.
Avant d'entreprendre l'examen de ce mot, j'aimerais faire remarquer que ces cinq mots se rapportent clairement à chacune des cinq initiations ; ils donnent à l'initié la note-clé du travail à accomplir entre les différents processus initiatiques.
Le travail indiqué n'a absolument rien à voir (inutile de le dire) avec la discipline et l'entraînement auxquels il va soumettre sa personnalité. Ces mots se rapportent au travail qu'il devra accomplir. Ce travail concerne ce que l'on pourrait appeler certaines réalités essentielles, liées au dessein de Shamballa et à son aptitude à réagir ou répondre à la volonté de la Monade. Comme vous le savez, cette aptitude ne devient un fait établi et une réalisation qu'après la troisième initiation ; néanmoins, la sensibilité préparatoire (si je puis employer ce terme en l'occurrence) se développe lentement et parallèlement aux deux autres activités – Détruire et Ressusciter – auxquelles il s'est engagé.
1. La maîtrise de la nature inférieure, afin que la conscience d'initié en cours de développement ne rencontre ni entraves, ni obstacles.
2. Le service du Plan, selon l'impression hiérarchique.
3. Le développement de la sensibilité monadique.
Il pourrait être intéressant, à ce point de notre étude, et en vue de ce troisième développement – la réceptivité à la volonté pure – d'examiner ces cinq mots relativement aux cinq initiations, qui vous sont théoriquement si familières.
Le mot Savoir, par rapport à la conscience de l'initié, concerne la certitude de l'initié et sa profonde conviction du fait du Christ dans le coeur. Il est en même temps associé à la réaction émanant des pétales de sacrifice du lotus égoïque, pétales qui sont composés de la qualité de volonté de la Monade, et relient l'âme à la Monade qui se fait jour. Le faible et premier frisson de l'impact de la "destinée" monadique (je ne sais comment exprimer ce concept autrement) se fait sentir, mais n'est enregistré que par l'âme de l'initié et sur le plan de la conscience de l'âme. Il n'est jamais enregistré par l'homme sur le plan physique qui prend la première initiation ; son cerveau ne peut pas réagir à cette haute vibration.Théoriquement, et c'est le résultat de l'enseignement de la Sagesse Immémoriale, l'homme spirituel en incarnation sait qu'il est essentiellement le Christ habitant la forme, et son but a été et sera d'accéder à la conscience christique ; la connaissance, dont il est question ici, concerne quelque chose de plus élevé encore – l'identification du Soi de l'âme sur son propre plan, et la reconnaissance du Soi qui relie ce Soi au tout enveloppant, la Monade. Pour m'exprimer symboliquement, je dirais que l'âme, le Christ (après la première initiation) sait que les processus inévitables de l'expression christique sur terre ont commencé, et que ne pourra plus être arrêtée l'accession à "la pleine maturité de l'homme en Christ". Le centre d'intérêt qui, jusque là, avait été dirigé vers cet accomplissement se déplace maintenant, et l'âme sur son propre plan (non le reflet de sa conscience sur terre) prend la décision d' "aller vers le Père", ou de faire preuve du plus haut aspect de la divinité, l'aspect volonté.
Dans l'Evangile, il est rapporté quatre moments de la vie du Christ où ce processus de développement dans Sa conscience, cette centralisation monadique (je ne sais quel autre mot employer, car nous n'avons pas encore de terminologie pour la monade, l'aspect volonté), commence à se faire sentir. Dans le passé j'ai incidemment fait allusion à ces points mais je souhaite les rassembler tous les quatre afin de vous éclairer.
1. Sa déclaration à ses parents dans le Temple, "Ne savez-vous pas que je dois m'occuper des affaires de mon Père." Je vous prie de noter que :
a. Il avait douze ans à l'époque, et donc que le travail qui l'avait occupé en tant qu'âme était terminé car douze est le nombre du travail terminé. Le symbolisme de ses douze ans est maintenant remplacé par celui des douze apôtres.
b. Il était dans le Temple de Salomon, toujours le symbole du corps causal de l'âme, et Il parlait donc au niveau de l'âme, et non en tant qu'homme spirituel sur terre.
c. Il servait comme membre de la Hiérarchie, car ses parents le trouvèrent en train d'enseigner aux prêtres, aux pharisiens et aux saducéens.
d. Son expression était celle de l'aspect substance (Il parlait à sa mère) mais aussi celle de l'aspect âme (Il parlait à son Père), mais Il n'était sous la dépendance ni de l'un ni de l'autre. Il fonctionnait en tant que Monade, au-dessus, au-delà des deux, et cependant les incluant.
2. Sa déclaration à ses disciples, "Je dois aller à Jérusalem" ; après quoi nous lisons qu'Il se tourna résolument dans cette direction. Cela notifiait qu'Il avait maintenant un nouvel objectif. Le seul lieu de "paix" complète (sens du mot Jérusalem) est Shamballa ; la Hiérarchie n'est pas un centre de paix dans le vrai sens de ce terme, qui n'a aucune relation avec l'émotion et implique la cessation du genre d'activité qui nous est familier dans le monde de la manifestation. La Hiérarchie est un véritable tourbillon d'activité et d'énergies, issues de Shamballa et de l'humanité. Du point de vue du vrai ésotérisme, Shamballa est un lieu "de détermination sereine et de volonté calme et équilibrée", ainsi que l'exprime l'Ancien Commentaire.
3. L'exclamation du Christ "Père, que Ta volonté soit faite et non la mienne", indiquait la réalisation de sa "destinée" monadique. Le sens de ces mots n'est pas celui si souvent donné par les théologiens et penseurs chrétiens, déclaration d'acceptation de la douleur et d'un avenir pénible. C'est une exclamation suscitée par la réalisation de la perception monadique et par la focalisation de l'aspect vie au sein du Tout. Par cette déclaration, Il renonça à l'âme et reconnut véritablement et définitivement la Monade comme point de centralisation. Les étudiants feraient bien de se souvenir que le Christ n'a jamais subi la Crucifixion qui suivit cet épisode, mais que c'est le Maître Jésus qui fut crucifié. La Crucifixion se situait dans l'expérience passée du Christ. L'épisode de la renonciation fut un point culminant dans la vie du Sauveur du Monde mais ne faisait pas partie de l'expérience du Maître Jésus.
4. Les derniers mots du Christ à ses apôtres, rassemblés dans la chambre haute (symboliquement dans la Hiérarchie), furent "Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde", ou cycle. Là, Il parlait en tant que Chef de la Hiérarchie, celle-ci constituant son ashram, ainsi qu'en tant que Monade. Il exprimait sa Volonté divine de pénétrer et d'animer le monde continuellement et éternellement de sa conscience adombrante. Il exprimait l'universalité, la continuité et le contact permanents qui sont la caractéristique de la vie monadique, la vie même. C'était aussi une affirmation considérable de l'énergie de la volonté, faisant toute chose nouvelle et rendant tout possible.
Si vous étudiez soigneusement ces quatre déclarations, vous verrez ce qu'est la connaissance dont il est question dans l'ordre de Connaître, donné à l'initié, lors de la première initiation, par la Règle XIV. C'est l'ordre de réorienter l'âme en direction de la Monade, et non de réorienter la personnalité vers l'âme, comme on le croit si souvent.
Le mot Exprimer, dans son sens le plus profond et lorsqu'il est donné à la deuxième initiation, ne signifie pas la nécessité d'exprimer la nature de l'âme. Audelà de toutes les autres significations possibles, son sens consiste en un ordre d'exprimer la nature de la volonté de la Monade, et de "s'efforcer de sentir" et d'incarner le Dessein sous-jacent au Plan, ceci étant le résultat d'une sensibilité développée. L'obéissance au Plan entraîne la révélation du Dessein caché, ce qui est une formulation du grand objectif imprimant son élan à la Hiérarchie même. A mesure que l'initié apprend à coopérer avec le Plan et à le prouver par sa vie de service, il se produit en lui-même, et parallèlement à cette activité à laquelle il s'est consacré en tant qu'âme et personnalité, une compréhension naissante de l'aspect du Père, de la nature de la volonté, de la nature et de l'existence effective de Shamballa, ainsi que de l'universalité, de la vitalité, de tout ce que signifie le mot "Exister". Il connaît et commence à exprimer cette "pure Existence" en volonté pure et en activité.
Au moment où il prend la troisième initiation, l'initié perçoit non seulement la signification de l'ordre, Savoir, et sa faculté innée d'Exprimer l'aspect volonté de la Monade en exécutant le Dessein de Shamballa, mais aussi il sait qu'il est maintenant en mesure (par le moyen de son âme et de sa personnalité fusionnée) de "révéler" à la Hiérarchie qu'il est en rapport avec la source monadique dont, à l'origine, il est issu. Il peut maintenant obéir à l'ordre : Révéler, car la Transfiguration est consommée. Maintenant il révèle non seulement l'âme, mais les trois aspects réunis en lui-même, et il peut révéler l'aspect vie en tant que volonté, et non seulement l'aspect âme en tant qu'amour, et l'aspect matière en tant qu'intelligence. C'est, comme vous le savez, la première initiation majeure du point de vue de la grande Loge de Sirius, car c'est la première initiation où les trois aspects sont rassemblés chez l'initié. Les deux premières initiations – souvent considérées par l'humanité comme des initiations majeures – sont en réalité des initiations mineures du point de vue de Sirius, car la relation de l'homme "soumis à la discipline et à l'entraînement" n'est qu'une tendance ; il n'y a chez lui qu'une reconnaissance croissante du Père, une réceptivité lentement croissante à la Monade, et une sensibilité en cours de développement à l'impact de l'aspect volonté. Mais, à la troisième initiation, ces acquisitions sont suffisantes pour mériter le nom de "révélation de la gloire", et l'initiation de la Transfiguration a lieu.
A la quatrième initiation, l'aspect destructeur de la volonté peut commencer à se faire sentir. Le corps de l'âme, le corps causal, Temple du Seigneur, est détruit par un acte de la volonté, car même l'âme est reconnue comme une limitation par ce qui n'est ni le corps, ni l'âme, mais est plus grand que l'un et l'autre. La conscience de l'homme devenu parfait est maintenant focalisée dans la Monade. Le chemin de Jérusalem a été parcouru. Ceci est une manière symbolique de dire que l'antahkarana a été construit et que la Voie de l'Evolution Supérieure – qu'affrontent les initiés supérieurs – est maintenant ouverte.
Les trois aspects de la volonté, focalisés dans la Triade spirituelle, sont maintenant en pleine expression. L'initié est animé par le Dessein, mais se trouve devant des développements dans l'évolution encore plus grands. Je n'ai pas à parler de ces derniers, car ils concernent des aspects divins encore inconnus et non enregistrés par les hommes. La raison de cette ignorance complète est que les véhicules de tout homme n'ayant pas atteint le niveau de la troisième initiation contiennent trop de "matière impure" pour enregistrer l'impact de ces qualités divines. Seul le "corps créé" (le mayavirupa) d'un initié de la quatrième initiation peut commencer à enregistrer ces impacts divins ; c'est donc perdre notre temps qu'envisager même la possibilité de leur existence. Même moi, un Maître, et donc un initié de degré relativement élevé, je ne fais que les pressentir faiblement ; cela, car j'apprends à obéir au cinquième mot que nous allons examiner brièvement, très brièvement.