SIXIEME REGLE
Le guérisseur ou le groupe guérisseur doit tenir sa volonté en laisse. Ce n'est pas la volonté qu'il faut employer, mais l'amour.
Les conditions fondamentales de la Loi IX concernent des aboutissements sur divers plans de l'univers. Bien que nous les ayons considérées à propos de la manière d'aborder la sixième initiation, elles ont leurs homologues sur des spires inférieures de la spirale. Elles peuvent donc être appliquées pratiquement par les disciples initiés, surtout par ceux qui ont pris la troisième initiation.
Reprenons-les une à une par la pensée.
Le Parfait Equilibre dénote une maîtrise complète du plan astral, de sorte que l'on a triomphé des bouleversements émotionnels ou tout au moins qu'ils sont fortement minimisés dans la vie du disciple. Sur la spire supérieure de la spirale, cette qualité dénote également une aptitude à fonctionner librement sur les niveaux bouddhiques, parce que le disciple est complètement libéré (avec l'équilibre qui s'ensuit) de toutes les influences et impulsions qui trouvent leur mobile dans les trois mondes. En réfléchissant profondément, on constatera que ce type ou cette qualité d'équilibre implique un état d'esprit abstrait. Rien de ce qui est considéré comme une imperfection ne peut créer de trouble. Le lecteur peut certainement comprendre que s'il était entièrement dégagé de toute réaction émotionnelle, sa clarté d'esprit et son aptitude à penser avec précision s'en trouveraient considérablement accrues, avec tout ce que cela implique.
Naturellement, il existe une différence entre le parfait équilibre d'un disciple initié et celui d'un Maître, car l'un concerne l'effet ou l'absence d'effet dans les trois mondes, et l'autre concerne l'adaptabilité au rythme de la Triade Spirituelle. Il faut toutefois que le premier type d'équilibre précède le second, et c'est pourquoi j'ai développé le sujet. Pour atteindre ce parfait équilibre (dont l'obtention est possible pour le lecteur), il faut éliminer les pressions, besoins, impulsions, et attractions issus de la nature astrale ou émotionnelle, et pratiquer aussi ce que j'ai précédemment appelé la Divine Indifférence.
Un point de vue complété. Il s'agit nécessairement et primordialement du point de vue universel de la Monade, et par conséquent des initiés des degrés supérieurs. Il est toutefois possible de l'interpréter à un degré inférieur de l'échelle de l'évolution. Il se réfère alors à la fonction de l'âme en tant qu'Observateur dans les trois mondes et à l'image du tour d'horizon qu'un tel observateur parvient progressivement à se représenter. Il se dessine grâce au développement des deux qualités de détachement et de discrimination. Lorsque ces deux qualités s'expriment sur le Chemin de l'Evolution Supérieure, elles deviennent l'Abstraction et la Volonté-de-bien.
Un point de vue complété tel qu'on l'expérimente sur le plan de l'âme dénote que tous les obstacles ont été abolis et que le disciple est libéré de la grande hérésie de la séparation. Il a donc créé un chenal sans obstacle pour l'influx d'amour pur. Considéré du même niveau, le parfait équilibre a supprimé toutes les entraves et les facteurs émotionnels qui avaient jusqu'alors bloqué le chenal, ce qui prépare l'Observateur à voir véritablement. Le disciple fonctionne alors comme un clair transmetteur d'amour.
La Divine Compréhension demande également à être considérée sous deux points de vue. En tant que qualité d'âme, elle dénote un organe de pensée susceptible d'être fermement maintenu dans la lumière, donc de refléter la raison pure (le pur amour) qui qualifie les réflexions du Fils de la Pensée, l'âme sur son propre plan. Sur le Chemin supérieur des Maîtres, elle se rapporte à l'identification qui a remplacé la conscience individualiste.
Toutes les barrières ont disparu. L'initié voit les choses telles qu'elles sont et connaît les causes dont tous les phénomènes ne sont que des effets passagers. Cela lui permet de comprendre le Dessein tel qu'il émane de Shamballa, tout comme les initiés inférieurs comprennent le plan tel qu'il est formulé par la Hiérarchie.
Dans une certaine mesure, ces trois attributs divins sont indispensables au développement de l'initié- guérisseur. Il faut qu'il travaille à leur épanouissement comme à un élément de l'équipement qui lui est nécessaire. Il doit savoir que toutes les réactions de nature émotionnelle créent un mur ou une barrière entre le libre flux de la force guérissante et le patient, et que c'est lui qui crée cette barrière, et non le patient. Les émotions du patient ne devraient produire aucun effet sur le guérisseur et ne devraient pas le détourner de la concentration intense qui lui est nécessaire pour son action.
Par elles-mêmes, les émotions du patient ne peuvent pas créer un obstacle assez puissant pour déflecter la force curative.
Un point de vue complété implique que le disciple a au moins fait un effort pour pénétrer le monde des causes afin de connaître (si possible) celle qui est responsable de la maladie du patient. Cela n'implique pas qu'il ait pénétré ses incarnations précédentes. Cela n'est pas nécessaire, en dépit de ce que peuvent proclamer certains guérisseurs modernes généralement peu scrupuleux. Il existe habituellement assez de preuves psychologiques ou d'indications sur les tendances héréditaires pour renseigner le guérisseur et lui permettre de se faire un tableau assez complet de la situation.
Il est évident que cette "pénétration" dans les causes du trouble ne sera possible que si le guérisseur éprouve assez d' amour. Du fait qu'il aime, il a atteint un équilibre qui le met à l'abri du pouvoir du monde de l'illusion et du mirage. La compréhension divine est simplement l'application du principe d'amour pur (raison pure) à tous les hommes et à toutes les circonstances, jointe à la juste interprétation des difficultés actuelles du patient ou de celles qui peuvent exister entre le patient et le guérisseur.
Il y a lieu d'ajouter un autre élément, l'influence du docteur, médecin ou chirurgien, qui a pris la responsabilité physique du patient. Dans le nouvel âge à venir, le guérisseur travaillera toujours avec l'appui scientifique d'un médecin expérimenté. C'est un facteur qui rend actuellement perplexe la moyenne des guérisseurs modernes appartenant à un culte mettant en valeur certaines phases non orthodoxes de la guérison.
Lorsque ces trois conditions divines : parfait équilibre, point de vue complété, et compréhension divine, sont abaissées pour s'adapter à l'utilisation par les disciples du monde moderne, elles indiquent une méthode d'entraînement ou de discipline de soi à laquelle tous devraient s'appliquer. Il suffira d'avoir maîtrisé même quelques-unes des phases initiales de ce triple accomplissement pour découvrir qu'il est facile d'appliquer la Sixième Règle.
Que signifient les paroles "tenir la volonté en laisse" ? L'aspect volonté considéré ici n'est ni la volonté-de-bien, ni son homologue inférieur, la bonne volonté. La volonté-de-bien concerne l'orientation stable et immuable du disciple initié, tandis que la bonne volonté peut être considérée comme son expression dans la vie de service quotidienne. La volonté-de-bien telle qu'elle est exprimée par un initié supérieur est une énergie dynamique produisant surtout un effet collectif. C'est pourquoi les initiés supérieurs s'occupent rarement de guérisons individuelles. Leur action est trop puissante et trop importante pour le leur permettre. Leur énergie de volonté incorpore le Dessein divin, et ses effets sur un individu risqueraient de se révéler destructeurs. Le patient ne pourrait ni la recevoir ni l'absorber. Il est toutefois présumé que le comportement et la pensée d'un disciple guérisseur sont entièrement colorés par la bonne volonté.
La volonté qu'il faut "tenir en laisse" est celle de la personnalité, qui est d'un ordre très élevé chez les disciples initiés. Il s'agit aussi de l'énergie de l'âme émanant des pétales de sacrifice dans le lotus égoïque. Tous les véritables guérisseurs ont à créer une forme-pensée, et c'est par elle qu'ils agissent, consciemment ou inconsciemment. C'est cette forme-pensée qu'il faut dégager d'une influence trop grande de la volonté, car si la volonté n'était pas tenue en laisse, atténuée, modifiée, et si nécessaire totalement éliminée, elle pourrait non seulement détruire la forme-pensée créée par le guérisseur, mais élever un obstacle entre lui et le patient, ce qui romprait le rapport initial. Seul un Christ peut guérir par la volonté. En réalité, Il guérissait rarement, et dans les cas où l'on relate qu'Il guérissait, il s'agissait surtout de démontrer la possibilité de guérir. Si l'histoire des Evangiles vous est familière, vous remarquerez que le Christ ne donna aucun renseignement à Ses disciples sur l'art de guérir, ce qui est significatif.
La volonté propre du guérisseur, si élevée soit-elle, et ses efforts déterminés pour guérir le patient créent chez le guérisseur une tension susceptible de déflecter sérieusement le courant d'énergie curative. Ce type de volonté est fréquemment observable chez les guérisseurs inexpérimentés ou non initiés. Ils sont alors susceptibles d'absorber les difficultés du patient et de voir apparaître chez eux-mêmes des symptômes du trouble ou de la douleur en question. Leur détermination à porter secours est empreinte de volonté et agit comme un boomerang. Ils souffrent sans que le patient soit réellement secouru.
Il est donc recommandé d'utiliser l'amour, ce qui fait surgir une difficulté majeure. Comment le guérisseur peut-il utiliser un amour débarrassé de sa qualité émotionnelle ou inférieure et le faire affluer dans son état pur pour guérir le patient ? Ce n'est possible que si le guérisseur a cultivé les trois conditions et s'est ainsi transformé lui-même en un pur chenal.
Le guérisseur est susceptible de se préoccuper de lui-même, de la définition de l'amour, et de sa détermination de guérir le patient au point d'oublier les trois conditions. Alors lui et le patient gaspillent réciproquement leur temps.
Le guérisseur n'a besoin ni de ruminer la nature du pur amour, ni de se faire du souci à ce propos, ni de mettre un excès d'ardeur à comprendre la synonymie entre raison pure et amour pur, ni de savoir s'il peut manifester un amour suffisant pour effectuer une guérison. Qu'il médite les trois conditions, surtout la première, et qu'il les remplisse en lui-même au mieux de ses possibilités et de son point d'évolution. C'est ainsi qu'il deviendra un chenal pur et que les obstacles à l'influx du pur amour seront automatiquement abolis, car "selon ce qu'un homme pense dans son coeur, tel il est". C'est alors que l'amour pur se déversera par lui sans obstruction ni difficulté et que le patient sera guéri – si telle est la loi en ce qui le concerne.
Nous arrivons maintenant il une dernière loi, la plus mystérieuse de toutes. J'ai attiré l'attention sur elle précédemment et signalé que cette "dernière loi est l'énoncé d'une nouvelle loi qui se substitue à la Loi de Mort et qui concerne uniquement les personnes parvenues aux ultimes stades du Sentier des Disciples et aux divers stades du Sentier de l'Initiation." Par stades ultimes, j'entends la période qui suit la deuxième initiation et qui précède la troisième.
Cette loi ne trouve aucune application tant que la nature émotionnelle peut troubler le rythme précis de la personnalité répondant à l'impact de l'énergie de l'âme, et ultérieurement à celui de l'énergie monadique. Je suis donc limité quant aux points à préciser sur l'application de cette loi dans sa plénitude, mais je puis indiquer des idées et des homologies fort intéressantes. Elles entretiendront des pensées spéculatives constructives tout en incorporant des faits démontrés pour ceux d'entre nous qui sont des disciples initiés du Christ ou de Sanat Kumara.
LOI X
Prête l'oreille, ô Disciple, a l'appel que le Fils adresse à la Mère, puis obéis. La Parole retentit et annonce que la forme a rempli son rôle. Alors le principe mental s'organise et répète cette Parole. La forme expectante répond en s'effaçant, et l'âme se tient libre.
O Ascendant, réponds à l'appel intérieur de la sphère des obligations. Reconnais l'appel issu de l'Ashram ou de la Chambre du Conseil où le Seigneur de la Vie Lui-Même attend. Le Son est émis. Il faut que l'âme et la forme renoncent conjointement au principe de vie pour permettre à la Monade d'être libérée. L'âme répond. La forme brise alors le lien. La vie est désormais libérée, douée de la qualité de connaissance consciente et du fruit de toute expérience. Tels sont les dons de l'âme et de la forme associées.
Cette Loi X est le précurseur de nombreuses autres lois concernant les rapports entre l'âme et la forme et entre l'esprit et la matière.
Elle est donnée en premier lieu pour deux raisons :
1. Les disciples peuvent l'appliquer et démontrer ainsi son exactitude au commun des mortels, surtout aux milieux scientifiques.
2. Par la masse des témoignages et le genre de mort (appelé "transfert" à ce stade), le fait de la Hiérarchie et de Shamballa pourra être établi.
L'abstraction que nous appelons "mort" procède de trois sources, dont il faut exclure les accidents (qui peuvent se rattacher au karma d'autrui), la guerre (qui implique le karma planétaire), et les catastrophes naturelles (qui sont entièrement liées au corps de manifestation de Celui en Qui nous vivons, nous nous mouvons, et avons notre existence).
A l'occasion de cette pensée, je m'interromps pour préciser quelque peu la distinction entre le "Dieu inconnu" qui s'exprime par la planète dans son ensemble et Sanat Kumara dans Son haut lieu de Shamballa.
Sanat Kumara est en Lui-même l'Identité responsable des mondes manifestés. En raison de Son épanouissement cosmique, Sa maîtrise des énergies et des forces est si grande qu'Il a besoin de toute la planète pour exprimer ce qu'Il est. Possédant la pleine conscience des plans cosmiques astral et mental, Il peut, en Se conformant à la loi cosmique, appliquer des énergies et des forces qui créent, soutiennent, et utilisent toute la planète en vue d'aboutir à Son Dessein divin. Il anime la planète de Sa vie. Il soutient la planète avec tout ce qu'elle contient et tout ce qui se trouve à sa surface par Sa qualité d'âme, qu'Il communique à des degrés divers à toutes les formes. Il crée constamment les nouvelles formes nécessaires à l'expression de la "vie plus abondante" et du "dessein croissant de Sa volonté" que le progrès des âges rend cycliquement possibles.
Nous vivons à une époque et dans un cycle où Son intense activité utilise la technique de divine destruction pour libérer la vie spirituelle.
Il crée simultanément la nouvelle structure de la civilisation qui exprimera plus pleinement l'accomplissement évolutif de la planète et des règnes de la nature, ce qui conduira à l'expression parfaite de Sa vie et de Son dessein divins.
Peut-être serait-il opportun de reprendre l'étude détaillée de cette Dixième Loi dans toute la mesure du possible pour parvenir à la synthèse qu'elle a pour but de présenter. Nous comprendrons ainsi quelque peu que la mort elle-même fait partie du processus de synthèse. Il est indispensable de lancer de nouvelles idées et de pratiquer de nouvelles méthodes pour aborder le sujet tout entier de la mort.
Prête l'oreille, o Disciple, à l'appel que le Fils adresse à la Mère, puis obéis.
Tout en comprenant par le contexte qu'il s'agit de l'abandon du corps physique, il est utile de se rappeler que le style employé dans la Loi X peut comporter un sens beaucoup plus étendu. On peut interpréter cette loi comme décrivant la totalité des rapports entre l'âme et la personnalité, et impliquant la prompte obéissance de la Mère (la personnalité) au Fils (l'âme). Sans cette prompte obéissance, qui comporte en fait la reconnaissance de la Voix informante, la personnalité restera sourde à l'appel de l'âme l'invitant à abandonner le corps. Elle ne s'est pas exercée à répondre. Il y a lieu d'en méditer les implications.
Je sais qu'il y a répétition à signaler que la Mère est l'aspect matériel et que l'âme – sur son propre plan – est le Fils. L'injonction de la loi concerne donc la relation entre la matière et l'âme et pose ainsi le fondement de toutes les relations réciproques que le disciple doit apprendre à reconnaître. Ici, l'obéissance n'est pas imposée, elle est subordonnée à l'audition, dont elle constitue une séquence naturelle.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce processus est aisé.
La distinction relative aux modalités d'obéissance est intéressante, parce que le processus d'apprendre par l'ouïe est toujours lent et qu'il constitue l'une des qualités ou l'un des aspects du stade d'orientation. Le fait d'apprendre par la vue est franchement relié au Sentier des Disciples, et quiconque souhaite devenir un travailleur sage et sincère doit savoir distinguer entre ceux qui entendent et ceux qui voient. Une fois cette différence comprise, on est conduit à des changements fondamentaux de technique. Dans l'un des cas on agit avec ceux qui se trouvent nettement sous l'influence et le contrôle de la Mère. Il faut les entraîner à voir. Dans l'autre cas, on s'occupe de ceux qui ont entendu et qui sont en voie de développer la correspondance spirituelle de la vue. Ils sont donc sensibles à la vision.
La Parole retentit et annonce que la forme a rempli son rôle.
Cette Parole ou "proclamation spirituelle" de l'âme peut servir un double dessein, soit de produire la mort, soit d'amener simplement l'âme à se retirer de son instrument, la triple personnalité. Dans ce dernier cas la forme se trouve dépourvue d'animateur et il n'y a plus d'habitant dans le corps. Dans cette éventualité, la personnalité (l'homme physique, astral, et mental) continue de fonctionner. Si elle est de très haute qualité, fort peu de gens s'apercevront que l'âme en est absente. Cette situation se produit fréquemment en cas de vieillesse avancée ou de maladie sérieuse et peut persister durant des années. La même situation se rencontre parfois chez des enfants et se traduit soit par la mort, soit par l'imbécillité, car les véhicules de la personnalité inférieure n'ont pas eu le temps d'être éduqués.
Il suffit de réfléchir un peu à cette "Parole qui retentit" pour acquérir de grandes lumières sur des circonstances que l'on considère comme déconcertantes et sur des états de conscience qui ont constitué jusqu'ici des problèmes à peu près insolubles.
Le principe mental s'organise alors, puis répète cette Parole. La forme expectante répond en s'effaçant.
Dans l'aspect de la mort examiné ici, c'est la pensée qui agit comme agent d'autorité et transmet l'ordre d'évacuer au cerveau, où le fil de conscience est ancré.
L'homme qui occupe le corps retransmet ensuite cet ordre au coeur, où le fil de vie est ancré, et ensuite, ainsi qu'on le sait, commence le processus de retrait. Nul ne peut encore savoir ce qui transpire de ces moments d'éternité qui précèdent la mort, car nul n'est revenu nous le dire. Mais si quelqu'un nous l'avait raconté, la question se poserait de savoir si nous l'eussions cru. La probabilité est pour la négative.
Le premier paragraphe de cette Loi traite du passage hors de son corps (le corps signifiant l'aspect forme de l'homme inférieur triple) de la moyenne des aspirants intelligents qui considèrent cette loi du point de vue de l'une de ses homologies inférieures. Toutefois, depuis les types d'hommes les plus primitifs jusqu'aux aspirants inclus, la même Loi des Homologies fait que la mort de tous les hommes est caractérisée par des processus identiques. La différence ne réside que dans le degré de conscience manifesté – conscience du processus et de l'intention. Le résultat est le même dans tous les cas :
L'âme se tient libre.
Cet instant de vraie liberté peut être bref et fugitif, comme dans le cas de l'homme peu développé, ou durer longtemps selon l'utilité de l'aspirant sur les plans intérieurs. J'ai traité cette question plus haut et n'ai pas besoin de me répéter ici.
Progressivement, à mesure que s'affaiblit l'empire des pressions et influences des trois niveaux inférieurs de la conscience, la période de dissociation devient de plus en plus longue. Elle se caractérise par un progrès de la clarté de pensée et par la reconnaissance de l'existence essentielle, et ceci par stades successifs. Il se peut que cette clarté et ce progrès ne puissent être compris ou exprimés dans leur plénitude lors de la naissance suivante, parce que le corps physique dense impose des limitations excessives. Néanmoins chaque vie comporte la croissance régulière de la sensibilité et l'accumulation de connaissances ésotériques, le mot "ésotérique" désignant ici tout ce qui ne concerne ni les formes de vie normales ni la conscience moyenne des hommes dans les trois mondes.
En résumé, le développement de la vie ésotérique se divise en trois stades à franchir par la conscience intérieure de l'homme. Ils sont parallèles à la compréhension des aspects ordinaires de la vie en forme sur les trois niveaux d'expérience :
1. Le stade où l'on reçoit les concepts, les idées, et les principes, ce qui affirme progressivement l'existence de la pensée abstraite.
2. Le stade de "réception de la lumière". C'est la période où la perspicacité se développe, où la vision aperçue est acceptée pour vraie, et où s'épanouit l'intuition ou "perception bouddhique". Elle comporte l'affirmation que la Hiérarchie existe.
3. Le stade de l'abstraction. C'est la période où se produit l'orientation complète, où l'acheminement vers l'Ashram se précise, et où le disciple commence à construire l'antahkarana entre la personnalité et la Triade Spirituelle. C'est à ce stade que l'on perçoit faiblement la nature de la volonté, ce qui implique que l'on reconnaît l'existence d'un "centre où l'on sait la volonté de Dieu".
Les étudiants ont tendance à penser que la mort met fin aux choses, alors que sous l'angle de la cessation nous traitons de valeurs qui persistent, avec lesquelles il n'y a et il ne peut y avoir nulle interférence, et qui contiennent en elles-mêmes les semences de l'immortalité. Je souhaite que le lecteur médite cela et sache que toute vraie valeur spirituelle est permanente, sans âge, immortelle, et éternelle. Ne meurt que ce qui est sans valeur spirituelle, c'est-à-dire, du point de vue de l'humanité, les facteurs sur lesquels on met l'accent et qui prennent de l'importance lorsqu'il s'agit de la forme. Mais les valeurs basées sur les principes et non sur les détails apparents contiennent le principe immortel qui conduit un homme "du portail de la nativité, par les portails de la perception, au portail du dessein". C'est ainsi que s'exprime l'Ancien Commentaire.
Je me suis efforcé de montrer que la première partie de cette Loi X comporte des applications simples pour l'humanité, ainsi qu'une signification abstraite et abstruse pour les ésotéristes.
Il n'est pas possible d'interpréter ou d'appliquer de la même manière le dernier paragraphe de cette loi. Il ne concerne que le "passage au-delà" ou "le rejet des obstacles" par des disciples très évolués ou par des initiés.
Cela ressort clairement de l'emploi des mots "O Ascendant" terme qui ne s'applique qu'aux évolués de la quatrième initiation, lesquels ne subissent plus l'influence d'un aspect quelconque de la nature en forme, même s'il s'agit de l'âme dans son propre véhicule, le corps causal ou lotus égoïque Je répète toutefois qu'aux stades initiaux de la vie de disciple il faut pouvoir répondre facilement à cette loi C'est la période d'entraînement à l'écoute, à la sensibilité, et à l'obéissance occulte, qualités qui ont leurs homologues sur les niveaux supérieurs d'expérience spirituelle Il faut considérer ici à nouveau les sens des mots et des phrases si l'on veut comprendre leur véritable signification.
Réponds, ô Ascendant, à l'appel intérieur de la sphère des obligations.
Quelle est cette sphère d'obligations à laquelle les initiés de haut rang doivent prêter attention ? On peut décrire en quatre mots la totalité de l'expérience de la vie depuis la sphère de nativité jusqu'aux limites supérieures des possibilités spirituelles. Ces mots s'appliquent à divers stades de l'évolution et sont les suivants : Instinct, Devoir, Dharma, Obligation. La compréhension de leurs rôles respectifs apporte l'illumination et sert en conséquence à agir justement.
1.
La sphère de l'instinct. Elle se rapporte au fait de répondre, sous l'influence du simple instinct animal, aux obligations qui découlent de toute responsabilité assumée, même sans véritable compréhension. On en trouve un exemplaire dans les soins instinctifs d'une mère envers sa progéniture ou dans les relations entre mâles et femelles. Il est inutile de s'étendre sur les détails, car ils sont bien reconnus et compris, au moins par ceux qui ont dépassé la sphère des obligations instinctives élémentaires. Ceux-là ne reçoivent aucun appel particulier, mais pour eux ce monde instinctif où l'on donne et prend est finalement remplacé par une sphère plus élevée de responsabilité.
2.
La sphère du devoir. L'appel de cette sphère provient d'un domaine de conscience plus strictement humain et moins animal dans sa prédominance que le domaine des instincts. Il entraîne toutes les classes d'êtres humains dans son champ d'activité et exige d'elles – vie après vie – le strict accomplissement du devoir. "L'accomplissement de son devoir", au sujet duquel on est peu félicité et apprécié, constitue le premier pas dans le développement du principe divin que nous appelons sens des responsabilités et qui dénote un contrôle d'âme constamment renforcé lorsqu'il est épanoui. L'accomplissement du devoir, le sens de la responsabilité, et le désir [17@686] de servir sont trois aspects d'un même phénomène, la vie de disciple (Le mot anglais Discipleship a été traduit ici par Vie de Disciple. Il signifie également état de discipline, position de disciple, fait d'être disciple, etc. selon le contexte.) à son stade élémentaire. C'est une appréciation sévère pour ceux qui sont pris dans l'engrenage presque sans espoir de l'accomplissement du devoir. Il leur est dur d'admettre que le devoir qui paraît les enchaîner à la monotonie de la vie quotidienne, apparemment sans signification et sans récompense, est un processus scientifique les acheminant vers des phases supérieures d'expérience, et finalement jusqu'à l'Ashram du Maître.
3.
La sphère du dharma. Elle est l'aboutissement des deux premiers stades. C'est en elle que le disciple reconnaît pour la première fois avec précision son rôle dans l'ensemble du processus des événements mondiaux et sa participation inéluctable au développement du monde.
Le dharma est l'aspect du karma qui donne de la dignité à tel cycle mondial particulier et aux vies de ceux qui participent à son élaboration. Le disciple commence à percevoir que, s'il endosse sa part de responsabilité dans ce dharma cyclique et travaille intelligemment à son juste accomplissement, il débute dans le travail de groupe (tel que les Maîtres le comprennent) et commence à prendre sa juste part à l'effort pour dissiper le karma du monde, lequel se manifeste par le dharma cyclique. Le service instinctif, l'accomplissement de tous les devoirs, et une participation au dharma collectif sont associés dans sa conscience et deviennent un grand acte de service fidèle et vivant. Il en arrive au point de pouvoir aborder le Sentier des Disciples, où l'on perd complètement de vue le Sentier des Epreuves.
Ces trois aspects d'activité vivante sont, dans la vie du disciple, L'expression embryonnaire des trois aspects divins :
1. Vie instinctive application intelligente.
2. Devoir amour responsable.
3. Dharma Volonté, exprimée par le Plan.
4.
La sphère des obligations. Lorsque l'initié a éprouvé la nature des trois autres sphères d'action juste et développé les aspects divins par l'activité de ces sphères, il aborde la sphère des obligations. On ne peut y pénétrer qu'après avoir réussi dans une grande mesure à se libérer. Elle dirige les réactions de l'initié au cours de deux phases de sa vie :
a. Dans l'Ashram, où il est gouverné par le Plan. Il reconnaît que ce Plan exprime son obligation majeure envers la vie. J'emploie ici le mot a vie" dans son sens ésotérique le plus profond ;
b. A Shamballa, où ressort le Dessein de Sanat Kumara, dont le Plan n'est qu'une interprétation dans le temps et l'espace. Ce dessein commence à prendre une signification pour le disciple selon son point d'évolution et son approche du Chemin de l'Evolution Supérieure.
Dans l'Ashram, la vie de la Triade Spirituelle se substitue progressivement à la vie de la personnalité contrôlée par l'âme. Dans la Chambre du Conseil de Shamballa, la vie de la Monade remplace toutes les autres expressions de la Réalité essentielle. Je ne puis en dire davantage.
Reconnais l'appel issu de l'Ashram ou de la Chambre du Conseil ou le Seigneur de la Vie Lui-même attend.
Ici encore, nous nous heurtons au substratum de tout le thème évolutionnaire d'Invocation et d'Evocation. Ici, ce sont les deux centres supérieurs de l'Existence divine (Shamballa et la Hiérarchie.) qui invoquent sans cesse le centre inférieur ( L'Humanité.) . L'un des facteurs régissant tout le processus créateur dépend de l'habileté des Grandes Vies à évoquer une réponse chez les règnes humains et subhumains ou les vies groupées dans les trois mondes de la vie en forme. Les hommes se préoccupent de leurs propres problèmes au point qu'ils en viennent à croire qu'à la longue les événements sont entièrement dus à leur comportement, à leur conduite, et à leur pouvoir invocateur. Mais il y a une autre face du tableau, impliquant l'habileté d'action, les coeurs compréhensifs, et la volonté précise et sans entraves de la Hiérarchie et de Shamballa.
On voit donc combien il est essentiel pour tous les disciples et initiés de connaître exactement la place qu'ils occupent sur le Sentier, qui est l'aspect final de l'échelle de l'évolution. A défaut, ils interpréteront mal l'appel et ne reconnaîtront pas la source d'où émane le son. Tous les éducateurs évolués qui enseignent l'occultisme et l'ésotérisme savent que ces malentendus peuvent se produire avec une extrême facilité. Ils voient des personnages sans importance et des débutants interpréter constamment les appels qu'ils entendent et les messages qu'ils reçoivent comme provenant d'une source élevée, alors qu'en toute probabilité ils entendent ce qui émane de leur propre subconscient, de leurs propres âmes, ou de quelque éducateur (non d'un Maître) qui cherche à les aider.
L'appel auquel se réfère la Loi X vient des sources les plus élevées, et il ne faut pas le confondre avec les petites voix des petits hommes.
Le SON est émis.
Je n'ai pas l'intention de discuter ici du son créateur sauf pour appeler l'attention sur le fait qu'il est créateur. Le Son qui fut la première indication de l'activité du Logos planétaire n'est pas une parole, mais un son pleinement réverbérant contenant en lui tous les autres sons, tous les accords, certaines tonalités musicales auxquelles on a donné le nom de "musique des sphères", et des dissonances encore inconnues aux oreilles modernes. C'est ce Son que "l'Ascendant" doit apprendre à reconnaître et auquel il doit répondre, non seulement par le sens de l'audition et ses homologues supérieurs, mais par une réaction de toutes les parties et de tous les aspects de la nature en forme dans les trois mondes.
Je rappelle également que, sous l'angle de la quatrième initiation, même le véhicule égoïque, corps de l'âme, est considéré et traité comme faisant partie de la nature en forme.
Bien que la "destruction du temple de Salomon" prenne place à l'époque de la quatrième initiation, les qualités dont il était composé ont été absorbées par les véhicules dont l'initié se sert pour tous Ses contacts dans les trois mondes. Désormais, il est fondamentalement l'essence de tous ses corps.
De son point de vue et avec sa compréhension technique, il perçoit la totalité du plan mental comme l'un des trois sous-plans constituant le plan cosmique physique dense. C'est un point que les étudiants oublient fréquemment, car ils situent à peu près invariablement le corps de l'âme et l'atome mental permanent hors des limites de la forme et de ce qu'ils appellent les trois mondes. Techniquement et sous un angle supérieur, il n'en est pas ainsi, et de ce fait la pensée et le travail des initiés du quatrième degré et des degrés supérieurs s'en trouvent nettement modifiés et conditionnés. Cette situation rend également nécessaire en son temps la disparition du corps égoïque. Le Son se répercute à travers les quatre sousplans supérieurs du plan physique cosmique, qui sont les homologues supérieurs des quatre niveaux éthériques du plan physique dans les trois mondes. Ce dernier comprend en effet trois niveaux denses 110 et quatre niveaux éthériques. Il ne faut pas oublier que nos plans avec lesquels nous sommes si familiers font partie du plan physique cosmique. Celui que nous connaissons le mieux est le plus dense des sept, d'où l'origine d'une si grande partie de nos luttes et difficultés.
Partant "du silence sonore, de la note réverbérante de Shamballa", le son se focalise soit dans la Triade Spirituelle soit dans l'Ashram, selon le statut de l'initié, et selon qu'il occupe une position élevée dans les cercles ashramiques ou une position encore plus élevée dans les cercles irradiés par la lumière de la Chambre du Conseil. Dans le premier cas, c'est le centre cardiaque qui répondra au son, et de là tout le corps suivra. Dans le second cas, il faut que la conscience soit remplacée par un type encore plus élevé de reconnaissance spirituelle à laquelle nous donnons le nom inadéquat d'identification. Lorsque le son s'est enregistré dans son coeur, l'initié a épanoui tous les types de connaissance compatibles avec la nature en forme, âme et corps. Lorsque l'enregistrement se situe dans la tête, l'identification produit une si complète unité avec toutes les expressions spirituelles de vie que le mot "davantage" (signifiant accru) cède forcément la place au mot "profond", dans le sens de pénétration. Maintenant que j'ai dit cela, ô mes frères, qu'en avez-vous compris ? C'est alors que l'initié est confronté pour la première fois avec les Sept Sentiers, parce que chaque Sentier constitue un moyen de pénétrer des domaines de compréhension qui échappent totalement à la sphère de notre planète.
Afin d'y parvenir, l'initié doit faire la preuve de sa maîtrise de la Loi de Différenciation et arriver à la connaissance des Sept Sentiers par la différenciation des sept sons qui composent le Son unique, mais qui ne sont pas liés aux sept sons qui composent le triple AUM.
Il faut que l'âme et la forme renoncent conjointement au principe de vie pour permettre à la Monade d'être libérée. L'âme répond. La forme brise alors le lien.
J'ai insisté sur le fait que l'initié est le récepteur des qualités essentielles que la forme a révélées ou développées et que l'âme a absorbées. On voit maintenant pourquoi. Lors de cette crise particulière, L'initié est à l'intérieur de l'Ashram ou "sur Son chemin vers la Place (Shamballa) où demeure le Seigneur". Il résume ou contient en lui-même tout l'essentiel du bien accumulé dans le corps causal avant sa destruction lors de la quatrième initiation. Il récapitule en lui-même la connaissance et la sagesse acquises durant des éons de luttes et de patiente endurance. Il ne peut rien gagner de plus en adhérant soit à l'âme soit au corps. Il a pris tout ce qu'ils pouvaient donner pour projeter de la lumière sur la Loi spirituelle de Sacrifice.
Il est intéressant de remarquer qu'à ce point l'âme devient un simple intermédiaire entre la personnalité et l'initié supérieur. Mais il n'y a désormais plus rien à relier, à relater, ou à transmettre, et, lors de la réverbération du Son, l'âme disparaît en témoignage de réponse. Elle n'est plus qu'une coquille vide, mais sa substance est d'un ordre si élevé qu'elle devient partie intégrante du plan bouddhique et y exerce une fonction éthérique. Le principe de vie est abandonné et retourne au réservoir de la vie universelle.
On voudra bien remarquer l'importance de l'activité en forme. C'est la Forme qui brise le lien et apporte la libération complète, cette forme habituellement méprisée, sous-estimée, et frustrée qui accomplit l'acte final. Le "Seigneur Lunaire" de la personnalité a atteint son but. Les éléments qui composaient ses trois véhicules (physique, astral, et mental) ainsi que le principe de vie constitueront la substance atomique du premier corps de manifestation pour une âme qui cherchera à s'incarner pour la première fois.
Ceci se rattache étroitement au sujet abstrus des atomes permanents. Le fait de briser le lien et de rompre toutes relations avec l'âme jusqu'alors animatrice marque un instant de haute initiation pour ce Seigneur Lunaire.
Il a cessé d'être juste une ombre. Il possède désormais les qualités qui le rendent "substantiel" au sens ésotérique, et font de lui un nouveau facteur dans le temps et l'espace.
Les phrases restantes de la Loi X ne nécessitent aucune explication et forment un point final approprié pour ce chapitre de nos études.
La vie est désormais libérée, douée de la qualité de connaissance consciente et du fruit de toute expérience. Tels sont les dons de l'âme et de la forme associées.