Qualités requises du guérisseur
Les lois et règles données mentionnent certaines caractéristiques nécessaires du guérisseur et indiquent certaines exigences qu'il doit remplir. Il faut avant tout les reconnaître, car elles décrivent non seulement les qualités et comportements essentiels à la réussite dans l'art de guérir, mais aussi les raisons pour lesquelles aucune des actuelles écoles de guérison n'a pratiquement réussi à traiter des patients avec succès d'une manière systématique. Il y a eu ce que l'on peut appeler des "guérisons accidentelles", dues au fait que le malade devait guérir de toute façon parce que l'heure de son trépas n'avait pas encore sonné. Mais la guérison délibérément consciente effectuée en pleine compréhension n'est intervenue que dans le cas où le guérisseur était un initié de haut grade se modelant lui-même sur la vie et la nature du Christ.
Voici maintenant les qualités et comportements en question, brièvement énumérés et commentés.
1.
Le pouvoir de prendre contact et d'agir en tant qu'âme. "L'art du guérisseur consiste à libérer l'âme." Méditez un moment ce que ce pouvoir implique. Le guérisseur n'est pas seulement en contact immédiat et conscient avec sa propre âme, mais par ce contact il peut facilement entrer en contact avec l'âme du patient.
2.
Le pouvoir de commander la volonté spirituelle. La loi spéciale concernant l'acte de guérison doit être "mise en oeuvre par la volonté spirituelle". Elle nécessite l'aptitude à prendre contact avec la Triade Spirituelle. Il faut donc que le processus de construction de l'antahkarana ait été amorcé.
3.
Le pouvoir d'établir un rapport télépathique. Le guérisseur doit "connaître le stade intérieur de la pensée et du désir" de son patient.
4.
Le guérisseur doit posséder des connaissances précises. Nous lisons qu'il doit "connaître le point exact par où le soulagement doit intervenir". Ceci est important entièrement omis par les soi-disant guérisseurs des écoles telles que la Science Chrétienne, Unité, et d'autres mouvements. La guérison ne s'obtient ni par une intense affirmation de la divinité, ni par un simple déversement d'amour exprimant un vague mysticisme. Elle vient par la maîtrise d'une science précise de contact, d'impression, et d'invocation, plus une compréhension de l'appareil subtil du véhicule éthérique.
5.
Le pouvoir de retourner, réorienter, et "exalter" la conscience du patient. Le guérisseur doit orienter vers les hautes régions de l'âme les regards du patient qui s'abaissaient vers la terre. Cet énoncé implique des limitations, car si le patient n'a pas atteint le stade d'évolution où cela est possible ni le point d'évolution où il peut prendre contact avec sa propre âme, le travail du guérisseur est inévitablement rendu vain.
La sphère d'action des guérisseurs spirituels est donc strictement limitée aux malades doués de foi. Or la foi est "l'évidence des choses invisibles", et cette preuve par l'esprit fait largement défaut à la majorité des hommes. La foi n'est ni un désir pensé ni un espoir monté de toutes pièces. C'est l'évidence résultant d'une conviction bien assise.
6.
Le pouvoir de diriger l'énergie de l'âme, vers la région nécessaire. "L'oeil spirituel ou troisième oeil dirige alors la force curative." Cela présuppose une technique scientifique de la part du guérisseur ainsi que le bon fonctionnement du mécanisme céphalique qui reçoit et dirige la force.
7.
Le pouvoir d'exprimer la pureté magnétique et le rayonnement nécessaire. "Il faut que le guérisseur acquière la pureté magnétique... et atteigne le rayonnement dissipateur." Cela implique une forte discipline personnelle dans la vie quotidienne et l'habitude d'une vie pure. La pureté se traduit automatiquement et infailliblementpar un rayonnement.
8.
Le pouvoir de contrôler l'activité du mécanisme de la tête. Il faut que le guérisseur ait relié ses centres céphaliques. Le vrai guérisseur a établi à l'intérieur de sa tête une zone magnétique qui se présente ou s'exprime par une radiation nettement reconnaissable.
9.
Le pouvoir sur ses propres centres. Le guérisseur doit "concentrer l'énergie nécessaire dans les centres nécessaires". Le centre le plus proche du trouble physique dans le corps du patient doit être rendu réceptif à l'énergie que le guérisseur y décharge grâce au centre correspondant dans son propre corps. Il est donc évident que de grandes connaissances et un bon contrôle de soi sont exigés du véritable guérisseur.
10.
Le pouvoir d'utiliser des méthodes de guérison exotériques aussi bien qu'ésotériques . Le guérisseur emploiera "des méthodes de guérison occultes sans pour cela laisser de côté les méthodes médicales et chirurgicales ordinaires". J'ai constamment insisté sur la nature divine de la médecine expérimentale – qualificatif approprié à la médecine d'aujourd'hui et mieux encore à la guérison métaphysique. Il n'est nullement nécessaire d'appeler un guérisseur spirituel pour des fractures osseuses, ou pour des troubles dont la médecine orthodoxe sait déjà triompher. Toutefois, pendant qu'on soumet le patient à une habile chirurgie et qu'on l'améliore par des connaissances médicales, il est justifiable de soutenir son moral et de soulager son état général. Le soi-disant guérisseur métaphysique est susceptible de l'oublier. Les guérisseurs se diviseront finalement en deux groupes :
a. Celui qui comprend nettement des guérisseurs spirituels éduqués.
b. Les guérisseurs moins développés, mais disposant d'assez de radiation et de magnétisme pour seconder le processus curatif ordinaire. Ceux-là agissent généralement sous la gouverne d'un guérisseur spirituel.
11.
Pouvoir de travailler magnétiquement. "C'est ainsi qu'il peut répandre sur le patient la force vitale curative." Le guérisseur effectue cette opération en coordonnant scientifiquement son équipement, et en utilisant les mains comme agent directeur. Par ce procédé, on peut guérir ou améliorer la maladie, ou au contraire l'empirer, parfois jusqu'à provoquer la mort. Le guérisseur assume donc une grande responsabilité.
12.
Pouvoir d'opérer par radiation. "C'est ainsi que sa présence peut nourrir la vie de l'âme du patient." Ce pouvoir est à nouveau déterminé par un système de coordination, l'aura étant substituée aux mains comme agent de radiation.
13.
Pouvoir de ne jamais nuire en quoi que ce soit. "La méthode employée par le Parfait... est l'innocuité." Il est dit que l'absence de nocivité implique une expression positive d'équilibre, un point de vue inclusif, et une compréhension divine. Combien de guérisseurs peuvent se targuer de ces trois qualités tout en opérant au moyen de l'amour ?
14.
Pouvoir de contrôler la volonté et d'opérer par amour. "Il faut que le guérisseur tienne sa volonté en laisse." C'est une des qualités les plus difficiles à développer car dans sa détermination d'amener une guérison, le guérisseur manifeste fréquemment une volonté si puissante qu'elle rend entièrement vains ses efforts pour appliquer ce processus curatif. Du point de vue opposé, le désir mystique et sentimental d'aimer le patient annule bien souvent tous les efforts pour tenir la volonté en laisse. Souvenez-vous, ô mes frères, que la volonté spirituelle doit être présente comme un lac de pouvoir tranquille et profond à l'arrière-plan de toute expression de l'énergie d'amour.
15.
Pouvoir de manier finalement la Loi de Vie. Il n'est guère possible d'en parler, car seuls peuvent manier cette loi ceux chez qui la conscience de la Triade Spirituelle est développée ou en voie de développement rapide – et ils sont encore fort rares. L'étude de ces exigences ne doit nullement entraîner le découragement. Elle servira à fixer un but nécessaire à tous les guérisseurs du Nouvel Age. Elle explique aussi la faillite notoire des divers systèmes de guérison pratiqués aujourd'hui dans le monde et en particulier dans les pays Anglo-Saxons, malgré leurs prétentions. Si leurs zélateurs tenaient des archives régulièrement certifiées qui soient scientifiquement exactes (mais aucun d'eux ne les tient pratiquement), on constaterait que les cures basées sur la pure guérison spirituelle ne constituent qu'une proportion absolument infime moins de un cas sur un million de "guérisons". Ces patients se seraient rétablis de toute façon à leur heure s'ils avaient été laissés à la nature ou à la science médicale et chirurgicale classique.
Mais la stimulation spirituelle est actuellement si intense dans le monde, et le nombre de ceux qui y répondent si considérable, qu'une réaction s'ensuivra.
Un vaste groupe se dégagera inéluctablement des rangs de l'humanité moyenne pour suivre le Sentier des Disciples. Au cours des cinq prochains siècles, ce progrès suscitera l'apparition de nombreux guérisseurs remplissant dans une certaine mesure les conditions précitées.
Les philosophies auxquelles souscrivent les divers systèmes tels que Unité et la Science Chrétienne sont fondamentalement saines, et répètent les lieux communs décrits précédemment, lesquels sont d'ailleurs des vérités essentielles. Toutefois, ni l'énonciation de lieux communs, ni les affirmations de divinité, ni les affirmations de vérités abstraites ne guérissent les malades. Ceux-ci seront guéris en leur temps, dès que les guérisseurs du Nouvel Age seront capables d'exprimer en eux-mêmes et dans leur vie quotidienne la qualité de divinité. Ils seront alors en mesure d'invoquer l'âme de leurs patients, d'être magnétiquement purs, et d'utiliser un type particulier d'énergie irradiante pour stimuler le patient à se guérir par lui-même au moyen de son propre mécanisme intérieur. Le guérisseur du Nouvel Age possédera l'aptitude de prendre avec aisance et compréhension les contacts suivants :
1. Avec sa propre âme.
2. Avec l'âme du patient.
3. Avec le type particulier d'énergie qu'il rencontrera soit dans le rayon de l'âme, soit dans le rayon de la personnalité du patient.
4. Avec celui de ses propres centres dont il faudra faire usage pour transmettre l'énergie qu'il y a lieu d'envoyer dans la région gouvernée par un centre déterminé du corps du patient.
5. Avec le centre éthérique du patient qui contrôle la région où la maladie se manifeste.
Des connaissances techniques étendues sont donc nécessaires. En outre, il faut que le guérisseur soit doué de la perception spirituelle qui lui permet de connaître par intuition ce qu'on appelle ésotériquement "le karma du moment", afin de savoir si la cure est permise, praticable, ou impossible. C'est une forme de connaissance que nul guérisseur dans le monde ne possède actuellement, quelles que soient ses prétentions. Je répète qu'il n'y a pas là motif à découragement.
Ce qui est vraiment indispensable et qui se produira à mesure que s'écouleront les décades, c'est que des disciples et des personnes des deux sexes orientés spirituellement adoptent la profession médicale. Ils s'y perfectionneront dans les techniques de la médecine orthodoxe, dans la connaissance exotérique de l'anatomie physique et des symptômes pathologiques, et en outre dans celle des remèdes et des modes de traitement des maladies. A ces connaissances et à cette compréhension techniques, ils adjoindront une certaine érudition ésotérique, après quoi, dans l'exercice de leur profession, ils commenceront d'amalgamer la sagesse exotérique et la sagesse ésotérique dont ils seront pourvus. Cela s'effectuera d'abord sur un mode expérimental, mais l'expérience acquise par l'utilisation des deux domaines de connaissance fera émerger une science médicale nouvelle basée sur deux facteurs reconnus comme dominants :
1. Une masse cumulative de connaissances et de renseignements sur le véhicule physique dense, déjà amassée par les savants au long des âges et comportant des preuves et des données exactes.
2. Une compréhension constamment améliorée de la nature du corps éthérique, des centres, et de la transmission et de la circulation de certaines énergies contrôlées.
L'amalgame de ces deux aspects de la vérité se trouvera grandement facilité par la sensibilité croissante et la perception presque clairvoyante qui se développent dans l'humanité. L'une des plus remarquables conséquences de la récente guerre mondiale est une capacité prodigieusement accrue de réagir nerveusement. Cette réceptivité est actuellement anormale et ses résultats fâcheux. La raison en est que, chez la moyenne des hommes, l'appareil nerveux n'est pas encore approprié aux tensions qui s'exercent sur lui. Toutefois, le temps aplanira cet obstacle. Par appareil nerveux, nous entendons le système nerveux proprement dit, plus les nadis de son substratum.
A l'heure actuelle, les guérisseurs métaphysiciens et les médecins orthodoxes sont enclins à se renier mutuellement avec violence. Dans l'ensemble, les médecins orthodoxes sont moins acharnés et exclusifs que les métaphysiciens modernes.
Ils connaissent trop bien les limitations de leurs présents succès médicaux. Mais les soi-disant guérisseurs spirituels ne reconnaissent présentement aucune limitation, ce qui constitue nettement une infériorité chez eux. En leur temps, les deux groupes devront collaborer, et non s'opposer. Tous deux ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre et tous deux doivent reconnaître que les domaines particuliers de connaissances qu'ils représentent sont également divins, car ils dénotent l'aptitude de la pensée humaine à rechercher, à enregistrer, à découvrir, et à formuler la vérité en vue d'en faire bénéficier autrui.
Les deux groupes ont encore bien des efforts à fournir. La médecine doit pénétrer les royaumes subtils et impalpables ce vers quoi elle progresse rapidement, tandis que la métaphysique doit redescendre de ses vagues abstractions et généralisations inapplicables pour apprendre à reconnaître les faits du domaine objectif et tangible, ce vers quoi elle ne paraît pas encore s'orienter. La soi-disant guérison métaphysique se perd dans un brouillard de paroles et de bruyantes affirmations.
La sincérité de ceux qui appartiennent à ces deux écoles de pensée n'est pas mise en doute. Ils obéissent à peu près unanimement à des mobiles sincères et bons. On rencontre dans les deux groupes des charlatans, ainsi qu'une faible – une très faible – minorité d'exploiteurs égoïstes et ignorants, parmi lesquels se classent les médecins et les métaphysiciens orientés vers les profits commerciaux, mais je répète qu'ils sont en minorité. Les deux groupes comprennent des chercheurs sincères et des bienfaiteurs de l'humanité. Ils restent l'espoir de la science médicale cherchant à parer aux besoins de la race humaine qui devient de plus en plus sensible et s'oriente vers la subjectivité.