G. Le corps éthérique

Les systèmes nerveux et endocrinien

Dans les pages qui précèdent, j'ai fait ressortir que 1° le corps éthérique lui-même, 2° le système nerveux, et 3° le système endocrinien "sont étroitement liés les uns aux autres et constituent un système directeur entrecroisé d'énergies et de forces essentiellement vitales, galvaniques, dynamiques, et créatrices (...) C'est sur elles que repose tout entière la santé intérieure du corps."

A ces trois éléments j'ai adjoint le courant sanguin qui répand dans tout le corps 1° le Principe de Vie et 2° les énergies conjointes des trois systèmes précédents, et j'ai signalé que les grandes combinaisons de forces appelées paires d'opposés ou dualités majeures  régissent les causes sous-jacentes de santé et de maladie. En faisant ces exposés, je m'efforce de réduire toute notre étude à un thème d'une extrême simplicité. Par cette méthode, une fraction de la vérité échappera, mais il est indispensable que le lecteur se familiarise avec certaines vastes généralisations avant de commencer l'étude des exceptions et de s'occuper minutieusement en détail des défauts corporels ou de leurs opposés.

Les lecteurs qui étudient les sciences occultes admettent comme un truisme que l'état du corps éthérique commande et détermine l'expression d'un individu incarné. Selon un autre truisme secondaire, ce corps éthérique est le transmetteur des forces de la personnalité par l'intermédiaire des centres, et galvanise ainsi l'activité du corps physique. Ces forces, dispersées par les centres, sont celles de la personnalité intégrée dans son ensemble, ou encore simplement celles du corps astral ou émotionnel et du corps mental. Les centres transmettent également la force du rayon de la personnalité ou l'énergie du rayon de l'âme, selon le degré d'évolution atteint par l'intéressé.

Le corps physique n'est donc pas un principe. 

Il est conditionné et ne conditionne pas – vérité que l'on oublie souvent. Il est soit la victime d'une vie de personnalité, soit la triomphante expression de l'énergie de l'âme. C'est pourquoi, durant les deux prochains siècles, la science de la psychologie dominera la science médicale moderne, sauf pour les maladies issues de la vie collective telles que tuberculose, maladies vénériennes, et cancer que nous étudierons dans le prochain chapitre. Dans un avenir encore fort lointain, la race possédera une conscience collective plus nette. Avant cela, il est impossible d'appliquer de larges généralisations psychologiques aux maladies indigènes de notre planète. Nous pouvons toutefois étudier le traitement de difficultés similaires lorsqu'elles se présentent chez un individu isolé. Elles ont pour base le conflit des paires d'opposés et un défaut d'harmonie dans les trois systèmes directeurs majeurs qui s'interpénètrent.

Il est donc nécessaire d'avoir présents à la mémoire ces trois systèmes, un agent de transport ou de transmission, et le fait occulte fondamental que certaines puissantes énergies opposées, opérant à l'intérieur du corps, provoquent ce que nous appelons des maladies. Aux facteurs cidessus il faut encore ajouter une corrélation. Nous nous occupons de formes de vie qui sont toutes créatrices par elles-mêmes. Elles détiennent en réserve le pouvoir de créer d'autres formes et peuvent fournir l'ambiance dans laquelle ces formes sont viables. Notez, je vous prie, cette manière d'exprimer une vérité fondamentale. La base de tout enseignement ésotérique concernant les manifestations est que les forces constructives existent, et que cette affirmation reste valable, qu'il s'agisse de la Vie d'un système solaire ou seulement de la conscience du corps dans lequel les êtres humains vivent – d'une manière saine ou malsaine. Nous nous occupons du monde corporel dans lequel vit un être humain. Pour cette raison, nous nous heurtons à une autre grande Loi naturelle que l'on peut exprimer simplement comme suit :

LOI VI

Lorsque les énergies constructives de l'âme sont actives dans le corps, on voit régner la santé, des réactions de réciprocité pures, et une activité juste. Lorsque les constructeurs sont les seigneurs lunaires et les travailleurs soumis au contrôle de la lune et aux ordres du moi personnel inférieur, on voit apparaître la maladie, la mauvaise santé, et la mort.

Cette règle pourtant profondément simple permet de découvrir les causes de maladie et la raison d'une immortalité bien établie. Dans quelques années on la comprendra très clairement et intelligemment. Alors elle remplacera les systèmes auxquels nous donnons les noms de Unité, Science Mentale, et Science Chrétienne, qui sont idéalistes, mais effectivement malsains et faux.

En effet, ils présentent comme une possibilité immédiate le stade où nous serons définitivement libérés des limitations naturelles et matérielles qui contrôlent aujourd'hui toutes les formes. Ils ignorent le facteur temps et oublient le processus évolutionnaire ainsi que le point de développement des intéressés. Ils fondent leur position sur des velléités et sur le désir inné que la moyenne des hommes éprouve pour le confort et l'harmonie physiques. Ils fardent l'égoïsme inné de leur présentation de la vérité avec le concept que tout arrive pour la gloire éternelle de Dieu.

Il est indiscutable que les maladies et les limitations physiques de toute sorte disparaîtront, mais pas avant que l'âme des individus ait pris les rênes en mains. Alors le moi inférieur personnel deviendra un automate de l'âme, au même titre que le corps physique est actuellement un automate de la nature émotionnelle, de la mentalité, et occasionnellement (très occasionnellement pour la majorité des hommes) de l'âme.

Les maladies disparaîtront lorsque l'âme construira consciemment le temple du corps en coopération avec la personnalité, et le maintiendra inondé de lumière. Cette construction est un processus scientifique. Aux stades initiaux de la vie de disciple, c'est-à-dire lorsque l'âme commence à se saisir de son instrument (la personnalité), elle provoque inévitablement des conflits, une tension accrue, et souvent une aggravation de la maladie et des inharmonies.

Inharmonie et maladie provoquent d'inéluctables désordres accompagnés des effets indésirables inhérents à leur nature, mais dont on triomphera. Durant la période intérimaire d'ajustement, pendant que ces effets s'inscrivent et s'expriment, il faudra subir bien des afflictions physiques et psychologiques et tous les ennuis majeurs et mineurs dont l'humanité semble avoir hérité.

Chez les hommes non évolués, le conflit (vu sous l'angle de la conscience) est pratiquemet inexistant. Ils sont moins susceptibles aux maladies plus subtiles émanant des trois systèmes entrecroisés, mais en même temps ils sont bien plus sensibles aux trois maladies indigènes, aux maladies infectieuses et contagieuses, et aux grandes épidémies qui balayent des nations et de vastes zones de la planète. A mesure que l'humanité évolue, les maladies deviennent (si j'ose dire) plus personnelles et cessent d'être aussi nettement dépendantes de la condition de masse ou de l'état grégaire. Elles surviennent dans les personnes elles-mêmes et sont basées sur des causes individuelles, bien qu'on puisse les rattacher aux maladies collectives.

Quand un homme s'évade de la masse pour fouler le sentier des épreuves et devient ainsi candidat disciple, alors les maladies de sa chair et les inharmonies de tout son triple système, plus le courant qui les apporte, constituent un problème conscient. Il faut que l'aspirant lui-même s'y attaque, et cela lui révélera la nécessité de construire consciemment et créativement.

C'est ici que la doctrine de réincarnation prend une valeur suprême. Le disciple commence à instaurer les conditions, à créer les formes, et à construire les véhicules qui dans une autre vie, seront mieux adaptés au contrôle par l'âme et formeront des instruments plus adéquats à la poursuite du processus de perfectionnement exigé par l'âme. A aucun moment le disciple ne doit se concentrer sur le corps physique ni mettre l'accent de son travail sur l'élimination des maladies ou inharmonies. Il débute par la psychologie que lui enseigne l'âme, et avec les causes produisant des effets sur le plan physique.

C'est un procédé plus lent, mais dont les résultats subsistent.

Bien des autosuggestions violentes dans les systèmes affiliés à la Science Chrétienne et à Unité n'ont que des effets temporaires. Elles sont basées sur un processus de suppression scientifique, additionné d'un refus de tenir compte des facteurs existants. Elles  ne sont pas basées sur la vérité. Dans une incarnation ultérieure, la condition supprimée réapparaîtra plus puissante que jamais, et s'imposera jusqu'à ce qu'elle soit complètement oubliée, que l'accent de la vie soit mis sur le contact d'âme, et que l'expression de la vie soit extravertie sous forme de service à autrui.

En rapport avec les maladies physiques et leurs relations avec les centres considérés comme points focaux pour l'entrée d'énergies arrivant de diverses sources, il est utile de formuler ici certaines vastes généralisations, sans oublier qu'elles peuvent toutes comporter des exceptions, spécialement dans le cas de la bonne ou mauvaise santé des disciples.

1. Tant sous l'angle matériel que sous celui de l'âme et du principe de vie, chacun des sept centres majeurs régit ou conditionne la région du corps physique où il se trouve, v compris la multitude des centres mineurs d'énergie et des plexus de force qu'elle contient.

2. On peut reconnaître dans chacun des centres la représentation symbolique des trois grandes divisions fondamentales et manifestées de la divinité.

a. Le principe de vie – ou premier aspect – se dévoile lorsque le centre tout entier est ésotériquement déployé ou éveillé. Ce principe est constamment présent de manière latente, mais ne devient un facteur dynamique produisant une stimulation monadique qu'à la fin du grand cycle d'évolution.

b. Le principe de qualité ou aspect de l'âme se dévoile progressivement au cours du développement évolutionnaire et produit, dans le temps et l'espace, l'effet défini de chaque centre sur son voisinage. Cette qualité dépend du rayon (soit de l'âme, soit de la personnalité) d'où émane l'énergie reçue, ou du rayon régissant le corps astral s'il s'agit d'un homme peu évolué. La qualité dépend aussi du point d'évolution et de l'influence irradiante des autres centres.

c. L'apparition dans le corps éthérique d'un centre développe ou en voie de développemen indique le degré de l'homme sur l'échelle de l'évolution, ses affiliations raciales, et le but qu'il poursuit consciemment. Ce but peut se situer à un point quelconque de la route depuis l'accent mis sur la vie sexuelle et l'activité corrélative du centre sacré jusqu'au but de l'initié qui déclenche l'activité du centre coronal. Tout cet ensemble agit sur les tissus voisins, sur la substance, et sur les formes organiques situés dans la sphère d'action du centre en question. La zone ainsi influencée varie selon l'activité du centre, laquelle dépend du point d'évolution atteint par l'individu, et du type prépondérant d'énergie auquel il réagit.

3. A l'intérieur d'un centre, l'énergie reçue est transmuée en forces d'une manière automatique. Cela implique un processus de différenciation de l'énergie primaire en énergies secondaires. Le régime de transmutation, la vigueur de l'agrégat de forces résultant, et l'irradiation qui s'ensuit (en provoquant des effets qui conditionnent le corps physique) dépendent du degré de développement du centre intéressé et de son état de sommeil ou d'assoupissement.

4. Les forces issues d'un centre jouent sur la contrepartie éthérique de tout le réseau complexe de nerfs qui constitue le système nerveux. En philosophie hindoue, les homologues des nerfs dans le domaine subjectif s'appellent les "nadis". Ils constituent un réseau complexe et fort étendu d'énergies fluides formant un système impalpable, interne, et parallèle à celui des nerfs corporels. Le système nerveux est d'ailleurs l'extériorisation du tracé intérieur des énergies des nadis. Il n'existe jusqu'ici aucun mot dans la langue anglaise ni dans aucune langue européenne pour traduire l'antique mot "nadi", parce que les Occidentaux n'ont pas encore reconnu l'existence de ce système subjectif. Ils n'admettent que le concept matérialiste des nerfs en tant que système nerveux construit pour réagir à un milieu tangible. Leur science moderne n'a encore ni reconnu ni défini le principe que les nerfs sont l'expression physique dense d'un appareil intérieur de réponse sensible fait d'une substance subtile composée de fils d'énergie. Quand on accordera droit de cité à cette substance sousjacente aux nerfs plus tangibles, on sera près de résoudre l'ensemble du problème de la santé et de la maladie, et le monde des causes s'en trouvera rapproché d'autant. Le réseau des nadis forme un dessin défini de vie qui varie selon le rayon de la personnalité.

5. Les nadis déterminent donc la nature et la qualité du système nerveux avec son vaste réseau de nerfs et de plexus couvrant la totalité du corps physique. Les nadis, et en conséquence le réseau des nerfs, sont reliés primordialement à deux aspects de l'équipement physique humain – les sept centres majeurs du corps éthérique, ce corps substantiel sous-jacent au corps physique dense, et l'extrémité cervicale de la moelle épinière. Il faut toujours se rappeler que le corps éthérique est physique, bien que sa substance soit trop subtile pour être accessible à la vue et au toucher. Il est fait de "sub-stance", c'est-à-dire de ce qui se "tient sous" toutes les parties et parcelles du véhicule physique dense. Ceci est un point qui retiendra l'attention des guérisseurs et des médecins éclairés du Nouvel Age. Lorsque seront reconnues la relation entre les nadis et les nerfs, ainsi que leurs relations conjointes avec les centres et la colonne vertébrale, nous assisterons à une grande révolution dans les méthodes médicales et psychiatriques. L'expérience montrera que plus on parvient à rendre étroite la réaction réciproque des nerfs et des nadis, plus vite on rend effectif le contrôle des maladies.

6. Les nadis dans le corps physique correspondent à In l'aspect vie ou esprit. Les nerfs sont homologues de l'aspect âme ou qualité. Le système endocrinien, qui se présente comme l'extériorisation des nerfs et nadis réunis, correspond à l'aspect forme ou matière. Les nadis, le système nerveux, et les glandes sont les homologies matérielles des trois aspects divins. Ils sont ésotériquement sensibles à ces trois aspects, et font de l'enveloppe physique de l'homme ce qu'elle est. Ces trois systèmes de nadis, de nerfs, et de glandes endocrines sont conditionnés eux-mêmes (via les sept centres comme indiqué plus haut) soit par les véhicules astral et mental, soit par la personnalité intégrée, soit par l'âme commençant à employer la personnalité comme un moyen de transmission et de transmutation, soit enfin – au bout du Sentier des Disciples – par la monade. Dans ce cas, la monade se sert de l'antahkarana en suivant ce chemin consciemment créé par l'homme lui-même en tant que voie de communication directe vers les sept centres, et de là vers le triple système des nadis, des nerfs, et des glandes.

7. Ces trois systèmes majeurs de l'être humain expriment, par l'intermédiaire du corps physique, la condition ou l'état de développement des centres. La vie, la qualité, et l'énergie qu'ils représentent sont transmis ù toutes les parties du corps physique via le courant sanguin. La science moderne reconnaît déjà ce fait en constatant que le courant sanguin transmet certains éléments sécrétés par les glandes. Mais elle ne reconnaît pas encore le fait que les glandes et les centres sont en rapports constants par le truchement des nadis et des nerfs. Le prochain grand progrès de la médecine consistera à reconnaître l'existence du corps éthérique, dont la substance physique sert de support à la matière dense.

8. Lorsque les centres seront éveillés dans tout le corps éthérique, le système nerveux sera puissamment électrisé et réagira instantanément à l'énergie apportée par les nadis. Il en résultera un bon équilibre du système endocrinien. La vie et la vitalité affluant dans tout le corps seront alors si puissantes que le corps physique sera automatiquement immunisé contre les maladies, qu'elles soient congénitales, héréditaires, ou d'origine collective. Cette affirmation a pour but de décrire une probabilité future, mais non une possibilité immédiate. On verra un jour chez l'homme les trois systèmes parfaitement coordonnés, psychiquement sensibles à la trame intérieure des nadis et des centres, et consciemment amalgamés avec l'âme. Plus tard, ils le seront avec le principe de Vie, la monade, via l'antahkarana.

9. Aujourd'hui, certains centres sont assoupis et d'autres hyperstimulés ; les centres situés au-dessous du diaphragme sont hyperactifs. Par suite de ce développement inégal, les nadis sont à l'état embryonnaire dans certaines parties du corps, tandis qu'en d'autres ils sont fortement chargés d'énergie ; mais l'apport d'énergie est parfois bloqué du fait qu'un centre situé sur son chemin est encore assoupi, ou n'est pas encore irradiant, même s'il est déjà éveillé. Cette irrégularité influence puissamment le système nerveux, provoquant dans certains cas une hyperstimulation et dans d'autres un état sub-normal tel que manque de vitalité, fonctionnement excessif, ou toute autre rection indésirable amenant inéluctablement une maladie. Ces maladies peuvent prendre naissance :

a. dans le corps lui-même, par suite de tendances ou prédispositions héréditaires ou inhérentes (devrais-je dire indigènes ?) présentes dans les tissus corporels ;

b. par suite de la radiation ou de la non radiation des centres, qui agissent par les nadis ; c. par suite d'impacts extérieurs ou de contacts, comme dans le cas d'épidémies ou de maladies infectieuses ou contagieuses auxquelles le sujet est incapable de résister parce que ses centres sont insuffisamment développés.

10. En résumé, les maladies, les incapacités physiques de toute nature, et les nombreux aspects variés de la mauvaise santé découlent directement de l'état des centres, lesquels déterminent l'activité ou l'atonie des nadis. Sont naturellement exceptées les incapacités dues à des accidents et dans une certaine mesure les maladies dues à des conditions planétaires donnant naissance à des épidémies particulièrement virulentes, comme il en naît souvent en temps de guerre. Les nadis à leur tour affectent le système nerveux en donnant au système endocrinien son caractère individuel. Enfin le courant sanguin se charge de transmettre cet état général à toutes les parties du corps.