1. Le problème juif
1946
Il est si ancien et si connu, qu'il est difficile d'en dire quelque chose qui ne ressemble pas à un lieu commun, ne trahisse pas un parti pris quelconque (du point de vue du lecteur) et ne suscite chez le lecteur juif aucune réaction pénible. Toutefois, cela ne m'intéresse pas de dire ce qui plaît à chacun, ou qui correspond à tous les points de vue, ou qui répète ce qui a déjà été dit. Il faut dire certaines choses qui ne sont pas si familières, car on les exprime rarement, ou alors dans un esprit critique d'antisémitisme, au lieu de les dire avec bienveillance, comme je le tenterai ici.
Considérons un instant la situation des Juifs, avant la cruelle et impardonnable attaque lancée contre eux par Hitler et avant la guerre de 1939 1945. Les Juifs se trouvaient partout, ils se réclamaient de la nationalité de tous les pays. Au sein de la nation où ils naissaient, ils préservaient intacte leur identité raciale, leurs coutumes particulières, leur religion nationale (ce qui est le droit de chacun) et une adhésion étroite à leurs coreligionnaires. D'autres groupes en ont agi ainsi, mais dans une mesure bien moindre, et ils ont été, par la suite, absorbés et assimilés dans le pays dont ils avaient la citoyenneté. Les Juifs ont toujours constitué une nation dans la nation, quoique de façon moins marquée en Grande-Bretagne, France, Italie et Hollande qu'ailleurs. Aussi, dans ces pays-là, l'antisémitisme est-il moins prononcé.
Partout et à travers les âges, les Juifs se sont adonnés au commerce et occupés d'argent. Ce peuple strictement commercial et urbain, manifeste peu d'intérêt pour l'agriculture, sauf récemment, parmi les Sionistes de Palestine. 78 % des Juifs palestiniens vivent à Tel-Aviv. A leurs tendances matérialistes, ils ont joint un sens prononcé du beau et une conception artistique qui a beaucoup contribué au monde des arts. Ils ont toujours été amis du beau et comptent également parmi les plus éminents philanthropes, malgré leurs méthodes tortueuses et peu louables en affaires qui les ont fait haïr et rendus suspects au monde commercial. Ils sont et demeurent essentiellement orientaux.
L'Occidental a tendance à l'oublier ; s'il s'en souvenait, il comprendrait que l'attitude de l'Oriental à l'égard de la vérité, de l'honnêteté, de l'usage et de la possession de l'argent est fort différente de l'Occidentale et c'est là que réside en partie la difficulté. Ce n'est pas tant une question de bien ou de mal, que de normes différentes et d'attitudes inhérentes aux races, communes à tout l'Orient.
Le Juif moderne est aussi le produit de nombreux siècles de persécutions et de migrations. Il a erré de pays en pays, de ville en ville, et en cours de route, il a forcément acquis certaines habitudes de vivre et de penser, que l'Occidental ne comprend pas non plus et qu'il ne peut tolérer. Les Juifs sont par exemple, le produit de siècles de nomadisme, aussi apportent-ils le désordre dans toute communauté où ils vivent, chose que l'Occidental, mieux organisé (habitant des cavernes) ne peut admettre. Ils sont aussi le produit de la nécessité, où ils se sont vus pendant des siècles, de vivre aux dépens des peuples, chez qui ils campent, de saisir aux cheveux la chance qui se présentait de prendre ce qu'ils désiraient, de veiller à ce que leurs enfants aient le meilleur de tout ce qui s'offrait, quoi qu'il en pût coûter à autrui, de rester liés à leur propre race au milieu des étrangers, parmi lesquels le sort les avait amenés, et de préserver intacte, dans la mesure du possible, leur religion nationale, leurs tabous et leurs antiques coutumes. C'était essentiel à leur survivance au temps des persécutions ; ils étaient forcés de conserver ces facteurs, sous leur forme ancienne si possible, afin de prouver aux autres Hébreux dans les contrées ou les villes nouvelles, qu'ils étaient bien les Juifs qu'ils prétendaient être. C'est ce qui en a fait la race la plus réactionnaire et la plus conservatrice du monde.
Leur histoire, longtemps déjà avant l'ère chrétienne, a été une migration constante et le mot "exode" est et demeure caractéristique de cette race. Ils sont les "Juifs errants", symboliquement et effectivement. C'est ce qui les a fait ce qu'ils sont, dans une large mesure. Leurs caractéristiques raciales se sont accentuées de plus en plus, à cause des mariages entre eux au cours des siècles passés et l'insistance que mettait autrefois le Juif orthodoxe sur la pureté raciale. Le jeune Juif moderne n'y tient plus et ne voit généralement nul inconvénient à se marier parmi les Gentils, mais ce trait récent n'est pas approuvé par les générations plus âgées et il est tard pour changer cela, car maintenant c'est souvent du côté gentil que viennent les objections.
Le Juif est un bon citoyen, obéissant aux lois, modéré et décent dans ses mœurs, désireux de jouer son rôle dans la vie publique et prêt à donner de l'argent si on lui en demande, mais il demeure toujours à part. La tendance au ghetto, pourrait-on dire, se répand partout, surtout dans les grandes villes, en divers pays. A travers les âges, le Juif, par mesure de protection et pour le bien-être de sa communauté, a eu tendance à vivre en troupeau et à s'unir. Les Gentils, parmi lesquels il vivait, ont encouragé cette tendance et ainsi se sont formées les habitudes d'association, encore valables. Au surplus, et à cause de l'action séparative exercée par le monde des Gentils, des lieux délimités et des villes ont été établis dans bien des pays, avec défense aux Juifs d'y résider, d'y devenir propriétaires ou de s'y installer. L'aptitude juive à vivre aux dépens d'autrui et au sein d'une nation, en profitant de ses coutumes, de sa civilisation et de sa culture, tout en gardant son identité propre et sans faire réellement partie de l'existence nationale, l'a exposé de tout temps aux persécutions. En tant que race, le Juif n'est aimé nulle part et les gens se méfient de lui et de ses méthodes.
Il me faut faire ici remarquer que cette généralité est souvent inapplicable aux cas particuliers. Dans tout pays et dans toute localité existent des Juifs qui sont profondément aimés par tous ceux qui les connaissent, Juifs ou Gentils, respectés de tout leur entourage, recherchés et estimés autant, et souvent plus, que n'importe quel Gentil. Ces Juifs appartiennent à la grande aristocratie spirituelle de l'humanité et, s'ils existent dans des corps juifs et portent des noms juifs, ils s'allient aux hommes et aux femmes d'élection parmi toutes les nations et qui appartiennent à l'humanité car ils ont dépassé les caractéristiques nationales et raciales. Ces hommes et ces femmes forment un groupe qui est l'espoir de l'humanité, la garantie d'un nouveau monde meilleur, que nous attendons tous. Leur nombre croît journellement. Dans une large généralisation à propos de toute race ou nation, l'individu souffre nécessairement, mais les choses dites sur la race ou la nation dans son ensemble, demeurent correctes, vraies et vérifiables.
Je voudrais vous prier de vous souvenir de ceci et d'y penser dans les cas individuels, où la généralisation s'avère inexacte. La vanité intellectuelle du Français, l'arrogance satisfaite de soi du Britannique, la puérilité de l'Américain et la passivité sadique de l'Allemand sont toutes des caractéristiques justes de ces races ; pourtant, quand il s'agit des individus, elles cessent d'être vraies. Il existe bien des Français humbles, des Britanniques nantis d'un complexe d'infériorité, des Américains dotés de maturité et de bons Allemands. Il en va de même pour le Juif.
Peut-être le facteur principal qui a rendu le Juif séparatif et qui a cultivé en lui le complexe de supériorité qui le distingue (sous son apparent complexe d'infériorité) est-il sa religion. Cette foi est une des plus anciennes du monde ; elle est plus vieille que le Bouddhisme de plusieurs siècles, plus antique que bien des croyances hindoues, et bien plus ancienne que le christianisme ; certains de ses traits ont nettement fait le Juif comme il est. C'est une religion de tabous, soigneusement établie pour protéger le Juif au cours de son nomadisme, d'une communauté à l'autre. Religion à base distinctement matérielle, elle insiste sur le "pays découlant de lait et de miel" et ce n'était pas un symbole au jour où ce fut écrit, mais le but proposé aux émigrants. La séparativité colore toute la religion. Dieu est le Dieu des Juifs. Les Juifs sont Son peuple élu. Ils doivent conserver leur pureté physique et leur bien-être est d'une importance majeure pour Jéhovah. Ils ont une destinée messianique, Jéhovah est jaloux de leurs contacts avec d'autres peuples ou dieux, ou de l'intérêt qu'ils y portent. Ils ont obéi à ces exigences divines, d'où leurs malheurs dans le monde moderne.
Le mot "amour", par rapport à autrui, est absent de leur conception religieuse, quoique l'amour de Jéhovah soit enseigné avec menaces. L'idée d'une vie future, dépendant de la conduite et de l'attitude envers le prochain et d'une action juste parmi ses semblables fait presque entièrement défaut dans l'Ancien Testament. Jamais l'enseignement de l'immortalité n'est mis en vedette. Le salut dépend apparemment de l'observance des nombreuses lois physiques et des règles se rapportant à la propreté. Ils vont jusqu'à établir des boutiques, où ces règles sont observées, dans un monde moderne, où les méthodes scientifiques sont appliquées à la pureté des aliments. Tous ces facteurs, et d'autres moins importants, mettent le Juif à part et il respecte tout cela, si périmé ou incommode pour autrui que cela soit.
Je fais valoir ici ces facteurs, car ils prouvent la complexité du problème du point de vue juif, et sa nature irritante et cause de frictions pour le Gentil.
Cette cause d'irritation est rarement, si jamais, reconnue par le Juif. Le Gentil actuel ne se souvient, ni ne se soucie, du fait que les Juifs ont été l'instrument de la mise à mort du Christ (selon le Nouveau Testament), mais il se rappelle plus volontiers que le Christ était Juif et se demande pourquoi le Juif n'est pas le premier à Le réclamer et à L'aimer. Le Gentil se souvient bien plus nettement des méthodes juives en affaires, du fait que le Juif orthodoxe considère la nourriture du Gentil comme impure et les obligations de citoyen comme secondaires par rapport aux devoirs raciaux. Il considère le Juif comme observant une religion périmée ; il déteste le Jéhovah cruel et jaloux et voit dans l'Ancien Testament l'histoire d'un peuple très cruel et agressif, sauf les Psaumes de David, que tout le monde aime.
Tels sont les points, auxquels le Juif semble ne jamais faire attention et ce sont ceux qui, dans leur ensemble, ont séparé le Juif du monde, où il désire vivre heureux, et où il est victime d'un héritage, qui gagnerait à être modernisé.
Nulle part, l'émergence d'une nouvelle religion universelle n'est plus nécessaire que dans le cas du Juif vivant dans le monde actuel.
Pourtant Dieu a fait tous les hommes égaux. Le Juif est un homme et un frère et tous les droits appartenant au Gentil, il les a aussi sans exception. C'est ce que le Gentil a oublié, en encourant de grandes responsabilités par ses actions mauvaises et cruelles. Son frère gentil, depuis des siècles, ne veut pas du Juif. Il le chasse de lieu en lieu. Constamment, sans cesse, le Juif a été obligé de se sauver d'un endroit à l'autre, à travers le désert, de l'Egypte à Canaan, de là, plusieurs siècles plus tard, vers la vallée de Mésopotamie et depuis lors, c'est une série ininterrompue de migrations, avec de grands courants de Juifs errants allant sans cesse vers le nord, le sud et l'ouest, même, en nombre plus restreint, vers l'est. Chassés des villes ou des pays durant le moyen âge, ils vécurent ensuite une période relativement tranquille et voici que les Juifs déplacés se meuvent de nouveau à travers l'Europe, sans foyer, allant ici et là (en compagnie de plusieurs milliers d'êtres appartenant à des nationalités diverses, cette fois), sans recours contre un sort cruel, ou sinon sans défense, du moins enrégimentés par des groupes politiques à des fins internationales égoïstes. Dans des pays où l'antisémitisme était pratiquement éteint depuis des années, l'antagonisme se réveille. Même en Grande-Bretagne, il relève sa vilaine tête et aux Etats-Unis d'Amérique il devient une menace croissante. Il convient aux Gentils de mettre fin à ce cycle de persécutions une fois pour toutes. Aux Juifs de prendre les mesures nécessaires pour ne pas exciter l'animosité des Gentils chez lesquels ils vivent.
La misère des Juifs à l'heure actuelle est cruelle et terrible, mais la nécessité d'une solution apportée à cet antique problème, qui a troublé la paix des peuples depuis des siècles, est encore plus urgente. La responsabilité des Non-Juifs est vitale du point de vue humanitaire. L'histoire de la persécution des Juifs est une triste et horrible histoire, comparable seulement au traitement infligé par les Juifs à leurs ennemis, tel que le relate l'Ancien Testament. Le sort des Juifs durant la deuxième Guerre mondiale est d'une affreuse cruauté, torture, meurtre en masse, et le traitement des Juifs au cours des âges est un des plus sombres chapitres de l'histoire humaine. Pour ce traitement il n'est point d'excuse ou de pardon et partout, les Gentils de jugement sain s'en rendent compte et demandent avec insistance que cessent ces persécutions. Les forces spirituelles du monde et les chefs spirituels de l'humanité (ceux qui agissent sur le plan matériel, comme ceux qui la guident de l'autre côté du voile) cherchent une solution.
La solution, toutefois, ne se présentera que si les Juifs eux-mêmes essayent de trouver une issue et renoncent à leur présente politique d'exiger que les Gentils et les Chrétiens fassent toute la besogne, toutes les concessions, et trouvent seuls la solution du problème, mettant un terme à cette fâcheuse situation, sans l'aide des Juifs. Les Juifs réclament justice et secours à grands cris et constamment. Ils accusent les nations non juives de leurs malheurs. Ils se refusent toujours à admettre, de leur côté, certains traits qui justifieraient l'inimitié générale qu'ils rencontrent. Ils ne font ; aucune concession aux cultures et aux civilisations parmi lesquelles ils se trouvent mais insistent pour demeurer à part. Ils blâment les Gentils de leur isolement, mais le fait demeure qu'ils ont eu les mêmes chances que tous les citoyens, dans tous les pays aux idées larges. Leur contribution à la solution de ce vieux problème est matérielle et ne manifeste aucune clairvoyance psychologique et aucune compréhension des valeurs spirituelles impliquées. Aujourd'hui, nul problème ne peut se résoudre entièrement sur le plan matériel. La race, dans son ensemble, a dépassé ce stade. La solution immédiate que les Juifs ont présentée au monde est la remise de la Palestine entre leurs mains (Ecrit en février 1946.) ce pays qu'ils avaient évacué voici plusieurs siècles, appartenait, depuis des centaines d'années, à une autre race et ne peut faire vivre à la fois la nation juive et ses habitants actuels. Ce peuple répudie violemment ce retour et se battait pour chasser les Juifs, si les grandes nations permettaient qu'ils restent. Ce n'est donc pas une vraie solution, mais une exigence matérielle, basée sur de fausses promesses. Le problème juif reste encore sans solution, car même si la Palestine offre une solution aux Juifs déplacés, les milliers et milliers de Juifs résidant ailleurs, peu aimés des nationaux qui les entourent et demeurant un groupe non assimilé, présentent toujours le même problème. L'antisémitisme a toujours quelque chose pour l'attiser. Il faut se souvenir aussi que les Juifs se sont installés en bien des pays, dont ils réclament la citoyenneté sans aucune intention de renoncer à cette citoyenneté, ni même à émigrer en Palestine, si c'est possible.
Une solution matérielle ne résout rien.
Ce problème est profondément ancré dans le domaine des justes relations humaines. Il ne peut être résolu que sur cette base tout entière. Il a trait aux réactions mutuelles entre peuples de races différentes, mais se réclamant de leur fraternité dans la famille humaine. Il évoque tout le problème de l'égoïsme et de son contraire, de la considération et de la justice, et tels sont les facteurs qui doivent conditionner toutes les parties. Il faut que le Juif reconnaisse qu'il a joué son rôle dans le déclenchement de toute la haine qui le poursuit partout.
Le Gentil doit reconnaître ses responsabilités dans les persécutions interminables et payer le prix de la restitution. Le Juif a évoqué et évoque encore l'animosité et c'est tout à fait inutile. En résumé, le Juif a maintenu un antique mode de vie au sein d'autres peuples. Citoyen, avec tous les droits civiques, il a dressé un mur de tabous, d'habitudes et d'observances religieuses, qui le séparent de son milieu et le rendent non assimilable. Il lui faut les supprimer et devenir un citoyen, non seulement de nom, mais de fait. Il n'existe aucun problème semblable dans le monde actuel : un peuple entier, de race, de religion, de buts, de caractéristiques et de culture distincts, avec une civilisation réactionnaire d'une singulière antiquité, répandu, en qualité de minorité, parmi toutes les nations, où il pose un problème international, doté de vastes richesses et d'influence, citoyen de tous les pays, mais gardant délibérément son identité raciale, créant des dissensions, entre nations, particulièrement maintenant, n'essayant nullement de faire face à ce problème complexe sur une grande échelle, avec une compréhension psychologique et la considération voulue à l'égard des Gentils environnants, auxquels ils s'adressent sans cesse, avec des exigences presque insolentes, en n'offrant que des solutions matérielles, et afin que les Gentils acceptent tout le fardeau des blâmes et mettent fin aux difficultés.
En regard, se place la longue et triste histoire de la persécution des Juifs par les Gentils, fort répandue au moyen âge (sans remonter plus haut), sporadique aux temps modernes, mais culminant avec la violence faite aux Juifs pendant la guerre. Ce traitement ne leur fut pas d'ailleurs uniquement réservé, mais s'appliqua aussi aux Polonais, aux Grecs et à bien des nations sans recours. C'est là un point que les Juifs inclinent à oublier. Ils n'étaient pas les seuls persécutés. Les Juifs ne constituent en Europe que 20 % des personnes déplacées.
Cette même triste histoire de la cruauté des Gentils comporte aussi la croissance de l'antisémitisme, qui se développe même dans les pays qui en étaient relativement indemnes. La discrimination s'exerce sans cesse contre les Juifs dans le monde des affaires. Les endroits qui leur sont interdits deviennent partout plus nombreux. Les écoliers juifs, par exemple, sont indésirables aux Etats-Unis d'Amérique et leur situation est misérable, ils sont sifflés et insultés, c'est un spectacle choquant. Ils se trouvent aussi dans cette situation que nul pays, nulle part, ne veut ouvrir ses portes et donner asile aux Juifs indésirables.
Personne n'a envie de les admettre par centaines. Des gens au jugement sain cherchent et continueront à chercher dans tous les pays une solution et on la trouvera. Cet enfant difficile, au sein de la famille des nations, est l'enfant du même Père unique et spirituellement s'identifie à tous les hommes. Les gens savent qu'il n'y a plus "ni Juifs ni Gentils" comme disait saint Paul (au sujet du même triste problème, il y a deux mille ans) et des hommes et des femmes appartenant aux deux groupes ont constamment et de mieux en mieux prouvé l'exactitude de cette déclaration.
Tel est le problème de la minorité juive, exposé avec une franchise, qui suscitera bien des critiques, mais avec l'espoir qu'ainsi et puisque c'est l'amour qui l'inspire, cela poussera les Juifs à endosser leurs propres responsabilités, en cessant de supplier à grands cris les Gentils de résoudre seuls le problème en commençant à y coopérer, avec une pleine compréhension spirituelle et en aidant ainsi les milliers de Gentils, sincèrement désireux de les aider. Jamais, à aucun moment, les Gentils n'ont plus ardemment souhaité agir selon la justice envers le Juif et résoudre son problème, en le compensant pour tout ce qu'il a souffert. Des deux côtés, il est nécessaire de changer les attitudes intérieures, mais surtout du côte juif ; des preuves montrent que ces nouvelles attitudes germent, même si bien du temps reste nécessaire pour trouver la juste solution. Certains Juifs parlent aujourd'hui dans les termes mêmes où nous nous exprimons ici.