LA POLOGNE
Au peuple polonais, je désire rappeler qu'un long passé historique place sur ses épaules la responsabilité d'exercer une influence bien définie sur les cultures des nations avoisinantes, et de les imprégner de spiritualité, tâche dont il est apparemment encore inconscient. Son insistance continuelle sur les possessions territoriales semble l'aveugler à l'égard de la vraie valeur de sa contribution à apporter au monde. Ce peuple fortement émotif et individualiste est, dans le cadre de ses frontières, en proie aux dissensions et à des frictions constantes. Il ne possède pas d'unité interne. Son problème psychologique consiste à parvenir a l'intégration, dont la base serait une victoire sur les haines de race. Ce problème national doit se résoudre en termes de bonne volonté et non d'intérêts égoïstes.
Par parenthèses, si les problèmes de frontières, de possessions, de territoires, de colonies et d'entreprises matérielles prennent la prépondérance aux yeux de toutes les nations, le fait de cette insistance purement matérielle manifeste son peu d'importance relative une fois placé dans sa vraie perspective. Le seul facteur comptant vraiment à cette heure est l'humanité même et devant l'agonie, la détresse, la misère humaine, déblatérer sur les frontières est une stupide dépense d'énergie. Des ajustements s'imposent, il faut fixer des frontières, mais les décisions ultimes ne doivent pas dépendre de l'histoire ou de la gloire d'autrefois, mais se baser sur ce qui est le plus favorable pour les peuples impliqués. A eux de déterminer la décision finale.
Cette unique raison m'a poussé à toucher au problème de la Pologne, car j'ai seulement le temps d'indiquer l'action nécessaire évoquée par les problèmes psychologiques des grandes puissances.
Cette guerre mondiale a été présentée par les esprits les plus distingués et les idéalistes des nations alliées comme la lutte menée ostensiblement pour la liberté humaine, pourtant toutes les grandes puissances y ont participé, poussées par des mobiles égoïstes et par l'instinct de conservation. Le fait est universellement reconnu. Au fond, toutes professaient plus ou moins un sain et généreux idéalisme : délivrer l'humanité de la dictature. Après la guerre vint l'épreuve de gagner la victoire. C'est à dessein que j'emploie ce terme. Si les nations de la terre entière bénéficient d'élections libres, si les peuples des territoires disputés ont la latitude de décider par un plébiscite sans contrainte où vont leurs préférences et leur attachement, et si la liberté de parole, de religion et une presse, ainsi qu'une radio, véritablement libres résultent de la dernière guerre, un grand pas en avant aura été franchi par la famille humaine tout entière.
Compte doit aussi être tenu du fait qu'en s'incarnant, les âmes choisissent le milieu favorable et l'endroit où elles peuvent se développer et progresser. Elles discernent immédiatement le pays où apprendre les leçons dont elles ont besoin. Dûment médité, ce facteur devrait éclaircir les idées humaines et c'est un facteur vital aujourd'hui, parallèlement au fait, plus vaste et général, qu'une grande bataille planétaire se déroule entre Forces de Lumière et Forces du Mal. L'humanité forme le champ de bataille de ces forces ; elle est l'enclume où frappent les coups des deux côtés, au cours du vaste processus de libération, prévu par le Dieu Qui régit notre monde.