LIVRE II
INTRODUCTION
Madame Alice A. Bailey m'a demandé d'écrire une introduction au second volume de L'Etat de Disciple dans le Nouvel Age , ce que je fais maintenant bien volontiers. L'introduction qu'elle a écrite dans le premier volume peut être relue avec profit, en relation avec les deux volumes.
Le Maître Djwahl Khul, connu aussi sous le nom du "Tibétain", profita de la disponibilité de A.A.B. en tant que collaboratrice entraînée, et entreprit une expérience d'avant-garde unique en vue de l'initiation de groupe, selon les méthodes d'entraînement du nouvel âge. Ceci impliquait l'entrée, dans son ashram, de ceux qui se qualifiaient, soit pour y rester et hâter leur progrès, soit pour passer dans d'autres ashrams, selon le cas.
cette fin, le Maître sélectionna quelque cinquante personnes (dont la plupart étaient connues de A.A.B.) à qui cette occasion unique et transcendante fut offerte. Presque toutes acceptèrent, mais certaines ne restèrent pas longtemps dans l'ashram. Ce n'était pas facile. Comme c'était inévitable et très humain, certaines réagirent bien, d'autres mal. Il est difficile de maintenir un juste équilibre entre l'âme et la personnalité, quand la stimulation spirituelle est constamment élevée. L'afflux de la force de l'âme dans la personnalité est comme le soleil dans un jardin. Il apparaît des mauvaises herbes aussi bien que des fleurs.
Il s'agissait d'un processus de forçage de groupe, de type Age Nouveau, éprouvé dans son fonctionnement par l'utilisation de ce groupe de chélas ; tous avaient accepté volontairement, et chacun était libre de quitter à n'importe quel moment, sans être blâmé. Les valeurs atteintes furent plus grandes que ne peut le révéler un simple commentaire. Une grande partie des valeurs les plus profondes sont subtiles et lentes à émerger. Les individus en bénéficièrent largement. En tant que réalisation de groupe, ce ne fut pas une réussite, ainsi qu'il ressort clairement de ces pages, mais le groupe est une entité vivante sur les plans intérieurs ayant des possibilités de grande utilité pour l'avenir.
Madame Alice A. Bailey a donné, sans compter, de sa vie et de ses forces à ce travail qui était pour elle un lourd fardeau supplémentaire. Il lui était particulièrement désagréable de prendre les instructions personnelles. En effet, quelquefois, lorsque certains n'aimaient pas ce que disait le Tibétain à leur sujet, ils l'accusaient, elle.
L'instruction donnée à ce groupe ne faisait pas partie du système de Madame Bailey pour l'instruction donnée par l'Ecole Arcane. L'Ecole Arcane n'est pas une école d'entraînement à l'initiation, et son but n'est pas d'aider l'étudiant à entrer dans un ashram ou à prendre contact avec un Maître. Le dessein de l'Ecole Arcane est, et a toujours été, d'aider l'étudiant à avancer plus rapidement sur le Sentier du Disciple. Elle ne traite pas des problèmes connexes au Sentier de Probation ou au Sentier d'Initiation. Le Maître Djwahl Khul a déclaré que, dans le nouvel âge, le champ d'entraînement du disciple est le Nouveau groupe des serviteurs du monde.
La décision de publier ces documents (ou la plupart d'entre eux) fut un fait inattendu pour le Tibétain, fait qu'Il accueillit favorablement. Il dit que cet acte attira l'attention d'autres membres de la Hiérarchie. La parution du premier volume s'est déjà révélée être une addition majeure au domaine ésotérique tout entier, spécialement en ce qui concerne le véritable disciple moderne, et l'attitude pratique réaliste d'un Maître envers son chéla.
Ce second volume apporte un enseignement supplémentaire, à la fois par le texte général et par ce qu'il restait d'instructions personnelles ; celles-ci sont étonnamment franches et directes. Quelques méditations assignées personnellement y sont incluses, pour montrer la technique d'entraînement des cas individuels, mais l'entraînement individuel est toujours secondaire par rapport aux plans faits en vue d'une réalisation spéciale de groupe.
Il faut se rappeler que ces méditations sont dangereuses, excepté lorsqu'elles sont prescrites par un Maître et utilisées sous son regard vigilant, de même que certains médicaments sont à la disposition du public, mais sans danger, uniquement s'ils sont prescrits par un médecin.
Un examen du texte révélera de nombreux facteurs que seul le Maître pouvait connaître, rendant ces méditations sans danger, et ces exercices de respiration utiles, lorsqu'Il en observait les effets. Par exemple : Il ne connaissait pas seulement toutes les qualités de Rayon des divers véhicules, mais aussi le degré de réceptivité à la stimulation de Rayon de tout véhicule particulier, par rapport au progrès global et équilibré. Il connaissait aussi les Rayons ayant gouverné les incarnations précédentes, qui peuvent être considérés comme une "survivance", ne devant pas être développée, mais transcendée.
Il connaissait les caractéristiques astrologiques de l'âme, facteur encore nconnu de l'astrologie d'aujourd'hui, mais de grande importance dans les stades avancés de l'état de disciple.
Il connaissait la condition exacte et le degré de développement de tous les centres de force du chéla ; dans certains cas, il les a exprimés en pourcentage exact. Même si cette connaissance nous était donnée, nous ne saurions pas quel serait le prochain centre à stimuler, ni dans quelle mesure. De plus, Djwahl Khul a dit que, étant donné une vie active consacrée au service altruiste de ses semblables, les centres se développeraient naturellement et en toute sécurité, sans qu'on leur prête attention.
Le Maître connaissait aussi le dessein fondamental projeté par l'âme pour l'incarnation présente, les forces karmiques cachées qui intervenaient comme entraves, et les capacités spirituelles latentes, acquises précédemment et auxquelles on pouvait sagement faire appel.
Un jour viendra ou nous aurons des écoles de méditation occulte donnant l'instruction en vue de l'initiation. Il n'en existe pas aujourd'hui. Ceux qui prétendent donner ce genre d'entraînement sont de faux instructeurs, souvent sincères, mais s'abusant eux-mêmes. Ceci a aussi été déclaré à la fois par le Tibétain et par A.A.B.
Mars 1955.
Foster BAILEY