MESSAGE DE PAQUES


Jour de Pâques 1945
En ce jour, nous nous rappelons le fait de la Résurrection – résurrection universelle et éternellement renouvelée. Je voudrais vous parler du Christ et de son travail à la tête de la Hiérarchie, de la reconstruction que l'humanité doit entreprendre, et à laquelle la Hiérarchie cherche actuellement à donner le premier élan. Une grande période de reconstruction est projetée. Les deux mots autour desquels je souhaite développer mon thème sont : Résurrection et Reconstruction. Il s'agira d'une reconstruction mise en oeuvre par Ceux qui connaissent le sens de la résurrection ; elle impliquera la résurrection de l'humanité par le canal de son intelligentsia et des hommes de bonne volonté.
Les deux groupes, la Hiérarchie et l'humanité, doivent être mis en rapport plus étroit, et ceci est parfaitement possible si les serviteurs du Christ comprennent l'occasion offerte et endossent leurs responsabilités. Je signale qu'en employant l'expression "serviteurs du Christ", je veux dire tous ceux qui aiment leurs semblables, quelle que soit leur croyance ou leur religion. C'est seulement sur cette prémisse de base qu'un avenir plein d'espoir peut reposer.
Peu m'importe que ceux qui lisent ces mots acceptent l'enseignement occulte d'une Hiérarchie spirituelle planétaire que préside le Christ, ou qu'ils pensent en termes du Christ et de ses disciples. La reconnaissance essentielle que je demande ardemment est que le grand groupe d'Individus spirituels qui sont si généralement reconnus dans le monde entier et dans toutes les grandes religions, soit considéré comme actif. Le point de vue chrétien du Christ est construit sur le rôle qu'Il joua il y a deux mille ans, et grâce auquel Il nous indiqua symboliquement, le chemin que devaient suivre tous les aspirants.
C'est l'image d'un Christ dans l'attente, tranquille, vivant dans quelque vague paradis lointain, "se reposant sur ses lauriers", et ne faisant pratiquement rien jusqu'à ce que les fils des hommes de toutes races et de toutes croyances l'acclament comme leur Sauveur. Ceci, ils doivent le faire à la fois comme individus et comme représentants de l'Eglise chrétienne organisée. C'est l'image d'un Christ qui écoute et qui observe, qui est animé de pitié et de compassion. mais qui a fait tout ce qu'Il pouvait, et qui attend maintenant que nous jouions notre rôle ; c'est aussi l'image d'un Etre qui attend de voir ce que l'humanité dans son ensemble acceptera théologiquement. Dans l'intellect du théologien fondamentaliste étroit, le Christ apparaît comme présidant un lieu paisible appelé Paradis, où les élus sont bienvenus. Il apparaît aussi comme envoyant tous ceux qui demeurent conscients de leur propre responsabilité et de leur intégrité spirituelle, qui refusent de se laisser rassembler dans les églises organisées, ou ceux qui traversent la vie dans l'oisiveté ou la perversité, dans un lieu vague de châtiment éternel. Son amour et sa compassion n'atteignent apparemment pas cette vaste multitude (probablement la majorité) et son coeur n'est pas touché. Il semble que peu lui importe que ces êtres souffrent éternellement ou soient complètement annihilés.
Il ne peut évidemment pas en être ainsi. Aucune de ces images n'est exacte ou adéquate ; aucune n'est vraie, dans aucun sens du terme. Ceci a été compris par les plus intelligents des penseurs. Au moment de la pleine lune de juin (des Gémeaux, célébrée cette année pendant la dernière semaine de mai), un message différent doit être adressé aux églises de la chrétienté, si elles doivent satisfaire aux besoins de l'humanité, et aider au futur travail de reconstruction.
Elles ne peuvent arrêter ce travail, mais elles pourraient être ignorées, si elles se révélaient inaptes à penser clairement, et si elles ne se libéraient pas d'une théologie étroite. La résurrection est la note-clé de la nature ; la mort n'existe pas. La mort n'est que l'antichambre de la résurrection.
La résurrection est la clé du monde de la signification, et le thème fondamental de toutes les religions mondiales, passées, présentes et à venir. La résurrection est l'esprit de l'homme, dans toutes les formes, dans tous les règnes, et c'est l'objectif du processus de l'évolution tout entier ; elle implique la libération du matérialisme et de l'égoïsme. Dans cette résurrection, l'évolution et la mort ne sont que des stades préparatoires et familiers. La note et le message émis par le Christ, la dernière fois qu'Il vint sur terre, fut la résurrection, mais l'humanité est si morbide et tellement ensevelie dans le mirage et l'illusion que sa mort n'a pas été comprise ; en conséquence, depuis des siècles, l'accent a été mis sur la mort, et c'est seulement le jour de Pâques, ou dans les cimetières que l'on acclame la résurrection. Ceci doit changer. Si cet état de choses se perpétue, cela n'aidera pas à comprendre progressivement les vérités éternelles. Aujourd'hui, la Hiérarchie se consacre à provoquer ce changement, ce qui modifiera la manière dont l'humanité abordera le monde invisible et les réalités spirituelles.
Néanmoins, avant que la Hiérarchie ne puisse faire quoi que ce soit, notre civilisation actuelle devait mourir. Pendant les cent prochaines années, le sens de la résurrection sera développé, et l'âge nouveau révélera sa vraie signification. Le premier pas, pour l'humanité, consistera à se dégager de la mort de sa civilisation, de ses anciennes idées et modes de vie, à abandonner ses buts matérialistes et l'égoïsme qui la condamne, à avancer dans la claire lumière de la vie de résurrection. Je ne parle pas ici en termes symboliques ou mystiques. Je parle de faits – faits aussi réels que le prochain cycle de Conférences, et faits auxquels les deux siècles derniers ont préparé l'humanité.
Cette préparation a atteint son point culminant dans l'effervescence du vingtième siècle, qui a conduit à l'horreur de la guerre mondiale, 1914-1945 que nous venons de subir.
Le véritable travail du cycle de Conférences dont j'ai traité précédemment ne commencera qu'à San Francisco. Là, on établira le cadre où s'inséreront les processus devant introduire une ère de tranquillité relative ; ainsi, la porte de la sombre caverne du matérialisme sera ouverte, et la pierre scellant le sépulcre qui a trop longtemps enseveli l'humanité sera enlevée. Puis, suivront d'autres mesures qui conduiront à une vie nouvelle et meilleure et indiqueront l'expression de l'esprit de résurrection. Ces faits (si près de la manifestation) sont des faits physiques ; ils se révéleront tels si les disciples du monde reconnaissent ce que le Christ désire, et si les hommes de bonne volonté mettent en oeuvre leur réponse à ses voeux.
En termes symboliques, le premier stade succédant à l'avènement de l'esprit de résurrection sera semblable à celui de l'histoire biblique. Marie, femme de douleur, d'expérience et d'aspiration, est (comme toujours dans le symbolisme du monde) le symbole du matérialisme. L'humanité doit dire avec elle : "Ils ont emmené mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis." Mais elle le dit au Seigneur lui-même, sans le reconnaître, et n'ayant conscience que de sa profonde nécessité, et de son profond désespoir. Il faut qu'il en soit ainsi de nouveau. L'humanité – matérialiste, souffrante, envisageant l'avenir avec désespoir et angoisse, mais encore pleine d'aspiration – doit quitter la caverne de la matière, pour chercher le Christ, d'abord sans reconnaître ni lui-même, ni le travail qu'Il essaie d'accomplir. Les églises – matérialistes, réactionnaires et submergées par leurs concepts théologiques, recherchant le pouvoir politique ou les possessions, mettant l'accent sur des monuments de pierre et des cathédrales, alors qu'elles négligent "le Temple de Dieu, qu'aucune main n'a bâti, éternel dans les Cieux" – se préoccupent de symboles et non de réalité.
Maintenant, elles doivent apprendre à reconnaître que le Seigneur n'est pas avec elles, et elles doivent aussi, comme l'a fait Marie, partir de nouveau à sa recherche. Si elles le font, elles le retrouveront sûrement, et pourront à nouveau transmettre son message.
Le fait de la résurrection se manifestera au cours des prochains siècles, et le Christ vivant marchera parmi les hommes, et les conduira au Mont de l'Ascension. La Pentecôte deviendra vérité. Tous les hommes ressentiront le flot d'inspiration d'en haut et, bien que parlant plusieurs langues, ils se comprendront tous.
J'ai l'intention de diviser ce que j'ai à dire en deux parties :
Le travail du Christ aujourd'hui
Le futur travail de Reconstruction
Ces deux aspects du travail expriment les mêmes idées de base, et se complètent réciproquement. Ils proclament le fait que tout ce qui nous concerne véritablement est ce qui a lieu sur terre, dans la ligne des "projets" qui guident le travail du Christ. (Quand j'emploie l'expression "nous concerne", je veux dire les réactions physiques, émotionnelles, et mentales de l'homme). Ils proclament le fait que tout état de conscience est ancré au sein de l'humanité, et que tous existent, ici, maintenant, si seulement les hommes le savaient. Ils proclament aussi la vérité que le Christ ne nous a jamais quittés pour un lointain paradis aux contours incertains, mais qu'Il est toujours à notre portée.
Ils proclament aussi que son intérêt, sa tâche ardue en notre faveur, et les activités de ses disciples au travail, les Maîtres de Sagesse et les Seigneurs de Compassion, sont avec nous, ici, maintenant. Ils proclament que nous ne sommes pas seuls, mais que les Forces de Lumière et les Forces d'Illumination travaillent continuellement ; que la force et la sagesse de Ceux qui savent sont mobilisées pour aider l'humanité, et que rien ne peut maintenant arrêter ou prévenir le contact entre le centre intelligent d'aspiration appelé l'humanité, et le groupe spirituel intérieur, la Hiérarchie.