CHAPITRE X
NÉCESSITÉ DES PRÉCAUTIONS DANS LA PRATIQUE DE LA MÉDITATION
Le monde des idées.
Le danger de l’illusion dans la méditation, de la stimulation et de l’enregistrement erroné des phénomènes.
Le monde de l’illusion.
Le contrôle correct par "l’Etre plus profond".
"Une vie pure, un intellect ouvert, un cœur pur, une intelligence avide, une perception spirituelle dévoilée, un amour fraternel pour son condisciple, une promptitude à recevoir et à donner des avis et des enseignements (...) une obéissance empressée aux commandements de la Vérité (...) une courageuse endurance de l’injustice personnelle, une intrépide déclaration de principe, une vaillante défense de ceux qui sont injustement attaqués et un regard toujours tourné vers la progression humaine et la perfection que la science secrète dépeint ; voici les escaliers d’or, dont les marches conduisent l’étudiant au Temple de la Divine Sagesse."
H. P. BLAVATSKY.
Le travail de la méditation esquissé dans le chapitre précédent constitue un bon exercice de concentration pour le débutant et le conduira finalement, s’il possède la persévérance, à la véritable pratique de la méditation. Une concentration d’une minute est difficile à réaliser mais elle est un pas véritable sur le chemin de la méditation, qui est un acte de concentration prolongée. Le plan aidera à produire la condition d’attention active. De nombreux plans de cette sorte sont utilisables et peuvent être rédigés, suivant les besoins des différents types d’êtres, par ceux qui connaissent les règles et qui sont de bons psychologues. Il est évident que, dans un ouvrage de ce genre, les exercices plus avancés et le travail plus intense ne sauraient être indiqués. Ils ne peuvent être suivis prudemment, avant que les étapes préliminaires aient été victorieusement franchies.
Il est à noter que tout processus de pensée suivi avec une attention invariable, conduisant "à l’intérieur", de la forme extérieure à l’énergie ou aspect vie de cette forme et rendant le penseur capable de s’identifier avec elle, aura un résultat semblable à toute autre esquisse technique. Par exemple, tout nom correctement compris comme étant celui d’une chose et par conséquent celui d’une forme, servira de "pensée-semence", dans la méditation.
La forme sera étudiée quant à sa qualité et son but et, avec le temps, tout peut être ramené à une idée ; toutes les idées véritables émanent du royaume de l’âme. Si l’attitude est correcte, si les procédés indiqués dans le chapitre V sont suivis, le penseur se trouvera conduit hors du monde phénoménal dans le monde de la Réalité Divine.
Quand la pratique de la concentration est acquise, la considération de la forme extérieure, de ses qualités et de son aspect, peut être omise et l’acte de concentration étant devenu automatique et instantané, grâce à la persévérance et à l’exercice, l’élève peut partir de l’aspect "but" ou commencer par l’idée sous-jacente qui a suscité la manifestation extérieure de la forme. Plutarque a exprimé ce concept de la manière suivante :
Une idée est un Etre incorporel, qui n’a pas de substance en soi mais qui donne figure et forme à la matière sans forme et devient la cause de la manifestation.
Ce sont là des paroles significatives qui renferment des informations pour l’étudiant de l’ancienne technique de la méditation.
Du point de vue de l’intellect, on pourrait dire que le but de la méditation est le contact avec le monde des idées ; du point de vue de l’âme, il est l’identification de l’âme individuelle avec le monde générateur de toutes les idées. Par le contrôle de l’intellect, nous devenons conscients des idées qui président à l’évolution de notre monde, et de la forme qu’elles prennent au cours de la manifestation dans la matière. Par la méditation, nous prenons contact avec une partie du plan ; nous voyons les épures du Grand Architecte de l’univers et il nous est donné l’occasion de participer à leur expression objective, grâce à l’interprétation exacte des idées avec lesquelles nous sommes entrés en contact pendant la méditation.
Si l’étudiant doit interpréter d’une manière adéquate ce qu’il voit, il est évident qu’il devra posséder un intellect bien entraîné, richement pourvu, qui le rendra capable d’exprimer clairement les pensées dont il cherche à envelopper les idées nébuleuses qu’il doit transmettre ensuite au cerveau. Il se peut que "Dieu", dans beaucoup de cas, exécute Ses plans par l’entremise d’êtres humains, mais Il a besoin d’êtres intelligents ; Il lui faut des hommes et des femmes qui ne soient pas plus stupides que ceux et celles choisis par les chefs de la race, pour participer à leurs entreprises.
Aimer Dieu n’est pas entièrement suffisant. C’est un pas dans la bonne direction, mais la dévotion, si elle n’est pas équilibrée par du bon sens, de l’intelligence, conduit à bien des actions stupides comme à des efforts inconsidérés. Dieu cherche ceux qui possèdent un intellect hautement développé et un cerveau susceptible d’enregistrer les impressions supérieures, afin que le travail soit accompli correctement. Peut-être pourrait-on dire que les saints et les mystiques nous ont révélé la nature de la Vie Divine et la qualité des idées qui gouvernent les activités de Dieu dans le monde phénoménal, et que les connaisseurs, et les intellectuels, à leur tour, nous ont révélé le Plan synthétique et le But Divin. Ainsi trouvons-nous le fil d’or qui nous guidera hors du labyrinthe actuel et nous conduira du chaos mondial à la lumière de la vérité et de la compréhension.
Il faut nous souvenir que nous vivons dans un monde d’énergies et de forces. Le pouvoir de l’opinion publique (d’habitude émotif et fréquemment mis en branle par des idées fondamentales émises par des penseurs bons, mauvais ou indifférents), est bien connu ; il est une forme d’énergie produisant de grands résultats. L’effet dévastateur de l’émotion non contrôlée est également bien connu ; il est encore la démonstration d’une force. L’expression constamment employée "les forces de la nature" montre que l’homme, depuis qu’il pense, a toujours su que tout est énergie. Le savant nous dit que toute chose est une manifestation de l’énergie. Il n’y a que l’énergie ; elle se déverse à travers nous, travaille en nous, et nous sommes plongés en elle. Toutes les formes sont faites d’atomes, nous dit-on, et les atomes sont des unités d’énergie.
L’homme est donc lui-même énergie, formé d’unités d’énergie, vivant dans un monde pareillement constitué et travaillant tout le temps avec de l’énergie.
La loi fondamentale gouvernant tout travail de méditation est celle que les voyants de l’Inde ont formulée il y a des siècles : "L’énergie suit la pensée."
L’énergie découle du royaume des idées (ou de la connaissance de l’âme).
L’opinion publique du royaume de l’âme filtre petit à petit à travers le dense intellect des hommes et l’on peut faire remonter jusqu’à elle, tous les mouvements avancés du temps présent, toutes les organisations pour le bien-être général et l’amélioration du groupe, tous les concepts religieux et toutes les connaissances extérieures des causes qui produisent l’objectivité. Ces idées assument d’abord une forme mentale, et quelques intellects les saisissent, y réfléchissent ou les passent à un groupe quelconque de penseurs ; ainsi le travail de la pensée en développement se poursuit... Alors, intervient la qualité du désir et il y a une réaction émotive aux pensées que l’idée a évoquées et la forme est graduellement construite. Le travail continue : l’énergie de l’âme, de l’intellect et du désir entrent en rapport avec l’énergie de la matière et une forme définie naît. Nous pouvons poser en principe que toute forme est la matérialisation de la pensée de quelque penseur ou d’un groupe de penseurs, qu’il s’agisse de la forme d’une machine à coudre, d’un ordre social ou d’un système solaire. C’est une forme de travail créateur et les mêmes lois qui régissent l’apparition de l’existence ont gouverné le processus entier ; tout le travail a été rassemblé avec une énergie d’une espèce ou d’une autre.
L’élève s’adonnant à la méditation devra, par conséquent, se rappeler qu’il travaille toujours avec des énergies et que ces énergies variées auront un effet défini sur les énergies dont il est lui-même composé (si une telle expression peut être employée).
Il est donc évident que l’homme cherchant à méditer doit essayer de faire deux choses :
1.
Il doit apprendre à transmettre au mental ce qu’il a vu et touché, puis l’interpréter correctement. Ensuite, il devra le communiquer, d’une manière adéquate, au cerveau impressionnable et attentif. Ainsi l’homme à l’état de veille pourra percevoir les choses du royaume de Dieu ;
2.
Il doit apprendre quelle est la nature des énergies avec lesquelles il entre en contact et s’entraîner à les utiliser correctement. Voici un exemple d’ordre général : Nous nous laissons entraîner par la colère ou l’irritation, nous commençons instinctivement à élever la voix.
Pourquoi ? Parce que nous sommes la proie de notre énergie émotive.
En apprenant à contrôler l’énergie de la parole, nous commençons à nous rendre maîtres de ce type particulier d’énergie émotive.
Les points essentiels de la pratique de la méditation se résument, pour nous, dans ces deux idées : l’interprétation et la transmission exactes de l’énergie, puis l’utilisation intelligente et correcte de cette énergie. Le problème qui se présente à l’aspirant apparaît aussi et l’on comprend pourquoi ceux qui enseignent la technique de la méditation incitent leurs élèves à procéder lentement et avec précaution.
Il est essentiel de comprendre que le travail de la méditation peut être très dangereux et conduire à de sérieuses difficultés. Il peut être destructeur et dissociant, faire plus de mal que de bien et conduire l’homme à une catastrophe, s’il suit le chemin du Connaisseur, ne comprenant pas ce qu’il fait ni ou cela le conduit. En même temps, ce travail peut être "l’œuvre du salut" et sortir de ses difficultés celui qui l’entreprend. Il peut être constructeur et libérateur et guider l’homme, par de saines méthodes, sur le chemin conduisant des ténèbres à la lumière, de la mort à l’immortalité et de l’irréel au Réel.
Nous avons vu la nécessité profonde, pour l’étudiant, de réussir à faire passer avec exactitude dans sa conscience cérébrale physique les phénomènes du monde spirituel avec lesquels il a pu entrer en contact. Il est probable, cependant, qu’il lui faudra longtemps avant de pénétrer dans ce monde. Il devra apprendre à discriminer entre les champs de perception qui s’ouvrent à lui et à connaître la nature de ce qu’il voit et de ce qu’il entend, à mesure qu’il devient plus sensitif. Considérons un moment quelques-uns de ces phénomènes du mental inférieur, que les élèves interprètent mal si constamment.
Ils enregistrent, par exemple, une rencontre merveilleuse avec le Christ ou toute autre Grande Ame qui leur est apparue, tandis qu’ils méditaient, leur a souri et dit : "Réjouissez, vous, vous faites des progrès ; vous êtes des travailleurs choisis et la vérité vous sera révélée", ou quelque insanité de ce genre. Ils tressaillent de joie, ils inscrivent le fait dans leur journal et m’écrivent que c’est le plus merveilleux événement de leur existence. Cela se peut, à condition de comprendre et d’apprendre la leçon. Qu’est-il arrivé réellement ?
L’étudiant a-t-il vu le Christ ? Ici, rappelons-nous la vérité "les pensées sont des choses" et que toute pensée prend forme. Deux choses ont produit l’incident, s’il a réellement eu lieu et n’est pas le résultat d’une imagination vive, trop stimulée. Le pouvoir de l’imagination créatrice commence à peine à se faire sentir et il est tout à fait possible de voir ce que nous désirons voir, même si rien n’est là. Le désir de faire des progrès et l’effort intense ont forcé l’éveil de l’élève, sur le plan psychique, le plan des vaines imaginations, du désir et des accomplissements illusoires. Sur ce plan, il entre en contact avec une forme-pensée représentant le Christ ou quelque autre Grand Maître vénéré. Le monde de l’illusion est rempli de telles formes, construites par les pensées aimantes des hommes, au cours des âges, et l’élève, travaillant dans le champ de sa propre nature psychique (la ligne de moindre résistance pour la majorité) entre en contact avec une forme-pensée de ce genre, la prend pour une réalité, puis imagine qu’elle lui a dit les choses qu’il désire entendre. Il souhaite des encouragements ; comme tant d’autres, il cherche dans ses efforts la justification des phénomènes ; il tranquillise son cerveau et glisse lentement dans un état psychique négatif. Dans cette condition, son imagination commence à fonctionner, il voit ce qu’il veut voir et il entend les magnifiques paroles après lesquelles il soupire. Il ne lui vient pas à l’esprit que les Guides de la race sont trop occupés, absorbés par des activités de groupe et par la préparation des penseurs avancés, des conducteurs de l’humanité par lesquels ils peuvent travailler, pour s’occuper des enfants de la race. Ces derniers peuvent être instruits avec un plein succès par des êtres moins évolués. Ils ne pensent pas non plus que, fussent-ils assez avancés, assez hautement évolués pour mériter le privilège d’une telle rencontre, le Maître ne perdrait pas son temps et le leur à leur taper sur l’épaule, en prononçant de ronflantes mais stupides platitudes ; il profiterait du moment pour leur signaler une faiblesse à éliminer ou bien un travail constructeur à entreprendre.
Il se peut également qu’une "force", un mot souvent employé, ou qu’une entité vienne vers l’élève, tandis qu’il médite, et lui dépeigne une grande tâche pour laquelle il a été choisi, un message universel qu’il devra communiquer et auquel le monde entier sera attentif, ou une invention qu’il est destiné à présenter à un monde dans l’attente, s’il continue à se comporter convenablement. Avec contentement, l’élève revêt le manteau du prophète et, avec une foi invincible dans ses capacités d’influencer les multitudes, même s’il est inapte à influencer son entourage actuel, il se prépare à poursuivre sa divine mission.
En une année, trois "Maîtres mondiaux", ayant étudié la méditation dans une école ou dans une autre, se sont joints au groupe avec lequel je suis associée, ceci, non qu’ils voulussent poursuivre leur étude de la méditation, mais parce qu’ils sentaient que nous serions heureux qu’ils "nourrissent" dans le groupe quelques-unes des nombreuses centaines de personnes dont ils devaient être les instruments de sauvetage. J’ai dû décliner cet honneur et ils ont disparu sans que depuis l’on ait jamais entendu parler d’eux. Le Monde les attend encore ! Leur sincérité était indubitable. Ils croyaient ce qu’ils disaient. Mais il n’y a aucun doute non plus qu’ils étaient hallucinés ! Nous sommes tous en danger d’être ainsi trompés, lorsque nous commençons à méditer, si l’intellect discriminateur ne veille pas, ou si nous avons une secrète aspiration à la prééminence spirituelle, ou si nous souffrons d’un complexe d’infériorité qui a besoin d’être compensé. Le fait que ces gens étaient peut-être réellement entrés en contact avec leur âme peut être une autre cause d’illusion.
Ils avaient été transportés d’émerveillement, devant l’omniscience de leur âme, perçue dans un éclair. Mais ils avaient surestimé leurs capacités, l’instrument de l’âme n’étant absolument pas à la mesure de la tâche. Il y a des aspects de leur vie sur lesquels la lumière ne peut briller, des fautes secrètes qu’ils connaissent et avec lesquelles ils ne peuvent rompre ; il y a le désir de la renommée et du pouvoir, il y a l’ambition. Ils ne sont pas encore l’âme en activité. Ils ont eu simplement la vision de ce qui est possible. Ils vont à la débâcle, faute de voir la personnalité comme elle est.
En dépit de la véracité de tout ce qui est dit ci-dessus, rappelons-nous cependant que c’est le privilège du véritable connaisseur de travailler en étroite collaboration avec les Guides de la Race, mais que cette méthode n’est pas celle qui a trompé l’aspirant.
Ces contacts, nous ne saurions les avoir avant de fonctionner consciemment en tant qu’âme et d’être absorbés par le Service, dans l’oubli complet de nous-mêmes, un service dont nous prenons nous-mêmes l’initiative, accompli sous l’impulsion de l’âme, parce qu’elle possède la conscience du groupe et qu’il est de sa nature de servir. Le Christ est le Fils de Dieu, en pleine activité, "l’Aîné d’une grande famille de Frères". Il a une conscience dont l’étendue est universelle et à travers Lui, l’Amour de Dieu se déverse et les desseins de Dieu sont accomplis. Il est le Maître des Maîtres ; Il enseigne pareillement les Anges et les Hommes. Quand Lui et ses Associés trouvent un aspirant fidèle, consciencieux dans son entreprise, absorbé par la tâche à accomplir, dans la discipline de soi-même, ils cherchent s’il est arrivé au stade où "la lumière resplendit" en lui. S’ils découvrent que cet aspirant est désireux de servir ses Frères sans rechercher pour lui-même aucun contact phénoménal, sans souhaiter aucun réconfort qui le flatte dans son orgueil, alors, ils peuvent lui révéler le travail qu’il peut faire dans sa propre sphère, afin de contribuer à l’avancement du Plan Divin. Mais il devra commencer où il est ; il lui faudra faire sa démonstration soit à son foyer, soit à son bureau ; faire ses preuves dans les petites choses, avant qu’il soit possible de lui en confier de grandes. La ridicule arrogance de certains écrits rapportant les contacts psychiques des auteurs est incroyable. Il leur manque, pour le moins, le sens de l’humour.
Le point que l’étudiant doit toujours avoir présent à l’esprit, c’est que toute connaissance, toute instruction est communiquée à son intellect par sa propre âme. C’est l’âme qui éclaire son chemin. Les Maîtres de la Race travaillent à travers les âmes. Cela ne sera jamais trop répété. Par conséquent, le premier devoir de chaque élève est de se perfectionner dans l’exercice de la méditation, du service et de la discipline, et non de chercher à rencontrer quelque Grande Ame. Cela est moins intéressant mais préserve de l’illusion.
Qu’il veuille bien s’en contenter, car les résultats sublimes auront soin d’eux-mêmes. Une apparition se présenterait-elle, qui lui serve des platitudes, il agira à son endroit avec le même jugement sain que dans les affaires ou les choses de la vie ordinaire. Si quelqu’un se présentait à lui, disant : "Un grand travail est entre vos mains... Nous voyons que... vous faites bien... Nous savons que...", etc., etc., il éclaterait probablement de rire et continuerait sa besogne du moment.
Un autre effet de la méditation, et qui prévaut en ce temps, est le flot d’écrits, soi-disant inspirés, qui surgissent de toutes parts et pour lesquels de hautes revendications sont faites. Des hommes et des femmes sont activement occupés à écrire automatiquement, sous l’empire de l’inspiration et prophétiquement et donnent au public le résultat de leur travail. Ces écrits se distinguent par certains traits uniformes et peuvent s’expliquer de plusieurs façons. Ils émanent de différentes sources intérieures ; ils indiquent une suave aspiration ; ils ne disent rien de nouveau, mais ils répètent des choses souvent dites auparavant ; ils sont remplis d’affirmations et de citations qui les relient aux écrits mystiques ou à l’enseignement chrétien. Ils peuvent contenir des prophéties quant aux événements futurs (généralement sinistres, terribles et rarement d’un caractère heureux), ils apportent beaucoup de réconfort à l’écrivain et lui font sentir qu’il est une grande et belle âme ; heureusement, ils sont en général inoffensifs. Leur nom est légion et ils deviennent très ennuyeux après que l’on a parcouru quelques manuscrits. Il en est quelques-uns de définitivement destructeurs. Ils prédisent de grands et d’immédiats cataclysmes et engendrent la peur dans le monde. Même en supposant que ces prédictions soient vraies, l’on est tenté de se demander ce que l’on gagne à effrayer le public, et s’il ne serait pas plus constructif de développer chez les gens une compréhension de leur destinée mortelle plutôt que de leur dire qu’ils vont être engloutis par un raz de marée ou submergés dans une catastrophe qui effacera leur cité de la carte.
Que sont ces écrits, bons, inoffensifs ou subversifs ? Ils se divisent en deux catégories :
I.
Ce sont les écrits d’âmes sensitives qui peuvent s’harmoniser (sur le plan psychique) avec la masse des aspirations, des idées mystiques de tous les temps ou également avec les terreurs raciales, héréditaires ou les peurs engendrées par les conditions qui prévalent aujourd’hui dans le monde. Ils enregistrent tout cela et le passent à leurs amis. Dans cette catégorie, se classent les écrits provenant d’êtres sensitifs d’une manière plutôt mentale et qui s’harmonisent télépathiquement avec le monde mental. Ils répondent aux vibrations mentales de quelque penseur profond, ou bien aux concepts rassemblés du monde religieux ; ils enregistrent sur les niveaux mentaux les peurs, les haines et la tendance séparatiste des masses. Que le matériel rapporté soit bon ou mauvais ou heureux, ce qui est rare, il charrie les vibrations de la peur et des présages ; il est toujours de nature psychique et ne démontre aucunement la qualité révélatrice de l’âme. Les prophéties du Livre de Daniel et des Révélations sont responsables de la construction d’une forme-pensée de la peur et de la terreur, qui a suscité de nombreux écrits de nature psychique, et l’exclusivisme de la religion organisée a conduit un grand nombre d’êtres à se considérer comme séparés du reste de l’humanité et à se regarder comme les élus du Seigneur, portant la marque du Christ sur leur front et, par suite, assurés du salut, à l’exclusion du reste du monde, à moins qu’il ne lui soit permis d’interpréter la vérité et l’avenir dans le langage de l’élu.
II.
On peut trouver dans ces écrits un procédé d’auto-développement, une méthode grâce à laquelle le mystique peut passer de l’ "introversion" à l’"extraversion". Il se peut que l’auteur puise au trésor du savoir subconscient qui est le sien et qu’il a accumulé en lisant, en pensant et par ses contacts. Son mental a enregistré et retenu nombre de choses dont il demeure complètement ignorant, pendant des années. Puis il commence à méditer, il touche soudain aux profondeurs de sa nature et pénètre jusqu’aux ressources de sa propre subconscience, jusqu’aux informations descendues au-dessous du niveau de sa conscience ordinaire. Il commence à écrire assidûment. Pourquoi considère-t-il que ces pensées émanent du Christ ou de tout autre Grand Maître ? On se le demande. Cela nourrit probablement son orgueil, tout à fait inconsciemment, de sentir qu’il est un canal à travers lequel le Christ peut communiquer.
Je ne fais pas allusion ici aux écrits automatiques, si populaires aujourd’hui. Je suppose que l’aspirant se refuse à tout travail de cette dangereuse sorte. Aucun aspirant véritable, faisant l’effort de contrôler sa nature, ne confiera les rênes du gouvernement ou ne se soumettra au contrôle d’une entité incarnée ou désincarnée ; il ne prêtera pas non plus aveuglément la main à l’emploi d’une force inconnue. Les dangers de cette sorte de travail sont trop connus pour que j’insiste ; ils ont conduit dans les asiles d’aliénés nombre de gens en proie aux idées fixes, aux obsessions.
Comment distinguer entre les écrits véritablement inspirés, émanant du connaisseur, et cette masse de littérature inondant le public en ce moment ?
D’abord, je dirai que tout écrit véritablement inspiré est totalement dénué de références personnelles ; il fera entendre une note d’amour ; il sera dégagé des haines et des limitations raciales ; il communiquera des enseignements définis et aura un ton d’autorité en raison de son appel à l’intuition ; il répondra à la loi de correspondance et s’insérera dans le tableau du monde ; surtout, il portera l’empreinte de la Sagesse Divine et conduira la race un peu plus loin.
Des écrivains transmettant ce type d’enseignement auront une réelle compréhension de son mécanisme et des méthodes qu’ils emploient.
Ils seront maîtres de la technique du processus ; ils seront capables de se garder de toute illusion et de l’intrusion de personnalités ; ils posséderont une connaissance effective de l’appareil avec lequel ils travaillent. S’ils reçoivent des enseignements provenant d’entités désincarnées ou de grands Maîtres, ils sauront comment les recevoir et seront alors avertis en ce qui concerne l’agent transmettant l’enseignement.
Les véritables serviteurs de l’humanité et ceux qui sont entrés en contact avec le monde de l’âme, par la méditation, n’ont pas de temps à perdre en platitudes ; celles-ci peuvent être abandonnées aux perroquets de ce monde ; les serviteurs sont trop occupés à servir constructivement, pour ramasser des vêtements qui sont uniquement le voile de l’orgueil. Peu leur importe la bonne opinion de quiconque, incarné ou désincarné ; ils n’attendent d’approbation que de leur âme et leur intérêt vital est dans le travail de pionnier. Ils ne feront rien qui entretienne la haine, la séparativité ou la peur. Il n’y a que trop de personnes dans le monde prêtes à cela. Ils aviveront la flamme de l’amour, partout où ils iront ; ils enseigneront la fraternité dans sa véritable inclusivité et non pas un système de fraternité réservé au petit nombre et laissant dehors tout le reste. Ils reconnaîtront tous les hommes comme les Fils de Dieu et ne se placeront pas sur le piédestal de la Justice et du Savoir, d’où proclamer la vérité comme ils la voient et vouer à la destruction ceux qui ne partagent pas leur opinion ou n’agissent pas selon ce qu’ils jugent bien. Ils ne considéreront pas qu’une race soit meilleure qu’une autre quoique reconnaissant le plan de l’évolution et le travail que chaque race doit accomplir. Bref, ils s’emploieront à construire le caractère des hommes et ne perdront pas leur temps à démolir des personnalités ou à s’occuper d’effets et de résultats. Ils travaillent dans le monde des causes et ils énoncent des principes. Le monde est plein de gens qui détruisent, qui alimentent les haines actuelles et augmentent les divisions entre les races, les groupes, entre riches et pauvres.
Que l’aspirant véritable se rappelle qu’en établissant le contact avec son âme, en devenant un avec la Réalité, il entre dans un état de conscience du groupe, qui détruit toute barrière et ne laisse aucun Fils de Dieu hors du champ de la connaissance.
Il est possible de mentionner d’autres formes d’illusion, car, généralement, le premier monde avec lequel l’aspirant entre en contact est le monde psychique, domaine de l’illusion. Celui-ci a son utilité ; y pénétrer est une expérience des plus précieuses, pourvu que les règles de l’amour et de l’oubli de soi-même y soient observées, que tout contact soit soumis à l’intellect discriminateur et au pur et simple bon sens.
Tant d’élèves manquent d’humour et se prennent trop au sérieux. Ils semblent laisser leur bon sens derrière eux, quand ils pénètrent dans un nouveau champ de phénomènes. Il est utile d’enregistrer tout ce qui est vu et entendu, et puis de tout oublier jusqu’au moment où nous commençons à fonctionner dans le royaume de l’âme ; alors, nous ne trouverons plus d’intérêt à nous en souvenir. Nous devons aussi éviter les personnalités et l’orgueil, ils n’ont point de place dans la vie de l’âme, vie gouvernée par des principes et par l’amour pour tous les êtres. Lorsque ces conditions sont remplies, l’élève ne court aucun danger de s’égarer et n’est pas retardé ; tôt ou tard, il entrera inévitablement dans le monde duquel il est dit : "L’.il n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu les choses que Dieu a révélées à ceux qui l’aiment."
C’est une question de temps, c’est-à-dire de persévérance.
Le second type de difficulté que nous ayons à considérer, peut être interprété en termes d’énergie. Les élèves se plaignent fréquemment d’une stimulation intense et d’un accroissement d’énergie dont ils ne savent que faire.
Ils nous disent qu’au cours de la méditation ils sont tentés de pleurer, qu’ils sont agités ; ils ont des périodes d’activité excessive pendant lesquelles ils vont, viennent, servant, parlant, écrivant, travaillant, de telle sorte qu’à la fin une réaction violente se produit, aboutissant parfois à un épuisement nerveux.
D’autres se plaignent de douleurs de tête, de migraines succédant immédiatement à leur méditation, ou encore d’une vibration gênante, dans le front ou dans la gorge. Ils ne peuvent plus dormir comme auparavant. Ils sont, en fait, trop stimulés. Le système nerveux est affecté par l’intermédiaire des fins et subtils "nadis" qui doublent les nerfs et auxquels nous avons fait allusion précédemment. Ce sont là des troubles propres au néophyte ; il faut les traiter correctement, avec soin, et ils disparaîtront rapidement, mais si on les ignore, ils peuvent amener des complications sérieuses. A ce stade, l’étudiant sincère et intéressé est lui-même une difficulté, car il est si anxieux de se rendre maître de la technique de la méditation, qu’il ignore les règles qui lui sont données et se presse, en dépit de ce que le maître peut lui dire et des avertissements qu’il reçoit. Au lieu de s’en tenir à la formule des quinze minutes qui lui est donnée, il entreprend de forcer le pas et médite trente minutes ; au lieu d’employer le plan qui est préparé de manière à se réaliser en un quart d’heure environ, il s’efforce de maintenir la concentration aussi longtemps que possible, oubliant qu’à ce stade de son développement il est en train d’apprendre à se concentrer et non à méditer. Ainsi, il souffre de dépression nerveuse, ou d’insomnie ; son maître en est rendu responsable et la science est considérée dangereuse ; cependant, lui seul est blâmable.
Quand ces troubles préliminaires se produisent, le travail doit être arrêté temporairement ou ralenti. Si l’état n’est pas assez sérieux pour justifier l’arrêt complet du travail, il faudra rechercher attentivement dans quelle partie du corps humain se porte l’afflux de l’énergie. Au cours de la méditation, on entre en contact avec l’énergie et elle doit trouver son chemin dans une partie ou l’autre du mécanisme.
Chez les types mentaux, ou dans le cas de ceux qui ont déjà quelque facilité à "concentrer la conscience" dans la tête, ce sont les cellules cérébrales qui sont stimulées, ceci conduisant aux maux de tête, à l’insomnie, à un sentiment de plénitude, ou provoquant une vibration entre les yeux ou au sommet de la tête. Quelquefois, il y a l’impression d’une lumière éblouissante, semblable à un éclair brusque perçu les yeux fermés, dans l’obscurité comme à la lumière. Lorsque c’est le cas, la période de méditation devra être réduite à cinq minutes, ou la méditation se fera en alternant les jours, jusqu’à ce que les cellules cérébrales se soient ajustées au nouveau rythme et à l’accroissement de stimulation. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter si l’on emploie un jugement sage et si l’on obéit aux avis du maître, mais, si l’élève force la méditation ou augmente sa durée, il se prépare des difficultés. Encore une fois, le bon sens entre en jeu ; par la réduction de la durée du travail et par la pratique d’une courte méditation chaque jour, il est possible de ramener le travail à la normale. Nous avons eu des élèves qui ont souffert de cette manière, mais qui ont obéi aux règles et, se servant de leur bon sens, font maintenant leur méditation pendant trente minutes ou une heure, quotidiennement.
Chez les individus émotifs, le trouble est d’abord perçu dans la région du plexus solaire. L’élève se trouve disposé à l’irritation, à l’anxiété, au tourment, et (particulièrement dans le cas des femmes) il y a une propension aux larmes.
Parfois, il y a une tendance aux nausées car il y a une relation entre la nature émotive et l’estomac, comme le prouvent les vomissements près les chocs, les peurs, les émotions intenses. Les mêmes règles que précédemment sont applicables : bon sens, exercice ralenti et prudent du processus de la méditation.
Un autre résultat de la stimulation peut être mentionné : Les gens se découvrent exagérément sensitifs. Les sens travaillent avec excès et leurs réactions sont plus vives. Ils "prennent sur eux" les états physiques et psychiques de ceux avec lesquels ils vivent ; ils se trouvent "ouverts" aux pensées, aux dispositions des autres. La cure dans ce cas n’est pas de raccourcir la durée de la méditation (elle devra être continuée selon le programme), mais de s’intéresser à la vie d’une façon plus intellectuelle, de s’occuper du monde mental ou de tout sujet tendant à développer l’aptitude mentale, la capacité de
vivre dans la tête et non dans la région émotive. Une attention concentrée sur la vie et ses problèmes, une puissante occupation intellectuelle effectueront la cure. C’est pour cette raison que les maîtres sages recommandent, parallèlement au travail de la méditation, des lectures, des travaux, afin de préserver l’équilibre de leurs élèves. Un développement général est toujours nécessaire et un intellect cultivé devrait toujours accompagner la croissance spirituelle.
Il y a une troisième catégorie de résultats indésirables, qui ne doit pas être omise. Beaucoup d’étudiants de la méditation se sont plaints d’une stimulation de leur vie sexuelle, ce qui leur a causé de grandes difficultés. Nous avons rencontré de ces cas. Après investigation, on découvre que ces élèves sont des gens dont la nature animale est très forte et qui ont mené une vie sexuelle active et mal réglée, ou dont la pensée est accaparée par la question sexuelle, même si la vie est contrôlée. Un fort complexe mental concernant cet aspect est souvent découvert chez des personnes qui considéreraient tout à fait mal de mener une vie sexuelle anormale ou perverse, mais qui s’occupent mentalement du sexe ou le discutent continuellement, lui permettant de jouer un rôle excessif dans leur vie mentale. Certaines gens, des plus dignes, ont une conviction bien établie, que le célibat doit toujours accompagner la vie spirituelle. Ne se pourrait-il que le véritable célibat, auquel les anciennes règles se réfèrent, se rapportât à l’attitude de l’âme ou homme spirituel, vis-à-vis du monde et de la chair et du Démon, comme s’expriment les Saintes Écritures ? Le vrai célibat ne serait-il pas l’abstention de tout mal ?
Chez l’homme cela peut impliquer la continence, afin qu’il se prouve à lui-même sa domination sur sa nature animale ; dans d’autres cas, par exemple, cela peut comporter l’abstention de tout bavardage. Il n’y a aucun péché dans le mariage et c’est probablement la voie pour beaucoup qui, autrement, mèneraient une vie mentale trop active en ce qui concerne le sexe. Il est inutile d’ajouter ici que tout véritable élève s’exerçant à la méditation ne devrait pas tolérer dans sa vie de relations sexuelles illégitimes. L’aspirant à la vie spirituelle se conforme non seulement aux lois du royaume spirituel, mais aussi aux coutumes de son époque. Par conséquent, il régularise son existence physique afin que l’homme de la rue reconnaisse la moralité et la rectitude de sa présentation au monde. Au foyer, cela sera basé sur une véritable et heureuse relation entre homme et femme, sur une confiance mutuelle, sur une coopération et une compréhension réciproque, une relation dans laquelle les principes de la vie spirituelle sont appliqués ; c’est là une des aides les plus puissantes qui puisse être apportée au monde, actuellement. Une relation basée sur l’attraction physique et la gratification des sens et dont le premier objectif est la prostitution de la nature physique est mauvaise ; elle est le mal. Si le but de nos forces est de révéler Dieu immanent dans la forme, alors, aucun niveau de conscience n’est intrinsèquement plus divin qu’un autre et le divin peut être exprimé dans toutes les relations humaines. Si un homme ou une femme marié ne peut parvenir à l’illumination et atteindre le but, alors, il y a une erreur et le divin ne peut s’exprimer au moins sur un plan formulant ceci en termes qui peuvent sembler un blasphème mais qui révéleront la futilité de ces raisonnements : Dieu est vaincu sur un point de Son Royaume.
J’ai insisté sur ce point, parce que beaucoup de gens, et en particulier les hommes, découvrent que leur nature animale a besoin d’attention lorsqu’ils commencent à méditer. Ils découvrent en eux-mêmes des désirs incontrôlés, et, de plus des effets physiologiques qui leur causent des troubles aigus et du découragement. Une personne peut avoir une haute aspiration et une tendance accentuée vers la vie spirituelle et, cependant, avoir encore des aspects de sa nature incontrôlés. L’énergie qui se déverse au cours de la méditation passe à travers tout le mécanisme et stimule le système sexuel entier. Le point faible est toujours découvert et stimulé. Le remède à cette situation peut se résumer ainsi : contrôle de la pensée (de la vie mentale) et transmutation ; une intense préoccupation intellectuelle et l’intérêt cultivé dans une autre direction que la ligne de moindre résistance : le sexe. Il devrait y avoir un effort continuel pour garder l’énergie contactée dans la tête et lui permettre de se traduire par une activité créatrice quelconque. L’enseignement oriental nous dit que l’énergie généralement employée au fonctionnement de la vie sexuelle doit être dirigée vers la tête et la gorge, cette dernière en particulier, car elle est, dit-on, le centre du travail créateur. Pour exprimer ceci en termes occidentaux, cela signifie que nous devons apprendre à transmuer l’énergie utilisée dans la procréation ou les pensées sexuelles, et l’employer à quelque travail littéraire, artistique ou dans une expression quelconque de l’activité du groupe. La tendance moderne à éviter le mariage, qui est celle de l’intellectuel menant souvent une vie de célibataire, semble démontrer la vérité de la position orientale. Cela préoccupe grandement ceux qui étudient l’abaissement de la natalité. La transmutation n’est sûrement pas la mort d’une activité, ou la cessation d’une fonction sur un plan de conscience, au profit d’un plan supérieur. C’est l’utilisation appropriée des divers aspects de l’énergie, là où le Soi sent qu’ils devraient être employés en vue de la réalisation des fins de l’évolution. L’intellect, illumine par l’âme, devrait être le facteur dominant et quand nous pensons juste, vivons sainement et élevons nos pensées et nos énergies jusqu’aux "Lieux Célestes", nous résolvons nos problèmes par le développement d’une spiritualité normale dont on a grandement besoin en ce moment, particulièrement parmi les aspirants et les étudiants de l’ésotérisme.
Avant de clore ce chapitre, il est bon aussi de faire allusion aux dangers courus par un grand nombre de personnes qui répondent aux appels de maîtres enseignants aux élèves une technique particulière du développement spirituel.
On leur apprend à méditer sur certains centres, généralement le plexus solaire, quelquefois le cœur et, assez curieusement, jamais la tête. La méditation sur un centre est basée sur le principe suivant lequel l’énergie suit la pensée ; elle aboutit à la stimulation directe de ce centre et à la démonstration des caractéristiques particulières dont ces centres, dispersés dans tout le corps, sont responsables. Comme la majorité des gens fonctionnent principalement grâce aux énergies rassemblées au-dessous du diaphragme (les énergies sexuelles et émotives), leur stimulation est des plus dangereuses. En raison de ceci, pourquoi courir le risque ? Pourquoi n’être pas avertis par l’expérience des autres ? Pourquoi ne pas apprendre à vivre en tant qu’homme spirituel, du point si curieusement décrit par les orientaux comme : "le Trône entre les sourcils" et, de là, dominer les aspects de la nature inférieure et guider la vie de chaque jour dans les voies de Dieu ?