34. Les pensées contraires au yoga sont le comportement nuisible, la fausseté, le vol, l'incontinence et l'avarice, commis tant personnellement qu'incités à être commis ou approuvés ; qu'ils surgissent à la suite de l'avarice, de la colère ou de l'erreur (ignorance) ; que la faute soit légère, moyenne ou grande. Il en résulte toujours une douleur et une ignorance extrêmes. Pour cette raison, les pensées contraires doivent être cultivées.

On notera que les cinq Commandements mettent spécifiquement en cause les "pensées contraires au yoga" ou union, et que l'observation des Commandements aura pour résultat :

a.
L'innocuité au lieu de la nocivité.
b.
La vérité, au lieu de la fausseté.
c.
L'abstention de vol au lieu du vol.
d.
La maîtrise de soi au lieu de l'incontinence.
e.
Le contentement au lieu de l'avarice ou de la convoitise.

Il ne reste à l'aspirant aucune excuse ; il s'éveille à la vérité que la transgression des Commandements est inéluctablement génératrice de résultats, que l'infraction soit insignifiante ou considérable. Une "pensée contraire" doit produire son effet et cet effet est double : douleur, et ignorance ou erreur.
L'étudiant en occultisme associe toujours aux trois mondes les trois termes suivants : 

1.
Maya ou illusion, se rapportant au monde des formes dans lequel le soi réel se trouve en état d'incarnation et avec lequel, dans son ignorance, il s'identifie au cours d'âges sans nombre.
2.
L'erreur, processus de fausse identification, par lequel le soi se leurre et dit : "Je suis la forme."
3.
L'ignorance ou avidya, qui est le résultat de cette identification erronée et en même temps sa cause.

Le soi est revêtu d'une forme ; il erre dans le monde de l'illusion.
Cependant, chaque fois que des "pensées contraires au yoga" sont sciemment entretenues, le soi s'immerge encore plus dans le monde illusoire et rend plus épais le voile de l'ignorance. Chaque fois que le "poids de l'imagination" est rejeté sur la véritable nature du soi et détourné du monde du non-soi, l'illusion est amoindrie, l'erreur s'affaiblit et la connaissance se substitue graduellement à l'ignorance.