6. Parmi les formes assumées par la conscience, ce qui est le résultat de la méditation est seul affranchi du karma latent.
Les formes résultent du désir. La véritable méditation est un processus purement mental et le désir n'y pénètre pas. Les formes sont le résultat d'une impulsion ou tendance à aller vers l'extérieur. La méditation est le résultat d'une tendance à aller vers l'intérieur, ou la capacité de rétracter la conscience, hors de la forme et de la substance, pour la concentrer en elle-même.
La forme est un effet produit par la nature d'amour ou de désir de l'être conscient ; la méditation est productrice d'effets et se rapporte à l'aspect volonté, ou vie, de l'homme spirituel.
Le désir produit des effets, ainsi que les organes de la conscience sensorielle ; la loi de cause et d'effets, ou karma, surgit alors inévitablement et régit les rapports entre la forme et la conscience. Le processus de méditation, lorsqu'il est bien compris et poursuivi, exige le retrait de la conscience de l'homme spirituel, hors de toutes les formes des trois mondes, et son abstraction de toutes perceptions et tendances sensorielles. Au moment de la méditation pure, il se tient ainsi, affranchi de l'aspect du karma qui se rapporte à la production d'effets. Il est temporairement si abstrait que sa pensée, parfaitement concentrée et sans aucune liaison avec quoi que ce soit dans les trois mondes, ne produit aucune vibration en direction de l'extérieur, ne s'apparente à aucune forme et ne revêt aucune substance. Lorsque cette méditation concentrée devient une habitude et constitue l'attitude normale de sa vie quotidienne, l'homme se libère alors de la loi du karma. Il se rend compte ainsi des effets karmiques restant à liquider et apprend à éviter la création de nouveaux effets, en n'entreprenant aucune activité qui, dans les trois mondes, "créerait des organes". Il demeure sur le plan mental, persévère dans la méditation, crée en vertu d'un acte de la volonté et non à travers l'inconscience du désir ; et il est une "âme libre", un maître, un homme libéré.