8. Ces trois-là, cependant, sont eux-mêmes externes au regard de la véritable méditation sans semence (ou samadhi) qui ne se base pas sur un objet. Celle-ci est libérée des effets de la nature séparatrice de la chitta, (ou substance mentale).
Au cours de tous les stades précédents, le penseur était conscient à la fois de lui-même – le connaisseur – et du champ de la connaissance. Lors des stades de début, il était conscient d'une triade, car l'instrument de la connaissance était également reconnu pour être plus tard transcendé puis oublié. Maintenant intervient le stade final, objectif de toutes les pratiques de Yoga, où l'unité est connue et où la dualité elle-même est considérée comme une limitation. Rien ne reste plus que la conscience du soi, de ce connaisseur omniscient et omnipotent qui est un avec le Tout et dont la nature même est conscience et énergie. Comme il a été dit à juste titre :
"Il y a en conséquence ces deux types de perception : celle des choses vivantes et celle de la Vie ; celle des œuvres de l'âme et celle de l'âme elle-même."
Le démonstrateur du Yoga désire maintenant décrire les résultats de la méditation (quelques-uns d'entre eux selon la ligne du psychisme supérieur et d'autres selon la ligne du psychisme inférieur) ; les sept sutras suivants traitent donc de la nature des objets vus et de la maîtrise du mental qu'exerce l'homme réel lorsqu'il cherche à faire converger sur eux le rayon lumineux de son mental.
En étudiant ces résultats de la méditation dans le domaine psychique, il faut garder à l'esprit le fait que les huit moyens de Yoga produisent régulièrement des effets déterminés dans la nature inférieure, et qu'il s'ensuit certains développements et expériences ; ceux-ci mettent l'aspirant plus consciemment en rapport avec les plans intérieurs dans les trois mondes. Ce processus est à la fois sûr et nécessaire, à condition qu'il soit le fruit de l'éveil de l'homme sur son propre plan et de l'orientation de l'oeil de l'âme sur les dits plans, par la voie du mental et du troisième oeil. La présence du pouvoir psychique inférieur peut cependant signifier que l'âme est (du point de vue du plan physique) endormie et incapable d'user de son instrument, et que ces expériences ne sont en conséquence que le résultat de l'activité du plexus solaire produisant la conscience sur le plan astral. Ce genre de psychisme constitue une "régression" vers l'état animal et le stade d'enfance de la race humaine. Il est indésirable et dangereux.