28. Lorsque les moyens de yoga ont été pratiqués avec constance et que l'impureté a été surmontée, la clarté se fait, menant vers les hauteurs de l'illumination totale.
Nous arrivons maintenant à la partie pratique du livre, donnant des directives quant à la méthode à suivre par celui qui veut réaliser dans toute sa plénitude le yoga de l'union ou unification. Ce travail peut être dépeint comme ayant une double forme :
1.
La pratique du moyen correct à employer pour réaliser l'union.
2.
La discipline exercée sur l'homme inférieur triple, afin d'extirper l'impureté de l'un ou l'autre des trois corps.
A ce double travail, exercé avec persévérance, correspondent deux résultats, chacun subordonné à sa cause :
1.
La discrimination devient possible. La pratique des moyens conduit l'aspirant à la compréhension scientifique de la différence existant entre le soi et le non-soi, entre l'esprit et la matière. Cette connaissance n'est plus théorique et ne fait plus l'objet de l'aspiration de l'homme ; elle est, pour le disciple, un fait d'expérience sur lequel il fonde toutes ses activités ultérieures.
2.
Le discernement intervient. Tandis que se poursuit le processus de purification, les enveloppes ou corps qui voilent la réalité, s'amenuisent et ne constituent plus des voiles épais dissimulant l'âme et le monde où l'âme évolue normalement. L'aspirant prend conscience d'une partie de lui-même, jusque-là cachée et inconnue. Il approche du cœur de son propre mystère et s'avance plus près de l' "Ange de la Présence", qui ne peut être réellement vu que lors de l'initiation. Il discerne un facteur nouveau, un monde neuf, et cherche à les faire siens par une expérience consciente sur le plan physique.
Il sied de noter ici que les deux causes de révélation, la pratique des huit moyens de yoga et la purification de la vie dans les trois mondes, concernent l'homme par rapport aux trois mondes et provoquent (dans le cerveau physique de l'homme) un pouvoir de discrimination entre le réel et l'irréel, et de discernement à l'égard des choses de l'esprit. Elles suscitent également certains changements de condition au-dedans de la tête, en réorganisant les airs vitaux et agissant directement sur la glande pinéale et le corps pituitaire.
Lorsque :
1.
La pratique.
2.
La purification.
3.
La discrimination.
4.
Le discernement.
Font tous quatre partie de la vie de l'homme sur le plan physique, l'homme spirituel, l'égo ou penseur sur son propre plan, peut alors jouer son rôle dans le processus libérateur, et les deux stades finals sont mis en jeu, allant du haut vers le bas. Ce processus sextuple correspond, sur le Sentier du Disciple, au processus d'individualisation par lequel l'homme animal, le quaternaire inférieur (physique, éthérique, astral et mental inférieur) reçut la double expression de l'esprit atma-bouddhi, le vouloir spirituel et l'amour spirituel, qui le parachevèrent et firent de lui un homme véritable. Les deux stades de développement auxquels l'aspirant purifié et sérieux est conduit par l'égo, sont :
1.
La clarté. La lumière dans la tête n'est au début qu'une étincelle qui, attisée, devient une flamme illuminant toutes choses et constamment avivée par l'action d'en haut. Cette réalisation est progressive (voir le sutra précédent) et dépend de l'assiduité apportée à l'entraînement, à la méditation et au service sérieusement accompli.
2.
L'illumination. Le flux croissant d'énergie ignée qui d'en haut se déverse, amplifie constamment la "lumière dans la tête", ou l'éclat rayonnant qui se trouve dans le cerveau non loin de la glande pinéale.
C'est au système réduit de l'homme triple en manifestation, ce qu'est le soleil physique au système solaire. Cette lumière se développe enfin en un flamboiement de gloire et l'homme devient un "fils de lumière" ou un "soleil de justice". Tels furent le Bouddha, le Christ et tous les grands Etres qui atteignirent la réalisation.