7. Le désir est l'attachement aux objets de plaisir.

 

Cette traduction n'est aucunement littérale, mais elle restitue si clairement l'idée fondamentale, qu'il vaut mieux traduire ce sutra comme il l'est ci-dessus.

Ces objets de plaisir comprennent tout attachement que peut contracter un homme, depuis l'état sauvage de l'humanité en son enfance, jusqu'aux degrés avancés de l'état de disciple ; ils englobent le désir pour les objets grossiers du plan physique, autant que l'attachement aux choses, occupations et réactions que provoquent les émotions ou les recherches intellectuelles ; ils couvrent toute la gamme ou portée de l'expérience sensible, depuis la réaction du sauvage à la chaleur ou un bon repas, jusqu'à l'extase du mystique. Le désir est un terme générique caractérisant la tendance qu'a l'esprit à s'extérioriser pour se porter vers la vie de la forme. Il peut s'appliquer au plaisir du cannibale se délectant de sa nourriture, à l'amour d'un homme pour sa famille, à l'intérêt appréciateur de l'artiste devant un beau tableau, comme à l'adoration du dévot pour le Christ ou pour son gourou. Il s'agit d'un attachement à quelque niveau qu'il soit, et il semble que le progrès de l'âme consiste en cette expérience par laquelle l'être, passant d'un objet sensoriel à un autre, se trouve seul, rejeté à lui-même. Tous les objets d'attachement sont épuisés et son gourou lui-même semble l'avoir délaissé. Il ne lui reste qu'une seule réalité, la réalité spirituelle qui est lui-même. Son désir se tourne vers l'intérieur. Il ne s'élance plus vers l'extérieur, mais trouve au-dedans de lui le Royaume de Dieu. Tout désir le quitte alors. Il établit des contacts et continue à se manifester et à œuvrer sur les plans de l'illusion, mais il travaille à partir du centre, habitat de son soi divin, somme de tout désir, et rien ne subsiste plus de ce qui pourrait l'entraîner sur les chemins détournés du plaisir et de la peine.