11. La mémoire est le maintien de ce qui a été connu.
Cette mémoire concerne plusieurs groupes de réalisations, actives ou latentes ; elle traite de certains ensembles de facteurs connus, lesquels peuvent être énumérés comme suit :
1.
Les images-pensées de ce qui est tangible, objectif et ayant été connu par le penseur sur le plan physique.
2.
Les images kama-manasiques (ou désir-mental inférieur) de désirs passés et de leur assouvissement. Cette "faculté de forger des images" que possède l'homme moyen est basée sur ses désirs (désirs nobles ou bas, idéalistes ou dégradants, dans le sens d'un abaissement) et leur satisfaction envisagée. Cela est aussi vrai de la mémoire d'un glouton par exemple, et de l'image latente qu'il se fait d'un bon dîner, que de la mémoire du saint orthodoxe se basant sur l'image qu'il se fait des joies célestes.
3.
L'activité de la mémoire qui résulte de l'entraînement mental, de l'accumulation de faits acquis, de la conséquence de lectures ou d'enseignements reçus, et ne se base pas uniquement sur le désir mais sur l'intérêt intellectuel.
4.
Tous les contacts divers que la mémoire retient et reconnaît comme émanant des perceptions des cinq sens inférieurs.
5.
Les images mentales latentes dans la faculté génératrice du souvenir.
Elles constituent la somme de la connaissance acquise et des prises de conscience suscitées par l'emploi correct du mental en tant que sixième sens.
Toutes ces formes de la mémoire doivent être abandonnées sans rémission ; elles doivent être tenues pour des modifications du mental, du principe pensant, et font partie en conséquence de cette nature psychique versatile qui doit être dominée avant que le Yogi puisse espérer se libérer des limitations et de toute activité inférieure. C'est là le but.
6.
Enfin (car il est inutile d'énumérer des subdivisions plus complexes), la mémoire comprend aussi les expériences accumulées acquises par l'âme au cours de ses multiples incarnations, et emmagasinées dans la véritable conscience de l'âme.