1. L'Emploi de la Forme en élevant la conscience
Sous ce titre, nous avons à considérer trois choses :
a. La conscience elle-même.
b. Le but vers lequel elle cherche à s'élever.
c. Les pas par lesquels elle y réussit.
Chaque unité de la race humaine est une partie de la conscience divine, et qui est consciente de quelque chose en dehors d'elle-même, d'une chose qui se reconnaît comme étant différente du véhicule qui la contient ou des formes qui l'entourent.
A ce stade particulier dans l'évolution, l'homme moyen est simplement conscient de la différenciation ou de la séparation de tous les autres membres de la famille humaine, formant ainsi en lui-même une unité parmi d'autres unités. Il le reconnaît et reconnaît à toutes les autres unités séparées le droit de se considérer ainsi elles-mêmes. Il y ajoute une reconnaissance que quelque part dans l'univers, il existe une Conscience suprême qu'il appelle théoriquement Dieu ou Nature. Entre ce point de vue purement personnel, (j'emploie le terme "personnel" dans le sens scientifique et non comme un adjectif de dépréciation), et la théorie nébuleuse de Dieu immanent, il existe de nombreux stades durant lesquels se produit une expansion de conscience ou un élargissement du point de vue. Celui-ci amène cette unité pas à pas, de la Soi reconnaissance à la reconnaissance des Sois supérieurs, à l'ajustement de lui-même pour être également reconnu comme un Soi supérieur, et finalement à la reconnaissance occulte de son propre Soi supérieur. Il arrive à reconnaître son Soi supérieur ou Ego comme son véritable Soi, et de ce stade passe dans celui de la conscience de groupe, y concevant d'abord son groupe égoïque et ensuite les autres groupes égoïques.
Ce stade est suivi de la reconnaissance du principe universel de Fraternité ; il n'implique pas seulement une reconnaissance théorique, mais une incorporation de la conscience dans la totalité de la conscience humaine.
C'est ce développement de conscience qui rend un homme réellement capable d'atteindre non seulement des affiliations avec son groupe égoïque, mais sa place dans la Hiérarchie humaine sur son propre plan. Il se connaît réellement comme une partie d'un des grands Hommes Célestes. Ceci se développe plus tard jusqu'à un point de vue presque inconcevable, celui de sa place dans le Grand Homme Céleste représenté par le Logos Lui-même.
Ceci nous amène aussi loin qu'il est nécessaire pour notre but car ces lettres ne visent pas au développement de la conscience cosmique.
Il vous apparaîtra donc que tous ces stades doivent être acquis systématiquement et que chacun d'eux doit être surmonté pas à pas. Il est d'abord nécessaire de saisir que le lieu où l'expansion se produit, et où la réalisation doit être finalement trouvée, réside dans la conscience pensante et éveillée. L'Ego sur son propre plan peut être très conscient de l'unité de sa conscience avec toutes les autres consciences, et reconnaître son groupe comme faisant un avec lui-même ; mais jusqu'à ce que l'homme (dans la conscience physique) se soit élevé sur ce même plan et soit également conscient de sa conscience de groupe, se regardant comme le Soi supérieur dans le groupe égoïque et non comme une unité séparée, ceci ne représentera rien de plus qu'une théorie reconnue mais non manifestée expérimentalement.
L'homme doit expérimenter ces stades dans sa conscience physique, connaître expérimentalement et non seulement théoriquement ce dont je parle, avant qu'il soit jugé prêt à passer dans les stades suivants. Toute la matière se transforme dans l'expansion du mental jusqu'à ce qu'elle domine l'inférieur, dans la faculté de conception abstraite qui en résulte finalement, dans la manifestation sur le plan physique. Cela implique de faire de vos plus hautes théories et de vos idéaux des faits démontrables, et c'est cette fusion du supérieur et de l'inférieur ainsi que l'équipement de ce dernier qui fournit une expression appropriée pour le supérieur. C'est ici que la pratique de la méditation entre en jeu. La véritable méditation scientifique fournit des formes graduées par lesquelles la conscience est élevée et le mental de l'homme développé jusqu'à ce qu'il renferme :
1.
Sa famille et ses amis.
2.
Ses compagnons qui l'entourent.
3.
Ses groupes affiliés.
4.
Son groupe égoïque.
5.
Les autres groupes égoïques.
6.
Cet homme des Cieux duquel les groupes égoïques constituent le centre.
7.
Le Grand Homme des Cieux.
Pour réaliser ceci, certaines formes de méditation seront données plus tard qui, tout en travaillant d'après le rayon de l'homme, lui apprendront à le faire graduellement. Vous noterez que j'ai traité avec la conscience elle-même et le but vers lequel elle aspire. J'ai ainsi traité avec notre premier et notre deuxième point. Ceci me conduit à notre dernier chapitre subsidiaire, les pas d'où résulte la connaissance finale.
Chaque homme qui entreprend le développement occulte et qui aspire au supérieur a franchi le stade de l'homme moyen, celui qui se regarde du point de vue purement isolé, et qui travaille pour obtenir ce qui est bon pour lui-même.
L'aspirant vise à quelque chose de différent ; il cherche à s'unir à son Soi supérieur, avec tout ce qui s'impose quand nous employons ce terme. Les stades supérieurs avec toutes leurs difficultés et complexités constituent les secrets de l'Initiation et nous n'avons pas à nous en occuper.
L'aspiration vers l'Ego et l'introduction de la conscience supérieure avec le développement de la conscience de groupe qui en résulte, concernent directement tous ceux qui liront ces lettres. C'est le premier pas en avant pour ceux qui sont sur le Sentier de Probation. Il ne s'accomplit pas en donnant simplement trente minutes par jour à certaines formes de méditation. Il implique une participation de toutes les heures, tout le jour et chaque jour, afin de maintenir la conscience aussi près que possible du point élevé atteint dans la méditation matinale. Cela présume une détermination à se considérer à tout moment comme l'Ego et non comme une Personnalité différenciée.
Plus tard, quand l'Ego contrôlera de plus en plus, cela impliquera également la capacité de se voir comme une partie d'un groupe et sans intérêts ni désirs personnels, sans autres buts ou souhaits en dehors du bien de ce groupe. Cela nécessite, à chaque heure du jour, une vigilance constante pour éviter de tomber dans la vibration inférieure. Ceci occasionne une bataille continuelle avec le Soi inférieur qui essaye de freiner ; c'est un combat incessant pour maintenir la plus haute vibration. Et, c'est la chose dont je cherche à vous imprégner.
Le but devrait être le développement de l'habitude de la méditation tout le long du jour, de la vie centrée dans la conscience supérieure, jusqu'à ce que cette conscience soit tellement stabilisée que le Mental inférieur et les élémentals du désir et du physique deviennent si atrophiés et si privés de nourriture, que la triple nature inférieure deviendra alors simplement le moyen par lequel l'Ego contactera le monde, dans le dessein d'aider la race.
En faisant ainsi, l'homme accomplit quelque chose qui est peu compris par l'étudiant moyen. Il construit une forme, une forme pensée déterminée qui procure finalement un véhicule par lequel il passe de la conscience inférieure dans la supérieure, une sorte de mayavirupa qui agit comme son canal intermédiaire. Ces formes sont habituellement mais non invariablement de deux sortes.
L'étudiant construit journellement une forme de son Maître avec soin, amour et attention, qui représente pour lui l'incarnation de la conscience supérieure idéale. Il esquisse cette forme dans la méditation et l'incorpore dans la structure de sa vie journalière et de sa pensée. La forme est pourvue de toutes les vertus, scintille de toutes les couleurs, elle est vivifiée avant tout par l'amour de l'homme pour son Maître, et plus tard elle sera adéquate au dessein, elle sera vitalisée par le Maître Lui-même. A un certain stade de développement, cette forme fournit le terrain pour l'expérience occulte de l'entrée dans la conscience supérieure. L'homme se reconnaît lui-même comme une partie de la conscience du Maître, et par cette conscience qui englobe tout, il glisse consciemment dans l'âme du groupe égoïque. Cette forme fournit le moyen pour cette expérience jusqu'au moment où il peut s'en passer et où l'homme peut alors à volonté se transférer dans son groupe, et plus tard y demeurer consciemment en permanence. Cette méthode est une des plus largement employée et constitue le sentier d'amour et de dévotion.
Dans la seconde méthode l'étudiant s'imagine comme l'homme idéal. Il se visualise comme le représentant de toutes les vertus et dans sa vie quotidienne, il essaie d'être tel qu'il se voit. Cette méthode est employée par les types plus mentaux, les intellectuels, et ceux dont le rayon n'est pas autant coloré par l'amour, la dévotion ou l'harmonie. Il n'est pas aussi commun que le premier.
La forme-pensée mentale ainsi construite sert comme le mayavirupa dans l'autre cas, et l'homme passe de ces formes dans la conscience supérieure.
Comme vous le voyez donc, en construisant ces formes certains pas peuvent être faits, et chaque type édifie la forme quelque peu différemment.
Le premier commence avec un être bien aimé, et à partir de cet être, s'élève à travers les différents autres jusqu'au Maître.
L'autre catégorie débute par la méditation sur la vertu la plus désirée, ajoutant vertu à vertu dans la construction de la forme de l'idéal personnel, jusqu'à ce que toutes les vertus soient essayées et que l'Ego soit soudainement contacté.
Nous reprendrons demain le même sujet, d'un angle différent, et nous étudierons la différence entre l'occultiste et le mystique.
8 août 1920.