LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

3. Adaptation de la forme à la vie

3. Adaptation de la forme à la vie

 

C'est le processus qui consiste à fournir progressivement des formes qui sont des expressions adéquates de la conscience habitant la forme, et c'est le grand dessein de ce que nous appelons "Mère Nature" ; elle accomplit ceci selon la Loi d'Attraction que nous sommes en train d'examiner. Cette loi, donc, gouverne deux aspects du développement, celui qui concerne l'âme ou aspect conscience et celui qui se rapporte à l'Esprit sur son propre plan. C'est la cause de ce cycle continu d'adoption des formes, d'utilisation des formes et de rejet des formes, qui caractérise les incarnations de toutes les sortes ou types d'êtres vivants. L'étudiant doit se rappeler ici que les Existences qui sont la force d'attraction de la manifestation, les Dhyan Chohans, sont au nombre de sept et que la qualité des véhicules qui forment Leurs corps présenteront donc une variation septuple selon la nature spécifique des Seigneurs de la Vie. 

Le seul moyen d'arriver à une compréhension des qualités de base de ces Logoï planétaires est d'examiner l'énergie émanant d'Eux ; c'est ce que fera un jour la vraie astrologie ésotérique. Le temps n'en est pas encore venu ; il viendra quand l'examen scientifique du magnétisme humain, des distinctions entre les sept types d'hommes et de la nature de l'Ego sera effectué avec plus de vérité. Seront alors révélées la nature du magnétisme planétaire et la qualité d'une âme planétaire spécifique, telle que peut la connaître l'ensemble des hommes qui répondent ou sont les représentants de tel Rayon planétaire particulier. Le mystère est accru du fait que non seulement certaines qualités Logoïques se manifestent qui ne sont pas incluses dans le terme "sacré", mais il y a aussi de nombreux autres aspects que nous pourrions appeler "centres secondaires de feu" qui sont générés et font sentir leur présence. Nous avons une correspondance de ceci chez l'homme où il y a des centres d'énergie qui ne sont pas purement éthériques, mais le produit de l'interaction des centres éthériques avec certaines formes d'énergie négative de l'espèce la plus basse. C'est le cas, par exemple, du cœur. Il existe le centre du cœur, l'un des centres majeurs des plans éthériques, mais il y a aussi le cœur physique qui est aussi un générateur d'énergie ; il y a les organes inférieurs de la génération, qui sont également un produit réflexe d'une énergie résultant de vibrations plus élevées, et qui cependant a sa qualité propre. Ceci a une correspondance dans le système solaire. Nombreuses sont les planètes plus petites et les planétoïdes qui ont une énergie ou qualité d'attraction bien à elles et dont, du point de vue systémique, il faut tenir compte lorsqu'on mesure l'attraction produisant les formes d'une planète particulière, ou les formes situées sur celle-ci.

Ainsi que nous le savons par l'étude de la Doctrine Secrète, certains Logoï planétaires sont purs et sans passion, tandis que d'autres sont encore sous la domination du désir et de la passion 317. Cette qualité, qui est la Leur, attire nécessairement à Eux ce dont Ils ont besoin pour exprimer dûment Leur vie dans n'importe quel schéma, et gouverne la nature des groupes égoïques qui (pour Eux) sont des centres générateurs de force. D'où la nature des hommes sur Terre. Tous les êtres humains sont principalement gouvernés par certaines attractions, impressions, ou influences planétaires que l'on pourrait énumérer dans l'ordre de leur importance.

317 Doctrine Secrète, I, 214, 449 ; II, 223.

En premier lieu, il y a la force d'attraction de la Vie du Logos planétaire de cette planète particulière. C'est nécessairement la plus forte et l'un des facteurs de base qui ont fixé les lignes que la forme humaine a prises sur notre planète. Il y a des êtres humains, ou représentants de la soi-conscience, sur d'autres planètes, mais les formes qu'ils utilisent ne sont pas les mêmes que les nôtres.

Ensuite il y a la force d'attraction du Logos planétaire Qui est la Vie complémentaire de celle de notre Logos. Ceci implique un Logos planétaire répondant à une vibration qui s'harmonise avec celle de notre Logos mais Qui, en union avec Lui, forme ce que l'on pourrait appeler "le Troisième" ou Sa dominante selon le cas. Il n'est pas possible de révéler si le fusionnement de la note signifiera que notre schéma absorbera ce qui exprime la note d'un autre schéma, ou inversement. Cela signifie que quelque part dans le système solaire se trouve un schéma planétaire d'une certaine sorte (pas nécessairement l'un des sept ou des dix) qui a une interaction avec le nôtre et qui donc inévitablement influence les groupes égoïques. Notons aussi le fait que – en ce qui concerne l'expression d'un Homme Céleste – les groupes égoïques sont des centres d'énergie, et font finalement de Son corps physique dense un fait accompli.

Finalement il y a la force d'attraction de ce schéma planétaire considéré ésotériquement comme notre opposé polaire. (Ce que je dis ici vaut pour les autres schémas, car la loi est la même dans tout le système solaire).

Il apparaît donc que l'astrologie ésotérique vraie traitera de quatre sortes de force, lorsqu'elle cherchera à expliquer la nature des Energies qui influencent tout être humain :

1. La qualité du système solaire.

2. La qualité du Logos de la planète, se déversant à travers chaînes, globes et rondes en une différenciation septuple.

3. La qualité de la planète complémentaire de notre terre.

4. La qualité d'attraction des opposés polaires de notre terre.

Ceci suppose une information encore voilée dans le plus profond des mystères, mais qui va se développer à mesure qu'on étudiera la vraie psychologie, qui finalement s'incarnera dans un quatrième principe fondamental de la Doctrine Secrète 318, de sorte que les étudiants de l'avenir auront les trois principes tels qu'on les trouve actuellement dans le Poème de ce livre, plus le quatrième. On peut s'y attendre dans cette quatrième ronde. La vraie astrologie révélera la nature de cette quatrième proposition à quelque future date. On accordera par la suite plus d'attention à l'influence planétaire et moins aux signes du zodiaque, quant à la nature de l'Ego. Les grands signes du zodiaque concernent l'Homme Céleste et donc, nécessairement, les Monades de tout être humain. Les influences planétaires doivent être étudiées pour découvrir la qualité du Rayon d'un homme et ceci de la manière triple indiquée plus haut. L'homme est la Monade, donc il exprime une parcelle de la vie qui se développe. Dans ce système solaire, il est essentiellement l'Ego.

318 Doctrine Secrète, I, 42-46.  

Les astrologues devraient étudier les schémas planétaires à la lumière de l'Homme Céleste, les considérant comme une incarnation d'un Logos planétaire et ils devraient s'efforcer de dresser l'horoscope d'un Logos planétaire. Ils n'y réussiront pas, mais cette tentative peut leur apprendre beaucoup et jeter une lumière nouvelle sur cette très difficile question.

En examinant l'adaptation de la forme à la vibration, ou la construction d'un véhicule qui soit un instrument adéquat de l'Esprit, on doit garder à la pensée les facteurs suivants :

1. Que c'est la qualité de la vie intérieure qui détermine le type de forme.

2. Que ces qualités sont la somme des attributs de la divinité que la vie intérieure a réussi à développer.

3. Que ces qualités – comme on peut s'en douter – se classent selon le septénaire habituel.

4. Qu'elles se divisent aussi en deux groupes, celles qui concernent les principes inférieurs et sont donc au nombre de quatre, et celles qui concernent les principes supérieurs et le médian, qui sont donc trois.

Ceci est vrai de tous les hommes, des Hommes Célestes et du Logos solaire également ; il y a une mystérieuse analogie entre la manifestation des trois principes supérieurs de l'homme (qui peuvent être considérés comme révélés par l'Adepte parfait, le Bodhisattva) et les trois principes supérieurs du Logos solaire manifestés par ses trois aspects majeurs. Ils ne forment qu'un seul principe se révélant de trois manières. Il en est ainsi de la Monade non manifestée (non manifestée du point de vue de l'homme inférieur). Cette Monade peut – à un stade très avancé de l'évolution, bien au-delà de l'Adepte – avoir une manifestation simultanée triple et apparaître comme un Maître dans les trois mondes, comme un Bodhisattva sur Son propre plan et comme un Dhyani Bouddha émancipé ; cependant ces Trois ne seront qu'Un, seront le résultat d'une grande vibration spirituelle et accompliront une tâche triple qui (du point de vue des trois mondes) semblera être le travail de trois grandes Existences séparées. Ce sont les formes de trois "robes" monadiques, portées par l'unique Monade, de même que l'homme se couvre de ses trois corps simultanément et fonctionne dans chacun séparément 319.

319 Les Trois Robes. – "Le courant est traversé, il est vrai que tu as droit au vêtement Dharmakâya ; mais le Sambhogakâya est plus grand qu'un Nirvanéen, et plus grand encore est un Nirmanakâya – le Bouddha de Compassion". – La Voix du Silence, p. 97 (édition anglaise).

"Les trois corps ou formes bouddhiques sont appelés Nirmanakâya. Sambhogakâya, Dharmakâya.

La première est cette forme éthérée que l'on adopte en quittant son corps physique et en apparaissant en corps astral ayant en plus tout le savoir d'un Adepte. Le Bodhisattva la développe en lui-même à mesure qu'il avance sur le sentier. Ayant atteint le but et refuse son fruit, il reste sur terre comme Adepte : et lorsqu'il meurt, au lieu d'aller en Nirvana, il demeure dans ce corps glorieux tissé par lui-même, invisible pour l'humanité non initié, la gardant et la protégeant.

Sambhogakâya est similaire, mais avec le lustre additionnel de trois perfections dont l'une est la disparition complète de tout souci terrestre.

Le corps de Dharmakâya est celui d'un Bouddha complet, c'est-à-dire, pas de corps du tout, mais un souffle idéal : la conscience fondue dans la conscience Universelle ou âme dépourvue de tout attribut. Lorsqu'il est Dharmakâya un Adepte ou Bouddha abandonne toute relation possible avec cette terre, ou pensée s'y rapportant. Ainsi, afin de pouvoir aider l'humanité. L'Adepte qui a gagné le droit au Nirvana, "renonce au corps Dharmakâya" en langue mystique : il ne garde du Sambohogakâya que la grande et complète connaissance, et demeure dans son Nirmanakâya. L'école ésotérique enseigne que Gautama Bouddha (avec plusieurs de ses Arhats) est un Nirmanakâya de ce genre et qu'on n'en connaît pas de plus élevé, à cause de son grand renoncement et de son sacrifice au genre humain". La Voix du Silence, p. 98 (édition anglaise).

L'un ou l'autre de ces trois peut, s'Il le désire, occuper un corps sur le plan physique, qui ne sera pas simplement un mayavirupa créé. Ceci se fait de deux manières : ou bien en occupant un corps volontairement évacué comme ce fut le cas lorsque le Christ occupa le corps de Jésus, ou bien par le divin adombrement d'un disciple, comme cela s'est fait et se fera de nouveau. La qualité de la forme occupée ou utilisée dépend de celui qui se manifeste parmi les trois aspects supérieurs ayant donné l'impulsion initiale. Très rarement un phénomène plus mystérieux se produit, et le Bouddha, Bodhisattva, ou Adepte qui adombrent font chacun Leur "apparition" sur terre, manifestant ainsi les trois aspects de la connaissance, l'amour et la volonté, prenant tous une forme.

Ceci peut paraître d'une grande complexité, mais ce n'est pas beaucoup plus étrange après tout que le phénomène de la Monade (dans le temps et l'espace, et pendant l'évolution) qui se manifeste comme la Triade, l'Ego et la Personnalité. Ce type d'Avatar triple ne fait son apparition que selon une série particulière de cycles, en rapport avec un groupe de Monades qui étalent les plus avancées au début du mahamanvantara. Jusqu'ici il n'y en a pas beaucoup qui soient assez avancées pour faire ce triple travail ; le Bouddha et neuf autres étant les Seuls qui restent encore en contact avec notre planète, de cette façon particulière. Quelques-unes sont comme le Christ et ont le pouvoir de faire une apparition double. Ce type de monade ne se trouve que sur les Rayons deux, quatre, six.

Si l'étudiant se souvient que la nature de la forme dépend de la qualité de la Vie s'incarnant, il devra aussi garder présentes à l'esprit les distinctions entre les divers groupes de hiérarchies, car les Vies de ces groupes sont de qualité diverse les unes par rapport aux autres, et les formes par lesquelles elles se manifestent sont également distinctes et diverses. En conséquence il nous faut distinguer entre :

1. Les groupes involutifs.

2. Les groupes évolutifs.

3. Les sept groupes de Vies que nous appelons les Pères lunaires :

a. Trois non corporels qui sont les règnes élémentals.

b. Quatre matériels qui sont les formes des quatre règnes sur l'arc ascendant.

4. Les sept hiérarchies de Vies.

5. Les sept groupes d'Anges solaires.

Il ne faut pas qu'il y ait de confusion quant à la distinction entre les hiérarchies d'Etres et les sept Rayons, car, bien qu'il y ait une relation étroite, il n'y a pas de ressemblance. Les "Rayons" ne sont que les formes primordiales de certaines Vies qui "portent dans leur Cœur" toutes les Semences de la forme. Les hiérarchies sont les multiples groupes de Vies, à tous les stades de développement et de croissance qui utiliseront les formes 320.

320 Les douze hiérarchies Créatrices. Les étudiants sont souvent perplexes dans leur effort pour rendre compte des "douze" dans le cosmos. Un correspondant nous envole la suggestion suivante :

Dans "Etude sur la Conscience" les trois, par arrangement de groupements internes, laissent apparaître sept groupes ; ceux-ci peuvent être représentés par ABC, ACB, BCA, BAC, CAB, CBA, et un septième de synthèse où les trois sont égaux. Une deuxième série de six serait représentée par (AB) C, (AB), A ,(CB), (BC) A, (CA) B, B (AC), les deux entre parenthèses étant égaux et le troisième plus fort ou plus faible. Les deux groupes de six et le groupe dans lequel les trois sont égaux, donneraient treize. "Ces treize peuvent être disposés en un cercle de douze, plus un au centre. Celui du centre sera synthétique et sera cette classe où tous trois sont égaux". La correspondance physique de ceci sera les douze signes du zodiaque avec le Soleil au centre, les synthétisant tous. La correspondance spirituelle sera les douze ordres Créateurs avec le Logos au centre, synthétisant tout. Cet arrangement est tout à fait légitime. – The Theosophist, Vol. XXIX, p. 100.

Comparez aussi les Douze Signes du Zodiaque.

Les Rayons sont des véhicules et sont donc des récepteurs négatifs. Les hiérarchies sont les utilisateurs des véhicules ; c'est la nature de ces Vies et la qualité de leur vibration qui, selon cette grande Loi d'Attraction, leur procure les formes voulues. Ce sont les deux distinctions primordiales, Vie et Forme, qui sont toutes deux "le Fils de Dieu", la seconde Personne de la Trinité dans Son aspect de construction des formes. Ce sont les Constructeurs ; ils existent également en trois groupes avec leurs différenciations mineures. Il n'est pas nécessaire ici de situer ces groupes sur certains plans du système solaire.

Ces hiérarchies d'Etres Qui arrivent sur le Rayon de Lumière, parties du centre, sont les semences de tout ce qui sera plus tard, et c'est seulement lorsqu'elles entrent dans la manifestation et que les formes qu'elles occupent évoluent graduellement, qu'il devient nécessaire d'envisager les plans. Les plans sont, pour certaines hiérarchies, ce que les enveloppes sont pour la Monade ; ce sont des voiles de la Vie intérieure ; ils sont le moyen d'expression et les représentants d'une force ou énergie d'un genre spécialisé. La qualité d'un Rayon dépend de la qualité de la hiérarchie d'Etres qui l'utilise comme moyen d'expression. Ces sept hiérarchies sont voilées par les Rayons, mais chacune se trouve derrière le voile de chaque rayon, car dans leur totalité ce sont les Vies informant chaque schéma planétaire à l'intérieur du système ; elles sont la Vie de tout l'espace interplanétaire et les existences qui s'expriment par les planétoïdes et toutes les formes de Vie indépendante moindres qu'une planète. Donnons certaines indications concernant ces hiérarchies, qui serviront à élucider ce qui est contenu dans la Doctrine Secrète à ce sujet.

Ce qui est communiqué ici n'est pas nouveau en soi, mais c'est une synthèse de beaucoup de choses déjà connues et leur groupement sous forme de faits brièvement énoncés.

Ces hiérarchies d'Etres Qui sont les Constructeurs ou les Agents d'Attraction sont (selon leur degré) des intermédiaires ; toutes incarnent l'un des types de force émanant des sept constellations. Leur travail d'intermédiaires est donc double :

1. Elles sont les médiatrices entre l'esprit et la matière.

2. Elles transmettent la force issue de sources extérieures au système solaire, aux formes qui sont à l'intérieur du système solaire. Tous ces groupes d'êtres sont aussi septuples par nature et les quarante-neuf feux de Brahma sont la manifestation la plus basse de leur nature de feu. Chaque groupe peut aussi être considéré comme "déchu" au sens cosmique, car impliqué dans le processus de construction, ou occupant des formes de tel ou tel degré de densité.

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