LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

REGLE VIII

REGLE VIII

 

Les Agnisuryans répondent au son. Les eaux fluent et refluent. Que le magicien veille à ne pas se noyer au point où la terre rencontre l'eau. Le point médian qui n'est ni sec ni humide doit lui fournir la place où mettre les pieds pour se tenir debout. Là où l'eau, la terre et l'air se rencontrent, est le lieu où la magie peut s'accomplir.

Notons que dans cette règle aucune mention n'est faite du quatrième élément, le feu. La raison en est que le magicien doit accomplir la tâche considérable d'engendrer le feu nécessaire à ce "lieu de rencontre triple". C'est l'une des plus occultes et des plus énigmatiques des règles. Les trois phrases suivantes de l'Ancien Commentaire y jettent quelque lumière :

"Quand le feu est tiré du point le plus profond du cœur, les eaux ne suffisent pas à l'anéantir. Il jaillit comme un courant de flamme, il traverse les eaux qui disparaissent devant lui. C'est ainsi que le but est trouvé."

"Quand le feu descend de Celui Qui veille de là-haut, le vent ne suffit pas à l'éteindre. Les vents mêmes protègent, défendent et aident le travail, guidant le feu qui tombe vers le point d'entrée."

"Quand le feu émane de la bouche de celui qui pense et voit, alors la terre ne suffit pas à cacher ou détruire la flamme. Elle nourrit la flamme, causant une croissance et une ampleur du feu qui atteint l'étroite porte d'entrée."

Sous cette symbologie, beaucoup de choses sont cachées qui concernent l'énergie qui donne la vie, les centres symbolisés qui la focalisent, la font aller de l'avant et le rôle que jouent les divers types de matière réceptive dans le travail magique. Comme c'est toujours le cas dans la magie blanche, l'activité de l'Ange solaire est le facteur principal et le travail de l'homme du plan physique est considéré comme secondaire ; son corps physique et le travail qui y est engendré sont fréquemment appelés "le combustible et sa chaleur". Il faut prendre soin de s'en souvenir et cela donnera la clé de la nécessité de l'alignement égoïque et du problème de l'extinction de certains travailleurs de la magie qui furent "détruits par leur propre feu" ou énergie. Le magicien avisé est celui qui veille à l'état de préparation de son véhicule inférieur pour lui permettre de supporter le feu avec lequel il travaille, ce qu'il accomplit par la discipline et la pureté stricte.

Le magicien se garde de se "noyer" ou de tomber sous l'influence des élémentals des eaux ou de l'astral par la connaissance de certaines formules, et avant que ces sons et mantras soient communiqués et connus, il n'est pas prudent pour l'homme du plan physique de faire une tentative de création magique. Ces formules sont au nombre de trois :

Premièrement

Celles qui mélangent les deux notes, en ajoutent une troisième et appellent ainsi à l'activité les constructeurs du plan astral, les Agnisuryans, dans l'un ou l'autre de leurs degrés. Elles sont basées sur le son émis initialement par l'Ego et font une distinction entre ce dernier et le son de la note des constructeurs ou vies de la petite forme-pensée déjà formée. La formule est psalmodiée sur la base de ces trois notes, la variation de tonalité ou note et non de formule, produisant les types de formes.

Deuxièmement

Celles qui sont d'une nature purement protectrice et qui, par la connaissance des lois du son telles qu'on les connaît par rapport à l'eau (ou au plan astral), placent un vide entre le magicien et les eaux, de même qu'entre lui et sa création. Cette formule est basée sur les sons reliés aussi à l'air, car c'est en plaçant autour de lui une coque protectrice d'atomes d'air, au sens ésotérique, que le magicien se garde de l'approche des constructeurs de l'eau.

Troisièmement

Celles qui, lorsqu'on les fait résonner, produisent deux résultats, l'envoi de la création parfaite, afin qu'elle puisse s'approprier un corps physique et ensuite la dispersion des forces constructrices, maintenant que leur travail est achevé.

Cette dernière série de formules est d'un intérêt extrême ; si elles n'étaient pas si puissantes, le magicien pourrait se trouver encombré par le produit de sa pensée et la proie d'une forme vitale et de certains "dévas des eaux" qui ne le quitteraient pas avant d'avoir complètement drainé les "eaux de sa nature", les absorbant dans leur propre nature et produisant sa mort astrale. On verra alors ce curieux phénomène de l'Ego ou Ange solaire incarné dans son enveloppe mentale, mais séparé du corps physique, à cause de la "noyade" occulte du magicien. Il ne reste qu'une chose à faire à l'Ego, c'est de rompre le sutratma ou fil et couper toute relation avec le véhicule inférieur. Ce véhicule inférieur peut persister pendant un court laps de temps, selon la force de la vie animale, mais plus probablement la mort s'ensuivrait immédiatement 295. 295 Les voies s'ouvrant à l'Ego Divin après la séparation sont deux. Doctrine Secrète, III, 524.

a. Il peut recommencer une nouvelle série d'incarnations. b. Il peut revenir au "sein du Père" et être recueilli par la Monade. Deux voies sont ouvertes pour le soi inférieur rejeté. Doctrine Secrète, III, 525,

527. a. S'il s'agit d'un corps physique il devient un homme sans âme. Dans ce cas il reste de l'espoir. b. S'il n'y a pas de corps physique il devient un spectre, ou une forme de Gardien du Seuil.

 Beaucoup de magiciens ont péri ainsi.