LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

Impulsion et Incarnation

Impulsion et Incarnation

 

Peut-être la lumière se fera-t-elle sur cette question très ardue des jivas se réincarnant, des adeptes et des avatars, si l'étudiant se souvient que :

1.
L'homme ordinaire manifeste le troisième aspect de l'activité intelligente dans la vie de sa personnalité, et développe consciemment le deuxième aspect, ou manifestation égoïque, sur le plan physique.
2.
L'Adepte en incarnation manifeste pleinement le second aspect en plus du troisième ; dans sa vie intérieure, il procède au développement du premier aspect ; il s'efforce de faire passer la vie monadique dans l'activité consciente sur le plan bouddhique.
3.
L'Avatar manifeste l'une des deux choses suivantes, selon son karma particulier :
a.
La pure lumière de la Monade, qu'Il fait passer sur le plan physique, grâce à l'Ego et à la personnalité devenus parfaits ; cette ligne de force s'étend directement des niveaux monadiques aux niveaux physiques.

b.
La lumière du Logos dans l'un ou l'autre de ses aspects, celle-ci étant transmise consciemment via la Monade et directement jusqu'au plan physique. Cette lumière est issue du Logos planétaire ou même du Logos solaire.
Dans les deux premiers cas, le désir d'existence sensorielle et le désir de servir l'humanité sont les facteurs produisant la manifestation physique, qui s'effectue, dans le premier cas, par la force même de l'évolution et dans le second, par un acte conscient de la volonté. Le désir d'existence sensorielle n'est autre que le second aspect latent cherchant à s'exprimer par le moyen du non-soi, dans l'autre cas, le second aspect manifesté utilise consciemment la forme dans un but déterminé. Dans le cas de tous les Avatars, c'est l'aspect volonté qui entre en action et produit l'apparition – qu'il s'agisse de la volonté de l'adepte parfait, tel le Bouddha, ou (dans le cas du véritable Avatar, Qui est, mais qui n'a pas atteint la perfection) de la volonté du Logos planétaire ou du Logos solaire s'appropriant une forme dans un dessein spécifique. Ceci suppose une manifestation plus élevée de la faculté créatrice que lorsque l'Adepte crée son corps de manifestation, le Mayavirupa 246. Les termes "appropriation d'un corps physique" et "création d'un corps physique" doivent s'étendre à tous les plans du système solaire et pas seulement à notre plan physique, le septième sous-plan du plan physique cosmique.

246 Le Mayavirupa est littéralement la forme illusoire, c'est le corps de manifestation temporaire que l'Adepte crée à l'occasion, par le pouvoir de la volonté et dans laquelle Il fonctionne afin de prendre certains contacts sur le plan physique et d'entreprendre certains travaux pour la race.


Les causes qui se combinent pour produire l'incarnation sont au nombre de trois :

1.
L'impulsion égoïque.
2.
L'activité des anges solaires et lunaires.
3.
Le Karma, ou rôle joué par l'action antérieure dans la production de la manifestation.
Nous ne pouvons guère les dissocier dans l'étude de cette question, vu la constitution innée du corps égoïque et le rôle joué par la conscience qui l'habite dans la production de la manifestation par un acte de la volonté. Passons donc brièvement en revue ce que nous avons appris du corps égoïque et de sa constitution et suivons les étapes franchies par l'Ego alors qu'il engendre des résultats dans les trois mondes.

Nous avons vu que le lotus égoïque se trouve sur le troisième niveau du plan mental ; l'étudiant doit se le représenter comme suit :

Caché tout à fait au centre ou cœur du lotus, se trouve un point brillant de feu électrique d'une nuance blanc-bleue (le joyau dans le lotus) entouré et complètement caché par trois pétales étroitement fermés. Autour de ce noyau central, ou flamme intérieure, sont disposés neuf pétales en cercles de trois pétales chacun, ce qui fait trois cercles en tout. Ces pétales sont constitués de la substance des anges solaires, de même que les trois pétales centraux – substance qui n'est pas seulement sensible comme celle des formes dans les trois mondes et des corps lunaires, mais qui a en plus la caractéristique du "Je" ou soi-conscience, qui permet à l'unité spirituelle centrale (au moyen de cette substance) d'acquérir connaissance, conscience et réalisation de soi. Ces neuf pétales ont pour nuance prédominante l'orange, bien que les six autres couleurs soient représentées à titre de couleurs secondaires et à différents degrés. Les trois pétales intérieurs sont d'une jolie nuance jaune citron. A la base des pétales du lotus, se trouvent trois points de lumière qui marquent la position des atomes permanents et qui sont le moyen de communication entre les Anges solaires et les Pitris lunaires. Grâce à ces atomes permanents, l'Ego, selon son degré d'évolution, peut construire ses corps lunaires, acquérir des connaissances sur les trois plans intérieurs, faire ainsi des expériences et devenir conscient. Sur une courbe plus élevée de la spirale, la Monade, grâce aux pétales égoïques et donc avec l'aide des Anges solaires, acquiert la connaissance et prend de même conscience, ceci sur des niveaux bien supérieurs.

La lumière qui est au coeur de ces atomes permanents a une lueur rouge terne ; nous avons donc les trois feux se manifestant dans le corps causal – le Feu électrique au centre, Le Feu solaire l'enveloppant, comme la flamme enveloppe le noyau central ou essence dans la flamme d'une bougie, et le Feu par friction, ce dernier ressemblant à la mèche rouge qui luit à la base de la flamme qui s'élève.

Ces trois types de feu sur le plan mental – se rencontrant et s'unifiant dans le corps égoïque – produisent, avec le temps, une radiation ou chaleur qui s'échappe du lotus de toutes parts et constitue cette forme sphéroïdale que les chercheurs ont observée. Plus l'Ego est développé et plus les pétales sont déployés, plus grande est la beauté de la sphère environnante et plus raffinées ses couleurs.

Au début, dans les premiers stades après l'individualisation, le corps égoïque a l'apparence d'un bouton. Le feu électrique central n'est pas apparent, les neuf pétales sont refermés sur les trois pétales intérieurs ; la couleur orange est très terne et les trois points de lumière à la base ne sont que des points, rien de plus ; le triangle qui plus tard rejoindra ces points n'existe pas. La sphère environnante est sans couleur et ne peut être discernée que par des vibrations ondulatoires (comme des vagues dans l'air ou l'éther) qui atteignent tout juste la périphérie des pétales.

Lorsque l'homme atteint la troisième Initiation, une merveilleuse transformation s'est effectuée. La sphère extérieure palpite de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et a un très grand rayon ; les courants d'énergie électrique qui y circulent sont si puissants, qu'ils s'échappent au-delà de la périphérie du cercle et ressemblent aux rayons du soleil. Les neuf pétales sont complètement ouverts et sertissent harmonieusement le joyau central ; leur couleur orange est maintenant d'une splendide transparence, chatoyant de nombreuses couleurs, celle du rayon égoïque prédominant. Le triangle à la base est maintenant vivifié et scintillant ; les trois points sont de petits foyers ardents, apparaissant aux yeux du clairvoyant sous forme de sept spirales de lumière ; cette lumière circule entre les différents points du triangle qui est animé d'un mouvement rapide.

A la quatrième Initiation, l'activité de ce triangle est si grande qu'il ressemble davantage à une roue tournant rapidement. Il a un aspect quadridimensionnel.
Les trois pétales du centre s'ouvrent, révélant le "joyau étincelant". Lors de cette Initiation, par l'action du Hiérophante maniant la Baguette électrique de Pouvoir, les trois feux sont soudain stimulés par un afflux de force électrique ou positive, descendant de la Monade ; les feux répondent en s'embrasant, ce qui produit cette fusion détruisant la sphère tout entière, dissipant toute apparence de forme et engendrant un moment d'équilibre, où tout est suspendu, pendant lequel les "éléments sont consumés par une ardente chaleur". C'est le moment où le maximum de radiation est atteint. Puis – un certain Mot de Pouvoir étant prononcé – les grands Anges solaires recueillent en eux-mêmes le feu solaire, ce qui entraîne la dissipation finale de la forme et la séparation de la vie et de la forme ; le feu de la matière retourne au réservoir général, les atomes permanents et le corps causal n'existent plus. Le feu électrique central se focalise dans atma-bouddhi. Le Penseur ou entité spirituelle est libéré des trois mondes et fonctionne consciemment sur le plan bouddhique. Entre ces deux stades, l'un de quiète inertie (soi-consciente néanmoins) et l'autre, d'activité radieuse produisant l'équilibre des forces, s'écoule une longue série de vies.

Dans notre examen de la question de la réincarnation, nous avons abordé trois sujets :

a.
Les Avatars, dans le but de remédier à la confusion existant dans l'esprit des étudiants quant à certains modes de manifestation. Nous allons maintenant traiter du processus suivi par l'homme ordinaire.
b.
Les Pralayas, dans l'intention de susciter dans l'esprit de l'étudiant l'idée d'intermèdes de repos dépendant des périodes intermédiaires d'activité.
c.
L'apparition du corps égoïque et sa conformation générale, dans le but d'éveiller l'étudiant au fait que l'évolution affecte aussi le corps égoïque et pas seulement les formes de l'homme dans les trois mondes. Les effets du processus sont interdépendants ; à mesure que le soi intérieur se développe, que la personnalité devient plus active et plus intelligente, les conséquences en sont ressenties dans le corps supérieur. Étant donné que ces effets sont cumulatifs et non éphémères comme les résultats intérieurs, le corps égoïque devient également plus actif et sa manifestation d'énergie est accrue. Vers la fin de la période évolutive dans les trois mondes, on observe un échange constant d'énergie ; la forme inférieure s'irradie de lumière et reflète la luminosité supérieure ; le corps égoïque est le Soleil du système inférieur et ses corps en reflètent les rayons, comme la Lune reflète la lumière du soleil systémique. De même le Soleil égoïque – grâce à l'interaction – brille avec une intensité et une splendeur toujours plus grandes. Sur les niveaux supérieurs, une interaction similaire se produit pendant une brève période entre la Monade et son reflet, l'Ego, mais ce n'est que dans le prochain système solaire que cette interaction aboutira à sa conclusion logique.
Ayant donc traité très brièvement de ces trois sujets, nous pouvons maintenant examiner le processus suivi par l'Ego lorsqu'il cherche à se manifester dans les trois mondes. Efforçons-nous, dans notre pensée, d'interpréter tous ces phénomènes en termes d'énergie et de force.

L'ancien Commentaire dit :

"Quand l'Étincelle touche les quatre mèches, quand le Feu spirituel dans sa triple essence rencontre ce qui est combustible, la Flamme jaillit. Faible est sa lueur à sa première apparition, elle semble près de mourir, mais le feu des mèches couve et rougeole et la chaleur est conservée. Ce cycle est le premier et on l'appelle le cycle de la roue à lueur rougeoyante.

La lueur vacillante se transforme en une petite flamme et les quatre mèches brûlent mais ne sont pas consumées, car la chaleur n'est pas suffisante. La lumière de ces trois feux est encore si faible que la caverne n'est pas illuminée.
Néanmoins, la flamme et la chaleur essentielle sont perçues par Celui Qui s'approche et observe. C'est le second cycle, celui de la roue qui réchauffe.

La petite flamme devient une lampe allumée. Le feu jette des flammes, mais il y a beaucoup de fumée, car les mèches brûlent rapidement et la chaleur est suffisante pour que leur destruction soit rapide. La lampe placée au milieu de l'obscurité fait que les ténèbres épaisses se manifestent, la lumière et la chaleur sont ressenties. Ce troisième cycle est appelé celui de la roue éclairée.

Les quatre mèches et la flamme apparaissent unies et presque toute la fumée est dissipée, car on voit surtout la flamme. La caverne elle-même est éclairée, bien que la lampe soit encore apparente. Ce quatrième cycle est appelé l'heure de la roue flamboyante.

Lors du cycle final, la lampe elle-même est brûlée, détruite par l'intensité de la chaleur. Celui Qui observe, voyant le travail accompli, attise le point central de feu et produit un flamboiement subit. Les mèches ne sont plus rien – la flamme est tout. Ce cycle, nous dit la Science Sacrée, est celui de la roue consumée."

Dans cette symbologie secrète, est caché (en termes d'énergie et d'activité radiante) tout le secret de l'énergie égoïque et de l'impulsion dont la présence est ressentie dans la substance des plans intérieurs ; l'étudiant doit donner aux phrases ci-dessus une interprétation macrocosmique et microcosmique. Dans toute manifestation, l'impulsion originelle vient du premier aspect, qui est caché au cœur du lotus égoïque, mais cette Identité cachée agit selon la loi ; dans les premiers stades (les trois premiers cycles), le processus se développe selon la Loi d'Économie, qui est la loi de la substance ; dans les deux cycles terminaux. cette loi encore puissante fusionne avec la Loi d'Attraction, mais n'est pas remplacée par elle. La Loi d'Attraction est la loi fondamentale du Soi divin. Le fait de n'avoir pas compris tout ceci a entraîné la confusion dans l'esprit de beaucoup de métaphysiciens qui se demandent lequel s'est manifesté le premier, de la volonté ou du désir, quelle est la différence entre eux ainsi qu'entre impulsion et dessein, instinct et intention. Dans les premiers stades, l'homme se réincarne selon la Loi d'Économie et bien que l'aspect volonté soit à l'arrière plan du processus, néanmoins, pendant longtemps, c'est l'attraction de la sensation et son réflexe dans la conscience, le désir, qui produit la renaissance. La sensation étant une qualité de la matière ou substance, le Soi au début s'identifie avec la sensation. Plus tard, quand le Soi commence à s'identifier à Lui-même et à reconnaître la nature du non-soi, la Loi d'Attraction et de Répulsion devient plus active et la volonté consciente et le dessein entrent en jeu. Ici il faut se souvenir qu'une profonde différence existe dans le temps et l'espace entre le Logos ou Macrocosme, et l'homme ou microcosme. L'homme ordinaire vient en incarnation sous l'impulsion égoïque, basée sur le désir et sur la relation entre le deuxième aspect et le troisième aspect, entre le Soi et le non-soi. Plus tard (grâce à l'évolution) le premier aspect sera révélé ; l'impulsion égoïque (basée sur la compréhension mentale consciente du dessein poursuivi) devient alors le facteur dominant et se manifeste par un acte précis de la volonté. En ce qui concerne le Logos, le premier stade est dépassé depuis longtemps et la manifestation logoïque est basée sur la volonté et le dessein et sur l'activité consciente et intelligente. La raison en est que le Logos et les Logoï planétaires sont sur le sentier de l'initiation cosmique.

Donc, bien que l'impulsion originelle vienne du point central, cela n'est pas apparent au début. Au moment de l'individualisation, le contour indistinct d'une forme (précédemment décrite) apparaît sur les niveaux mentaux et (point encore ignoré des étudiants) on s'aperçoit qu'est survenue sur ces niveaux une période préparatoire, consacrée à l'événement imminent. Grâce à l'activité des Anges solaires, les douze pétales ont progressivement pris forme, en même temps que le point de feu électrique au cœur du lotus a commencé à se faire sentir, bien qu'il ne soit pas encore localisé. Ensuite les trois premiers pétales prennent forme et se referment sur le point vibrant, ou "joyau" grâce à la puissance de la Loi d'Attraction. Un par un, les neuf autres pétales prennent forme à mesure que les vibrations commencent à affecter la substance solaire, les trois types de pétales étant chacun sous l'influence de l'un ou l'autre des Rayons majeurs ; ils passent, à leur tour, sous l'influence d'une force issue de centres cosmiques. 

Comme cela a été dit plus haut, ces pétales forment un bouton, chacun étant étroitement fermé. On ne voit palpiter dans ce bouton que de faibles vibrations, tout juste suffisantes pour prouver qu'il s'agit d'un organisme vivant.
Le cercle infranchissable, limite de l'activité de la conscience naissante, apparaît incertain et plein d'ombre. C'est un ovoïde ou sphère, encore très petit.
Ce processus de formation du lotus égoïque s'est poursuivi silencieusement à partir du moment où l'homme inférieur animal (les quatre principes inférieurs) a atteint un point où l'énergie (engendrée par lui-même) pouvait se faire sentir sur les niveaux mentaux. Lorsque le feu des véhicules préparés sur les niveaux inférieurs (le feu triple de la substance) devient radioactif, cet aspect nébuleux sur le troisième sous-plan du mental commence à s'organiser, du fait de l'attraction vers le bas du supérieur vers l'inférieur et de la réaction de réponse de l'aspect Esprit aux radiations, ou attraction de la matière. Mais l'individualisation, telle que nous la comprenons, n'est pas encore effectuée. Ce processus de radioactivité de la part de l'inférieur, et d'afflux d'énergie venant du supérieur couvre une longue période pendant laquelle les Anges solaires travaillent sur Leur propre plan et les Pitris inférieurs sur le leur ; l'un des groupes constitue le noyau du corps égoïque et l'autre, le réceptacle de la vie de Dieu, la Monade dans les trois mondes.

Puis vient un moment déterminé dans la vie du Logos planétaire, où Ses centres deviennent actifs d'une manière particulière ; ceci coïncide avec l'incarnation des Monades et leur descente dans les trois mondes. Un triangle systémique se forme (car les trois produisent toujours les sept), et grâce à cette libération d'énergie triple, le travail des Pitris solaires et lunaires est coordonné ; le jiva en cause s'approprie les trois atomes permanents qui apparaissent à la base du lotus égoïque. L'individualisation est consommée et le travail d'unification est terminé ; le quatrième règne de la nature est un "fait accompli" ; la Monade s'est revêtue d'enveloppes matérielles et l'unité soi-consciente apparaît sur le plan physique. Si on lit tout ce qu'a dit H.P.B. au sujet des trois premières rondes de notre schéma terrestre comme s'appliquant à la condensation du corps causal sur le niveau mental, couvrant la période qui conduit à l'apparition dans la quatrième ronde de l'homme tel que nous le connaissons, une certaine lumière sera jetée sur cette question difficile.

On peut observer les lotus égoïques groupés ensemble, chacun d'eux formant une partie du groupe. Ces groupes à leur tour font partie d'un lotus plus vaste qui incarne la conscience d'une plus grande Entité dont le "joyau" se trouve sur le second sous-plan. Tous ces lotus, à leur tour, peuvent être divisés en sept groupes fondamentaux. Ces sept groupes ou agrégats de lotus égoïques forment les sept types de conscience des Entités Qui sont les sept centres de force de notre Logos planétaire. Ces sept centres seront à leur tour synthétisés sur des niveaux plus élevés en trois centres supérieurs, jusqu'à ce que toute l'énergie et la force qu'ils représentent soient rassemblées et absorbées par le centre correspondant au centre de la tête le plus élevé du Logos planétaire.
Chaque Logos incarne un type d'énergie cosmique. Chacun de Ses centres incarne ce type d'énergie dans l'une de ses sept différenciations. Chacune de ces dernières se manifeste par des groupes égoïques composés de ces points d'énergie appelés Egos.

 Cette multitude de groupes égoïques forme un tout, interdépendant et radieux, bien que tous les groupes soient divers et différents les uns des autres, tant par leur degré de développement que par leur coloration secondaire. De même que les pétales du lotus égoïque du jiva réincarné s'ouvrent en ordre variable et à différentes périodes, de même les groupes égoïques se développent diversement dans le temps et dans l'ordre où ils se succèdent. Cela forme un spectacle merveilleux. De même qu'un Maître peut (en étudiant le groupe ou grand lotus dont Il fait partie) vérifier la condition des unités humaines qui le composent, de même le Logos planétaire peut vérifier, par une identification consciente (notez ce terme) la condition des divers groupes par l'intermédiaire desquels Son travail doit être accompli.

Il doit être maintenant évident pour l'étudiant que l'apparition sur le plan physique des jivas se réincarnant sera gouvernée par trois facteurs :

-Tout d'abord, par l'impulsion basée sur le dessein-volonté de Vie animant l'agrégat de groupes se trouvant sur l'un des sous-rayons, soit l'un des sept grands groupes.

-Deuxièmement, par l'impulsion basée sur la volonté de V le, teintée de désir, animant le groupe égoïque de l'homme en question.

-Troisièmement, par l'impulsion basée sur le désir qu'a l'Ego de se manifester sur le plan physique.

A mesure que mûrit l'identification de l'homme avec son groupe l'impulsion du désir se modifie jusqu'à ce qu'un jour elle soit remplacée par la volonté du groupe. Si on réfléchit à ces faits, on s'aperçoit que les Egos ne viennent pas en incarnation individuellement, mais selon le désir de groupe, donc collectivement. Ceci est la base du karma collectif et du karma familial.
Le désir individuel, qui est évidemment une réaction à l'impulsion de groupe, résulte du karma personnel. Par ces quelques réflexions, nous avons peut-être jeté quelque lumière sur cette question de la réincarnation, mais nous avons aussi dit beaucoup de choses qui accroîtront l'ampleur de la question et sa complexité. L'homme ordinaire est limité à l'usage du cerveau physique et ne peut donc pas penser en termes de groupe.

L'impulsion égoïque d'un groupe, ou d'une unité de ce groupe se traduit par une pulsation ou accès d'énergie émanant du point central. Cette activité centrale est engendrée par le Logos planétaire agissant par les groupes de Ses centres ; c'est selon le centre soumis à stimulation que les groupes concernés seront affectés. Nous ne pouvons aller au-delà de l'énoncé de ce fait, car ce sujet est considérable et au-delà de la compréhension humaine ; il suffit que l'homme sache qu'en cette matière il est dépendant du Logos planétaire.

Donc, du centre du groupe émane un désir d'activité renouvelée, qui s'étend à tout le lotus de groupe jusqu'à ce que les unités répondant à cette vibration de rayon particulière "s'éveillent", au sens occulte. Pendant tout ce temps (en ce qui concerne les jivas), cet aspect de la force a été celui du premier aspect et il est passé de points centraux à d'autres points centraux.
Dans chaque cas, les noyaux positifs sont affectés par ce jaillissement de feu électrique ou énergie. Chaque point en cause réagit tout d'abord par une contraction, puis par une manifestation d'énergie dirigée vers l'extérieur ou en expansion. Chaque Identité en cause se met alors à faire résonner un MOT. Ce son s'étend jusqu'à devenir un mantra auquel répond la vibration des anges solaires. Notons ici un point intéressant :

a. Le premier aspect agit par un Mot de Pouvoir.
b. Le deuxième aspect agit par une combinaison mantrique.
c. Le troisième aspect agit par des formules mathématiques.

Après avoir fait résonner le Mot, le premier aspect, représenté par le feu électrique au centre du lotus, retombe dans un état de repos et devient une abstraction pour l'unité soi-consciente. Le travail a été commencé, la vibration nécessaire a été établie et l'ensemble du processus se poursuit alors selon la loi.
L'activité des anges solaires a débute, mais tant que leur travail n'aura pas atteint un degré d'avancement très élevé, l'aspect Esprit devra demeurer, dans le corps causal, l'analogie du Veilleur Silencieux. A mesure que les Anges solaires continuent à faire retentir le mantra qui est la base de leur travail, les Pitris lunaires répondent à certains sons de ce mantra (pas à tous au début, loin de là) et recueillent parmi ces sons la formule selon laquelle leur travail doit s'effectuer. Ainsi le Mot est la base du mantra et le mantra est la base de la formule.

A chaque incarnation, des formes plus raffinées sont nécessaires ; les formules deviennent donc plus compliquées et les sons sur lesquels elles sont basées deviennent plus nombreux. Avec le temps, les formules sont parachevées et les Pitris lunaires ne répondent plus aux sons ou mantras psalmodiés sur le plan mental. Ceci indique le stade de perfection et montre que les trois mondes n'attirent plus vers le bas le jiva en cause. Le désir de manifestation et d'expérience intérieures a perdu son emprise et seul le dessein conscient demeure. C'est alors, et seulement alors, que le vrai Mayavirupa peut être construit ; le Maître fait alors résonner le mantra pour Lui-même et construit sans formules dans les trois mondes. Au moment où l'homme commence à fouler le Sentier de Probation, les mantras des anges solaires vont faiblissant et entement (à mesure que s'ouvrent les pétales du cercle intérieur) le vrai Mot émerge jusqu'à ce que les trois pétales enchâssant le joyau éclatent et s'ouvrent, révélant l'étincelle centrale. Le Mot est alors pleinement connu et mantras et formules deviennent sans objet. C'est ainsi que la beauté du plan est révélée. Lorsqu'il s'agit du Logos planétaire, le Mot entonné sur les niveaux cosmiques est transformé en mantras sur les plans éthériques cosmiques, car le Logos est en mesure de créer consciemment sur ces plans ; néanmoins, II travaille par le moyen de formules sur les plans physiques denses de Son schéma, les trois mondes de l'effort humain.

Pour en revenir aux jivas se réincarnant : Quand l'impulsion initiale a été donnée, la vibration palpite dans les pétales et l'activité commence chez ceux qui répondent à la note de ce Mot. Les Anges solaires dirigent la vibration, et le mantra correspondant à ce type particulier d'Ego est amorcé.
Finalement la vibration atteint l'unité mentale à la base du bouton de lotus et les Pitris lunaires entrent en activité. Ils commencent à mettre au point les formules correspondant au type particulier de véhicule requis.