LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

V. LA MORT ET LE CORPS ETHERIQUE

 

 

 

V. LA MORT ET LE CORPS ETHERIQUE

 

Notre intention n'est pas de donner des faits pouvant être vérifiés par la science, ni même d'indiquer le prochain pas à franchir par les chercheurs scientifiques ; si cela se produit, ce sera fortuit et purement secondaire. Ce que nous désirons principalement, c'est donner des instructions sur le développement et les correspondances de l'ensemble triple qui constitue le système solaire – le véhicule par lequel, cette grande entité cosmique, le Logos Solaire, manifeste l'intelligence active, afin de révéler parfaitement l'aspect Amour de sa nature. Derrière ce dessein, il en existe un autre ultérieur, encore plus ésotérique, caché dans l'aspect Volonté de la conscience de l'Etre Suprême, qui sera forcément révélé plus tard quand l'objectif actuel sera atteint.
L'alternance de manifestation objective et d'obscuration subjective, l'expiration périodique suivie de l'aspiration de ce qui a été porté à tous les stades de l'évolution, incarne dans le système l'une des vibrations cosmiques de base, ainsi que la note-clé de l'Entité cosmique dont nous formons le corps. Les battements du cœur du Logos (s'il est permis d'employer une expression aussi inadéquate) sont la source de l'évolution cyclique, d'où l'importance attachée à cet aspect du développement, que l'on appelle "aspect cœur", ou "aspect amour" et l'intérêt que suscite l'étude du rythme. Ceci est vrai, non seulement d'un point de vue cosmique ou macrocosmique, mais également lorsqu'on étudie l'unité humaine. Sous-jacentes à la signification physique accordée au rythme, aux vibrations, aux cycles, aux battements du cœur, on trouve leurs analogies subjectives – l'amour, le sentiment, l'émotion, le désir, l'harmonie, la synthèse et la succession ordonnée – et derrière toutes ces analogies, gît la source de tout, l'identité de l'Etre Suprême Qui S'exprime ainsi.

Donc, l'étude du pralaya, ou retrait de la vie du véhicule éthérique, sera la même qu'il s'agisse de la vie se retirant du double éthérique humain, du double éthérique planétaire, ou du double éthérique solaire. L'effet est le même et les conséquences similaires.

Quelle est la conséquence de ce retrait, ou plutôt quelle est la cause de ce que nous appelons mort ou pralaya ? Comme nous présentons ce traité, strictement sous forme d'un manuel de travail, nous allons poursuivre notre méthode des tableaux. Le retrait du double éthérique de l'homme, d'une planète ou d'un système, a les causes suivantes :

a.
La cessation du désir. Ceci devrait être le résultat de tout processus évolutionnaire. La vraie mort, selon la loi vient de ce que l'on a atteint l'objectif, et qu'en conséquence l'aspiration a cessé. Ceci sera vrai, d'un être humain, d'un Homme Céleste, et du Logos lui-même lorsque le cycle aura atteint la perfection, et tirera à sa fin.

b.
La vibration adéquate étant atteinte, le travail est accompli et le rythme cyclique se ralentit et s'arrête progressivement. Lorsque la vibration est parfaitement ressentie, lorsque la note résonne parfaitement, alors survient (au point de synthèse avec d'autres vibrations) la dispersion complète des formes.
Le Mouvement, nous le savons, est caractérisé par trois qualités :
1. L'Inertie,
2. La Mobilité,
3. Le Rythme.

Ces trois aspects sont expérimentés exactement dans l'ordre ci-dessus, et présupposent une période d'activité ralentie, suivie d'une période de mouvement extrême. Cette période intermédiaire produit incidemment (alors que l'on recherche la note vraie et le taux exact de vibration) des cycles de chaos, d'expérimentation, d'expérience, et de compréhension. Après ces deux degrés de mouvement (qui sont caractéristiques de l'atome, de l'Homme, de l'Homme Céleste ou groupe, et du Logos ou Totalité) survient une période de rythme et de stabilisation, où l'on trouve le point d'équilibre. La force qui fait osciller les paires d'opposés, et finalement les équilibres est inévitablement suivie du pralaya.

c.
La rupture entre le corps physique et le corps subtil sur les plans intérieurs, par la destruction du réseau. Ceci a un aspect triple.
1.
La vie, qui avait animé la forme physique, (dense et éthérique) et qui avait sa source dans l'atome permanent d'où elle "imprégnait ce qui était mouvant et ce qui ne l'était pas", (chez Dieu, chez l'Homme Céleste et chez l'homme, ainsi que dans l'atome de matière) se retire entièrement dans l'atome, sur le plan de l'abstraction. Ce "plan d'abstraction" est différent pour les différentes entités :
a. Pour l'atome physique permanent, c'est le niveau atomique.
b. Pour l'homme, c'est le véhicule causal.
c. Pour l'Homme Céleste, c'est le deuxième plan de vie monadique, son habitat.
d. Pour le Logos, c'est le plan Adi.

Ceci indique le point de disparition de l'unité, lorsqu'elle entre en pralaya. Il faut se souvenir que c'est le pralaya, vu d'en bas. Pour la vision supérieure, qui voit ce qui est subtil continuer d'adombrer ce qui est dense, lorsqu'il n'y a pas de manifestation objective, le pralaya est simplement la subjectivité, et n'est pas "ce qui n'existe pas" mais ce qui est ésotérique.

2.
Le double éthérique de l'homme, d'un Logos planétaire, ou d'un Logos Solaire étant détruit, il devient non-polarisé par rapport à l'entité qui l'habitait, et lui permet donc de s'échapper. Pour employer d'autres termes, il n'est plus une source d'attraction, ni un point focal magnétique. Il devient non-magnétique, et la grande Loi d'Attraction cesse de le gouverner ; d'où la désintégration, et la condition subséquente de la forme. L'Ego cesse d'être attiré par sa forme sur le plan physique, il procède à la réabsorption, et retire sa vie du véhicule. Le cycle se termine, l'expérience a été faite, l'objectif (relatif de vie en vie, et d'incarnation en incarnation) a été atteint, et il ne reste plus rien à désirer ; l'Ego, ou entité pensante, perd son intérêt dans la forme, et tourne son attention vers l'intérieur. Sa polarisation change et le physique est abandonné.
Le Logos planétaire, dans son plus grand cycle (qui est la synthèse ou l'addition des cycles minuscules des cellules de Son corps) poursuit le même chemin ; il cesse d'être attiré vers le bas et vers l'extérieur, et tourne Son regard vers l'intérieur ; Il attire vers l'intérieur l'ensemble des petites vies qui forment son corps, la planète, et rompt le lien. L'attraction extérieure cesse et tout gravite vers le centre au lieu de se disperser vers la périphérie de Son corps.
Dans le système, le Logos solaire suit le même processus ; de son haut lieu d'abstraction, Il cesse d'être attiré par son corps de manifestation. Son intérêt se retire de la paire d'opposés, l'esprit et la matière du véhicule se dissocient. Avec cette dissociation, le système solaire, ce "Fils de Nécessité" ou de désir, cesse d'exister, ou quitte l'existence objective.

3.
Cela conduit finalement à la dispersion des atomes du corps éthérique qui reviennent à leur condition primordiale. La vie subjective, synthèse de la volonté et de l'amour prenant une forme active, est retirée. L'association est dissoute. La forme se désintègre ; le magnétisme qui l'avait maintenue en une forme cohérente, n'est plus présent, et la dissipation est complète. La Matière persiste, mais pas la forme.
Le travail du deuxième Logos prend fin, et la divine incarnation du Fils est terminée. Mais la faculté ou activité inhérente de la matière persiste ; à la fin de chaque période de manifestation, la matière (bien que redistribuée dans sa forme primitive) est de la matière active et intelligente à laquelle s'ajoute le gain de l'objectivité, ainsi qu'une activité radiante et latente accrue, acquise au cours de l'expérience. Prenons un exemple : La matière du système solaire, lorsqu'elle était indifférenciée, était de la matière active intelligente, c'est tout ce que l'on peut en dire.
Actuellement, cette matière a pris une forme, le système solaire n'est pas en pralaya mais en objectivité – cette objectivité ayant pour but d'ajouter une autre qualité à l'aspect logoïque, celle d'amour et de sagesse. En conséquence, au prochain pralaya solaire, à la fin des cent années de Brahma, la matière du système solaire sera colorée par l'intelligence active et l'amour actif. Cela signifie littéralement que l'ensemble de la matière solaire atomique vibrera, à ce moment-là selon une autre clé, qu'à l'aube de la manifestation.
Nous pourrions transposer ceci à l'échelle d'un Logos planétaire, ou d'une unité humaine, car l'analogie tient parfaitement. Nous avons une correspondance, sur une échelle minuscule, dans le fait que chaque vie humaine dote l'homme d'un corps physique plus évolué, d'une plus grande sensibilité, accordée à une clé plus élevée, d'un raffinement plus adéquat, et vibrant à un taux différent. Ces trois pensées sont très instructives, si on les étudie soigneusement, et les développe logiquement.

d.
La transmutation du violet en bleu. Nous ne pouvons pas développer ceci. Nous ne pouvons que faire cette déclaration, et en laisser l'interprétation aux étudiants dont l'intuition est suffisante et dont le karma permet cette interprétation.

e.
Le retrait de la vie qui doit dissiper la forme progressivement.
L'action réflexe est ici intéressante à noter, car les grands Constructeurs et Dévas qui sont des agents actifs pendant la manifestation, maintenant la cohésion de la forme, transmuant et appliquant les émanations praniques, les faisant circuler, perdent eux aussi leur attraction pour la matière des formes, et dirigent leur attention ailleurs. Sur le sentier de l'expiration (qu'elle soit humaine, planétaire ou logoïque) ces dévas constructeurs (sur le même Rayon que l'unité désirant se manifester, ou sur un Rayon complémentaire) sont attirés par sa volonté et son désir et accomplissent leur fonction de construction. Sur le sentier de l'aspiration (qu'elle soit humaine, planétaire ou logoïque) ils ne sont plus attirés et la forme commence à se dissiper. Ils retirent leur intérêt et les forces (ainsi que les entités) qui sont les agents de destruction, accomplissent le nécessaire travail de désintégration de la forme ; ils la dispersent – selon l'expression occulte "Aux quatre vents du Ciel", ou dans la région des quatre souffles – en une séparation et distribution quadruple. Une indication est donnée ici qui devra être sérieusement examinée.
Bien que l'on n'ait pas représenté graphiquement, comme on aurait pu s'y attendre, les scènes du lit de mort, ni la sortie dramatique, par le centre de la tête, du corps éthérique palpitant, quelques lois et objectifs présidant à ce retrait, ont cependant été mentionnés. Nous avons vu que le but de toute vie (humaine, planétaire ou solaire) devrait être d'effectuer, de réaliser un dessein précis. Ce dessein est l'obtention d'une forme plus adéquate au service de l'esprit ; lorsque ce dessein est réalisé, l'entité qui habite la forme détourne son attention, la forme se désintègre, ayant joué son rôle. Ce n'est pas toujours le cas dans chaque vie humaine, ni même dans chaque cycle planétaire. Le mystère de la Lune est le mystère de l'échec. Ceci conduit, lorsqu'on le comprend, à une vie de dignité, et offre un but digne de nos meilleurs efforts.
Quand cet aspect de la vérité sera universellement reconnu, ce qui se produira quand l'intelligence de la race sera suffisante, alors l'évolution se poursuivra plus sûrement et les échecs seront moins nombreux.

 

 

 

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