LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

HUITIEME REGLE

 

 

 

HUITIEME REGLE

 

Les Agnisuryans réagissent au son. Flux et reflux des eaux.
Que le magicien se garde d'être noyé là où terre et eau s'unissent. A ce point de rencontre, ni sec, ni humide, qu'il pose les pieds. Là où eau, terre et air se rencontrent, le travail magique peut s'accomplir.

 

TYPES DE FORCE ASTRALE

 

Il est conseillé à l'étudiant de lire avec soin le commentaire de cette règle dans le Traité sur le Feu Cosmique. Même s'il est très abstrus et rempli d'informations occultes presque impénétrables, il faut néanmoins l'étudier.
L'expression "plan astral" doit aussi être revue de même que doivent être compris la nature de ce plan, sa fonction comme champ de bataille des sens et le lieu où le travail magique s'accomplit. Le désir intelligent et constructif du magicien blanc qui agit selon les instructions de son âme, qui s'occupe donc du travail de groupe, est la force motrice qui détermine les phénomènes magiques.
Le travail magique commence dans la vie même du magicien, s'étend au monde astral et, devenu puissant, il se manifeste sur le plan physique et, finalement, sur les plans supérieurs.

Nous nous arrêterons plus longuement sur cette règle, car elle embrasse le travail et l'activité de l'aspirant intelligent. C'est la règle la plus importante de ce traité du point de vue de l'étudiant moyen. Elle ne saurait être comprise par celui qui n'a pas réalisé un certain contact avec l'âme. D'autre part, la force magique de l'âme ne pourrait se manifester sur le plan physique tant que le sens ésotérique des mots de cette règle n'a pas été compris et appliqué dans l'expérience intérieure.

Beaucoup d'aspirants sincères en sont maintenant au point où terre et eau se rencontrent et ils peuvent se noyer, ce qui exclut toute possibilité de progrès dans cette vie, ou demeurer debout à ce point de rencontre gardant ainsi leur position acquise, ou alors devenir de vrais praticiens de magie blanche, magie basée sur l'amour, animée par la sagesse et appliquée intelligemment aux formes.

Nous diviserons cette règle en trois parties pour en faciliter l'étude, pour en saisir l'application dans la vie du disciple en probation, afin d'arriver à une sage compréhension de ses implications.

Ces trois parties sont :

1. Réaction des élémentaux astraux et donc flux et reflux des eaux.
2. Danger pour celui qui se trouve au point où terre et eau se rencontrent, la nature et les opportunités de ce point.
3. Lieu où opère la magie.

Etudions maintenant le premier point, présenté dans les mots :
"Les Agnisuryans réagissent au son. Flux et reflux des eaux. "
La situation peut être décrite en quelques phrases brèves. Les règles déjà étudiées ont dit vrai au sujet du magicien.

1.
L'âme a communiqué avec son instrument dans les trois mondes.
2.
L'aspirant, sur le plan physique, est conscient du contact avec l'âme ; la lumière dans la tête resplendit, parfois reconnue, parfois non reconnue.
3.
L'âme fait résonner sa note. Une forme-pensée est créée comme résultat de la méditation de l'âme et de l'homme, son instrument.
4.
Cette forme-pensée, qui incarne la volonté de l'égo ou âme, qui collabore avec la personnalité, prend une triple forme constituée par la matière des trois plans, et vitalisée par l'activité et les émanations du centre du cœur, du centre de la gorge et du centre ajna du magicien blanc – l'âme conjointe à son instrument.
5.
Chacune des enveloppes de la personnalité, dotée d'une vie propre, sent qu'elle perd son pouvoir ; la lutte entre les forces de la matière et les forces de l'âme reprend avec violence.
6.
La bataille doit se livrer sur le plan astral et décidera de trois choses :
a.
Si l'âme (après une période de crise) sera le facteur dominant, d'où soumission complète de la personnalité à l'âme.
b.
Si le plan astral a cessé d'être le plan de l'illusion et devient le plan du service.
c.
Si l'homme peut devenir un collaborateur actif de la Hiérarchie, capable de créer et de manier la substance mentale, et ainsi réaliser les desseins du Mental universel, inspirés d'un amour infini, expression de la Vie Une.
Là est le point culminant de toute la situation ; quand l'homme a maîtrisé les forces opposées en lui, il est prêt à la deuxième initiation qui marque la libération de l'âme de la prison du corps astral. Dès lors, l'âme utilisera le corps astral et conformera ses désirs au dessein divin.

Il est important que l'étudiant sache où il en est et quel est son problème particulier. L'homme ordinaire apprend à dominer son corps physique et à organiser sa vie sur le plan physique. Celui qui est sur le sentier de probation apprend la même leçon en ce qui concerne son corps astral, son centre, ses désirs et son activité. L'étudiant sur le sentier du disciple accepté doit prouver cette maîtrise et commencer à discipliner la nature mentale et à fonctionner consciemment dans le corps mental. L'activité de l'initié et de l'adepte est la conséquence de ce qui a été accompli dans les stades précédents ; il n'est pas nécessaire d'en parler ici.

La bataille peut se prolonger pendant plusieurs vies, jusqu'à ce qu'une crise aiguë se présente dans une vie particulière. Finalement, Arjuna triomphe au combat, mais seulement quand il a laissé les rênes du gouvernement à Krishna, qu'il a appris la maîtrise du mental et eu la révélation de la forme de Dieu. Par le discernement entre l'âme et la forme, par la vision de la perfection de la gloire qui peut irradier des formes "où Dieu demeure", il arrive à choisir le sentier de lumière et à voir sa forme et toutes les autres formes comme gardiennes de la lumière. Alors il se met en devoir de faire de son corps astral un simple réflecteur de cette lumière ; réprimant le désir par 'assujettissement des "Agnisuryans" – qui constituent son corps astral et qui sont la substance vivante du plan astral – il apprend à fonctionner comme adepte sur ce plan, à en pénétrer l'illusion et à voir la vie vraie.

On peut dire que, symboliquement, la substance du plan astral est animée de trois types de force divine qui, ensemble, produisent la grande illusion.

Il y a tout d'abord la force du désir égoïste qui est de nature involutive et qui joue un grand rôle dans l'évolution, car l'égoïsme est une caractéristique des âmes enfantines. L'aspirant refuse de se laisser dominer par l'égoïsme.

Ensuite, la force de la peur qui, au début, n'est pas le fruit d'une pensée erronée. Elle est fondamentalement instinctive et se trouve non seulement dans le règne humain, mais aussi dans le règne animal où il n'y a pas de vraie faculté de pensée, par la mémoire des souffrances et des douleurs du passé, par l'appréhension des souffrances futures et par la forme-pensée que nous avons construite de nos peurs et de nos phobies. Puisque "l'énergie suit la pensée", la forme-pensée augmente de force en proportion de l'importance que nous lui donnons, et elle finit par nous dominer. Les individus de deuxième rayon y sont particulièrement sujets ; pour la plupart d'entre eux, la peur est le "gardien du Seuil", de même que l'ambition et l'amour du pouvoir, augmentés par le désir effréné et l'absence de scrupule, forment le gardien du seuil pour les types de premier rayon. La forme-pensée cristallisée de l'intellectualité à des fins égoïstes et l'usage de la connaissance à des fins personnelles défendent l'entrée du sentier pour ceux qui sont de troisième rayon et, à moins qu'elle ne soit détruite, elle les dominera et en fera des magiciens noirs.

Il a été souvent dit que la peur est une illusion, ce qui ne sert à rien, car, même en admettant une telle généralisation, il est très difficile d'appliquer cette affirmation. La peur à laquelle sont sujets les aspirants est rarement de nature égoïste sauf si la souffrance les a obligés à fuir une suite d'événements malheureux. Leurs peurs s'attachent à un amour mal compris pour ceux qui leur sont chers. Pourtant chaque disciple devrait se poser la question pratique : "Combien d'heures de souffrance ont-elles été vécues par des événements réels, et combien par de faux pressentiments, des doutes et des incertitudes sans aucune base réelle ? Je désire recommander à mes frères de méditer sur la vérité dans la vie quotidienne, en employant le concept de la vérité pratiquée et vécue, comme pensée-semence dans leur méditation.

A cette fin, qu'ils apprennent par cœur et utilisent, chaque fois qu'ils se sentent envahis par la peur et par des pressentiments inutiles, la formule de prière suivante :

"Que la réalité domine chacune de mes pensées et que la vérité dirige ma vie. "

Que chacun répète cette formule aussi souvent qu'il est nécessaire concentrant son attention mentale sur la signification de ces mots.

Je suggère en outre l'usage du simple bon sens et l'adoption d'une attitude mentale qui refuse de perdre du temps en vaines peurs.

La peur est souvent le principal obstacle à un progrès important dans une certaine vie, il devra être renvoyé à une autre incarnation si l'occasion favorable n'est pas saisie et si l'aspect volonté n'est pas stimulé.

L'aspirant de premier rayon qui échoue dans la lutte contre son "gardien du Seuil" peut devenir un "destructeur d'âmes" et être condamné – tant qu'il n'a pas appris la leçon – à travailler avec les forces de la matière et avec les formes qui emprisonnent les âmes. Tel est le sens occulte des mots "mort" et "destruction" mal interprétés. Le prototype de cette catégorie d'individus est Satan.

L'aspirant de deuxième rayon qui se laisse toujours plus dominé par le gardien du seuil devient un "trompeur d'âmes". Il est le vrai Antéchrist qui, par de faux enseignements, par de prétendus miracles, par l'hypnotisme et par la suggestion des foules, jette un voile sur le monde et pousse les hommes à s'enfoncer dans l'illusion. Il est intéressant de noter que le travail de Satan, celui qui emprisonne les âmes, commence à perdre de son pouvoir, car l'humanité est sur le point de comprendre que la vraie mort est l'immersion dans la forme et que la matière n'est qu'une partie du tout divin. La forme de ce gardien du seuil que le mental humain a construit depuis des millions d'années est sur le point d'être détruite. Le travail de l'Antéchrist est dans sa période ascendante et l'illusion des richesses, de la possession, des fausses doctrines dominera encore pendant longtemps ; toutefois, son règne sera plus court que celui de la destruction, car tous ces facteurs ont leur propre cycle, leur propre flux et leur propre reflux.

L'individu de troisième rayon, qui ne réussit pas à vaincre son gardien du seuil, devient un "manipulateur d'âmes" ; il utilise le mental pour détruire le réel et mettre un voile entre l'homme et la réalité.

Il va de soi qu'aucun de ces noms et de ces activités ne se réfère à l'âme sur son propre plan, mais seulement aux âmes humaines en incarnation sur le plan physique. Il faut y insister car, sur leur propre plan, les âmes n'ont pas d'illusion et ne peuvent être ni détruites, ni trompées, ni manipulées. Seules les "âmes emprisonnées" sont sujettes, temporairement, aux forces du mal.

Le premier groupe agit par l'intermédiaire des gouvernements, de la politique, et des rapports entre les nations ; il a relativement peu de membres.

Le deuxième groupe, dont les armes sont l'illusion et la tromperie, agit par l'intermédiaire des organisations religieuses, de la psychologie de masse, par le mauvais usage et l'application erronée de la dévotion et des arts. Ce groupe est plus nombreux que le premier.

Le troisième groupe agit surtout par le moyen des relations commerciales dans le monde des affaires, de l'argent, de la concrétisation du prana ou énergie universelle et le symbole du flux et du reflux universels. Ces idées sont suggestives, mais non essentielles, car elles traitent de tendances cosmiques.

La troisième force est celle de l'attraction sexuelle et la persistance ou le réveil d'un type d'énergie involutive sur le Sentier du Retour. Du point de vue cosmique, cette force se manifeste comme force d'attraction entre esprit et matière. Spirituellement, elle se manifeste comme activité de l'âme qui cherche à amener le soi inférieur à une complète réalisation. Physiquement, c'est la poussée qui tend à unir mâle et femelle dans le but de procréer. Chez l'homme encore simple animal, cette attraction ne comportait pas de péché, mais, quand à cette poussée instinctive s'ajouta le désir émotif, naquit le péché, car le but dans lequel se manifestait l'instinct fut détourné pour la satisfaction du désir.
Maintenant que l'humanité devient plus mentale, et que la force du mental se fait sentir dans le corps de l'homme, une situation plus sérieuse se dessine, qui ne sera réalisée que lorsque l'âme aura assumé la maîtrise de son triple instrument.

L'humanité est maintenant arrivée à un point médian sur le chemin de l'évolution, comme le démontre cette règle. L'homme est porté par le désir égoïste et l'ambition, car chacun a en soi les caractéristiques du premier rayon.
Chaque être humain est tourmenté par la peur, pour lui-même, pour sa famille, pour la nation et pour toute l'humanité, car il participe au rythme du deuxième rayon. Il est dominé par le sexe et l'argent, autre manifestation de l'énergie de la matière ; il a donc trois problèmes qu'il doit résoudre au moyen de ses trois véhicules et des trois pouvoirs de son âme divine. Il est bien équipé pour résoudre ses problèmes.

Nous pouvons vaincre l'inertie mentale et commencer à fonctionner comme âmes maîtrisant notre milieu. L'âme est omnisciente et omnipotente.