LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

CONDITIONS FONDAMENTALES POUR GUERIR

CONDITIONS FONDAMENTALES POUR GUERIR

REMARQUES PRELIMINAIRES

Cette nouvelle partie de notre discussion sur les Rayons et la Maladie offre des conclusions essentiellement pratiques contrastant avec celles hautement spéculatives (spéculatives pour  vous tous) de la partie précédente. Celle-ci comportait bien des points pouvant être considérés comme des vérités "mises en question", alors qu'ils ne visaient qu'à susciter des questions. Pour les plus intuitifs d'entre vous, ils revêtaient au mieux le caractère d'hypothèses "peut être exactes". Veuillez bien noter cette tournure de phrase, si paradoxale qu'elle paraisse. Les lecteurs ne disposent d'aucun moyen direct pour contrôler la véracité de ces hypothèses. Une grande partie du mystère de la vie se clarifiera à mesure que des aspirants en nombre croissant commenceront d'opérer consciemment dans le royaume des causes.

Dans la Hiérarchie, on ne pose pas de questions, sauf au sujet de la nature imprévisible des réactions humaines. Même en ce qui concerne les activités incertaines de l'humanité, les Maîtres peuvent habituellement donner une estimation de ce qui va arriver. Mais, ésotériquement, Ils refusent "de trop penser aux énergies libérées sur le plan de la vie terrestre, de crainte que des contre-énergies issues du Centre où Ils demeurent ne puissent interférer avec le libre arbitre incontestable des hommes". Je viens de citer les paroles d'un Maître à une conférence tenue en 1725.

A mon sens, les conclusions formulées dans la section précédente sont des vérités indiscutables et des faits prouvés. Pour vous, elles peuvent être soit des hypothèses adéquates, soit des interprétations discutables et inacceptables sur les causes sous-jacentes des maladies.

L'humanité s'appuie sur un passé fort ancien au cours duquel de soi-disant péchés, erreurs, mauvaises actions, et fausses attitudes ont accumulé un karma très lourd, lequel (heureusement pour la race des hommes !) est actuellement en voie de rapide liquidation.

D'ici peu, des changements majeurs dans la manière d'aborder les maladies se feront jour, par suite de l'immense intérêt que l'on porte à ce sujet et de la centralisation de toutes les ressources de la science médicale et chirurgicale au service des forces militaires (ressources qui seront mobilisées un jour pour secourir les populations civiles des contrées dévastées des deux hémisphères).

Ces changements seront également consécutifs aux recherches étendues effectuées dans nos hôpitaux et nos centres d'enseignement, et aux rapides progrès de la science, auxquels s'ajoute une tendance continue à une indispensable simplification. Ces facteurs conduiront à extirper de nombreuses maladies héréditaires et redoutées.

Les disciples et les initiés du monde sont appelés à transmettre une inspiration et un afflux de connaissances occultes qui conduiront à bien des changements de technique. Des lois sur la santé, nouvelles et pourtant extrêmement simples, seront prochainement révélées. Il en résultera inévitablement une fusion de la médecine orthodoxe, de la psychologie, et des méthodes de cure sp irituelle, d'où sortira une attitude entièrement neuve pour approcher l'ensemble du sujet. L'emploi croissant du feu comme moyen de purification, en relation avec le sol de la planète et le corps humain, y contribuera largement. Une nouvelle science des plus utiles naîtra de la technique consistant à provoquer la fièvre pour guérir certaines formes de  maladie, et de la méthode (fréquemment employée par la nature) consistant à soumettre de vastes surfaces de terre à l'impact du feu.

Toutefois, ceci ne se produira que plus tard. J'indique simplement une vague tendance dans cette direction. Dans tous les domaines de la connaissance, l'homme se trouve à un point culminant par suite du développement rapide de la conscience humaine. C'est le prélude à une grande expansion de l'intelligence et à une nouvelle pénétration dans les causes motivantes actuellement responsables en grande partie des souffrances de notre corps physique.

Le nouvel enseignement et les connaissances en voie d'acquisition résulteront d'un éveil de l'intuition, de la présence sur terre d'un très grand nombre d'âmes évoluées ou développées, et enfin de l'établissement de relations plus étroites entre la Hiérarchie et l'Humanité. Ces deux derniers "centres" planétaires fusionnent lentement leurs énergies. Il en résultera des changements et développements majeurs, non seulement dans les facultés de perception de l'homme, mais aussi dans son mécanisme physique. Les hommes manifesteront une résistance accrue aux maladies indigènes et héréditaires, et une réelle aptitude à résister aux contagions, ce qui éliminera nombre de douleurs et de souffrances.

La somme du karma humain a été réduite à la suite de l'expérience de la guerre planétaire de 1914-1945. En conséquence, les âmes cherchant à s'incarner pourront créer des corps dépourvus de tendances à développements morbides. Les Maîtres sont complètement exempts de maladies, parce qu'ils ont entièrement triomphé du karma des trois mondes , et qu'ils sont libérés.

Au cours des cinquante dernières années, nous avons appris à traiter  la maladie planétaire de la tuberculose . Quand cette aptitude s'étendra aux régions surpeuplées de l'Orient et aux districts qui ont souffert jusqu'à ce jour d'insuffisance dans les soins médicaux, la tuberculose sera complètement éliminée. Les maladies syphilitiques commencent déjà à être rapidement maîtrisées par l'emploi de drogues récemment découvertes, mais que les Maîtres ne considèrent que comme des palliatifs superficiels dans le temps et l'espace. L'extirpation totale, lente et correcte, de ces maladies interviendra à mesure que l'humanité centrera son attention consciente sur le plan mental, en l'écartant du domaine des désirs astraux et sexuels avec leur action réflexe sur le corps physique qui réagit en automate.

La troisième grande maladie planétaire, le cancer, est encore fondamentalement incontrôlable. La seule méthode de cure actuellement possible semble résider dans un recours relativement simple à la chirurgie. Le mode de prévention du cancer et la nature de sa cause sont encore inconnues.

Tout ce domaine reste principalement spéculatif et sujet à des recherches et investigations infinies.

De nombreuses infections et maladies mineures, ainsi qu'une vaste gamme de troubles physiques associés, pourront finalement être rattachés à l'une ou à l'autre de ces trois maladies de base. A leur tour, celles-ci sont nettement reliées à un usage inconsidéré de l'énergie des trois rayons majeurs.

On peut donc énoncer les affirmations suivantes :

1. Les maladies vénériennes sont dues au mauvais emploi de l'énergie du troisième rayon, l'énergie intelligente et créatrice de la substance même.

2. La tuberculose résulte du mauvais usage de l'énergie du deuxième rayon.

3. Le cancer est une réaction mystérieuse et subtile à l'énergie du premier rayon, la volonté-de-vivre, qui en est un aspect. En conséquence, il se traduit par une suractivité et une croissance des cellules somatiques dont la volonté-de-vivre devient destructive envers l'organisme qui les porte.

Je n'ai exposé que des suggestions encore sans grande utilité à notre époque. Il faut d'abord que le corps médical effectue un grand nombre de recherches occultes dans ce sens. Mais ce ne sera possible que lorsque la Science des Rayons sera mieux comprise. Elle apportera des preuves à l'appui du fait que l'on peut déceler dans chaque être humain la présence de cinq énergies fondamentales, les énergies des cinq rayons qui le conditionnent .

Un jour les hommes apprendront à déterminer facilement leur type de rayon, et les rayons qui gouvernent leur triple personnalité.

Dans toutes les directions où l'homme étend sa compréhension, il apparaît avec une évidence croissante que l'occasion se présente pour des facteurs nouveaux d'entrer en jeu et de commander. La porte de l'aventure (dans son sens le plus élevé) est grande ouverte, et rien n'a jamais pu empêcher l'humanité de franchir cette porte. Tout au long des âges, l'homme a passé ces portails pour pénétrer dans de nouveaux et plus riches royaumes d'investigations, de découvertes, et d'applications pratiques subséquentes.

Aujourd'hui, la porte qui s'ouvre introduira l'homme dans un monde de significations – un monde qui est l'antichambre du monde des causes. Effet, Signification, Cause, ces trois mots donnent la clef de la croissance de la conscience humaine. Présentement, les hommes vivent dans le monde des effets, sans soupçonner que ce sont des effets. Quelques-uns uns commencent à vivre dans le monde des significations. Quant aux disciples et à ceux qui vivent dans le monde de la Hiérarchie, ils savent ou sont en passe de connaître les causes produisant les effets que révèle la signification. C'est pourquoi nous pouvons tenter d'examiner les conditions fondamentales que l'homme doit remplir avant de s'avancer dans le sentier de l'illumination à venir.

Cette illumination fera nécessairement disparaître toute crainte de la mort et traitera complètement ce sujet qui a si longtemps entraîné l'humanité dans des abîmes de terreur et de désespoir. Je me réfère aussi aux comportements exigés de ceux qui cherchent à guérir, à triompher de la maladie, et à soulager les maux corporels. Il faut qu'ils pratiquent ces comportements, surtout dans le domaine mental. Ces exigences attireront l'attention des agents guérisseurs et des patients. Elles concernent aussi l'homme considéré comme un tout.

On admet généralement que la foi est la principale condition préliminaire dans l'art de guérir. Mais il n'en est pas ainsi. La foi n'a guère à intervenir. La guérison dépend de certains facteurs vitaux et basiques dans lesquels la foi n'entre pour rien. Bien souvent, l'effort d'un malade pour acquérir la foi le gêne énormément pour le libérer des difficultés interposées entre lui et sa guérison complète. Le Christ a très fréquemment insisté sur la foi, ou plutôt sur la qualité que l'on traduit par le mot foi dans les Ecritures saintes de l'Occident.

(Ces 5 rayons influencent : 1° l'âme, 2° la personnalité, 3° l'organe de lapensée, 4° le corps des désirs, et 5° le corps physique.)

En réalité, il faisait allusion à l'acceptation de la loi, surtout à la reconnaissance  du karma, et à une connaissance de la destinée divine. Le fait de saisir ce point conduit à une nouvelle attitude à la fois envers Dieu et face aux circonstances.

Voici dix conditions préliminaires que je voudrais mettre en lumière :

1. Reconnaître si possible la grande Loi de Cause et d'Effet. Ce n'est pas toujours réalisable dans le cas de patients totalement dépourvus de lumières.

2. Diagnostic correct de la maladie par un médecin compétent, et plus tard par un clairvoyant spiritualiste quand le guérisseur initié aura développé ses capacités dans ce sens.

3. Croire à la loi du karma immédiat. Je veux dire par là que le patient ou le guérisseur doivent savoir si la destinée du patient veut qu'il soit guéri, ou au contraire qu'on l'aide à effectuer la grande transition.

4. Il peut se faire que la guérison soit nuisible et totalement indésirable du point de vue de l'âme. Il faut être prêt à le reconnaître. Des gens sont parfois guéris par la puissance du guérisseur, alors que ce  n'était pas  leur destinée de reprendre une vie active sur le plan physique.

5. Il faut entre le guérisseur et le malade une coopération active basée sur une compréhension mutuelle.

6. Le patient doit se soumettre sans réserves à la volonté de l'âme, quelle qu'elle soit, lorsqu'elle est démontrée. En d'autres termes, il doit exprimer une divine indifférence.

7. Le guérisseur et le malade doivent tous deux s'efforcer d'exprimer une complète innocuité.  Vous serez bien récompensés si vous méditez avec soin sur la valeur de cette suggestion. Elle se  rapporte essentiellement aux relations des deux intéressés avec leurs associés.

8. A moins d'être trop souffrant, le malade doit s'efforcer d'ajuster et de rectifier les aspects de sa nature et les caractéristiques susceptibles de militer contre la justesse de perception spirituelle. C'est l'une des significations, mais non la plus importante, cachées dans l'expression "le travail de restitution".

9. Eliminer délibérément les qualités, tendances de pensée, et désirs susceptibles d'entraver l'influx de force spirituelle. Cette force peut intégrer l'âme plus étroitement avec le corps dans les trois mondes et inaugurer un renouvellement d'expression vitale. Elle peut aussi intégrer l'âme avec la source dont elle émane et déclencher un renouveau de vie sur les plans de l'âme. Cela affecte donc la relation du patient avec son âme.

10. Il faut que le guérisseur et le patient soient tous deux capables tantôt de s'intégrer dans l'âme-groupe à laquelle ils sont subjectivement affiliés, tantôt d'intégrer à la fois la personnalité et l'âme. Si leur évolution est parvenue au point voulu, ils doivent tous deux pouvoir s'intégrer dans le groupe formant l'Ashram du Maître.

Ces dix exigences peuvent sembler élémentaires, mais ne le sont en aucune façon. Superficiellement, elles paraissent concerner des caractères, qualités, et capacités. Foncièrement, elles concernent les relations de l'âme et du corps et traitent d'intégration et d'abstraction. Dans tous les cas elles ont pour objectif  caché d'établir un rapport ininterrompu entre le patient et le guérisseur ou groupe guérisseur qui s'occupe scientifiquement de lui.

L'un des premiers soins que tout agent guérisseur devra prendre sera de dresser un tableau simple d'instructions pour le patient. Il faut que ces instructions soient simples, parce qu'en cas de maladie sérieuse le patient se trouve hors d'état de fournir le moindre effort physique tendant à modifier son comportement. On oublie cela trop souvent.

Voici deux notions qui devraient être claires pour le guérisseur, et qu'à son tour il devra éclaircir pour le patient :

1. La guérison n'est nullement garantie. Les patients doivent être convaincus que le prolongement de la vie dans le corps physique n'est pas un but suprême. La survie peut être ce but si le patient doit encore rendre des services vraiment importants, ou remplir des obligations, ou apprendre encore d'autres leçons. La vie corporelle n'est toutefois pas le bien suprême de l'existence. Il y a parfois réellement profit à se libérer des limitations physiques du corps. Il faut que les patients apprennent à reconnaître et accepter la Loi du Karma.

2. La peur est inutile. L'agent guérisseur devrait avoir pour l'un de ses premiers objectifs d'aider le patient à imaginer son avenir sous l'angle d'une perspective heureuse et saine – quel que soit d'ailleurs cet avenir.

Il est évident aussi que l'on a devant soi l'occasion d'aborder tout le problème de la maladie et de la guérison avec une nouvelle attitude, et d'amener l'humanité à un sens des proportions plus harmonieux et plus heureux en matière de maladie et de santé.

Le véritable sens du mot "restitution" apparaît avec évidence. Il concerne l'art suprême de rendre au patient ce qui lui manque pour faire face correctement à la vie, aussi bien à la vie dans un corps physique sur le plan physique qu'à la continuité de vie sur les autres plans, invisibles à la majorité des hommes et considérés comme problématiques et inaccessibles. La restitution peut aussi impliquer que le patient redressera ses torts avant de recevoir un traitement qu'il considérera comme un succès. Mais elle concerne essentiellement l'effet produit par le groupe guérisseur lors de son premier contact avec le patient. Il ne faut pas l'oublier. Le karma du malade indique parfois qu'il faut restaurer en lui la volonté-de-vivre. Parfois aussi, en l'incitant à éliminer la peur (peur de la vie ou peur de la mort), le rétablissement de son  ourage s'ensuivra. Le patient peut manquer du don consistant à rétablir en toutes circonstances une attitude affirmative. En l'acquérant, il restaurera sa volonté de recevoir avec compréhension et joie tout ce que l'avenir peut lui apporter. La restitution peut encore impliquer le rétablissement de relations harmonieuses avec l'entourage du patient, famille et amis. Il en résultera un renouveau d'ajustements corrects, une poussée d'amour, et la négation d'anciennes pensées nocives peut-être profondément ancrées.

Il apparaît donc que le procédé consistant à pratiquer un rite de guérison neconstitue qu'une phase du travail à faire, et que la relation entre guérisseur et patient est essentiellement éducative. Il faut que cette éducation soit tempérée par la condition physique de la personne malade. En opérant selon cette directive, on découvrira qu'il faut exposer brièvement au patient le travail à effectuer, les restitutions qu'il doit être prêt à consentir pour faciliter l'influx de la force curative. Il faut, si j'ose exprimer cette phrase symboliquement, que le patient soit prêt à "effacer son ardoise" pour que le travail de guérison aboutisse selon la loi du karma.

Cette phase du travail préparatoire est malaisée. Il se peut qu'elle soit impossible avec des patients par trop malades. Tous les agents guérisseurs rencontreront des patients à tendance mentale spirituelle, dont les vies ont été longtemps basées sur de justes efforts, et qui ont correctement "rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu". Auprès de ceux-là, la cure sera fortement accélérée, ou bien au contraire, la tâche d'aplanir le chemin qui passe par les portes de la mort se trouvera grandement simplifiée.

Après tout, la mort est en elle-même un travail de restitution. Elle rend la substance aux trois mondes de substance, et il faut y consentir de bon gré et joyeusement. Elle restitue aussi l'âme humaine à l'Ame d'où celle-ci est émanée, et cela doit s'accomplir dans la joie de la résorption. Il faut que chacun apprenne à regarder la mort comme un acte de restitution. Quand on y parvient, elle apparaît sous un jour nouveau et avec sa vraie signification. Elle devient partie intégrante – reconnue et désirée – d'un processus vivant continu. Si l'on me demandait de définir la tâche majeure de tous les groupes de guérisseurs, tels que la Hiérarchie cherche à les voir fonctionner dans l'avenir, je dirais que c'est de préparer des êtres humains à ce que nous devrions considérer comme l'aspect restitutif de la mort. Cet ennemi que l'humanité a tant craint jusqu'ici recevra de la sorte une signification nouvelle et plus heureuse. Si l'on oriente sa pensée dans cette direction, on découvre que le thème tout entier de la mort réapparaît constamment. Il en résultera de nouveaux comportements devant le fait de mourir, et cela enseignera l'attente heureuse de cet événement inévitable et si familier.

Il faut que les groupes guérisseurs se familiarisent avec cette condition périssable et fondamentale de tout ce qui vit, et ils devront consacrer une partie très importante de leur travail à élucider le principe de la mort. On nous dit que l'âme doit retourner à celui qui l'a donnée. Jusqu'à présent, cette restitution a été subie par force et redoutée. Elle a engendré la peur et conduit partout les hommes et les femmes à réclamer à grands cris la guérison du corps physique. Ils ont surestimé son importance et considéré la prolongation de l'existence terrestre comme un facteur essentiel de leur bonheur. Au cours du prochain cycle, il faudra mettre fin à ces fâcheux comportements. La mort deviendra un processus normal et bien compris – aussi normal que celui de la naissance, bien qu'évoquant moins de douleur et de crainte. Ce commentaire est de nature prophétique, et il faut l'enregistrer comme tel.

Je voudrais donc inculquer le fait élémentaire que si un groupe guérisseur cherche à travailler dans cette nouvelle direction, il doit d'abord s'efforcer de comprendre quelque chose au facteur de la mort, que nous désignons sous le nom de "grand processus de reddition" ou "grande restitution". Il concerne l'art de rendre le corps à la source de ses éléments constituants avec sagesse, correction, et à l'heure voulue, et de restituer l'âme à sa source essentielle d'existence. Je choisis mes mots avec soin pour que vous méditiez sainement et méticuleusement la prétendue énigme de la mort. Elle est une énigme pour l'homme, mais non pour les disciples et les connaisseurs de la sagesse.

Les guérisseurs opérant en groupe ou individuellement trouveront parfois nécessaire de confronter leurs patients avec la réalité de la mort. Dans mon Ashram et dans celui du Maître K.H.

(Koot Humi.), les disciples entreprennent d'interjeter le thème de la mort dans leurs entretiens avec d'autres chercheurs de vérité, dans leur propre manière de penser, dans leurs discussions entre eux, et spécialement dans leur contact avec ceux qu'ils cherchent à guérir. Ce n'est pas  facile, et il ne faut pas s'y adonner d'une manière précipitée, mais c'est un sujet qu'on ne peut ni ne doit éviter ou éluder. Le travail des groupes guérisseurs issus d'un Ashram ne met pas l'accent sur la guérison  corporelle, mais sur l'opportunité dans le temps, les cycles d'activité ou de vie sur le plan physique, et les cycles de restitution ou de mort physique.

Tout ce Livre II dont nous avons entrepris l'étude et qui est intitulé "Conditions Fondamentales pour Guérir" concerne en réalité les processus de la mort et les conditions du monde matériel ou des trois mondes de service incarné.

Restituer le corps au réservoir général de substance, ou au contraire le restituer au service du monde extérieur de la vie quotidienne,  rendre l'âme à sa source qui est l'Ame sur son propre plan, ou au contraire lui rendre sa pleine responsabilité dans le corps qu'elle habite, tels sont les points que nous traiterons en premier.

En second lieu nous étudierons  l'élimination du principe de vie et de l'aspect conscience, thème qui n'est pas celui de la construction du caractère, comme certains pourraient le supposer. Dans les remarques initiales de ce chapitre, j'ai dit quelques mots concernant le caractère et les qualités personnelles. En effet, toute véritable compréhension des principes fondamentaux de la vie et de la mort est grandement facilitée par l'action juste basée sur la pensée juste, ce qui aboutit à l'édification juste du caractère.

Toutefois, je ne désire pas m'étendre sur ces nécessités élémentaires préalables.

Les processus d'intégration tels que je cherche à les examiner ici concernent l'intégration de l'âme dans le triple corps  68 si le karma en décide ainsi, ou au contraire dans le royaume des âmes si le karma décrète que le sujet est confronté avec ce que nous appelons la mort.

Ce Livre II traite donc du problème de la mort ou de l'art de mourir. C'est une chose à laquelle toute personne sérieusement malade doit inévitablement faire face et à laquelle tous les bien-portants devraient se préparer en pensant correctement et en anticipant sainement. Il faut modifier et délibérément changer l'attitude morbide de la majorité des gens au sujet de la mort et leur refus de l'envisager pendant qu'ils sont en bonne santé. Le Christ a donné l'exemple de l'attitude correcte lorsque, étant aux mains de Ses ennemis, il expliqua à Ses disciples les raisons de son très prochain décès. Il les réprimandait quand ils manifestaient de la tristesse et leur rappelait qu'Il allait vers Son Père. Etant un initié de haut degré et parlant occultement, Il voulait dire qu'Il "faisait restitution à la Monade".

Les gens ordinaires et tous ceux qui n'ont pas encore pris leur troisième initiation font "restitution à l'Ame". Ceux-ci mettent l'accent sur leur corps physique et s'identifient facilement avec lui. Le sujet de la mort éveille généralement en eux une crainte morbide, et ils répugnent à l'aborder avec compréhension. Ils ont également la peur innée de la solitude et de la perte de ce qui leur est familier. Pourtant, la solitude qui intervient après la mort, quand l'homme se trouve privé d'un corps physique, n'est rien en comparaison de la solitude lors de la naissance.

A la naissance, l'âme se trouve plongée dans une nouvelle ambiance et immergée dans un corps d'abord complètement inhabile à prendre soin de lui même et à établir un contact intelligent avec son entourage immédiat, et cela pendant longtemps. L'homme arrive en incarnation sans se rappeler l'identité ni la signification pour lui du groupe d'âmes habitant les corps avec lesquels il se trouve en relation. Cette solitude ne disparaît que graduellement, à mesure que s'établissent ses propres contacts de personnalité, qu'il découvre ses semblables par affinité, et finalement réunit autour de lui ceux qu'il appelle ses amis Après la mort, il n'en est pas ainsi, car l'homme trouve de l'autre côté du voile les êtres qu'il a connus et ceux avec lesquels il a été lié pendant sa vie sur le plan physique. Il n'est jamais seul à la manière dont les êtres humains entendent la solitude. Il est également conscient de ceux qui habitent encore un corps physique. Il peut les voir et partager leurs émotions et leurs pensées, car son cerveau physique ayant cessé d'exister ne peut plus constituer un obstacle. Si les êtres en savaient davantage, c'est l'expérience de la naissance qu'ils craindraient et non celle de la mort, car la naissance installe l'âme dans sa vraie prison, tandis que la mort n'est que le premier pas vers sa libération.

Une autre peur qui incite l'humanité à considérer la mort comme une calamité lui a été inculquée par l'aspect théologique de la religion, et plus particulièrement par les Fondamentalistes Protestants et l'Eglise Catholique Romaine. C'est la peur de l'enfer, l'infliction de châtiments en général tout à fait disproportionnés aux erreurs d'une vie, et les terreurs imposées par un Dieu courroucé. On enseigne à l'homme qu'il faudra subir tout cela sans échappatoire possible, sauf par le sacrifice par substitution.

Or, on sait bien qu'il n'existe ni Dieu courroucé, ni enfer, ni sacrifice par substitution. Seul un grand principe d'amour anime l'univers tout entier. Il y a la Présence du Christ, indiquant à l'humanité le fait de l'âme et de notre salut par l'existence vivante de cette âme. Le seul enfer évident est cette terre elle même, où nous apprenons à élaborer notre propre salut, poussés par le principe d'amour et de lumière, et incités par l'exemple du Christ et l'impulsion intérieure de nos propres âmes.

Les enseignements concernant l'enfer sont une rémanence de l'orientation sadique donnée à l'Eglise Chrétienne au cours du Moyen Age et de l'enseignement erroné qu'on trouve dans l'Ancien Testament au sujet de Jéhovah, le Dieu de la tribu des Juifs. Jéhovah  n'est pas Dieu, le Logos planétaire, l'Eternel Coeur d'Amour que Christ a révélé. A mesure que ces idées erronées s'éteindront, la conception de l'enfer disparaîtra de la mémoire humaine et fera place à la compréhension de la loi qui applique chaque homme à préparer son salut sur le plan physique, qui le conduit à redresser les torts qu'il peut avoir commis au cours de ses vies sur la terre, et qui lui permet finalement d' "effacer sa propre ardoise".

Mon but n'est pas d'ouvrir une discussion théologique, mais d'exposer que la peur actuelle de la mort doit faire place à une compréhension intelligente de la réalité. Il faut lui substituer un concept de continuité reniant l'inharmonie, et insister sur l'idée d'une seule Entité consciente qui poursuit une seule vie, en utilisant successivement de nombreux corps pour ses expériences.

Pour résumer ma thèse générale sur la peur et l'horreur de la mort, je pourrais dire qu'elles sont fondées sur l'amour de la forme – notre propre forme, les formes de ceux que nous aimons, et la forme du cadre et de l'entourage familiers de notre vie. Or, ce genre d'adoration va à l'encontre de tout notre enseignement visant les réalités spirituelles. Pour espérer en l'avenir et en notre libération de cette peur mal fondée, il faut orienter notre centre d'intérêt vers le fait de l'âme éternelle, et de la nécessité pour cette âme de vivre spirituellement, constructivement, et divinement au sein des véhicules matériels.

A nouveau, l'idée de restitution fait partie de ce concept, elle éclipse les conceptions erronées. L'idée d'élimination se fait également jour et permet de se concentrer sur un bon foyer. L'idée d'intégration est indispensable à qui veut s'absorber dans la vie de l'âme au lieu de s'absorber dans la vie du corps. Il faut que toutes les pensées de chagrin, solitude, malheur, déchéance, perte, etc. disparaissent en même temps que se dissipe la réaction habituelle devant la mort. Les hommes vivront alors consciemment selon leurs âmes, se focaliseront au niveau des âmes, et considéreront la forme ou les formes comme de simples modes d'expression. Alors les vieilles lamentations au sujet de la mort disparaîtront progressivement pour faire face à une attitude nouvelle et plus allègre au moment d'aborder cette grande expérience.

Les divers termes choisis dans cette étude sur les conditions fondamentales pour guérir ont été sélectionnés selon leur sens spécifique.

1.

Le Travail de Restitution signifie le retour de la forme au réservoir primordial de substance. S'il s'agit de l'âme, cette divine énergie spirituelle, c'est son retour à sa source – soit aux niveaux de l'âme, soit à ceux de la monade, selon le point d'évolution. Cette restitution est le travail essentiel de l'âme au sein du corps physique et met en jeu à la fois le centre cardiaque et le centre coronal.

2.

L'Art de l'Elimination se réfère à deux activités de l'homme spirituel intérieur, celle d'éliminer tout commandement par l'homme inférieur triple, et le processus de refocaliser le centre de la conscience sur les niveaux concrets du plan mental considérés comme un point de lumière irradiante. Ceci intéresse au premier chef l'âme humaine.

3.

Les Processus d'Intégration concernent le travail de l'homme spirituel libéré fusionnant avec l'âme (l'âme universelle) aux niveaux supérieurs du plan mental. La partie retourne au Tout, et l'homme comprend la véritable signification des paroles de Krishna Dans la Bhagavad-Gita.  : "Ayant imprégné cet univers entier d'une fraction de Moi-même, Je subsiste."   Lui aussi, l'homme, le fragment conscient en voie d'expérimentation et qui a imprégné le petit univers de sa forme dans les trois mondes  Physique, astral, et mental , subsiste encore. Il se connaît comme une partie du tout.

Ces trois processus constituent la Mort. Il est évident qu'au moment où l'humanité atteindra cette perspective sur le fait de la mort et l'art de mourir, la race des hommes bénéficiera d'un changement considérable. Parallèlement, il s'établira au cours des temps un rapport aux niveaux télépathiques entre les hommes. Leur intelligence croîtra constamment, et l'humanité se focalisera de plus en plus sur les plans mentaux.

Le rapport télépathique sera un phénomène commun et ordinaire, dont le spiritualisme moderne se porte garant. Toutefois, sa déformation, qui est très sérieuse, est principalement basée sur les désirs qui hantent l'humanité et qui comportent très peu de vraie télépathie. La télépathie qui existe aujourd'hui entre le médium (conscient ou en transe) et son parent ou son ami affligé n'a pas lieu directement entre celui qui a expérimenté la libération de la mort et celui qui vit encore dans la forme. Il faut se le rappeler. Dans la période intérimaire où l'organe de pensée n'est pas normalement télépathique, il peut y avoir (bien que très rarement) interposition d'un état médiumnique basé sur la  clairvoyance et la clairaudience, mais  non sur la transe. Cela nécessite encore un contact par l'intermédiaire d'un tiers, et reste entièrement astral. En conséquence ce contact sera entaché de mirages et d'erreurs.

Toutefois, ce sera un pas en avant par rapport aux performances médiumniques actuelles, qui ne tiennent simplement aucun compte de l'homme qui est mort. Elles se bornent à donner ce que le médium lit dans l'aura de l'enquêteur – son rappel de l'apparence personnelle, des souvenirs significatifs emmagasinés dans sa conscience, et ses désirs mentaux au sujet de l'avis demandé. L'enquêteur reste persuadé qu'un homme doit être plus avisé après son trépas qu'avant. Il arrive parfois que le médium parvienne à établir une communication réelle, due au fait que l'enquêteur et la personne trépassée sont tous deux du type mental, et que, pour cette raison, il y a entre eux un rapport télépathique vrai que le médium intercepte.

La race humaine progresse, se développe, et devient de plus en plus mentalisée. Avant les processus d'intégration, il faut que la relation entre les morts et les vivants s'établisse sur les plans mentaux, et cela arrivera. Alors la véritable coupure de communication surviendra au moment où l'âme humaine s'absorbera dans l'âme universelle, juste avant de se réincarner à nouveau.

Jusque-là, la communication existera, et ce fait détruira complètement la peur de la mort. Dans le cas de disciples travaillant dans l'Ashram d'un Maître, même ce processus d'intégration ne constituera pas une barrière. Dans les quelques pages qui suivent, on trouvera certains renseignements sur ce qu'on peut appeler l'art de mourir, à l'appui de ce que j'ai dit dans  Un Traité sur la Magie Blanche.