c. Conditions nécessaires à la Magie Blanche

 

En examinant les facteurs qu'il est nécessaire de mettre au point avant d'entreprendre un travail de magie, nous traitons de quelque chose qui a une valeur pratique éminente. A moins que les étudiants de la magie n'abordent cette recherche fortifiés par des motifs purs, un corps propre et une haute aspiration, ils sont condamnés d'avance à la déception et même au désastre. Tous ceux qui cherchent à travailler consciemment avec les forces de la manifestation et qui s'efforcent de maîtriser les Énergies de tout ce que l'on voit, ont besoin de la forte protection de la pureté. C'est un point sur lequel on ne saurait trop insister et se faire pressant, d'où les injonctions constantes de maîtrise de soi, de compréhension de la nature de l'homme et de dévouement à la cause de l'humanité. La poursuite des recherches magiques est dangereuse de trois manières.

Si les corps de l'homme ne sont pas suffisamment purifiés et que leur vibration atomique ne soit pas suffisamment élevée, il est menacé de stimulation excessive lorsqu'il entre en contact avec les forces de la nature ; ceci entraîne nécessairement la destruction et désintégration de l'un ou l'autre de ses corps. Parfois cela entraîne la destruction de deux corps ou plus ; lorsqu'il en est ainsi, cela implique un très réel retard du développement égoïque, car dans de tels cas, il faut un intervalle beaucoup plus long entre les incarnations, vu la difficulté de rassembler les matériaux nécessaires pour les envelopper.

De plus, à moins que l'homme ne soit fortifié dans sa tentative par un motif juste, il peut lui arriver d'être égaré par l'acquisition du pouvoir. La connaissance des lois de la magie met entre les mains de l'étudiant des pouvoirs qui lui permettent de créer, d'acquérir et de maîtriser. De tels pouvoirs sont chargés de menaces pour celui qui n'est pas préparé ou pas prêt, car l'étudiant peut, dans ce cas, les employer à des fins égoïstes, les utiliser à des avantages matériels temporels et acquérir ainsi ce qui ira nourrir les désirs de sa nature inférieure. Il fait donc le premier pas vers le sentier de gauche et dans chaque vie s'en rapprochera avec plus d'empressement, jusqu'à ce que (presque inconsciemment), il se trouve dans les rangs des maîtres noirs. Un tel état de choses ne peut être évité qu'en cultivant l'altruisme, l'amour sincère de l'homme et un ferme refus opposé à tout désir inférieur.

Le troisième danger qui menace l'étudiant imprudent de la magie est le fait que lorsqu'il manipule à l'aveuglette ces forces et énergies, il a affaire avec ce qui s'apparente à sa propre nature inférieure. Il suit donc la ligne de moindre résistance ; il augmente ces énergies et, ce faisant, accroît leur réponse aux aspects matériels et inférieurs de sa nature. Il le fait aux dépens de sa nature supérieure, retardant son développement et différant son progrès. Accessoirement aussi, il attire l'attention de ces maîtres du sentier de gauche qui sont toujours en quête de ceux qu'ils pourront plier à leurs desseins et il devient (involontairement d'abord) un agent du mal.

Il apparaîtra donc que l'étudiant a besoin des qualités suivantes avant d'entreprendre la tâche ardue de devenir un Maître conscient de la Magie.

Pureté physique.

Ceci n'est pas facile à acquérir, mais suppose plusieurs vies d'effort acharné. Par l'abstinence, la continence juste, la vie propre, le régime végétarien et une maîtrise de soi sévère, l'homme élève progressivement la vibration de ses atomes physiques, construit un corps d'une résistance et d'une force toujours plus grandes et réussit à se "manifester" dans une enveloppe plus raffinée.

Liberté éthérique.

Ce terme n'exprime pas tout ce que je cherche à communiquer, mais il suffit faute de mieux. L'étudiant de la magie qui peut se lancer en toute sécurité dans cette entreprise, aura construit un corps éthérique de nature telle que la vitalité ou force et énergie praniques puissent circuler sans entraves ; il aura formé un réseau d'une ténuité telle qu'il ne forme pas barrière à la conscience. C'est tout ce que l'on peut dire sur cette question, vu le danger impliqué, mais c'est suffisant pour transmettre des indications à ceux qui commencent à savoir.

Stabilité astrale.

L'étudiant de la magie aspire, par-dessus tout, à purifier ses désirs et de ce fait à transmuer ses émotions, afin que la pureté physique inférieure, la réponse mentale supérieure et le pouvoir de transmutation soient également disponibles. Chaque magicien doit apprendre le fait que, dans ce système solaire, pendant le cycle humain, le corps astral est le pivot de l'effort ayant une action réflexe sur les deux autres enveloppes, la physique et la mentale. Il s'efforce donc de transmuer (comme on l'a souvent dit) le désir inférieur en aspiration ; de changer les couleurs inférieures et grossières qui caractérisent le corps astral de l'homme ordinaire en tons plus clairs et plus purs appartenant à l'homme spirituel, et de transformer sa vibration normale chaotique et la "mer de vie tempétueuse", en réponse régulière et rythmique à ce qui est le plus élevé et le centre de paix. Il effectue ceci par une vigilance constante, une maîtrise de soi incessante et une habitude régulière de la méditation.

Équilibre mental.

Ces mots sont employés dans leur sens occulte, où le mental (tel qu'on le conçoit habituellement) devient l'instrument sûr et pénétrant du penseur habitant la forme et le point à partir duquel il peut s'avancer jusqu'aux domaines supérieurs de la compréhension. C'est la pierre de fondation d'où une expansion plus élevée peut partir.

Que l'étudiant potentiel de la magie ne se lance pas dans des recherches et des expériences avant d'avoir satisfait à ces injonctions et avant que sa pensée tout entière ne soit tournée vers leur manifestation dans la vie quotidienne. Quand il aura travaillé ainsi, assidûment et infatigablement, quand sa vie du plan physique et son service porteront témoignage de la transmutation intérieure, il pourra alors procéder, parallèlement à sa vie, à des études et travaux de magie. Seul l'Ange solaire peut accomplir le travail du magicien blanc et il l'effectue par la domination des anges lunaires et leur complète subjugation. Ils sont dressés contre lui, jusqu'à ce que, par la méditation, l'aspiration et la maîtrise de soi, il les plie à sa volonté et en fasse ses serviteurs.

Cette pensée nous amène à la distinction vitale entre le frère blanc et le frère noir, et nous allons conclure notre présente discussion par ce résumé et aborder les règles de magie.

Le travailleur de la magie blanche utilise toujours l'énergie de l'Ange Solaire pour parvenir à ses fins. Le frère noir travaille par la force inhérente aux seigneurs lunaires, qui sont par nature alliés à tout ce qui est objectif. Dans un ancien livre de magie, caché dans les cavernes du savoir, gardé par les Maîtres, on trouve les mots suivants qui sont concluants ; ils ont leur place dans ce Traité sur le Feu du fait même de leur caractère approprié :

"Les Frères du Soleil, stimulés par la force du feu solaire jusqu'à devenir une flamme dans la voûte ardente du deuxième Ciel, ont éteint les feux lunaires inférieurs et rendu nul ce "feu par friction" inférieur."

"Le Frère de la Lune ignore le soleil et la chaleur solaire ; il emprunte son feu à tout ce qui est triple et poursuit son cycle. Les feux de l'enfer attendent et le feu lunaire meurt. Puis ni le soleil ni la Lune ne peuvent le servir, seul le ciel le plus élevé attend l'étincelle électrique, cherchant une vibration synchrone dans ce qui est en bas. Et cependant elle ne vient pas."