1. La période de Pralaya entre deux incarnations
Elle est de nature triple et affecte la substance des trois véhicules, physique, astral et mental, réduisant la forme à sa substance primitive et dissipant sa structure atomique. L'énergie du second aspect (celle du constructeur des formes) est retirée par la volonté de l'Ego, et les atomes composant la forme se dissocient ; ils se résolvent et retournent au réservoir d'éléments essentiels ; ils seront réassemblés quand l'heure sonnera de nouveau. Cet état se produit progressivement par des stades que nous connaissons :
Dans le premier stade, la force vitale du corps éthérique est retirée du corps physique dense triple (dense liquide et gazeux) qui en conséquence "se corrompt" et "se disperse en ses éléments. L'homme objectif disparaît, l'œil physique ne le voit plus bien qu'il soit encore dans son corps éthérique. Quand la vision éthérique sera développée, l'idée de la mort prendra un aspect très différent. Quand la majorité de la race verra l'homme fonctionner dans son corps physique éthérique, le fait de quitter le corps dense sera considéré simplement comme une "libération".
Dans le stade suivant, la force vitale est retirée du corps ou réseau éthérique ; il est dévitalisé. Le réseau éthérique n'est qu'une extension d'un aspect du sutratma ou fil, qui est tissé par l'Ego à partir de l'intérieur du corps causal, un peu comme une araignée tisse un fil. Il peut être raccourci ou étendu à volonté, et quand la période de pralaya a été décidée, ce fil de lumière ou de feu solaire (notez le mot "solaire") est retiré et ramené sur le sous-plan atomique où il continuera à vitaliser l'atome permanent et à le raccorder à l'intérieur du corps causal. Les impulsions vitales sont alors – en ce qui concerne le plan physique – centralisées dans la sphère atomique.
Dans le troisième stade la force vitale est retirée de la forme astrale, de sorte qu'elle se désintègre de la même manière, et la vie se centre dans l'atome astral permanent. Sa vitalité a été accrue grâce à l'existence du plan physique, et il s'est coloré grâce à l'expérience astrale.
Pour l'atome humain, le dernier stade consiste à se retirer du véhicule mental. Après cette abstraction quadruple, les forces de vie sont entièrement centralisées dans la sphère égoïque ; le contact avec les trois plans inférieurs est encore possible, de manière inhérente, par le canal des atomes permanents, centres de force des trois aspects de la personnalité.
Dans chaque incarnation, par l'utilisation des véhicules, les forces de vie ont acquis :
a.
Une activité accrue qui est mise en réserve dans l'atome physique permanent.
b.
Une couleur supplémentaire qui est conservée dans l'atome astral permanent.
c.
Une qualité plus développée de force et de détermination dans l'action, qui est emmagasinée dans l'unité mentale.
Ces trois qualités sont transformées en faculté en dévachan.
Le Dévachan 239, 240 est un état de conscience qui reflète, dans la vie de la Personnalité, cet état supérieur que nous appelons conscience nirvanique et qui est engendrée par l'action égoïque. Ce n'est qu'un pâle reflet, chez les unités séparées, (et donc teinté d'égoïsme et de satisfactions séparatives) de la conscience de groupe appelée nirvanique. Dans cet état de conscience élevé, chaque unité séparée, bien que consciente de sa propre réalisation, partage la réalisation du groupe et c'est là que l'unité trouve la félicité. La séparation n'est plus ressentie, mais seulement l'unité essentielle.
On peut donc en déduire qu'il n'y a pas de dévachan pour l'homme sauvage ou peu évolué, car il ne le mérite pas et n'a pas le mental nécessaire pour en prendre conscience ; d'où la rapidité de ses incarnations, et la brièveté de la période pralayique. Dans son cas, l'Ego sur son propre plan a peu de chose à assimiler dans le résidu des incarnations ; en conséquence, le principe de vie se retire rapidement de la forme mentale ; et il en résulte une impulsion de l'Ego à se réincarner presque immédiatement.
239 Déva-Chan. "(3) Qui va en Deva-Chan ?" L'Ego personnel naturellement, mais, béatifié, purifié, saint. Tout Ego, la combinaison du sixième et septième principes – qui, après la période de gestation inconsciente renaît en Deva-Chan, est nécessairement aussi innocent et pur que l'enfant qui vient de naître. Le fait même qu'il renaisse, indique la prépondérance du bien sur le mal dans son ancienne personnalité. Et tandis que le mauvais Karma est mis de côté pour un temps avant de Suivre l'homme dans sa réincarnation suivante, il n'apporte dans le Deva-Chan que le Karma de ses bonnes actions, paroles et pensées.
"Mauvais" est un terme relatif pour nous – ainsi qu'on vous l'a déjà dit, et la Loi de Rétribution est la seule loi qui ne se trompe jamais. En conséquence, tous ceux qui n'ont pas glissé dans la fange irrachetable du péché et de la bestialité vont en Deva-Chan. Ils devront payer leurs péchés, volontaires ou non, plus tard. En attendant, ils sont récompensés ; reçoivent les effets des causes produites par eux.
"Naturellement, c'est un état de conscience, un état d'intense égoïsme pendant lequel l'Ego récolte la récompense de son altruisme sur terre, il est complètement absorbé dans la béatitude de ses affections personnelles terrestres, ses préférences, ses pensées et recueille le fruit de ses actions méritoires. Aucune douleur, aucun chagrin, même pas l'ombre d'une tristesse ne vient assombrir l'horizon lumineux de son bonheur sans mélange ; car c'est un état de perpétuelle "Maya"… Puisque la perception consciente de la personnalité sur terre n'est qu'un rêve évanescent, cette perception sera également celle d'un rêve en Déva-Chan – mais intensifié cent fois."
"Bardo est une période entre la mort et la renaissance – et peut durer quelques années ou un kalpa. Elle est subdivisée en trois sous-périodes (1) quand l'Ego est délivré du tumulte du monde et entre en Kama-Loka (la demeure des Élémentaires) ; (2) quand il entre dans la période de "Gestation" ; (3) lorsqu'il renaît en Rupa-Loka dans le Déva-Chan. La sous-période (1) peut durer entre quelques minutes et un certain nombre d'années – l'expression "quelques années" devenant énigmatique et entièrement dépourvue de valeur sans une explication plus complète ; la sous-période (2) est "très longue", ainsi que vous le dites, plus longue que vous ne pouvez l'imaginer, cependant proportionnée à la vigueur de l'Ego spirituel ; la troisième sous-période dure en proportion du bon Karma, après quoi la monade est de nouveau incarnée."
(...) "Chaque effet doit être proportionné à la cause. Et la durée de l'existence incarnée d'un homme ne représente qu'une faible proportion de ses périodes inter-natales dans le cycle manvantarique, de sorte que les bonnes pensées, paroles et actions d'une de ces "vies" sur un globe cause des effets, dont le développement demande beaucoup plus de temps que les causes n'en ont pris".
Extrait des Lettres des Mahatmas à A.P. Sinnett, pp. 100-105-106, éd (édition anglaise).
240 Dévachan. État entre deux vies terrestres dans lequel l'Ego pénètre après sa séparation de ses aspects inférieurs ou véhicules.
Quand la vie de la personnalité a été pleine et riche, mais n'a cependant pas atteint le stade où le soi personnel peut coopérer consciemment avec l'égo, il existe des périodes de nirvana personnel, dont la durée dépend de l'intérêt de la vie et de l'aptitude de l'homme à méditer sur l'expérience. Plus tard, quand l'Ego domine la vie de la personnalité, l'intérêt de l'homme s'élève à des niveaux supérieurs et le nirvana de l'âme devient son but. Il ne s'intéresse pas au dévachan. En conséquence, ceux qui sont sur le Sentier (de probation ou d'Initiation) ne vont généralement pas en dévachan, mais l'incarnation immédiate devient la règle dans la révolution de la roue de la vie ; cette fois l'incarnation résulte de la coopération consciente entre le Soi personnel et le Soi divin ou Ego.