L'ÉPOQUE ACTUELLE ET L'AVENIR
Nous avons donc vu la place qu'a l'unité sensible dans l'individu par rapport au Grand Tout. Nous avons vu les différentes formes assumées par l'évolution astrale. Nous avons aussi indiqué certaines des sources de l'énergie astrale. Nous avons vu que chacun de nous baigne dans un océan de forces sensibles qui agissent sur nous, car, selon la Loi, nous nous sommes appropriés, pour notre usage, une partie de cette énergie universelle qui nous met en rapport avec le Tout. Un des genres d'énergie astrale, dont nous n'avons rien dit, émane du "Cœur du Soleil". Je n'insiste pas sur ce sujet que le cerveau de l'homme ne peut comprendre et que son cœur ne peut s'approprier avant que le centre du cœur ne fonctionne. Ce courant d'énergie peut toutefois être perçu même si cette énergie ne peut être appropriée dans sa pure essence. Nous l'appelons "Amour de Dieu". C'est l'énergie qui flue librement et magnétiquement et qui conduit chaque pèlerin vers la Maison du Père. Sa force touche le cœur de l'homme et trouve son expression par les avatars, par l'aspiration mystique au cœur de chaque être humain, par tous les mouvements dont le but est le bien de l'humanité, par les systèmes éducatifs et philanthropiques et par l'instinct de protection de l'amour maternel. Il s'agit essentiellement de la sensibilité de groupe ; ce n'est que dans l'ère du Verseau que sa vraie nature sera correctement comprise et appliquée. C'est un facteur qui doit être pris en considération. Toutefois, seuls ceux "dont le cœur est ouvert et tendu vers le Seigneur" sauront ce que je dis.
Il est inutile que nous nous préoccupions de ce qui est encore très éloigné de notre humanité. Des problèmes immédiats réclament notre attention, problèmes individuels ou collectifs qui se rapportent à la maîtrise du véhicule astral. L'occasion nous est offerte de démontrer, au milieu du chaos, la potentialité de l'égo ou âme et sa capacité de gouverner dans sa petite sphère d'influence. C'est l'effort particulier que doivent faire les aspirants dans les jours à venir. Pour vous aider, je vous donne quelques suggestions ; à vous de les suivre ou non selon votre jugement.
Souvenons-nous que chaque aspirant est un point focal d'énergie et, là où il se trouve, il devrait aussi être un point focal conscient. Dans la tempête, il devrait faire sentir sa présence. La loi d'Action et Réaction agit et souvent les Grands Etres, qui prévoient la nécessité de ces points de contact intérieurs au cours de périodes très troublées, réunissent en certains lieux ceux qui aspirent à servir. Ils agissent comme agent d'équilibre et contribuent au plan général tout en apprenant eux-mêmes de précieuses leçons.
L'effort des aspirants ne devrait pas être de résister à la pression des événements ni de les combattre ou les supprimer, car cette manière de faire contribuerait à attirer l'attention sur le non-soi et augmenterait les conditions chaotiques. L'effort doit être dirigé vers le contact avec le Soi supérieur, le maintenant stable et calme, de manière à être en alignement direct, afin que l'énergie et le pouvoir de l'âme puissent affluer dans la triple nature inférieure.
Il se produira une radiation constante qui influencera le milieu en proportion du contact intérieur et en rapport direct avec la transparence du canal qui relie le cerveau au corps causal. L'aspirant doit s'efforcer de s'oublier lui-même pour se fondre dans le bien de ceux avec qui il entre en contact. L'oubli de soi concerne le soi inférieur, il doit être associé à la conscience du Soi supérieur.
Celui qui tend à devenir un point de contact entre les conditions chaotiques et Ceux qui œuvrent dans le but d'établir l'ordre, devraient se servir du facteur indispensable qui est le bon sens dans tout ce qu'ils entreprennent, ce qui implique l'obéissance à la loi d'Economie de la force avec discernement et sens des valeurs. Il y aura économie de forces et de temps, l'énergie sera sagement distribuée, le zèle excessif sera éliminé et les Grands Etres pourront compter sur la sagacité de l'aspirant et trouver en lui une aide véritable.
Tout l'enseignement de l'occultisme a pour but le développement de l'aspirant afin qu'il devienne un point focal d'énergie spirituelle. Il faut toutefois se rappeler que, selon la loi, cet entraînement sera cyclique, qu'il aura ses périodes de flux et de reflux comme toute chose dans la nature. Aux périodes d'activité succéderont les périodes de pralaya ; des périodes de contact conscient alterneront avec des périodes de silence apparent. Cette alternance est due à la loi de la périodicité et, si le développement de l'aspirant se fait selon la manière désirée, chaque période de pralaya sera suivie d'une période de plus grande activité et de plus de pouvoir. Le rythme, le flux, le reflux et le battement régulier des pulsations de la vie constituent l'éternelle loi de l'univers. En apprenant à réagir à la vibration des Hauts Lieux, il faut se souvenir de cette périodicité rythmique. La même loi régit les êtres humains, les planètes, les systèmes solaires, chacun desquels étant un centre, un point focal d'énergie dans une plus grande Vie.
Pour réussir le travail entrepris, qui consiste surtout à développer la capacité de prendre contact avec certains courants sur le niveau mental (émanant du Soi supérieur, de votre groupe égoïque ou du Maître), il faut remplir des conditions nettement établies. Certains facteurs doivent être présents. En leur absence, les courants sont détournés (si je puis dire) et le contact ne réussit pas à s'établir. Si les circonstances vous obligent à vous occuper d'affaires inhérentes au plan physique – de telles périodes existent dans chaque cycle de vie – vous devez concentrer votre attention sur elles ; le contact supérieur sera abandonné temporairement. Pareille attention aux affaires sur le plan physique n'est pas nécessairement une perte de temps car celles-ci peuvent autant faire partie du plan du moment que toute autre sorte de service. L'objectif à atteindre est la pleine expression et la pleine conscience sur chaque plan, se souvenant que chacun, avec ses états de conscience divers, fait également partie de la vie divine. Ce qui manque encore à la majorité des aspirants est la conscience de synthèse et la capacité de maintenir la continuité de conscience.
Dans le cas où se trouve une condition émotive ou mentale chaotique, les courants spirituels sont déviés et le cerveau n'est pas impressionné par ce qui peut être vu ou entendu intérieurement. En cas de fatigue, nécessitant le repos du corps physique, les impressions intérieures ne sont pas enregistrées. Ce sont les centres du véhicule éthérique qui sont vitalisés et qui deviennent actifs dans le travail et l'effort d'entrer en contact avec l'égo supérieur et de transmettre l'énergie. Si la vitalité est faible et si les fluides praniques ne sont pas assimilés, le contact vibratoire est affaibli et le centre n'arrive pas à enregistrer la vibration et à y réagir. Quand, au contraire, la stimulation trouve les conditions nécessaires à un état de calme, le contact des courants spirituels produit une réaction apte à initier un nouveau cycle de réceptivité. Je suis entré dans ces détails voyant qu'il y a beaucoup de questions à ce sujet. Il est bien que tous ceux qui travaillent aient une exacte compréhension de ce qu'ils doivent faire, s'agissant d'une activité étroitement liée au service, et qu'ils soient conscients de chaque pas successif.
Aux problèmes qui retiennent l'attention de vous tous qui vivez en ces temps de troubles et de bouleversements mondiaux, j'apporte pour vous un mot d'encouragement. Même si à vos yeux la situation est confuse et l'horizon sombre, soyez certains que, quand la situation chaotique est généralisée comme à présent, impliquant le monde entier, c'est l'indice de la fin de ces terribles conditions. Dans la nature, un gros orage sert à dégager l'atmosphère et amène une période ensoleillée et de plus agréables conditions atmosphériques. Nous avons eu l'orage de la guerre mondiale suivi d'une période où les nuages se sont graduellement dispersés avec toutefois des grondements de tonnerre prolongés et de soudaines tourmentes de vent et de pluie décevant les espoirs de ceux qui désiraient le soleil. Ceux qui travaillent avec patience à maintenir le calme et l'assurance intérieure détournent leur attention de ce qui arrive sur le plan de la personnalité et portent tout leur intérêt aux forces qui agissent à travers toutes les formes. Ils verront l'ordre naître du désordre, la construction s'édifier sur la destruction. Ils verront délivrées de nouvelles forces enfermées jusqu'ici dans des coques cristallisées construites par l'homme. Gardez ferme la vision intérieure avec la patience invincible qui supporte le cycle inférieur parce que la clé du cycle supérieur est tenue sûrement.
Il vaut la peine de parler brièvement de certaines lignes de pensée qui apparaissent aujourd'hui en tant que produit du passé et promesse de l'avenir.
Les pensées des hommes ont toujours eu une base religieuse. A aucun moment la religion, la pensée sur Dieu, l'infini, la vie de qui tout a été amené en manifestation, n'ont cessé de s'exprimer. Même le plus ignorant des sauvages reconnaît un Pouvoir et essaie de définir ses rapports avec ce Pouvoir en termes de peur, de sacrifice ou de propitiation. De l'adoration rudimentaire de la nature, du fétichisme et de l'idolâtrie de l'homme primitif, nous sommes passés à une structure de vérité, encore imparfaite et inadéquate, qui pose les fondements du futur Temple de la Vérité, où resplendira la lumière du Seigneur et qui sera la digne expression de la Réalité.
De la nuit des temps, ont jailli les grandes religions qui, bien que leurs théologies et leurs formes de culte soient diverses, bien qu'elles se caractérisent par des distinctions d'organisation et de cérémonial, par des différences dans les méthodes d'application de la vérité, ont en commun trois aspects fondamentaux :
1. L'enseignement sur la nature de Dieu et de l'homme.
2. Le symbolisme.
3. Certaines doctrines fondamentales.
Quand l'homme l'aura reconnu et qu'il aura réussi à isoler la structure inférieure significative de la vérité qui est la même sous tous les cieux et dans tous les peuples, alors apparaîtra la religion universelle, l'Eglise Unique, unifiée mais non uniforme dans son approche à Dieu et qui démontrera la vérité des paroles de l'apôtre Paul : "Un Seigneur, une foi, un baptême, un Dieu, Père de tous, au-dessus de tous et en chaque créature". Les théologies disparaîtront dans la connaissance ; les doctrines et les dogmes ne seront plus retenus nécessaires, car la foi sera basée sur l'expérience et l'autorité sera remplacée par la perception individuelle de la Réalité. Le pouvoir de l'Eglise sur le groupe des fidèles sera supplanté par le pouvoir de l'âme éveillée en l'homme.
L'époque des miracles et des disputes sur le pourquoi et le comment de ces miracles, avec le scepticisme et l'agnosticisme qui s'ensuivent, céderont le pas à la compréhension des lois de la nature qui régissent les règnes supérieurs et le stade supérieur du processus évolutif. L'homme prendra possession de son héritage divin et se saura Fils du Père avec les caractéristiques, les facultés et les pouvoirs divins qui lui appartiennent par don divin. Mais que voyons-nous autour de nous ? Rébellion contre la tradition, contre toute autorité, qu'elle soit religieuse, dogmatique, doctrinale ou théologique ; tendance à l'affirmation de soi, au renversement des vieux critères, des vieilles barrières de pensée, des différences de classe et de foi.
Nous traversons donc une période intermédiaire de chaos et de doute, de rébellion et de licence apparente. Les méthodes de la science – recherche, analyse, comparaison, déduction – sont aussi appliquées à la religion. L'histoire des religions, les bases de la doctrine, l'origine des idées et du concept de Dieu sont soumises à la recherche et à l'étude. Ceci conduit à la dispute, au rejet de vieilles idées sur Dieu, sur l'âme, sur l'homme et son destin. Des écoles de pensée différentes entre elles, quant aux idées et aux méthodes, ont toujours existé. On peut dire, par exemple, que les six Ecoles de philosophie indienne comprennent toutes les spéculations fondamentales du mental humain pour répondre aux nombreux "pourquoi" qu'il se pose au sujet de la manifestation.
L'Occident n'a ajouté que peu de chose au contenu de ces six Ecoles de pensée philosophique, mais l'esprit occidental, avec son génie scientifique, méthodique et technique, a élaboré les idées et différencié les six théories en une multitude de propositions mineures. De cette multiplicité d'idées, de théories, de spéculations, de religions, d'Eglises, de cultes, de sectes et d'organisations, deux lignes de pensée se détachent. L'une est destinée finalement à périr, l'autre est destinée à croître, à se développer jusqu'à ce que, à son tour, elle donne naissance à l'ultime (pour nous) formulation de la vérité qui suffira à la prochaine ère et qui conduira l'homme au pinacle du Temple et à la Montagne de l'Initiation. Ces deux lignes comprennent :
1.
Ceux qui, tournés vers le passé, restent attachés aux vieilles coutumes, aux vieilles théologies et aux méthodes réactionnaires de recherche de la vérité. Ils reconnaissent l'autorité d'un prophète, d'une bible ou d'une théologie et préfèrent obéir à une autorité imposée plutôt qu'être guidés par leur propre âme illuminée. Ce sont les fidèles d'une Eglise, d'un régime ; ils se distinguent par l'amour et la dévotion, mais ils refusent de reconnaître dans les autres la divine intelligence dont ils sont dotés. Leur dévotion, leur amour de Dieu, leur conscience rigide, leur intolérance en font des dévots ; toutefois, leur dévotion même les rend aveugles et leur croissance est limitée par leur fanatisme. Ils appartiennent pour la plupart à la vieille génération. Ils mettent leur espoir dans la dévotion ; en fait, l'évolution même les fera avancer ensemble avec le deuxième groupe.
A ce premier groupe est confié le travail de cristallisation qui conduira à la complète destruction de la vieille forme. Il lui appartient de définir les anciennes vérités pour rendre claires les idées des hommes, afin de distinguer l'essentiel de ce qui ne l'est pas et établir la différence entre les idées fondamentales et la formulation de dogmes ; ainsi, on comprendra immédiatement ce qui est fondamental et ce qui est secondaire et à éliminer, car seuls les principes fondamentaux auront de la valeur dans la nouvelle ère.
2.
Ceux qui ne constituent encore qu'une petite minorité, mais qui va en augmentant. C'est le groupe intérieur de ceux qui aiment Dieu, de mystiques intellectuels, de connaisseurs de la réalité, qui n'appartiennent à aucune religion ou organisation, mais qui se considèrent comme membres de l'Eglise universelle et qui sont étroitement liés les uns aux autres. Ils sont de toutes les nationalités, races et couleurs, de toutes les écoles de pensée, et pourtant ils parlent la même langue, apprennent par les mêmes symboles, suivent le même sentier ; ils ont rejeté les mêmes choses non essentielles, et décanté les mêmes principes essentiels. Ils se reconnaissent entre eux ; ils ont la même dévotion pour les chefs spirituels de toutes les races et font usage de leurs bibles respectives en pleine liberté. Ils constituent le fond subjectif du monde nouveau et le noyau spirituel de la nouvelle religion mondiale. Ils sont le principe unificateur qui finalement sauvera le monde.
Dans le passé, nous avons eu des Sauveurs du Monde, Fils de Dieu, qui ont donné un message et apporté la lumière aux peuples.
Maintenant, dans la plénitude des temps et sous l'action de l'évolution, apparaît un groupe d'hommes qui apportera peut-être le salut au monde ; en incarnant les idées de groupe, en démontrant la nature de groupe, il manifestera dans une faible mesure la véritable signification du corps du Christ, et il offrira au monde l'image de la vraie nature d'un organisme spirituel. Ce groupe stimulera et vivifiera tellement les pensées et les âmes des hommes que le nouvel âge sera inauguré par un afflux d'amour, de connaissance et d'harmonie divine.
Les religions, dans le passé, furent fondées par une grande âme, par un Avatar, par une personnalité d'une spiritualité exceptionnelle ; les marques de leur existence, de leurs paroles et de leurs enseignements se sont imprimées sur l'humanité et ont persisté durant plusieurs siècles. Quel sera l'effet du message d'un groupe d'Avatar ? Quel sera le pouvoir d'action d'un groupe de connaisseurs de Dieu énonçant la vérité et unis subjectivement dans la grande œuvre de salut du monde ? Quelle sera la mission d'un groupe de Sauveurs du monde, non comme le Christ, mais ayant, dans une certaine mesure, la connaissance de Dieu, qui uniront leurs efforts, renforceront leurs messages respectifs et constitueront un organisme à travers lequel l'énergie et le principe de la vie spirituelle pourront faire sentir leur présence dans le monde ?
Un tel groupe existe déjà et compte des membres dans chaque pays.
Ces membres sont relativement peu nombreux et éloignés les uns des autres. Pourtant leur nombre augmente et leur influence se fait de plus en plus sentir. Ils sont animés d'un esprit constructif ; ils sont les constructeurs de la nouvelle ère. Il leur est confié la tâche de préserver l'esprit de vérité et de réorganiser les pensées des hommes afin que le mental de l'humanité soit maîtrisé et qu'il assume l'attitude réflexive et méditative qui permettra de reconnaître l'ultérieur développement de la divinité.
Il y a encore un groupe constitué par des jeunes de la nouvelle génération qui n'appartiennent à aucun des deux autres groupes – doctrinaires réactionnaires et mystiques – mais dont les idées sont confuses car ils les reconnaissent tous les deux. Ils n'appartiennent pas au passé et refusent d'en accepter l'autorité. Ils n'appartiennent pas au groupe intérieur des Connaisseurs qui cherchent à diriger la pensée des hommes vers de nouvelles voies, car ils ne sont pas mûrs et n'ont pas atteint le degré de connaissance nécessaire. Ils reconnaissent seulement deux choses : leur besoin de liberté et leur soif de connaissance. Ils méprisent tout ce qui est tradition ; ils n'acceptent pas l'ancienne formulation de la vérité. Ils ne se sentent pas sur un terrain sûr, ils cherchent et se renseignent : nous avons là le monde dans son état de bouleversement, d'apparente licence et de révolte. Il ne faut pas oublier que ces conditions sont le résultat du conflit entre trois types de forces qui prévalent dans le monde.
1.
La force qui émane de ceux qui, attachés aux traditions et aux vieilles formes, en produisent la cristallisation et la destruction.
2.
La force qui émane du groupe intérieur des mystiques qui, sous la direction de la Hiérarchie planétaire, construisent la nouvelle forme.
3.
La force aveugle, pas toujours sagement dirigée, qui émane des masses qui n'appartiennent ni à l'un ni à l'autre des groupes. Elles arriveront finalement à reconnaître les voies constructives où leur force peut être sagement canalisée.
De là, le problème de cette période de transition et la nécessité de répandre un enseignement qui permettra à l'aspirant et au chercheur de se trouver eux-mêmes. De là, la nécessité d'expliquer clairement les lois de l'âme et la vérité du développement individuel à ceux qui, n'acceptant plus la tradition et refusant de reconnaître la mystique, désirent pourtant se connaître comme âmes libérées. Avec cette connaissance, augmentera le nombre des mystiques qui construisent car, quand un homme a trouvé son âme et reconnaît son rapport avec le mécanisme de manifestation, l'homme triple inférieur, il passe automatiquement dans la conscience de la vie subjective ; il commence à travailler avec les causes et il ne s'égare plus dans le monde des effets. Il se trouve alors du côté des mystiques et des connaisseurs de tous les temps. Telle est la tendance actuelle de l'impulsion religieuse et elle sera la gloire de la nouvelle ère.
S'il est vrai que, derrière les conditions apparentes du monde, se trouve un groupe de mystiques qui se distinguent par la connaissance, la vision et le pouvoir de travailler sur le niveau mental sans être vus ni reconnus par les hommes, il faut aussi remarquer que ce groupe n'est pas seulement composé d'individus de type religieux, mais aussi d'hommes et de femmes dans toutes les branches de la pensée humaine, y compris des savants et des philosophes.
Comme toute chose à présent, la science est en voie de transformation.
Bien que peu de gens s'en rendent compte, le travail des savants sur ce qui est appelé matière et leurs investigations sur l'atome entrent dans une nouvelle phase. Les techniques et les méthodes anciennes seront peu à peu abandonnées ; la nouvelle ère sera marquée par une approche nouvelle et une conception de base différente de la nature de la matière. Au cours des prochains vingt-cinq ans, des deux idées apparemment différentes sur la nature de l'atome, émergera la reconnaissance de certaines impulsions d'énergie, reconnaissance rendue possible par la découverte des énergies qui, agissant sur l'atome et les formes atomiques, produisent toutes les formes concrètes auxquelles nous attribuons des noms divers dans les différents règnes. La vérité de certaines prémisses fondamentales de la Sagesse Antique sera démontrée comme :
1.
L'âme est le principe qui construit la forme, qui produit attraction et cohésion.
2.
L'âme est un aspect ou type d'énergie, distinct de celui de la matière.
3.
L'atome a été reconnu comme étant une unité d'énergie ; mais, jusqu'à maintenant, l'énergie, qui pousse les atomes à s'agréger et former ce que nous nommons organisme et forme, n'a pas encore été isolée. Les mystiques du monde scientifique le sentiront et travailleront à le démontrer au cours de la prochaine génération. L'énergie qui constitue les formes dans le monde de la manifestation est aussi la source de tout le travail magique ; elle est active dans tous les règnes, produit les formes, les espèces, les genres, les types et les différenciations qui distinguent les myriades de formes dans lesquelles la vie se manifeste.
La qualité de l'énergie produit des formes ; la lumière fait émerger, à la conscience de l'humanité, l'hétérogénéité des formes que peuvent prendre les agrégats d'atomes.
4.
Le type d'énergie qui produit les formes et les organismes dans tous les règnes n'est pas le principe de vie. Ce dernier demeurera inconnu tant que l'âme, ou principe qualificatif, constructeur des formes, n'aura pas été reconnue et soumise à l'investigation et à l'étude.
5.
Ce sera seulement possible quand l'homme, ayant la pleine possession de son héritage divin, agira comme âme avec la complète maîtrise de son organisme, physique, émotif et mental ; il pourra travailler consciemment en rapport avec l'âme sous toutes ses formes. Ceci arrivera quand l'homme, ayant accepté l'hypothèse de l'âme et l'ayant reconnue possible, cherchera à démontrer l'existence du facteur âme présent dans la structure du corps de manifestation, ou à en démontrer la fausseté. Tous les savants et les chercheurs dans le domaine de la nature objective ont travaillé comme âmes ; les développements les plus stupéfiants de la physique, de la chimie et dans d'autres domaines de la connaissance ont été faits quand le savant, dans n'importe quelle discipline, se met en devoir de travailler avec foi dans quelque hypothèse entrevue, et conduit ses recherches pas à pas jusqu'à ce qu'il ait atteint un aspect de la vérité jusqu'alors non formulé par le mental humain. Etant ainsi entré, grâce à son intuition, dans un nouveau domaine de la pensée, il cherche à formuler la connaissance nouvelle en théorie, principes, appliquant les expériences et les moyens mécaniques disponibles, afin qu'elle devienne propriété du groupe puis de la communauté humaine pour être utilisée. A l'origine, il y eut un travail des mystiques basé sur l'intuition.
Notons ici que trois grandes découvertes sont imminentes, qui, au cours des deux prochaines générations, révolutionneront la pensée et la vie modernes.
La première, déjà objet de recherches et d'expériences, est la libération de l'énergie atomique qui transformera complètement la situation politique et l'activité économique du monde, cette dernière dépendant de la première.
L'activité mécanique sera simplifiée ; une ère commencera qui sera libérée de la préoccupation de l'argent. La famille humaine reconnaîtra universellement sa vraie condition en tant que membre d'un règne intermédiaire entre les trois règnes inférieurs et le cinquième ou règne spirituel. Il y aura le temps et la liberté nécessaires à dédier à la culture de l'âme qui prendra une grande place dans les méthodes d'éducation ; l'importance des pouvoirs de l'âme et le développement de la conscience suprahumaine retiendront partout l'attention des éducateurs et des étudiants.
La deuxième découverte viendra des recherches actuelles sur la lumière et la couleur. L'effet de la couleur sur les personnes, les animaux et les végétaux sera étudié et il en découlera le développement de la vision éthérique ou faculté de voir le degré suivant de la matière à l'aide de l'œil physique. On parlera et on raisonnera de plus en plus en termes de lumière et l'effet des développements qui en dérivent dans le département de la pensée humaine sera triple.
a. Les hommes auront la vision éthérique.
b. Le corps vital ou éthérique, qui constitue la structure interne des formes extérieures, sera vu, connu et étudié dans tous les règnes.
c. Ce fait renversera les barrières entre les races, éliminera les distinctions de couleur et la fraternité essentielle sera établie. Nous nous verrons les uns les autres, ainsi que toutes les formes de la manifestation divine, comme des unités de lumière de différents degrés de luminosité et nous raisonnerons de plus en plus en termes d'électricité, de voltage, d'intensité et d'énergie. L'âge et le degré d'évolution de l'homme seront connus et rendus objectivement apparents ; les capacités relatives des âmes vieilles et des âmes jeunes seront reconnues ; ainsi se rétablira sur terre le gouvernement de ceux qui sont illuminés.
Notez que ces développements seront l'œuvre des savants des deux prochaines générations et le résultat de leurs efforts.
Leur travail de recherches sur l'atome de la substance et leurs investigations dans le domaine de l'électricité, de la lumière et de l'énergie démontreront inévitablement la relation entre les formes, ce qui est une autre manière d'exprimer le fait de la fraternité et le fait de l'âme, lumière intérieure et rayonnement de toutes les formes.
La troisième découverte, probablement la dernière, sera dans le domaine que les occultistes appellent magique. Elle sera le résultat de l'étude du son et de ses effets et mettra à disposition de l'homme un instrument puissant dans le monde de la création. Par l'usage du son, le savant de l'avenir obtiendra ses résultats et un nouveau champ de découvertes sera ouvert. Le son émis par chaque forme dans chaque règne sera étudié et connu ; des changements se feront, de nouvelles formes se développeront. Je peux ici seulement mentionner que la libération de l'énergie atomique est liée à la nouvelle science du son.
L'importance et le sens profond de ce qui est arrivé dans le monde au cours du siècle dernier ne sont ni appréciés, ni compris. Toutefois, des effets redoutables sont produits par le bruit accru sur la terre. Le vacarme des machines, des moyens de transport dans toutes les parties du monde (trains, navires, avions), la concentration des bruits des hommes dans les grandes villes et la radio qui répand des sons musicaux dans presque chaque maison produisent des effets partout sur le corps des hommes et sur les formes de vie.
Ces effets se remarqueront après un certain temps. Certaines formes de vie dans le règne animal et plus encore dans le règne végétal disparaîtront ; la réaction du mécanisme humain au bruit et au son, dans lesquels il se trouve de plus en plus plongé, sera très intéressante.
Ces trois découvertes annonceront la nouvelle ère, produisant les changements nécessaires dans la période de transition jusqu'à cette ère nouvelle. La fraternité sera alors la note dominante car elle sera un fait démontré. Les hommes marcheront dans la lumière ; ce sera un monde de rayonnement intérieur où le travail se fera par l'intermédiaire du son, par l'emploi de mots de pouvoir et l'activité de magiciens entraînés. Ces hommes experts dans la manipulation de la substance, dans la compréhension de la nature de la matière, dans la perception de la lumière, de l'effet et du but du son, produiront les changements dans la structure de la forme ; ces transformations matérielles établiront une civilisation adéquate au travail de l'humanité future. Ce sera un travail d'unification consciente de l'âme avec son véhicule de manifestation. Seront aussi établies des méthodes de culture pour le progrès des êtres les moins développés de la famille humaine, méthodes qui les conduiront à une meilleure manifestation et une expression plus vraie d'eux mêmes.
Le réaliser sera le privilège de la prochaine génération de chercheurs dans le domaine de la science.
Toutefois, la principale caractéristique du prochain cycle sera le développement de la psychologie. Le facteur nouveau, du point de vue du psychologue moderne de l'Ecole matérialiste, sera la reconnaissance de l'âme.
L'école mécaniste de psychologie a servi et servira à des fins précieuses; les concepts des "béhavioristes" (psychologie du comportement) sont sains, mais les conclusions sont erronées. Ils freinent l'école plus spéculative et mystique appelée "introspective". Comme dans d'autres domaines, des deux théories – mécaniste et introspective ou subjective – sortira une troisième théorie qui comprendra les vérités des deux autres et les adaptera. Il en est de même de la fusion de l'Orient et de l'Occident, du mysticisme et de l'occultisme. Il n'y a rien à redire à l'un ou à l'autre, mais l'évolution de la pensée les fait rapidement se rapprocher et il en sortira une synthèse qui offrira un tremplin adéquat au cycle à venir.
Il est utile ici de remarquer trois tendances dans le domaine de la psychologie.
1.
Le système mécaniste qui insiste sur la structure et attribue les réactions de l'organisme – mentales, affectives et physiques – entièrement à l'aspect matériel, considérant la structure physique comme la cause de toute ligne de conduite et toute caractéristique manifestée en l'homme, normale ou anormale.
2.
L'école introspective qui suppose un soi ou un élément conscient responsable des diverses conditions qui, comme il est dit, est "conscient de la conscience". Cette école reconnaît l'importance de la structure, mais va plus loin, considérant que certains aspects de la conduite, certaines réactions, certains problèmes ne peuvent s'expliquer par le processus mécaniste. Elle se rapproche du point de vue occulte sans aller aussi loin.
3.
L'école vitaliste qui, admettant la structure, la considère comme étant sujette à l'influence d'énergies et de forces qui émanent du milieu extérieur : énergies de nature plus vaste que celles qui proviennent exclusivement du soi de l'homme. Elles sont du nombre des impulsions fondamentales relevant de la nature même et qui se rencontrent dans la vie organique ailleurs même que chez les hommes.
La vérité contenue dans toutes ces écoles fait partie d'une même vérité dont tous les aspects sont en étroit rapport.
Il existe un mécanisme par lequel l'homme réel fonctionne ; il y a une structure qu'il a construite conformément aux lois de la nature et qu'il peut apprendre à utiliser et gouverner. Selon l'école psychologique, plus subjective et spéculative, il doit apprendre à faire la différence entre lui-même, comme centre conscient de conscience, le "Je" régissant l'intelligence et l'appareil par lequel il prend contact avec le monde extérieur. Quand le "Je" qui use du mécanisme y parvient, il s'aperçoit d'un autre fait, qu'il est non seulement le générateur et le consommateur d'énergies, mais aussi celui qui dirige une certaine quantité de vitalité qui lui est propre et qu'il existe des énergies et des forces de la nature, planétaires, extra planétaires ou cosmiques auxquelles il réagit et qu'il peut apprendre à utiliser et à adapter à ses besoins. Les trois écoles sont donc, à l'état embryonnaire, les gardiennes de ces trois facteurs.
Malgré leurs querelles et leur séparativité, ces écoles se préoccupent surtout de démontrer les erreurs de leurs théories respectives. Or, toutes les trois apportent des faits corrects même si leurs déductions sont fausses. Toutes les trois ont besoin les unes des autres ; de leur fusion apparaîtra une quatrième école plus proche de la vérité que les trois premières prises séparément.
L'examen de certaines tendances fondamentales dans le monde de la pensée montre l'importance toujours plus grande attribuée à la conscience de groupe. L'homme moyen le perçoit comme sens des responsabilités, ce qui indique chez lui la présence de la vibration égoïque. C'est l'un des premiers signes que l'âme commence à utiliser son mécanisme. L'homme ne vit plus seulement pour les intérêts du soi séparé, mais il commence à se rendre compte de la nécessité de s'adapter aux conditions de son prochain. Il assume la tâche d'être réellement le gardien de son frère ; il comprend que le progrès, la satisfaction, la paix de l'esprit et la prospérité ne peuvent exister pour lui que par rapport à son frère. Cette réalisation s'étend constamment de l'individu à l'état et à la nation, de la famille au monde. C'est ce qui explique les grandes organisations, les institutions, les ligues et les mouvements dont l'objectif est le bien-être des hommes. La nécessité de donner au lieu de prendre gagne dans la conscience des hommes et certains concepts de base relatifs à la fraternité sont plus généralement reconnus. Toutefois, la véritable fraternité demeure encore une théorie, mais la fraternité comme idéal pénètre dans la conscience de l'humanité.
Une des grandes écoles de pensée ou de tendances d'idées qui sont destinées à disparaître est celle qui a cours aujourd'hui telle que nous la connaissons. La philosophie, au sens technique, comme amour de la sagesse se répandra à mesure que les hommes comprendront mieux la signification de la sagesse et qu'ils deviendront eux-mêmes plus sages. Les écoles philosophiques actuelles ont servi à leurs fins qui est de formuler des idées sur Dieu et ses rapports avec l'homme, sur la divinité, l'eschatologie et les rapports spirituels.
Il reste encore beaucoup à faire aux écoles de philosophie. Au cours des prochains siècles, les philosophes seront remplacés par de véritables cosmologues. Quand le mot "Humanité" sera compris et le sens de l'individu justement apprécié, le mot "Cosmos" recevra l'attention qui lui est due ; les lois et la nature du Grand Etre en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être seront étudiées. Le Christ cosmique ne peut être connu que de celui qui a réalisé le Christ en lui.
L'homme, comme nous le verrons par la suite, s'achemine vers l'affirmation de sa propre divinité. L'évolution a porté le perfectionnement de son mécanisme à un point tel qu'il est maintenant un organisme coordonné et intégré, une structure prête à être utilisée par l'âme. Au cours des prochaines décennies, le fait de l'âme sera établi et le travail des penseurs de l'école introspective, des mystiques et des occultistes progressera jusqu'au point où le concept de la force de l'âme sera établi pour toute la famille humaine. Les lois de l'âme seront connues et remplaceront les lois humaines sans, toutefois, les abroger, car l'inférieur est inclus dans le supérieur. Cela signifie que l'âme manifestée observe toujours la Loi car elle n'a en elle aucune tendance à la transgresser.
Cette conviction de l'existence de l'âme se manifeste par opposition à la théorie émise par les écoles de pensée qui insistent sur la prédominance de la matière et attribuent à l'activité de la matière tous les phénomènes, objectifs et subjectifs. Des luttes de ceux dont les vues divergent, la vérité est mise en lumière et l'esprit "monte sur les épaules de la matière", retournant à sa position première, enrichi de la qualité supérieure acquise par l'expérience.
Ceci étant, la connaissance remplacera la théorie et la preuve remplacera la spéculation. Les théories des hommes sur leur nature divine céderont la place à la conviction et leurs raisonnements philosophiques deviendront recherches directes sur l'âme. Ce qui est reconnu et admis même sans être compris est l'objet de l'attention et de recherches ; le jour ne tardera pas où une science expérimentale de l'âme aura sa place dans les écoles et les universités, non pour prouver l'existence de l'âme, mais pour analyser sa nature, ses buts et sa vie qui recevront autant d'attention qu'en accordent les savants modernes au mécanisme que l'âme cherche à utiliser. Rien ne peut arrêter le processus de l'évolution.
Je voudrais ajouter un mot d'avertissement et aussi résumer ce qui a été dit jusqu'ici.
Premièrement, ne vous attachez pas à la forme, quelle qu'elle soit. Toutes les formes ne sont que des expériences ; elles atteignent un point d'équilibre, puis sont détruites ou vivifiées.
Deuxièmement, rappelez-vous que toutes les personnalités (la vôtre incluse) ont leurs périodes de flux et de reflux, selon la loi. Les périodes de déclin, quand il s'agit de gens qui ont une situation importante, causent parfois de la consternation à ceux qui regardent à la personnalité et non au Dieu intérieur dans le cœur.
Troisièmement, de même que, dans la vie de l'individu, il y a des périodes où la vision est obscurcie, pendant lesquelles on chemine dans la vallée, où la lumière ne pénètre pas, où la lumière des étoiles arrive à peine à travers le brouillard, ainsi en est-il des groupes. Mais rappelez-vous qu'après avoir traversé la vallée, commence, pour les aspirants et les groupes vraiment spirituels, l'ascension de la Montagne de l'Initiation. A l'obscurité succède la vision, après la nuit, vient le jour. Dans les grands cycles affectant les groupes cosmiques, le même phénomène se vérifie ; il en va de même des cycles mineurs jusqu'aux groupes des vies microscopiques existant dans les véhicules de l'homme. C'est un fait très important.
Quatrièmement, ne vous laissez pas aller au découragement. Il est dû à trois causes.
Il est dû surtout à la diminution de la vitalité de l'organisme physique.
Dans ce cas, l'effort que le corps astral exige du physique, et auquel ce dernier cherche à répondre avec efficacité, produit le découragement. Celui-ci concerne souvent ceux qui ont une structure physique plutôt fragile. Le remède n'est-il pas évident ? Le repos et la relaxation permettent de récupérer les forces et donnent le temps à notre organisme de remédier au trouble. Le soleil est un bon dispensateur de vitalité par le prana ; ne l'oublions pas. Ce qu'il faut surtout, c'est un solide bon sens ; il faut aussi réaliser que le travail est proportionné aux possibilités de chacun et non aux besoins immenses.
Une autre cause de découragement est le développement excessif du mental concret qui exige trop de la nature émotive et, par conséquent, du physique aussi. La capacité de voir un sujet de trop de points de vue, la compréhension disproportionnée des besoins du monde et la perception trop rapide des nombreuses questions impliquées dans un sujet particulier, produisent une vibration violente dans le corps astral.
Il s'ensuit une forte répercussion dans le corps physique, d'où le découragement. C'est le cas de faire appel au juste sens des proportions et à un sage équilibre mental. Le remède est dans la compréhension que le temps, l'éternité, l'évolution feront que chaque chose viendra au moment opportun et que tout ne dépend pas de l'effort d'un seul individu. Il est possible aux âmes sages de hâter l'œuvre, mais, de toute façon, le résultat final est immanquable. Même si les âmes sages n'ont pas la possibilité d'intervenir, la force de l'évolution conduira au même but, bien que plus lentement. Ne l'oubliez pas. Quand vous êtres pris de découragement d'origine mentale, cherchez dans le calme et le silence à reprendre l'équilibre et, dans la contemplation, pressentez l'ultime accomplissement du grand facteur, le Temps.
Une troisième cause se trouve dans des domaines plus occultes ; elle est due à l'équilibre des pôles opposés. Quand le pendule oscille vers ce que nous appelons les ténèbres, le mal, l'indésirable, il se produit en ceux d'entre vous qui sont orientés vers la lumière une tension qui crée un malaise dans tous les corps et que ressent surtout le corps physique sous forme de dépression. Plus votre corps est sensible, plus vous serez sujet à cette forme de tentation. C'est l'un des obstacles au travail de l'aspirant. Il le rend négatif aux forces intérieures et réceptives à l'influence de la forme. Il abaisse le taux de sa vibration, empêche son progrès et son service pour le monde. Le remède contre cette forme de découragement ne consiste pas à cultiver une contre-vibration violente, mais il est dans la sage utilisation du corps mental, dans la capacité de raisonner avec logique, de voir la cause des circonstances, soit dans la personnalité, soit dans le milieu. Seulement ainsi pourra s'établir un calme équilibre. Le traitement est aussi dans la juste appréciation du temps, dans l'apaisement du mental concret suivi de l'union avec l'âme et, par elle, avec le groupe égoïque, puis par conséquent avec le Maître. Il ne faut jamais oublier que le contact avec le Maître s'établit dans cet ordre et que celui qui se soumet à la direction de l'âme entre toujours plus dans la conscience de son Maître.
Après l'union sans égoïsme avec le Maître, vient l'effort délibéré de travailler avec un complet détachement sans aucun désir de voir le fruit de l'action. Ce procédé suivi avec persévérance conduira au parfait équilibre que rien ne pourra détruire.
Je désire ajouter qu'il y a cinq conditions que doivent respecter ceux qui choisissent la voie de l'occultisme ; il est nécessaire qu'elles soient établies aussi dans chaque groupe.
1.
Consécration au motif.
2.
Complète absence de peur.
3.
Imagination sagement équilibrée par le raisonnement.
4.
Capacité de mesurer avec sagesse ce qui est évident et d'accepter seulement ce qui est compatible avec l'instinct supérieur et l'intuition.
5.
Disponibilité à expérimenter.
Ces cinq conditions associées à la pureté de vie et au contrôle de la pensée conduiront à un accomplissement. Rappelez-vous que le but n'est pas de faire connaître tout ce qu'il est possible de connaître, mais seulement ce qui peut être utilisé avec sagesse pour l'illumination de l'humanité et de ceux que vous pouvez influencer dans votre sphère.
Atteindre à la complète absence de peur pose, vous le comprenez tous, un réel problème. Tout doute, toute crainte, tout souci doivent être éliminés. Alors, le développement du point de contact intérieur et la capacité à puiser aux sources de l'inspiration augmenteront de manière remarquable. Beaucoup sont ceux qui obstruent la source de la connaissance par leur nature émotive non dominée. Le corps astral peut être maîtrisé. Comment ?
1.
Par inhibition directe. Cette méthode peut convenir aux débutants, mais elle n'est pas la meilleure. Elle peut provoquer des réactions du corps physique, conduire à la congestion du corps astral et à une condition semblable dans le véhicule éthérique. Elle cause souvent le mal de tête, la congestion du foie et d'autres malaises.
2.
Par la réalisation directe des résultats et par la conscience que rien ne peut arriver à un disciple du Maître qui ne contribue à augmenter sa connaissance, son développement et son utilité dans le service. La peur n'est pas toujours fondée sur la timidité, si paradoxal que cela paraisse. Souvent elle a son origine dans un état mental, c'est-à-dire l'orgueil. En effet, ceux qui sont polarisés mentalement voient leurs peurs s'allier à l'intellect, donc plus difficiles à vaincre que celles des personnes polarisées dans l'astral. Celles-ci peuvent recourir au mental pour éliminer leurs peurs alors que le type mental doit faire appel à l'égo, car c'est toujours au supérieur qu'il faut en appeler pour traiter l'inférieur. D'où la nécessité de garder toujours non obstrué le canal de communication entre l'intellect et l'âme. Ne refoulez pas la peur. Cherchez à la faire disparaître par le pouvoir dynamique de la substitution.
Ceci m'amène à ma troisième suggestion aux étudiants qui font partie d'un groupe, à la méthode qu'ils pourraient utiliser au sujet de la peur.
3.
Une méthode de relaxation, de concentration, de calme baignant la personnalité tout entière dans la pure lumière blanche.
Supposons que vous êtes en proie à la panique ; des pensées très désagréables vous envahissent, votre imagination est désordonnée et votre mental l'y encourage. N'oubliez pas que les peurs d'une personne émotive sont moins fortes que les vôtres. En effet, si le mental est fort, il revêtira les réactions de peur de matière mentale, très vitalisée, qui crée une puissante forme-pensée, laquelle circule entre vous et l'événement redouté. Quand vous vous en serez rendu compte, cherchez à établir le calme en vous : relâchez votre corps physique, tranquillisez votre corps astral autant que possible, calmez le mental.
Visualisez ensuite vous-même (votre personnalité), votre âme et le Maître, disposés en triangle, le Maître au sommet du triangle. Puis invoquez délibérément un courant de pure lumière blanche que vous faites passer dans vos véhicules inférieurs pour les purifier de tout ce qui les obstrue. Procédez ainsi jusqu'à ce que vous sentiez que le travail nécessaire est fait. Il se peut qu'il vous faille recommencer le travail plusieurs fois au début. Plus tard une seule fois suffira et, plus tard encore, ce processus sera inutile, car vous aurez complètement dominé la peur. Ceci s'applique aux peurs liées à la personnalité. Vous employez l'aspect amour, inondant la personnalité d'amour et de lumière.
Les peurs légitimes qui proviennent de circonstances en relation avec le travail que vous devez faire et de la connaissance des obstacles matérialisés qui s'opposent au travail, doivent être traitées différemment. Là aussi, il faut suivre une méthode bien définie :
Relâchez le corps physique.
Tranquillisez le corps astral par une inhibition temporaire.
Unissez-vous avec l'égo et raisonnez clairement sur la méthode à employer pour faire face à la difficulté. Ayant épuisé toutes les méthodes rationnelles et ayant tracé mentalement la ligne d'action à suivre, Elevez aussi haut que possible votre vibration et, du niveau de l'intuition, appelez la lumière sur votre difficulté. Si votre intuition et votre faculté de raisonnement produisent l'harmonie et vous montrent la solution, poursuivez. Le fait occulte établi vous convaincra que rien dès lors ne peut arriver qui ne soit pour le mieux. Vous êtes certain d'être dirigé ; celui qui garde ce point de vue du commencement à la fin ne peut commettre d'erreurs.
Une autre sorte de peurs que les aspirants rencontrent de plus en plus fréquemment, à mesure que leur force et leur utilité pour le service s'accroissent, naît de la réalisation des forces qui travaillent contre le Plan et qui font obstacle à l'accomplissement de la tâche. Les pouvoirs occultes s'acharnent contre l'aspirant, attaquent l'un ou l'autre de ses véhicules et, dans de rares cas, tous les trois si l'aspirant a une certaine importance. Parfois les attaques se portent sur le travailleur en tant qu'individu, d'autres fois, sur le groupe de travailleurs. Pour repousser ces attaques, suivez la méthode indiquée précédemment avec les changements suivants. Unissez-vous comme individu ou comme groupe avec votre âme et avec la Loge des Maîtres, non seulement avec votre propre Maître, mais avec la Fraternité pour laquelle vous travaillez. Après avoir atteint le calme, visualisez les Maîtres dont vous connaissez l'existence et, élevant plus haut encore votre vibration, reliez-vous avec les chohans, avec le Christ et le Manu selon la direction, religieuse ou politique, dans laquelle vous travaillez et d'où l'attaque viendra. Déversez, à travers la chaîne que vous avez formée et à travers tous les véhicules, un flot de lumière violette. N'employez cette méthode que si le besoin est urgent. La raison de cette précaution est que le véhicule éthérique réagit fortement à la couleur violette.
Si vous vous souvenez de ces précautions, la vibration de la peur peut être envisagée et finalement éliminée. Les travailleurs sont sujets à deux sortes de peur : la peur de ce que réserve l'avenir et le doute au sujet du résultat des efforts. Chez beaucoup de gens, les deux se combinent. La plupart des aspirants ne doutent pas des résultats finals, mais ils doutent des résultats qu'ils peuvent obtenir au moment présent et ils reculent devant le sentier de l'effort sachant, à juste titre, qu'il conduit par l'épreuve et la solitude aux pieds de l’Hiérophante. Ils sont en outre troublés par des phénomènes de haute vibration qui semblent émaner de hautes sources spirituelles. Les fortes vibrations deviendront toujours plus fréquentes avec l'évolution de l'homme et leurs réactions doivent être traitées avec sagesse.
Deux faits surviennent quand la vibration spirituelle est très puissante. Les bonnes aspirations et les hautes vibrations synchrones sont stimulées et ce que nous appelons "mal" est aussi stimulé. Il faut s'en souvenir. Il peut y avoir un facteur du mal qui se manifeste par une vague de crimes ; en même temps il y aura un nombre croissant de groupes visant à l'effort spirituel et aux aspirations élevées. Chez l'aspirant, l'effet de la vibration peut se manifester de manières diverses. Il peut produire la fatigue physique qu'il faut traiter moins par le sommeil et le repos (bien qu'ils soient nécessaires), que par un changement de vibrations, de récréation et de divertissement. L'effet d'une forte vibration peut aussi être une profonde dépression, un complet découragement devant l'avenir. Je vous dis : n'ayez pas peur de l'avenir et souvenez-vous que l'avenir n'est pas révélé, mais que "la joie vient au matin". Quelquefois la sensibilité du corps astral est difficile à supporter et il faut traiter cette condition le mieux possible en se souvenant des suggestions que j'ai données. Il peut y avoir aussi une stimulation continue des atomes dans les divers véhicules et dans leur vibration cohérente et stabilisée. Ce phénomène aide à s'élever plus près du but, même si l'aspirant ne s'en rend pas compte.
Tout dépend de la capacité de l'élève de saisir le sens profond de tous les événements. Le progrès sur le Sentier dépend de la capacité de s'assimiler l'enseignement. Ce n'est que lorsque les leçons, apprises sur le plan intérieur, sont appliquées, qu'elles font partie de notre propre expérience et cessent d'être théoriques. L'expansion de la conscience doit toujours être une expérience vécue. Les théories n'ont pas de valeur tant que nous ne les avons pas transformées en faits. C'est pourquoi il est important de méditer sur un idéal.
Pendant la méditation, en effet, nos pensées vibrent à l'unisson avec nos concepts et, avec le temps, les vibrations deviennent permanentes.
Ceux qui, les yeux bien ouverts, commencent l'entraînement occulte, doivent en calculer le prix. La récompense est grande, mais le Sentier est rude et le véritable occultiste le parcourt dans la solitude. Etre capable de marcher seul, d'assumer ses responsabilités, de ne pas compter sur autrui et d'affronter le mal pour le bien qui peut en découler, est la marque du Frère Blanc. Soyez donc préparés à la solitude, aux dangers de caractère obscur et incertain, et soyez prêts à passer votre vie sans récompense pour la personnalité. Quand l'expansion de la conscience permet de découvrir sa propre place dans le tout cosmique, la récompense devient visible. Cessez donc d'avoir peur. Souvenez-vous que la personnalité est seulement temporaire et que ses souffrances ont une importance relative. Le bien accompli en faveur de la Fraternité Universelle, la compréhension des lois et leur application dans la vie quotidienne peuvent faire dire au Maître (finalement, quand tout est accompli) quelques mots d'approbation. Regardez droit devant vous, ni à droite, ni à gauche. Le Sentier conduit vers une plus rapide vibration et une sensibilité plus affinée. Cherchez un point d'équilibre dans votre travail et gardez-le, car il vous sera beaucoup demandé : beaucoup d'efforts, beaucoup de souffrance.
Etes-vous assez forts pour voir la misère du monde, pour assister aux désastres et demeurer dans la joie ? Pouvez-vous collaborer au travail de l'évolution de l'humanité et voir la nécessité d'un bouleversement, sans intervenir pour arrêter ce qui bouleverse le monde ? Des âmes choisies et éprouvées sont appelées à travailler dans le monde actuellement. Les Maîtres sont surchargés de travail ; malgré cela, ils donnent tout ce qu'ils peuvent aux aspirants ; c'est de ces derniers que dépend l'utilisation de ce qui leur est donné.
Ceux d'entre nous qui veillons et guidons du côté intérieur de la vie réalisent, peut-être mieux que vous ne le pensez, quels sont votre fardeau et vos épreuves ; nous connaissons vos infirmités et peut-être serons-nous capables un jour d'aider à construire des corps vigoureux propres au service du monde. Les miasmes de l'astral sont tels qu'il vous est presque impossible d'être en bonne santé. Le karma du monde ne le permet pas. La corruption astrale et les exhalaisons malsaines des plus bas niveaux du plan astral infectent tout ; heureux celui qui y échappe. Nous veillons sur vous avec tendresse, vous qui, avec des corps faibles et sensibles, luttez, travaillez, combattez, échouez parfois, mais continuez et servez. Pas une heure de service rendu dans la douleur et la tension ; pas un jour de travail avec les nerfs tendus, la tête fatiguée, le cœur en proie à l'agitation, ne passent inaperçus. Nous le savons et le comprenons ; toutefois, nous ne pouvons faire ce qu'il vous appartient de faire dans le monde. Le karma mondial vous engloutit tous à cette époque. Si seulement vous pouviez réaliser la brièveté du temps et vous rendre compte que la joie et la paix sont proches.
La victoire à demi gagnée, les jours vécus avec un certain succès, mais sans avoir atteint l'idéal, les minutes d'épuisement physique et moral quand le vide de toute chose, même du service, semble la seule réalité, les semaines et les mois de tentatives, d'efforts et de luttes contre des difficultés apparemment insurmontables, contre le pouvoir de forces que vous ignorez, contre les forces qui s'opposent à l'évolution, contre l'ignorance, tout cela nous le savons. Prenez courage grâce à la certitude que l'amour régit toute chose et que la Hiérarchie demeure.
Ceux qui ont la tâche de donner au monde un enseignement sur les Maîtres, et qui sont entraînés pour être des centres de contact, sont soumis à une discipline très sévère et ils apprennent par une dure expérience ; ils apprennent à n'attacher aucune importance à être reconnus, à ne pas juger sur les apparences, mais par la vision intérieure. La capacité de comprendre le but du Maître et d'aimer son prochain est considérée comme de la plus grande importance. L'aspirant qui désire être choisi par un Maître pour un certain travail doit renoncer à tout désir du soi séparé et être prêt à payer chèrement la connaissance. S'il faut donner la preuve de l'existence du monde subjectif de la réalité, cette preuve doit être payée avec le sang, car seulement dans le "sang du cœur" s'acquiert le pouvoir qui pourra être exercé avec innocuité et sagesse. A mesure que vous étudierez les lois de la nature, vous comprendrez la nécessité de payer ce prix. Le développement spirituel du caractère du disciple doit être au niveau de sa connaissance intérieure. Cette connaissance s'accroît de trois manières :
1.
Par des expansions de conscience qui ouvrent au disciple la vision des buts à atteindre. Il comprend ce qu'il lui reste à saisir et c'est le premier pas pour l'acquérir. Il est pris sur les plans intérieurs et un chéla plus avancé lui montre le travail à accomplir, un peu comme un maître montre à l'élève comment apprendre.
2.
Le prochain pas consiste à maîtriser la leçon et à appliquer dans la méditation et l'expérimentation les vérités pressenties. C'est un long processus, car tout doit être assimilé jusqu'à devenir partie intégrante de l'aspirant lui-même avant même qu'il ne puisse poursuivre. Le travail ressemble à celui d'une addition, chiffre par chiffre, ligne par ligne avant d'arriver au résultat exact. Ce travail se fait tant sur le plan extérieur que sur le plan intérieur. Dans la Salle de l'Enseignement, l'aspirant est instruit de nuit pendant quelque temps avant de procéder à certain travail de service. Ces enseignements sont apportés dans sa conscience, dans le cerveau physique, sous forme d'un intérêt profond pour certains sujets, d'augmentation de la capacité de penser, concrètement et abstraitement, sur différents arguments occultes qui retiennent son attention. Il tente d'expérimenter et essaie diverses méthodes d'étude des lois pour arriver, avec le temps, à des résultats valables pour lui. A mesure que sa connaissance augmente et prend une forme synthétique, il est prêt à enseigner à autrui le résultat des connaissances dont il est sûr.
3.
Enseigner à autrui apporte plus de connaissance. La définition de la vérité, au cours de l'enseignement, fixe les faits appris et, dans le jeu d'autres pensées, la vibration du mental de l'aspirant s'élève à des plans supérieurs ; ainsi, de nouvelles intuitions, de nouvelles vérités affluent dans son cerveau.
Quand une leçon a été bien assimilée, une autre est donnée et ainsi de suite jusqu'à ce que l'aspirant ait appris toute une série de leçons ; il est alors admis à l'initiation. Tout le groupe qu'il enseigne profite de ce pas en avant, car chaque disciple entraîne avec lui ceux qu'il instruit. De manière indéfinissable, le bénéfice de l'un réagit sur l'ensemble. Un Maître entraîne son disciple à sa suite de la même manière. La question est abstruse et touche aux secrets de la loi de l'Expansion vibratoire. L'initiation du Logos a un effet universel.
Le Sentier de Probation correspond aux derniers stades de la période de gestation. A la première initiation, celui que le Nouveau Testament appelle "le nouveau-né en Christ" commence son pèlerinage sur le Sentier. La première initiation indique un commencement. Quand une certaine mesure de vie juste, de pensée juste et de conduite juste est atteinte, la forme que le Christ viendra occuper est prête pour être vivifiée et habitée. C'est la vie christique qui rend la forme vivante. Là est la différence entre la théorie et le fait de rendre cette théorie partie de soi-même. Par exemple, on peut avoir une belle image, mais il lui manque la vie. Ainsi une personne peut avoir modelé sa vie sur le divin autant qu'il lui est possible ; la copie est bonne, mais il lui manque quelque chose. Qu'est-ce donc ? La manifestation du Christ immanent. Le germe était là, mais à l'état latent ; quand il est nourri et porté à naître, on atteint la première initiation. Il reste ensuite beaucoup à faire. L'analogie est complète.
Beaucoup d'années passèrent dans la vie du disciple Jésus entre sa naissance et son baptême. Il prit les trois dernières initiations en trois ans. La même situation se vérifie sur le sentier de l'aspirant.
La deuxième initiation indique la crise de la maîtrise sur le corps astral.
Après le baptême, il reste trois tentations dont la victoire représente la complète domination sur les trois véhicules inférieurs. Puis vient la Transfiguration suivie par la connaissance de l'avenir et la complète abnégation. Il y a donc les trois moments suivants :
1. Le moment de la conception, c'est-à-dire l'individualisation
2. Les neuf mois de gestation, c'est-à-dire la roue de la vie.
3. La première initiation qui est l'heure de la naissance.
Sur le Sentier, on passe donc d'une expansion de conscience à une autre avec une intensification des vibrations, ce qui s'exprime tout d'abord par la sensibilité à la voix intérieure ; c'est l'une des facultés les plus nécessaires au disciple. Les Grands Etres cherchent toujours ceux qui peuvent obéir rapidement à la voix de leur âme. Les temps sont critiques, aussi tous les aspirants sont engagés à se rendre toujours plus sensibles à la voix de leur Maître. Son temps est très rempli et les disciples doivent s'entraîner à percevoir l'impression qu'Il cherche à produire sur eux. Son aide se limite souvent à un simple signe, à une indication fugace, une suggestion rapide ; aussi chaque disciple doit être aux aguets. La pression exercée sur les Maîtres est si forte actuellement qu'Ils se rapprochent de la terre. Un plus grand nombre d'âmes ont conscience qu'Ils n'agissent plus seulement sur le plan mental, mais qu'Ils agissent sur des plans plus denses où ils trouvent des conditions plus difficiles.
Les dévas et les disciples, les aspirants et ceux qui sont sur le sentier de probation sont rassemblés autour d'eux et organisés en groupes, chacun d'eux chargé d'un travail particulier. Certaines âmes ne peuvent travailler qu'en formation de groupes unis par une aspiration commune. C'est le cas de la majorité des chrétiens, par exemple, dans les églises. Ignorant les lois de l'occultisme et ayant seulement un sentiment vague de la vérité intérieure, ils travaillent selon de grandes lignes de préparation ; ils sont aidés par des groupes de dévas mineurs qui les inspirent et les guident.
D'autres âmes, plus avancées, travaillent en groupes plus restreints, et ont la capacité d'idéaliser ; ce sont les penseurs, ceux qui s'occupent des réformes sociales, de la régénération des hommes, ceux qui sont à la tête de l'Eglise, chrétienne ou orientale. Des dévas majeurs les guident, les dévas bleus et jaunes, tandis que les dévas mineurs sont bleus et roses.
Les aspirants, ceux qui sont sur le sentier de probation, et les disciples travaillent seuls ou par groupes de deux ou trois, mais jamais en groupes supérieurs à neuf ; le sens occulte de ces nombres favorise le succès de leur travail. De grands dévas blancs ou or suivent leur travail.
En arrière de ces trois groupes, se trouvent les Maîtres et les dévas des niveaux sans forme, Grande Fraternité vouée au service de l'humanité.
Ils donnent naissance à des mouvements pour transmuer, si possible, l'œuvre de destruction en activité constructive. Les temps sont critiques ; il y a une pause dans le travail des destructeurs. L'occasion est propice à un changement, à la reconstruction du corps social. C'est pourquoi il est nécessaire que chacun d'entre vous renouvelle sa consécration au travail de rédemption.
Les personnalités ne doivent plus avoir d'importance, les aspirants doivent cultiver l'innocuité de pensée, de parole et d'action. Ainsi chacun de vous offrira un canal pur, deviendra un avant-poste de la conscience du Maître et un centre d'énergie par lequel la Fraternité peut agir.
Le principal problème de l'aspirant est de dominer la nature émotive ; il est alors victorieux sur le champ de Kurukshetra. Les nuages se sont dissipés, il peut marcher dans la lumière. Qu'il n'oublie toutefois pas que cette liberté de marcher dans la lumière apporte ses propres problèmes.
Comment cela ? Voici une explication qui vous convaincra.
Quand un homme avance dans la lumière de son âme, la claire lumière qui se déverse sur lui, révélant le Sentier, lui révèle en même temps le Plan. Il se rend compte alors que l'accomplissement du Plan est encore fort loin. Les ténèbres sont plus apparentes ; le chaos, la misère et l'insuccès du travail des groupes sont perçus clairement de même que l'horreur des forces contrastantes.
Toute la douleur du monde s'abat sur l'aspirant accablé, mais illuminé. Pourra-t-il soutenir la vision de la douleur du monde et, en même temps, éprouver de la joie dans la conscience divine ? Pourra-t-il regarder tout ce que la lumière révèle et continuer son chemin avec sérénité, sûr de l'ultime triomphe du bien ?
Se laissera-t-il accabler par le mal apparent, oubliant le cœur d'amour qui bat derrière toutes les apparences ? Cette situation devrait toujours être présente à l'esprit du disciple, sinon il serait écrasé par ce qu'il aurait découvert.
Toutefois, avec la venue de la lumière, il prend conscience d'une forme d'énergie nouvelle pour lui. Il apprend à travailler dans un nouveau domaine fertile en opportunités. Le domaine du mental s'ouvre devant lui et il découvre la différence entre le plan émotif et le plan mental. Il découvre aussi que le mental peut assumer la position de commandement et obtenir que les forces sensibles répondent aux énergies mentales. La "lumière de la raison" en est la cause, lumière toujours présente en l'homme, mais qui n'acquiert de vraie importance et de puissance que lorsqu'elle est reconnue, phénoménalement ou intuitivement.
Beaucoup de faux enseignements circulent aujourd'hui au sujet du mental et de l'âme. Voici le résumé de l'enseignement d'une école que je ne nommerai pas :
La nature est cruelle et sélective. Elle agit selon la loi de survie du mieux adapté ; des millions de vies sont sacrifiées et beaucoup de formes naissent inutilement. Aussi l'accession à la vie de l'âme est-elle un événement rare. Peu de gens ont une âme et rares sont ceux qui possèdent l'immortalité et retournent à leur lieu de pouvoir pour n'en plus revenir. Ceux qui restent sont perdus, engloutis dans le processus général de la nature. Le règne humain, dans son ensemble, est une "perte sèche", à l'exception de quelques figures significatives dans le passé comme dans le présent. Elles sont arrivées par le sacrifice de beaucoup.
La réaction que pareil enseignement suscite chez les hommes en est la juste réplique. Le sentiment de l'immortalité, l'assurance d'un avenir éternel, la croyance innée en Dieu, la révélation de la lumière, la réalisation de la sagesse qui soutient, ne sont pas la prérogative d'un Sénèque, d'un saint Paul, d'un Akbar. Elle se trouve (et parfois dans sa forme la plus pure) chez le plus humble paysan. Paroles de sagesse tombent des lèvres d'illettrés, et la connaissance de Dieu, la foi en l'immortalité de l'âme se trouvent souvent dans le cœur de gens très divers et même dans le cœur des plus grands pécheurs.
Quand des individus, mentalement évolués, découvrent en eux la Flamme divine et éveillent le pouvoir du Guide suprême résidant au cœur de leur être, il leur arrive de croire qu'ils appartiennent à une catégorie supérieure et de considérer ceux qui n'ont pas leur compréhension mentale des différences dans l'évolution comme si éloignés d'eux qu'ils ne méritent même pas le nom de Fils de Dieu. Ils pensent que ceux qui ne travaillent pas avec l'énergie mentale n'ont pas d'âme et, par conséquent, qu'ils sont privés de la persistance éternelle en tant qu'individus. C'est seulement un mirage du mental qui fait partie de la grande hérésie de la séparativité. C'est aussi un signe avant-coureur de la période à venir dans laquelle le mental dominera et égarera autant que le fait actuellement le corps émotif.
Etudions donc les genres d'énergie mentale à l'aide desquels l'individu doit travailler et voyons comment parer à la grande hérésie de la séparativité et à l "erreur de la répudiation".
L'un des premiers points dont il faut se souvenir en étudiant ces genres d'énergie, c'est que leur tendance et leur action peuvent être mieux saisies par rapport à l'humanité, que leurs effets dans l'utilisation individuelle de l'énergie mentale. Seul un petit nombre d'êtres humains emploient déjà ce genre d'énergie et comprend ce qu'il signifie. Graduellement, les hommes prendront possession de leur héritage intellectuel, mais à peine un sur dix mille utilise ce pouvoir du mental.
Toutefois, si nous regardons l'humanité dans son ensemble et si nous jetons un regard en arrière sur son développement, nous voyons comme l'énergie mentale a eu des effets précis et des résultats remarquables. L'emploi de deux facteurs différencie l'homme de l'animal, qu'il les emploie consciemment ou inconsciemment. Ces deux facultés sont latentes chez l'animal, et l'homme est le seul être dans les trois règnes capable d'en tirer parti consciemment. L'une de ces facultés est la douleur, l'autre le discernement. Par la douleur, suivie d'un processus d'analyse, d'aide de la mémoire et de visualisation, l'homme a appris ce qu'il faut éviter et ce qu'il faut cultiver. Cela joue dans la sphère des événements sur le plan physique et de l'expérience sensorielle. Par le discernement quant aux idées et aux courants de pensée, l'homme a appris à décider sur quoi fonder ses activités dans toutes les affaires humaines, même s'il n'a qu'une compréhension imparfaite de la vraie nature des idées ; même l'application des vérités pressenties est imparfaite. Il est pourtant vrai que son choix est souvent peu sage, que les idées qui régissent la conduite des groupes ne sont pas des plus élevées, que l'opinion publique est déterminée par des intérêts personnels et égoïstes. Néanmoins, par la douleur et en apprenant à utiliser la faculté de choix dans le domaine des idées, l'homme avance régulièrement vers une liberté plus pleine et une plus pleine maîtrise de la terre qu'il est en droit d'hériter. A propos de ces deux facultés, l'Antique Commentaire dit des mots qui révèlent une grande beauté exprimée en langage symbolique. Il faut se souvenir, en y réfléchissant, que l'eau symbolise le corps astral et que le feu est le symbole du corps mental.
Voici ce qu'il dit :
"Les eaux apaisantes rafraîchissent. Lentement elles soulagent, enlevant à la forme tout ce qui peut être touché. Le frisson de la fièvre brûlante du désir longtemps réprimé cède à la boisson fraîche. L'eau et la douleur s'annulent. L'action de la boisson rafraîchissante est longue.
Le feu ardent libère tout ce qui barre le passage à la vie. La félicité vient à la suite du feu comme le feu sur les eaux.
L'eau et le feu se fondent et produisent la grande illusion. Ils produisent du brouillard, de la brume, de la vapeur et du bruit, voilant la Lumière, cachant la Vérité, empêchant la vue du Soleil.
Le feu brûle avec impétuosité. La douleur et les eaux disparaissent. Le froid, la chaleur, la lumière du jour, le rayonnement du soleil levant et la connaissance parfaite apparaissent.
Tel est le sentier pour tous ceux qui cherchent la lumière.
D'abord la forme et ses ardeurs. Puis la douleur. Ensuite les eaux qui apaisent et l'apparition d'un petit feu. Le feu grandit et la chaleur agit alors au sein de la petite sphère et accomplit son œuvre. De l'humidité se remarque aussi et un brouillard dense ; à la douleur s'ajoute une triste confusion, car ceux qui se servent du feu du mental pendant les premiers stades se perdent dans une lumière illusoire.
La chaleur devient intense, puis vient la perte de la faculté de souffrir. Ce stade dépassé, le soleil brille sans obstruction, la claire lumière de la Vérité resplendit. C'est le sentier qui ramène au centre caché.
Utilise la douleur. Invoque le feu, ô Pèlerin sur une terre étrangère. Les eaux purifient et entraînent la boue et la vase de la nature. Le feu consume les formes qui cherchent à retenir le pèlerin et ainsi arrive la délivrance. Les eaux vives comme celles d'une rivière emportent le pèlerin vers le Cœur du Père. Les feux détruisent le voile qui cache la Face du Père."
L'une des premières choses que chaque étudiant doit apprendre, alors qu'il cherche à comprendre la nature et l'usage du mental, est que l'opinion publique doit être substituée à la conscience individuelle de ce qui est juste. Cette conscience doit être employée et concentrée de telle manière qu'elle soit vue, en réalité, comme le germe vivant qui finira par être la fleur divine du Fils du Mental, le Manasaputra, et comme le fil qui conduit dans le règne du Mental Universel. Ce fil et cette conscience, s'ils sont suivis, conduiront à la Chambre du Conseil où le plan et le dessein seront révélés et où tout l'égoïsme humain disparaîtra dans la claire lumière de la Volonté de Dieu. Grâce à la juste compréhension, la juste maîtrise et le juste usage de la conscience astrale, l'homme peut pénétrer dans le cœur de Dieu et savoir, au-delà de tout doute, que tout est bien, car tout est Amour. Par le juste usage du mental et la juste compréhension de la nature de l'intellect, l'homme peut entrer dans le mental de Dieu et savoir que tout est bien, car tout est selon le plan tracé, et que le Dessein divin atteint toujours ses objectifs.
L'œuvre des adeptes atlantes fut d'imprimer dans la conscience du monde le fait que Dieu est Amour. C'est une expression symbolique de la vérité, de même que le mot Dieu. L'œuvre des adeptes aryens est d'imprimer dans la conscience du monde que Dieu est Volonté. Dans ce but, ils travaillent sur l'intellect de l'homme afin de le soumettre et de subordonner d'autres formes au mental qui lui révélera la vision de ce qu'il est et de ce qu'il sera.
L'homme est donc aligné sur le centre ésotérique de la tête de la Vie Une.
Dans le règne animal, par le développement de la sensibilité et de la douleur, les adeptes mettent les formes qui appartiennent à ce règne en alignement avec le centre du cœur de la nature. Dans cette phrase, se cache une vérité qui pourra être plus clairement exprimée quand la conscience de l'homme aura acquis plus d'expansion et plus d'inclusivité. Les formes de la manifestation divine appartenant au règne végétal sont amenées, par la couleur, à un contact vibratoire avec un centre de force semblable au centre de la gorge chez l'homme.
Par ces mots, je me réfère surtout à la Vie qui s'exprime sur notre planète, à notre Logos planétaire, mais cette idée peut s'étendre jusqu'à inclure la grande Vie dont notre Logos planétaire n'est que la réflexion et l'expression. L'homme est donc le cerveau de la nature, le monde animal est l'expression du cœur, le monde végétal est l'expression de la force créatrice ou du centre de la gorge.
Ces trois règnes correspondent, de manière particulière, aux trois centres supérieurs de l'homme, comme les trois règnes situés sur l'arc involutif correspondent aux trois centres inférieurs ; le règne minéral – si abstruse que cette idée puisse paraître à ceux qui n'ont pas encore la conscience de l'aspect vie – correspond au plexus solaire, centre de compensation entre ce qui est en haut et ce qui est en bas.
Ces analogies changent avec le temps. A l'époque de la Lémurie, c'était l'humanité qui exprimait l'aspect du plexus solaire, tandis que le règne animal représentait le centre sacré ; le règne végétal exprimait le centre à la base de la colonne vertébrale.
Au milieu de la période de l'Atlantide, alors que se faisaient de grands changements et de grandes expériences, tout le processus fut déplacé.
Certains égos s'incarnèrent, ainsi qu'il est dit dans la Doctrine Secrète et dans le Traité sur le Feu Cosmique, et leurs efforts rendirent possible un grand pas en avant. La chitta ou matière mentale devint plus vibrante et nous touchons maintenant à l'époque de son activité la plus intense (au sens concret du terme).
L'enseignement ésotérique nous apprend que les trois aspects de la divinité sont eux-mêmes triples. Aussi pouvons-nous diviser l'énergie mentale en trois aspects en ce qui concerne l'humanité. Nous avons donc :
1. Le mental inférieur, concret, appelé chitta ou matière mentale dans les Yoga Sutras de Patanjali.
2. Le mental abstrait, ou aspect du mental en rapport avec le monde des idées.
3. L'intuition ou raison pure qui, pour l'homme, est l'aspect supérieur du mental.
Ces trois aspects trouvent leur champ d'expression dans le troisième aspect du Logos que nous appelons Mental Universel ou Divinité active et intelligente. Les lignes de force qui partent de ces trois aspects inférieurs conduisent au troisième plan (si l'on peut employer une expression aussi inadéquate), comme les lignes de force astrale conduisent au deuxième plan ou plan monadique ; en ce qui concerne la conscience de l'homme, elles conduisent seulement au plan bouddhique ou de l'intuition.
Il est intéressant de remarquer que, comme la Monade poussée par le désir produit la forme de vie que nous appelons personnalité, ainsi l'aspect mental, partie du but qui s'accomplit par l'intermédiaire du Mental Universel, produit, à son tour, la manifestation appelée Manasaputra, grand Fils du Mental sur le plan mental. Aussi est-ce le mental de l'humanité qui conduit à la manifestation le corps égoïque, le véhicule causal, le karana sharira, le lotus aux douze pétales. Nous nous exprimons ici seulement en termes de l'aspect forme. La raison doit être trouvée sur les plans cosmiques où le Logos planétaire a sa vie. Du plan astral cosmique vient l'impulsion qui produit l'existence de la forme et l'expression concrète, car toute forme est le résultat du désir. Du plan mental cosmique vient la volonté d'être dans le temps et l'espace, ce qui produit les sept groupes de vies égoïques et la troisième émanation d'âmes.
On peut donc en déduire que la juste utilisation de l'énergie par l'initié le met en rapport non seulement avec les plans supérieurs du système solaire, mais aussi avec les plans cosmiques où notre Logos a sa personnalité (en termes symboliques). La juste utilisation de l'énergie physique confère à l'initié le libre accès au plan physique cosmique. La juste utilisation de l'énergie astrale lui donne le pouvoir sur le plan astral cosmique et la juste utilisation de l'énergie mentale l'introduit sur le plan mental cosmique. Ainsi donc, quand les trois centres supérieurs fonctionnent parfaitement, ils permettent l'afflux d'énergie des hautes sphères au champ d'activité de l'initié, lui rendant possible de pénétrer dans des domaines jusqu'alors fermés pour lui.
Chaque centre, ou chakra, est composé de trois roues concentriques qui, chez l'aspirant encore sur le sentier de probation, se meuvent lentement, mais qui augmentent leur vitesse quand cet aspirant s'approche de la porte du Sentier de l'Initiation. Au moment de l'initiation, le point central du chakra (point de feu latent) est atteint, la rotation est intensifiée et l'activité devient à quatre dimensions. Il est difficile d'exprimer ces idées par des mots compréhensibles à qui n'est pas encore initié, mais l'effet pourrait être décrit comme le changement d'une rotation mesurée à une radiation scintillante, une "roue qui tourne sur elle-même", ainsi que l'expriment les anciennes Ecritures. Quand, grâce à la purification, l'obéissance à la règle et l'ardente aspiration qui ne recule pas devant les obstacles et ne diminue pas malgré la souffrance, l'aspirant amène ses centres à vibrer et à tourner, alors, et alors seulement, le Maître peut le conduire en présence du Hiérophante.
L'initiateur, conscient du rayon et du sous-rayon du disciple, tant égoïque que personnel, et de ses limitations karmiques, vivifie le centre ou les centres qui sont prêts et le feu caché s'élève rapidement et se focalise. Souvenez-vous toujours que vivifier un centre correspond à vitaliser le centre analogue de la tête jusqu'à ce que, finalement, les sept centres du corps et les sept centres de la tête tournent à l'unisson. Souvenez-vous aussi que, de même que les quatre rayons mineurs passent dans les trois rayons majeurs, ainsi les quatre centres mineurs entrent en pralaya, trouvant leur point focal dans le centre de la gorge.
Il y a donc trois centres, ceux de la tête, du cœur et de la gorge, qui transportent le feu intérieur alors que les trois centres majeurs de la tête vibrent à l'unisson.
Certes, tout cela semble compliqué et technique, mais a son importance et sa valeur ; beaucoup de choses qui vous sont communiquées vous seront utiles quand vous aurez passé sur l'autre rive et que de nouveaux aspirants suivront vos traces. L'entraînement du corps mental a une grande valeur ; nombreux sont ceux qui sont peu enclins à étudier ces détails techniques et qui se réfugient derrière le côté vie de la vérité par paresse mentale. Les connaissances que vous recevez ici ne sont que l'abc de l'ésotérisme. Pourtant ne perdez pas votre temps à tirer des déductions trop détaillées. Seules vous sont possibles à présent une connaissance schématique, de la réserve, la connaissance des limitations du cerveau et l'acceptation comme hypothèse des vérités présentées. Croyez en ces hypothèses à moins que votre intuition ne se rebelle ou qu'elles soient en contradiction avec les enseignements donnés par d'autres Messagers de la Loge. Je ne dogmatise pas. Je désire seulement vous donner certaines cognitions et je laisse à l'avenir le soin de les démontrer. Je ne vous demande que d'en prendre note ; au cours des années, ce qui vous apparaît étrange ou même contradictoire s'éclairera et sera mieux compris. La connaissance limitée sur un certain sujet conduit à la confusion des idées, à moins que vous ne la mettiez de côté pour vous en servir plus tard quand votre bagage de connaissances sera plus grand.
Revenons à notre sujet : le centre du cœur chez l'homme ouvre la porte à ce qui est appelé le "Cœur du Soleil". Le centre de la gorge ouvre la voie à la pleine compréhension du Sentier du Soleil physique ; tous les vrais astrologues doivent avoir ce centre qui fonctionne pleinement. Le centre de la tête ouvre la voie au Soleil central spirituel. Chacun d'eux passe, par l'intermédiaire de la correspondance planétaire, sur l'un des plans cosmiques.
Je vous ai donné quelques informations techniques basées sur la loi de l'Analogie et qui présentent un intérêt purement académique. Même les initiés connaissent bien peu de choses sur les plans cosmiques, excepté le plan cosmique physique. Notre conscience commence à peine à être solaire et nous travaillons à dépasser nos limitations planétaires qui nous empêchent d'atteindre à la pleine connaissance et à la vie solaire. Pour les aspirants qui ne connaissent même pas le sens de la conscience planétaire, les connaissances données dans cette règle n'ont de valeur que d'un seul point de vue ; c'est de faire comprendre l'importance de la nature de synthèse du Grand Plan et le fait que la plus petite unité n'est qu'une partie intégrante du Tout. Cela renforce l'idée que l'énergie est un fluide vital qui circule à travers le corps du Logos et qui vivifie ainsi le plus petit atome. Il vaut la peine de chercher à comprendre le tout et de visualiser le merveilleux de ce qui apparaît. Toutefois, c'est une perte de temps que de réfléchir, par exemple, sur le plan astral cosmique, étant donné que même le plan de l'égo, le cinquième sous-plan du plan physique cosmique (comptant de haut en bas) est inaccessible à l'homme moyen et représente le but de toute son aspiration et de toute sa méditation.
Le Mental Universel peut être mieux compris de l'homme, c'est-à-dire par le mental concret, le mental abstrait et l'intuition ou raison pure.
Le mental concret est la faculté de construire des formes. Les pensées sont des choses. Le mental abstrait est la faculté d'édifier des structures qui serviront de modèles sur lesquels le mental concret construit des formes-pensées.
L'intuition ou raison pure est la faculté qui permet à l'homme de prendre contact avec le Mental Universel et de comprendre synthétiquement le Plan, de saisir les idées divines, de percevoir quelque vérité fondamentale.
Le but du travail de l'aspirant est de comprendre les aspects du mental avec lesquels il doit apprendre à travailler. Son travail se résume donc comme suit :
1.
Il doit apprendre à penser, à découvrir, qu'il a un appareil appelé le mental et à en connaître les capacités et les pouvoirs. Ceux-ci ont été analysés dans les deux premiers volumes des Yoga Sutras de Patanjali.
2.
Il doit ensuite apprendre à remonter à l'origine de ses processus mentaux et de la tendance à construire des formes, et découvrir les idées sous-jacentes à la forme-pensée divine, le processus de tout ce qui se passe dans le monde, et apprendre ainsi à travailler en collaboration avec le plan et à subordonner la construction de ses propres formes-pensées à ces idées. Il doit apprendre à pénétrer dans le monde de ces idées divines et à étudier le "modèle des choses qui sont dans les cieux", comme le dit la Bible. Il doit commencer à travailler avec les épures d'après lesquelles tout ce qui existe est construit. Il devient alors un étudiant des symboles et, d'idolâtre qu'il était, il devient un divin idéaliste. J'emploie ces mots dans le vrai sens.
3.
De l'idéalisme ainsi développé, il doit aller encore plus profond jusque dans le règne de l'intuition pure. Il peut alors puiser à la source même de la vérité. Il entre dans le mental de Dieu. Il fait jouer son intuition en même temps qu'il idéalise, et il est sensible à la pensée divine qui fertilise son mental. Plus tard, en les appliquant, il donnera à ces intuitions le nom d'idées et d'idéals et il basera tout son travail et sa conduite sur elles.
4.
Vient ensuite le travail de construction consciente des formes-pensées basées sur ces idées divines, émanant comme intuitions du Mental Universel. Tout cela se poursuit par la méditation.
Tout étudiant sérieux de l'ésotérisme sait combien la concentration est nécessaire pour orienter le mental inférieur vers le supérieur. Temporairement, la tendance normale à construire des formes-pensées est inhibée. Par la méditation, qui est le pouvoir du mental de se maintenir dans la lumière et de devenir conscient du Plan, l'aspirant apprend à capter les idées nécessaires. Par la contemplation, il entre dans le silence qui lui permettra d'entrer en contact avec le mental divin, de prendre la pensée divine de la conscience divine et de savoir. C'est le travail qui attend tout aspirant. Aussi est-il nécessaire qu'il comprenne son problème mental, l'instrument dont il doit se servir et l'usage de ce qu'il doit faire de ce qu'il apprend de son appareil mental.
Comment tout cela s'accomplit-il ?
Comment peut-on devenir un constructeur ?
Si insignifiant et si peu important qu'il soit, le penseur manie, en collaboration avec ses frères, une force puissante. Seules la pensée juste, forte et constante, et la compréhension de l'utilisation correcte de l'énergie mentale peuvent permettre l'évolution dans les directions voulues. La pensée juste dépend de beaucoup de facteurs et il est bien d'en exposer quelques-uns, très simplement :
1.
Capacité de vision, c'est-à-dire la capacité de percevoir, même vaguement, l'archétype selon lequel la Loge s'efforce de modeler la famille humaine. Cela implique la collaboration au travail du Manu et le développement de la pensée abstraite aussi bien que synthétique, l'éclair de l'intuition. En effet, l'intuition apporte, des hauts-lieux, une notion du plan idéal latent dans le mental du Logos. En développant cette capacité, les hommes puiseront à des sources de pouvoir qui ne sont pas sur le niveau mental, mais qui sont celles d'où le plan mental lui-même tire sa subsistance.
2.
Après avoir perçu la vision et obtenu un fragment de la beauté (c'est surprenant ce que les hommes voient peu), l'occasion vous est offerte de vous approprier autant du plan qu'il vous est possible de saisir.
Votre compréhension sera tout d'abord vague et faible, puis, peu à peu elle augmentera. Vous ne pourrez que rarement arriver à la vision, car elle vient par le corps causal et rares sont ceux qui peuvent maintenir cette conscience supérieure longtemps. L'effort constant pour y arriver donnera des résultats ; peu à peu, l'idée filtrera jusqu'au niveau du mental inférieur ; elle deviendra une pensée concrète, capable d'être visualisée.
3.
Quel sera le pas suivant ? Une période de gestation pendant laquelle vous construisez votre forme-pensée, tenant compte de la quantité de vision que vous pouvez vous approprier. Ce processus doit être lent, car il est nécessaire de créer une vibration stable et une forme bien construite. La précipitation n'aboutit à rien. A mesure que la construction progresse, vous éprouverez un vif désir de faire connaître aux hommes cette vision qui se matérialisera sur la terre. Ainsi vous vitalisez la forme-pensée à l'aide de votre pouvoir de volonté cherchant à la faire exister. Le rythme devient plus lent, car pour habiller la forme-pensée de votre vision, vous attirez de la matière du plan mental et du plan astral.
4.
Heureux le disciple qui peut amener la vision plus près encore de l'humanité et lui donner vie sur le plan physique. Souvenez-vous que la matérialisation de tout aspect de la vision sur le plan physique n'est jamais l'œuvre d'un seul homme. Elle n'est possible qu'après avoir été perçue par beaucoup et après que ceux-ci auront travaillé à sa forme matérielle. Leurs efforts réunis pourront la porter en manifestation.
Ainsi voit-on la valeur d'une opinion publique bien informée afin qu'ils soient nombreux ceux qui apportent leur aide à ceux qui sont capables de percevoir la vision. La loi est toujours vraie ; dans la descente, la différenciation. Deux ou trois individus perçoivent le plan intuitivement ; par leur pensée, ils établissent un rythme qui met en activité la matière du plan mental ; des penseurs se saisissent de l'idée.
C'est chose difficile à faire, mais la récompense est grande.
Ceux qui luttent et persistent vaillamment se réjouissent quand l'idée se matérialise. La joie sera vôtre quand, les ténèbres vaincues, vous verrez la lumière ; ce sera la joie d'avoir trouvé les compagnons fidèles, car, pendant les années de travail, vous aurez compris qui sont vos collaborateurs sûrs avec lesquels vous avez établi un lien solide qui se forme par les souffrances partagées. La joie de la paix après la victoire sera vôtre, car au guerrier fatigué, les fruits de l'accomplissement et du repos seront doux. Vôtre aussi la joie de participer au plan des Maîtres, car ce qui vous lie à eux est bon ; joie encore d'avoir aidé à soulager les souffrances du monde, d'avoir apporté la lumière à des âmes dans les ténèbres, d'avoir guéri, en quelque mesure, les blessures d'une humanité dans la détresse. De la conscience d'avoir bien employé son temps, de la gratitude des âmes sauvées naît la plus profonde joie, joie que connaît le Maître quand Il a pu aider un frère à monter d'un degré sur l'échelle de l'évolution. C'est la joie qui vous attend et qui est à la portée de tous. Travaillez donc non pour la joie, mais vers la joie, par un besoin intérieur d'aider, non pour obtenir la gratitude, mais parce que vous avez perçu la vision et que vous réalisez le rôle que vous devez jouer pour amener cette vision en manifestation ici-bas.
Il est utile de faire la différence entre bonheur, joie et béatitude.
1.
Le bonheur est sur le plan de l'émotion, c'est une réaction de la personnalité.
2.
La joie est une qualité de l'âme ; elle a son siège dans le mental quand a lieu l'alignement avec l'âme.
3.
La béatitude participe de la nature de l'esprit ; il est impossible de la comprendre avant que l'âme n'ait réalisé son unification avec le Père.
Cette réalisation est précédée de la fusion de l'âme et de la personnalité.
Par conséquent, toute spéculation et toute analyse de la nature de la béatitude sont inutiles pour l'homme moyen dont les métaphores et la terminologie sont personnelles et en relation avec le monde des sens. L'aspirant se réfère-t-il au bonheur ou à la joie ? Si c'est à la joie, elle se produit sous l'effet de la conscience de groupe, de la solidarité de groupe, de l'unité avec tous les êtres et ne peut être identifiée au bonheur que connaît la personnalité quand elle se trouve dans des conditions qui satisfont à l'un ou l'autre des aspects de sa nature inférieure. Le bonheur peut être un sentiment de bien-être physique, de contentement du milieu, de satisfaction pour des contacts et des occasions favorables sur le plan mental inférieur. Le bonheur est l'objectif du soi inférieur séparé.
Toutefois, si nous cherchons à vivre comme âmes, le contentement de l'homme inférieur a moins de valeur ; nous cherchons la joie dans nos rapports de groupe et en créant les conditions qui conduisent à une meilleure expression des âmes de ceux avec lesquels nous entrons en contact. Apporter de la joie aux autres peut produire les conditions propres à faciliter une meilleure expression d'eux-mêmes et avoir un effet physique quand nous cherchons à améliorer leurs conditions matérielles ; l'effet peut aussi se remarquer sur le plan des émotions quand notre présence apporte un sentiment de paix et d'élévation. Il peut se remarquer aussi sur le plan de l'intellect si nous les stimulons en rendant plus claires leurs pensées et leur compréhension. Mais l'effet sur nous-mêmes est la joie, car notre action a été désintéressée, indépendante des circonstances et de la situation sociale. On peut manquer de bonheur en cas de maladie ou si le milieu est difficile, ou si le "karma accumulé de nombreuses naissances" nous opprime, ou quand les ennuis et les difficultés dans la famille, la nation ou le monde pèsent sur la personnalité sensible. Le bonheur de la jeunesse ou le contentement égoïste de la personne qui vit dans l'isolement ne doivent pas être confondus avec la joie.
C'est un lieu commun et, en même temps, un paradoxe occulte de dire que, au milieu d'une profonde détresse personnelle et dans le malheur, la joie de l'âme peut être ressentie. Tel est pourtant le cas ; c'est le but auquel le disciple doit viser. Certains individus sont heureux parce qu'ils ferment les yeux devant la vérité ou ils s'hypnotisent eux-mêmes, se cachant dans une coquille d'illusion. Mais l'aspirant a souvent atteint le point où ses yeux sont grands ouverts. Il a appris à se dire la vérité à lui-même et il ne construit pas un mur de protection entre lui et les autres. Il est vivant, sensible à la douleur du monde et souvent il en souffre. Il se demande pourquoi apparemment le bonheur et la paix l'ont abandonné et ce qui en résultera.
Nous qui observons et guidons du côté intérieur, nous veillons avec une sollicitude affectueuse sur vous tous qui êtes dans la mêlée. Nous sommes semblables à l'état-major du quartier général qui suit le cours de la bataille d'une éminence loin du danger. De notre sécurité dépend la victoire finale, car nous avons, dans les mains, la solution de maints problèmes, solution que nous appliquons quand la bataille tourne mal. Veuillez vous en souvenir, c'est très important ; dans la destruction de la forme réside le secret de toute l'évolution.
Ne croyez pas que ce soit un lieu commun. Vous en verrez l'application constante et vous devez y être préparés. Les Maîtres utilisent la forme jusqu'à l'extrême limite. Ils cherchent à travailler par elle, emprisonnant la vie aussi longtemps qu'elle sert à leur but et que l'humanité est instruite par cette forme.
Puis vient le temps où la forme ne sert plus au but préétabli, où la structure s'atrophie, se cristallise et, finalement, est détruite. Sa destruction acquiert de l'importance et de l'utilité et rend possible à une nouvelle forme de prendre sa place. Regardez autour de vous et observez que c'est la vérité. D'abord la construction de la forme toujours utilisée au maximum, puis la destruction de la forme quand elle limite, empêche la lumière de se répandre ; puis la reconstruction rapide d'une forme neuve. Ainsi, la méthode se poursuit-elle depuis le commencement des temps.
Dans l'enfance de la race humaine, les formes duraient longtemps ; l'évolution était lente, mais maintenant la forme a une durée plus brève ; elle vit intensément pendant une courte période, meurt et une autre forme lui succède. Ce rythme deviendra encore plus rapide à mesure que la conscience ou l'expansion intérieure de la vie de l'humanité vibrera plus intensément.
Il est nécessaire que vous vous rendiez clairement compte que l'un des principaux objectifs de l'œuvre de ceux que vous appelez les Frères Aînés de l'humanité est de stimuler, purifier et coordonner le corps éthérique. Ce corps n'est pas seulement le transmetteur du prana, mais le moyen de liaison avec toutes les énergies que nous étudions. Son importance touche aussi à d'autres domaines :
a. Etant littéralement de matière du plan physique, la conscience éthérique est le prochain pas à faire pour l'humanité ; ce sera démontré, tout d'abord, comme la capacité de voir éthériquement et de connaître la matière éthérique.
b. Ce sera le domaine qu'explorera sous peu le savant moderne. Dans dix ans, bien des médecins le reconnaîtront comme un fait naturel.
c. La plupart des maladies qui affectent le corps physique ont leur source dans le corps éthérique. Il y a peu ou même point de maladies purement physiques. La maladie a sa source dans les conditions astrales et éthériques.
d. Le secret de la clairvoyance et de la clairaudience saines et sûres dépend de la purification du véhicule éthérique.
e. Les émanations éthériques des individus peuvent être source de contamination. C'est donc dans la purification de ce corps que réside le secret d'une humanité plus saine et plus sereine.
L'importance du corps éthérique est donc évidente. Il y a encore d'autres raisons dont nous parlerons plus tard. Au début et pour se former une idée sur un certain sujet, il est sage de s'en tenir à des généralités jusqu'à ce que le sujet tout entier soit clair dans votre esprit.
Le travail sur le corps éthérique, du point de vue de la Hiérarchie, ne se limite pas seulement au corps éthérique des hommes. C'est un processus planétaire. Le corps éthérique de la terre même est soumis à une véritable stimulation. L'esprit de la terre, cette entité mystérieuse (non le Logos planétaire) est soumis à un processus d'intensification de vie, ce qui produit des développements intéressants. Il y a trois façons de le faire :
1.
Par un taux de vibration accru des atomes éthériques, causé par l'apparition du rayon du cérémonial. Il ne faut pas croire que ce soit un changement subit et violent. Du point de vue de l'homme, le changement est si lent apparemment qu'il semble impossible à mesurer. Néanmoins, la stimulation existe et, au cours des siècles, elle deviendra évidente.
2.
Par le jeu de certaines forces astrales sur le corps éthérique qui amènent à des changements lents mais nets dans la structure interne de l'atome, au réveil à la conscience d'une autre des spirilles et à un général renforcement de tout le cosmos de l'atome.
3.
Par l'usage, sur les plans intérieurs, de puissants talismans du septième rayon, par le Mahachohan.
Il faut remarquer que l'esprit de la terre s'éveille lentement. Il est sur l'arc involutif et passera sur l'arc évolutif dans un lointain avenir. Il ne nous emportera donc pas avec lui. Il ne sert à nos fins, actuellement, qu'en nous offrant une demeure dans son corps, restant toutefois dissocié de nous. Les dévas de l'éther par cette stimulation même se hâtent sur la voie de l'évolution et s'approchent toujours plus de leur idéal.
Sur tout ce que j'ai dit au sujet du corps éthérique de l'homme, sur la planète, sur l'esprit de la terre, le point crucial de toute la situation se trouve dans le fait que les cinq rayons ont comme rayon dominant le septième rayon.
C'est celui qui gouverne le plan éthérique et les dévas des éthers. Il gouverne aussi le septième sous-plan de tous les plans, mais domine en ce moment le septième sous-plan du plan physique. Etant aussi dans la quatrième ronde, un rayon qui entre en incarnation non seulement gouverne le quatrième plan, mais il a aussi une influence sur le quatrième sous-plan. Notez comment ceci agit à présent dans les trois mondes :
1.
Le quatrième éther, le plus bas des éthers, sera le prochain plan de conscience physique. La matière éthérique commence à être visible pour certains êtres et elle sera entièrement visible pour beaucoup à la fin de ce siècle.
2.
Le quatrième sous-plan de l'astral comprend la majorité des hommes après le trépas et, par conséquent, un travail considérable sur le plus grand nombre pourra être fait sur ce sous-plan.
3.
Le quatrième sous-plan mental est le plan de dévachan.