Le Pèlerin à l'écoute
Ecoute, O Pèlerin, les grands Seigneurs Dévas psalmodier le Verbe. Apaise toutes les vibrations de la terre, apaise les efforts et l'agitation du mental inférieur et, l'oreille dressée, écoute les sons qui s'élèvent jusqu'au trône du Logos. Seuls ceux qui ont le coeur pur peuvent entendre, seuls les doux peuvent répondre.
Les sons tempétueux de toute la lutte terrestre, la vibration aiguë de la sphère aqueuse, le fracas marquant le lieu de la pensée assourdit le son et fait obstacle au son. Celui qui, en lui-même, est silencieux, tranquille et calme, celui qui voit tout au moyen de la lumière divine et ne se laisse pas entraîner par la lumière reflétée dans les sphères triples, celui-là va bientôt entendre. Dans l'éther environnant, une note résonnera à son oreille, qui ne ressemblera pas aux sons du monde terrestre.
Ecoute, O Pèlerin ; car lorsque ce son résonnera sur le sens intérieur, en une vibration colorée, sache qu'un point marquant une grande transition aura été atteint.
Surveille, O Pèlerin, la venue de cette heure-là. En un effort purifié, monte et approche-toi du Son. Sache que lorsque sa note se glisse dans l'aube embrumée, ou frappe doucement l'oreille dans la lumière veloutée du soleil, l'ouïe intérieure devient bientôt d'une sensibilité plus vaste, et fait place à la vision et à la parfaite compréhension.
Sache que lorsque la musique des sphères te parvient note par note, dans la brume de l'aurore ou le soleil de midi, dans la fraîcheur du soir ou au plus profond de la nuit, c'est dans ses accents rythmiques que gît la révélation.