Le Rôle que joue l'Energie pour susciter la Révélation
Vous trouverez une indication de ce que j'ai à dire si vous vous reportez à une déclaration antérieure (page anglaise 534). Vous y trouverez la conclusion selon laquelle l'initié doit employer trois énergies s'il cherche la révélation ; peu importe la révélation en cause, ou le niveau du disciple ou l'initiation qu'il recherche ; ces trois mêmes Energies entreront en jeu. Ce sont :
a. L'énergie engendrée par le disciple.
b. L'énergie venant de la Triade spirituelle.
c. L'énergie de l'ashram auquel il est affilié.
Voilà les trois énergies essentielles ; sans leur synthèse dans le mental du disciple ou dans l'un des centres supérieurs, il ne peut pas y avoir de révélation d'un ordre élevé, ou reliée aux processus d'initiation.
En ce qui concerne l'énergie engendrée par le disciple, il est évident qu'elle inclura l'énergie du rayon de l'âme, jusqu'à la cinquième initiation, où elle sera supplantée par l'énergie de la Monade. Celle-ci l'atteindra tout d'abord en tant qu'énergie de la Triade spirituelle, qui (à son tour) sera supplantée par l'énergie directe de la Monade elle-même. L'initié saura alors pratiquement, et non seulement en théorie, ce que le Christ voulait dire lorsqu'Il prononça ces mots : "Moi et le Père nous sommes Un."
Dans les premiers stades du Sentier du Disciple, le disciple travaille avec l'énergie du rayon de son âme, dans la mesure où il y est réceptif ; il s'y ajoute toute l'énergie du rayon de la personnalité capable de répondre à cette énergie de l'âme.
Ce faisant, il est possible d'acquérir une large mesure de discernement, et c'est l'un des premiers stades où la valeur de l'injonction "Connais-toi toi-même" est perçue.
La nature du rayon de l'âme détermine, à ce moment-là, la nature de la révélation ; la nature de la personnalité et de son rayon est, par ailleurs, soit une aide, soit une entrave.
Aux énergies qu'il a engendrées en lui-même, le disciple apprend à ajouter celles du groupe qu'il s'est efforcé de servir avec amour et compréhension. Tous les disciples, de n'importe quel degré, rassemblent autour d'eux le petit ou le grand nombre de ceux qu'ils ont pu aider, la pureté de l'énergie engendrée par ce groupe dépend de son absence d'égoïsme, de sa liberté vis-à-vis de l'autorité ou de la maîtrise du disciple, et de la qualité de son aspiration spirituelle. Etant donné que le disciple ou le Maître a aidé le groupe à générer cette énergie, et étant donné que tout se synchronisera forcément avec sa propre énergie, cette énergie devient disponible en tant que courant de force pure s'écoulant constamment à travers lui. Il peut apprendre à focaliser ce courant et à incorporer à sa propre énergie (focalisée elle aussi) afin de se préparer à une vision plus vaste, toujours à condition que son motif soit, de même, sans égoïsme.
Les énergies du second groupe sont celles que le disciple reçoit de la Triade spirituelle. Elles sont relativement nouvelles pour lui et incarnent des caractéristiques divines que jusqu'ici il ne connaissait pas ; même théoriquement il sait peu de chose, et son attitude envers elles a jusqu'ici été surtout spéculative.
Depuis le moment où il a mis le pied sur le Sentier, il s'est efforcé de construire l'antahkarana. Même cela a signifié pour lui un acte de foi et, dans les premiers stades, il poursuit le travail de construction bien qu'il sache à peine ce qu'il fait. Il suit aveuglément les règles anciennes et s'efforce d'accepter comme effectif ce qui ne lui a pas été prouvé, mais que des milliers de gens, au cours des siècles, ont attesté être un fait. Tout ce processus est une sorte de point culminant du triomphe de ce sens inné de la divinité qui a poussé l'homme en avant depuis les expériences et les aventures physiques les plus primitives, jusqu'à cette grande aventure qu'est la construction d'un sentier le conduisant du monde matériel dense au monde spirituel.
Il a jusqu'ici reconnu ces énergies spirituelles supérieures par leurs effets ; maintenant, il faut qu'il apprenne à les manier, tout d'abord en les laissant se déverser en lui et s'écouler à travers lui, via l'antahkarana puis en les dirigeant vers l'objectif immédiat du plan divin.
Jusque là, il a travaillé principalement avec le fil de conscience ; celui-ci est ancré dans la tête, et c'est par cette conscience que sa personnalité et son âme sont liées, jusqu'à ce qu'il devienne une personnalité pénétrée par l'âme ; il a alors atteint l'unité avec son soi supérieur. Par la construction de l'antahkarana, un autre fil est ajouté à la personnalité imprégnée par l'âme, et lie le vrai individu spirituel à la Triade spirituelle, le plaçant sous la direction de cette dernière. A la quatrième initiation, le corps de l'âme, le corps causal disparaît, et le fil de conscience est rompu de manière occulte ; ni le corps de l'âme, ni le fil ne sont plus nécessaires ; ils deviennent seulement les symboles d'une dualité inexistante. L'âme n'est plus le dépositaire de l'aspect conscience comme auparavant. Tout ce que l'âme a emmagasiné de connaissance, de science, de sagesse et d'expérience (récoltées dans un cycle de vie d'innombrables incarnations) est maintenant la seule possession de l'homme spirituel. Il les transfère dans la correspondance supérieure de l'appareil perceptif sensoriel, la nature instinctive des trois plans des trois mondes.
Néanmoins, il a encore la conscience de tous les événements passés et sait maintenant pourquoi il est ce qu'il est ; il rejette une grande partie de l'information concernant le passé et qui a joué son rôle, le laissant avec le résidu de la sagesse vécue. Sa vie prend une nouvelle coloration, sans la moindre relation avec les trois mondes de son expérience passée. Lui, la totalité du passé, il se trouve devant de nouvelles aventures spirituelles et doit maintenant fouler le Sentier qui l'écarte de l'évolution humaine normale, et le conduit à la Voie de l'Evolution Supérieure. Face à cette nouvelle expérience, les moyens qu'il possède sont tout à fait adéquats.
Trois énergies majeures commencent à exercer leur impact sur son mental inférieur. Ce sont :
1.
L'énergie impulsive des idées, qui lui arrive du mental abstrait, via l'antahkarana. Ces idées entrent en contact avec son mental inférieur, maintenant illuminé qui, à ce stade, les transforme en idéaux, afin que les idées divines – exécutant le dessein divin – puissent devenir l'héritage de la race des hommes. Plus le mental sera entraîné et maîtrisé, plus ce sera facile de manier ce genre d'énergie. C'est par le moyen de cette énergie d'impulsion que la Hiérarchie (sur le plan bouddhique) fait avancer l'humanité.
2.
L'énergie de l'intuition – mot que nous utilisons pour décrire un contact direct avec le Mental de Dieu, à un niveau d'expérience relativement élevé.
L'effet de cette énergie sur la personnalité pénétrée par l'âme est de donner au mental (déjà réceptif à l'énergie des idées) un faible aperçu et une brève révélation du dessein des idées sous-jacentes à toute l'activité hiérarchique, au bénéfice de l'humanité. L'intuition concerne entièrement l'activité de groupe ; elle ne s'intéresse jamais à la vie de la personnalité, ni ne se dirige vers une révélation la concernant. Le développement de ce qui pourrait être appelé le véhicule bouddhique (bien que cette appellation soit erronée) prépare l'homme à la neuvième ou dernière initiation, qui permet à l'initié – d'une manière incompréhensible pour nous – de "connaître par intuition", dans une lumière éclatante, la vraie nature du plan astral cosmique. N'oubliez pas que le plan bouddhique est étroitement lié au plan astral cosmique, et que toutes les intuitions, lorsqu'elles sont réglées, exigent l'utilisation de l'imagination créatrice dans leur mise en oeuvre ou leur présentation à la pensée des hommes. D'un point de vue général, les Maîtres connaissent par intuition les phases de l'intention divine qui sont immédiates ; celles-ci constituent le "nuage adombrant des choses connaissables". Ils les transforment en Plan ; puis, leurs disciples – grâce à leur capacité d'intuition qui se développe lentement mais régulièrement – commencent eux-mêmes à avoir l'intuition de ces idées, à les présenter aux masses, sous forme d'idéaux, et à précipiter ainsi les nécessaires aspects du Plan sur le niveau physique.
3.
L'énergie dynamique de la volonté vient ensuite, et (à mesure que le disciple perfectionne l'antahkarana) elle s'engouffre dans ce moyen de contact pour pénétrer jusqu'au mental de la personnalité imprégnée par l'âme et de là trouve son chemin vers le cerveau. Ici, je parle naturellement du disciple à l'entraînement et non des Maîtres qui travaillent au centre de ces énergies ; la Hiérarchie est un grand point de réception de ces trois aspects de la Triade spirituelle : volonté spirituelle, intuition ou pure raison et mental abstrait.
C'est dans les ashrams des Maîtres que le disciple entre en relation directe avec ces énergies révélatrices, impulsives et dynamiques. Ces trois énergies sont focalisées et dirigées par les trois Chefs de la Hiérarchie : le Manu, le Christ et le Mahachohan. Le Manu reçoit l'énergie de la volonté divine, et Il en est l'agent pour l'humanité ; le Christ est l'agent de distribution de l'énergie apportant la révélation intuitive, le Mahachohan est responsable de l'afflux d'idées dans la conscience du disciple de l'aspirant et de l'intelligentsia. Je vous demande de vous souvenir que l'effort principal de la Hiérarchie spirituelle s'exerce en faveur de l'humanité, car le quatrième règne de la nature est le macrocosme du microcosme triple des trois règnes inférieurs.
Cette question est trop vaste pour que nous puissions l'aborder ici, mais je vous ai donné beaucoup de renseignements la concernant dans le Traité sur le Feu Cosmique . Au moment de la cinquième initiation, il est révélé à l'initié beaucoup plus de choses que je ne peux vous en communiquer. Les indices, les pensées, les concepts abstraits, les idées fugitives que perçoivent tous les disciples, sont résolus en certitude à cette initiation, et le Maître peut alors prendre sa place en tant que distributeur de l'énergie de la Triade. Le problème majeur auquel Il fait face n'est pas la distribution des idées ou l'emploi de l'intuition pour saisir le stade du Dessein divin à tel ou tel moment ; il consiste à développer la volonté spirituelle, à la comprendre et à l'employer dans le service mondial. De même que le disciple doit apprendre à utiliser le mental de deux façons :
En tant que sens commun qui résout l'information afin que puissent se dégager un modèle de vie et de service planifié et dirigé, ainsi que la perception des relations, En tant que projecteur, mettant en lumière les idées et les intuitions nécessaires, de même le Maître doit apprendre à utiliser la volonté. On peut observer une succession naturelle étroitement liée à l'idée de révélation.
Au sommet du mont de l'Ascension, après l'expérience de "l'instruction des esprits qui sont en prison", le Maître reçoit une révélation ; c'est son droit et son dû, et une chose à laquelle le long cycle passé d'initiation l'a préparé. La révélation doit être suivie de la compréhension et de la reconnaissance :
1. Il comprend qu'une juste interprétation de la révélation est, au premier chef, essentielle.
2. Puis Il en vient à comprendre que le pas suivant à franchir est de formuler son intention, basée sur la révélation et dirigée vers son service mondial.
3. Ayant reçu la révélation, l'ayant interprétée et ayant décidé en lui-même ce qu'Il a l'intention de faire, Il s'aperçoit alors que le facteur volonté doit maintenant être employé pour que lui-même et ceux qu'Il cherche à aider profitent de cette révélation.
Ceci introduit toute la question de la Volonté, de sa nature et de ses relations, il nous faut étudier pendant un moment la succession suivante : Révélation, Interprétation, Intention, Volonté.