4. Entendre le O.M. tel que le fait résonner celui qui, dressé au centre même de la Chambre du Conseil du Seigneur, attend.
Voilà des pensées graves et solennelles, de peu d'utilité pour le lecteur moyen.
Il est essentiel, néanmoins, qu'il évite de penser qu'atteindre la plus haute initiation sur cette planète marque la fin ou la consommation d'un grand stade final. Cela marque seulement le commencement de la signification. Cette affirmation est de valeur ésotérique. De même qu'atteindre la maîtrise physique libère le néophyte en vue de leçons plus élevées préparant aux initiations majeures, de même le fait de surmonter les conditions offertes dans les sept plans de notre vie planétaire, libère l'initié (tel le Bouddha et le Christ) en vue de circonstances et de conditions encore plus élevées et plus importantes. Leur véritable travail en tant que Membres de la Fraternité Blanche est sur le point de commencer, et le vrai but de l'existence de la grande Loge Blanche commence à se faire jour faiblement dans leur compréhension stupéfaite et émerveillée. C'est donc important pour nous d'essayer de saisir la continuité de la révélation, et l'immense avenir ou perspective de merveilles grandissantes qui, de stade en stade, de degré en degré et de plan en plan, se déroulent devant la conscience de l'initié.
Nous abordons ici l'examen de domaines de réalisation dont même l'humanité avancée n'a pas la moindre idée ; nous parlons de buts et d'objectifs qu'affrontent les membres avancés de la Hiérarchie ; nous traitons d'idées et de concepts pour lesquels nous n'avons pas de terminologie adéquate, et qui sont de nature telle que le mécanisme de la pensée humaine se révèle incapable de les enregistrer.
Qu'expriment pour vous, par exemple, les mots ou phrases, "Dessein divin, Shamballa, le Seigneur du Monde, états d'enregistrement ou de perception qui n'ont aucune relation avec la sensibilité telle qu'elle s'exprime par la conscience, la Loge de Sirius", et semblables concepts ? Je me permets de suggérer qu'en réalité ils ne représentent rien du tout, et ceci parce que l'objectif de tous ceux qui lisent ces lignes est le contact avec l'âme, la reconnaissance de la Hiérarchie et le fait d'être reconnu par elle, et l'initiation. Si je vous dis que les mots : "Le O.M., tel qu'il émane de Celui qui se tient dans les limites de Shamballa" signifient que le Son unique, parfait de O est prononcé, mais que le son terminal de M est omis, est-ce que cela dit quoi que ce soit à votre intelligence ? De nouveau, je me permets de dire non. Il est donc de peu d'importance que je m'étende sur cette phase des Règles. Il serait plus profitable que j'élucide quelque peu le sens des mots "la Chambre du Conseil du Seigneur". Trois concepts ont peut-être pris forme dans votre mental concernant Shamballa, si vous avez recherché la vraie attitude ésotérique :
1. Que l'humanité existe en tant que grand centre d'énergie intelligente dans la substance de la Vie planétaire.
2. Que le centre spirituel où l'énergie d'attraction, magnétique et cohérente, est focalisée, et d'où elle jaillit dans deux directions
a. vers les trois mondes et les quatre règnes de la nature,
b. vers Shamballa et les deux règnes supérieurs en manifestation, est ce que nous appelons ordinairement la Hiérarchie, le royaume de Dieu, le centre d'amour et de compréhension médiatrice (notez ces deux derniers mots).
3. Qu'il existe un autre centre qui n'est ni spirituel ni humain, mais qui est caractérisé par la divinité. La divinité est l'expression de la volonté ou dessein de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être. Ce centre où la volonté de Dieu est focalisée, et lancée dynamiquement pour exécuter le dessein, est Shamballa.
Le temps est venu maintenant, où les ésotéristes doivent distinguer entre les mots "spirituel" et "divin". Ils ne sont pas identiques, et n'ont pas la même signification. La caractéristique de la spiritualité est l'Amour. La caractéristique de la divinité est la Volonté. Il y a une différence précise entre les deux et le principe médiateur (celui qui relie ou unit les deux caractéristiques) est la Sagesse. Le Bouddha exprimait cette Sagesse dans le temps et dans l'espace ; cela veut dire qu'il n'y avait qu'une manifestation relative et limitée de ce principe de liaison et de fusion. Sa grande réalisation, qu'Il n'a pas comprise, était une reconnaissance innée et inconsciente (à ce moment-là, pas maintenant) de la distinction entre l'amour et la volonté, et la capacité d'exprimer en lui-même une énergie qui puisse unir l'amour et la volonté, l'âme et la Monade. Au même moment (et plus tard en Palestine, dans sa pleine expression), le Christ donna l'exemple – en vue d'instruire l'humanité – de l'union de l'amour et de l'intelligence, de l'âme et de la personnalité. Ce sont des points de grande importance à garder à l'esprit.
Incarnant donc la divinité, en un sens et sous une forme incompréhensible pour les disciples, et qui constitue le but d'individualités aussi avancées que le Christ, il existe un groupe de Vies ou d'Etres intégrés, focalisés, qui entourent Sanat Kumara, le Seigneur du Monde.
Comme je l'ai dit précédemment, Sanat Kumara est au Logos planétaire ce que la personnalité et l'âme sont au disciple. Il est aussi, au sein de la planète, la force cohérente qui maintient par son influence irradiante toutes les formes et toutes les substances de la forme planétaire, de sorte qu'elles constituent un tout cohérent qui fonctionne et qui est chargé d'énergie. Sur une échelle beaucoup plus faible, on peut voir un parallèle à ce fait, dans l'influence irradiante du Christ qui pénètre, charge d'énergie et maintient en expression cohérente l'Eglise chrétienne sous ses nombreux aspects. On peut voir une analogie encore moins importante dans l'influence qu'exerce un disciple au centre d'un groupe qu'il maintient en manifestation cohérente et utile. Le travail du disciple mondial est intermédiaire entre ces deux symboles, volonté et amour, unis en manifestation (le Christ et un disciple), car l'influence du disciple mondial est plus vaste et va beaucoup plus loin que celle du disciple, mais n'est cependant pas aussi puissante et inclusive que celle du Christ.
La cohérence, concernant les vies, les formes et les substances est une expression de la volonté et du dessein, motivés par l'amour et mis en oeuvre intelligemment par l'exécution des plans au moyen desquels le Dessein cherche à s'exprimer. Néanmoins, quand on en arrive à la puissance d'un Etre tel que Sanat Kumara, on découvre que sa puissance individuelle est amplifiée par la compétence d'un groupe de Vies qui – bien que moins avancées que Lui sur le Sentier de l'Evolution s'offrant aux Logoï planétaires – sont cependant très en avance sur les membres les plus développés de la Hiérarchie spirituelle. Ce sont ces vies qui constituent le cercle intérieur de la Chambre du Conseil du Seigneur du Monde. Les contacts qu'ont normalement ces Vies sont extra-planétaires, très rarement de nature planétaire. Elles sont en rapport direct avec le Logos planétaire, sur son propre plan très élevé, le plan mental cosmique. Ce grand Etre inconnu utilise Sanat Kumara comme l'âme utilise une personnalité temporaire, lorsque cette personnalité est à un niveau avancé de conscience d'initié. Ceci n'est qu'un parallèle, ou une analogie, qui ne doit pas être indûment poussé dans le détail des relations.
Les caractéristiques majeures de ces Vies sont la Volonté et le Dessein. Elles incarnent, connaissent consciemment et apprécient intelligemment l'idée motivante que le Logos planétaire – travaillant consciemment sur son plan élevé – s'efforce de mettre en oeuvre et de faire aboutir pendant son incarnation dans une planète, et selon les plans qu'Il a prévus. Lorsqu'Il est en incarnation, Il fonctionne sur le plan physique cosmique et incarne les sept principes que nous connaissons ; tout est focalisé dans l'Individualité de Sanat Kumara, et à travers elle – elle est mise en action et chargée d'énergie par le canal des sept centres planétaires. Les trois Bouddhas d'Activité (qui sont aussi membres du Grand Conseil) sont l'expression, sur les niveaux cosmiques, des contreparties des énergies latentes dans les trois atomes permanents des trois mondes de l'effort humain. Ceci, de nouveau, est un parallèle qu'il est dangereux de proposer car – en tant que symbole – il ne comporte pas de vraie analogie.
Les Sept Esprits devant le Trône de Dieu sont aussi membres du Conseil, et chacun d'eux est en rapport et contact étroit avec l'une ou l'autre des sept planètes sacrées de notre système solaire. Ils peuvent donc puiser dans les énergies qu'elles incarnent.
Vous verrez donc, par déduction, combien peu nombreux sont les membres de notre Hiérarchie qui ont pu parvenir à l'état ou la condition de développement justifiant leur participation au Grand Conseil, ou leur permettant de répondre au O, que Sanat Kumara fait résonner tous les cent ans. C'est ce son qui
rassemble les unités réceptives du Conseil. Ce Conseil se tient tous les cent ans et, en ce qui concerne notre humanité moderne, il a eu lieu en 1725, 1825, 1925 – selon nos dates arbitraires.
Lors de ces Conseils, Ceux qui sont responsables du développement planétaire, selon des lignes prédéterminées, font leur rapport ; des décisions sont prises quant au développement à venir, certains types d'énergie, cosmique et solaire, sont rendus disponibles en vue de l'exécution des Plans mettant en oeuvre le Dessein.
L'évolution de la conscience dans les trois mondes fait naturellement l'objet d'une très grande attention.
Rappelez-vous, je vous prie, qu'il ne s'agit pas uniquement du règne humain et de son développement, mais des trois règnes subhumains qui sont – sous bien des rapports – d'importance égale au règne humain. Ceci est une affirmation difficile à accepter pour l'humanité.
Ce sont ces grands objectifs qui, lentement, se font jour dans la conscience de l'initié, lorsqu'il avance pas à pas sur le Sentier de l'Initiation. Il est indispensable de les noter ici, même s'ils concernent des questions incompréhensibles pour le lecteur ; autrement, l'initiation risquerait d'être considérée comme l'aboutissement à un état relativement statique, conduisant l'initié à une impasse éternelle, à un cul de sac infranchissable. En fait, l'initiation est la reconnaissance des objectifs qui sont mis en oeuvre à partir de Shamballa. Ce n'est pas un processus grâce auquel l'homme devient simplement membre de la Hiérarchie spirituelle. L'initiation (telle que la comprend le candidat) n'est en réalité qu'accessoire et préparatoire au Sentier de l'Evolution Supérieure.
Je ne peux guère en dire davantage au sujet de cette Règle. La question, comme vous pouvez le constater, est trop avancée, même pour l'initié qui, dans quelques décennies, lira et étudiera ces instructions. Puisse votre vision s'élargir, puisse votre faculté de penser et de réfléchir de manière abstraite progresser, voilà mon espoir et le voeu que je forme pour vous.