REGLE SEPT

Parole d'Invocation

Cette Règle qui est actuellement le thème de notre réflexion a une profonde signification et un intérêt ésotérique ; elle concerne la vie de Shamballa et les desseins du Grand Conseil. Cette règle a aussi une rare beauté et des implications extraordinaires, elle m'offre l'occasion de développer une question peu connue et peu comprise de quelque ésotériste que ce soit, appartenant à un groupe ésotérique courant. C'est seulement à mesure que s'approche le cycle nouveau – il s'approche aujourd'hui – que l'enseignement nouveau et plus complet, l'horizon très élargi et la perception plus grande de celui qui observe et travaille spirituellement, deviennent possibles et apparents. Beaucoup de choses ont été communiquées, concernant les Maîtres, au cours des cent dernières années. Alors que nous examinons la question de l'initiation et de la préparation à cette grande  expérience de transition, il est nécessaire de comprendre quelque peu la nature de ceux avec qui le disciple doit s'associer, ainsi que le genre de monde et de conscience au sein desquels ils ont la vie, le mouvement et l'être. L'existence de la Hiérarchie est un fait établi pour beaucoup de penseurs ; l'hypothèse qu'il peut exister une Hiérarchie est acceptée de façon très large. Les renseignements concernant ses grades, ses modes de travail, ses objectifs sont maintenant connus : beaucoup de choses ont été prouvées par ceux qui croient en cet enseignement.

Cependant, avant d'entamer la discussion de cette Règle VII, j'aimerais consacrer un moment à l'étude de certains des effets de ce fonds de connaissances qui s'accroît régulièrement. Il est devenu la possession du grand nombre et non seulement celle de l'ésotériste rare et discret, étudiant de l'occultisme. Il a maintenant filtré dans la conscience des masses et y engendre curiosité, soulagement, espoir, spéculation, cynisme, effort spirituel conscient ou ridicule – selon le genre de mental, la sensibilité à la vérité ou la crédulité de celui qui le reçoit. Mais la connaissance, la croyance, et l'espoir dans l'existence d'une Hiérarchie planétaire a aujourd'hui placé un levain dans la pensée humaine, d'une manière beaucoup plus large et plus profonde que ne le soupçonnent peut-être les plus optimistes. C'est là qu'est l'espoir du monde ; et c'est là aussi un champ fertile de travail spirituel pour les prochaines décennies. Tous les disciples doivent s'y préparer. Les règles, grâce auxquelles la Hiérarchie peut être atteinte, sont déjà bien connues des aspirants ; il faut qu'elles soient également connues de l'homme moyen ; il faut que l'accent soit mis sur les objectifs du travail hiérarchique et que la nature du Plan divin soit révélée de sorte que le dessein et le but puissent être présentés à l'humanité. La synthèse des Existences hiérarchiques – depuis le plus petit atome de matière jusque et y compris le Seigneur de Vie luimême – doit être exposée ; l'interdépendance essentielle et spirituelle de toutes les unités, et l'interrelation de chaque unité de vie divine, doivent être prouvées. Cela conduira finalement à l'établissement de l'unité d'effort qui s'exprimera par la fusion du quatrième et du cinquième règne et à l'établissement de la fraternité qui constituera le germe ou semence de la prochaine manifestation, en expression physique, de la  Hiérarchie en tant que Coeur de Dieu, directement relié au Coeur du Soleil. Ceci est nécessairement une phrase ambiguë ; mais c'est une expression aussi proche du dessein hiérarchique qu'il m'est possible de le décrire par des mots.

Le domaine tout entier du monde – je veux dire par là tous les règnes de la nature, unis en une relation intérieure et extérieure – permettra une expérience spirituelle reconnue et sera aussi le champ d'expression de certaines caractéristiques et certains aspects divins demeurés jusqu'ici tranquillement dans l'attente. Ce que sont ces caractéristiques divines, ce que sont les aspects divins attendant de se précipiter, ce que sont les desseins divins latents dans ce domaine d'expectative et d'attente, je ne peux le révéler ni même l'indiquer. Le temps n'en est pas encore venu.

Un grand bouleversement de tous les règnes de la nature a caractérisé cette époque et cette génération ; une terrible destruction de toutes les formes de vie divine, dans tous les règnes, a été la note marquante de ce bouleversement. Notre civilisation moderne a reçu un coup mortel dont elle ne se relèvera jamais, mais qui, un jour, sera reconnu comme un "coup apportant libération" et comme le signal de l'apparition de ce qui est meilleur, nouveau, mieux adapté à l'esprit en évolution. De grandes et pénétrantes énergies et leurs forces suscitées se sont affrontées en un conflit qui a, en termes figurés, élevé le règne minéral au ciel et fait descendre le feu du ciel. Je vous parle de faits et je n'énonce pas simplement des symboles. Des corps d'hommes, de femmes, d'enfants et aussi d'animaux ont été détruits ; les formes du règne végétal et les forces du règne minéral ont été désintégrées, éparpillées et dévastées. La vie cohérente de toutes les formes planétaires a été rendue momentanément incohérente. Une prophétie ancienne disait : "Aucun Son véritablement uni ne passe de forme en forme, de vie en vie.

Seul un cri de douleur, demande de restitution, invocation au soulagement de la détresse du désespoir et de l'effort stérile émane d'ici et monte jusque là." Tout ce bouleversement du "sol" du monde – spirituel, psychologique et physique – toute cette rupture des formes et de contours familiers de notre vie planétaire devait avoir lieu avant que la Hiérarchie ne puisse faire son apparition dans la conscience publique. Tout cela devait agir sur l'âme des hommes avant que le nouvel âge ne puisse arriver, apportant avec lui la Restauration des Mystères et la réhabilitation des peuples de la terre. Les deux vont ensemble. Ceci est un des points majeurs que je m'efforce d'exposer. La rupture, la désintégration et les conditions complètement chaotiques qui existent depuis cinq siècles à l'intérieur de tous les règnes de la nature sont finalement parvenues à s'extérioriser en des conditions physiques parallèles. Cela est bon et souhaitable et marque le prélude de la construction meilleure d'un monde meilleur, la construction de formes mieux adaptées à la vie, des attitudes humaines plus correctes et une orientation plus saine vers la réalité. Le meilleur est encore à venir.

Tout remonte rapidement à la surface – le bon et le mauvais, le désirable et l'indésirable, le passé et l'avenir (car les deux sont un) ; la charrue de Dieu a presque accompli son travail ; l'épée de l'esprit a séparé le passé mauvais de l'avenir radieux et, pour l'OEil de Dieu, tous deux apportent leur contribution. Notre civilisation matérialiste va faire place rapidement à une culture plus spirituelle ; nos organisations religieuses, avec leurs théologies engendrant confusion et limitation, feront bientôt place à la Hiérarchie dont l'enseignement se dégage – clair, positif, intuitif et sans dogmatisme.

La Hiérarchie a été invoquée et ses membres sont prêts à un grand "acte d'évocation", de réponse au son invocatoire de l'humanité et à un véritable "acte d'orientation" (bien que relativement temporaire). Cela obligera la Hiérarchie, de par sa propre volonté, à se tourner vers un genre de relation nouveau et plus intime avec l'humanité. Cette période d'orientation prendra fin quand une Hiérarchie terrestre et puissante gouvernera sur terre, en fait, extérieurement et en réalité, agissant dans tous les règnes de la nature et engendrant (dans sa vérité) l'expression du Plan divin. Ce plan est mis en oeuvre par l'intermédiaire des membres aînés de la Hiérarchie, lesquels invoquent les "lumières qui exécutent la volonté de Dieu" ; ils sont eux-mêmes invoqués par les Porte-Lumière, les Maîtres. Eux-mêmes, à leur tour, sont invoqués par les aspirants et les disciples. La chaîne de la Hiérarchie n'est donc qu'une ligne de vie, le long de laquelle se propagent l'amour et la vie de Dieu, de Lui à nous et de nous à Lui.

Cette double pensée de relation entre l'humanité et la Hiérarchie, et entre la Hiérarchie et le Centre le plus élevé, Shamballa, est complètement couverte dans la Règle VII, sous ses deux formes – celle qui s'adresse aux postulants, et celle qui s'adresse aux disciples et aux initiés.

Règle VII

Aux postulants.

Que le disciple porte son attention sur l'énonciation des sons qui font écho dans la salle où circule le Maître. Qu'il ne fasse pas résonner les notes mineures, qui éveillent la vibration des salles de Maya.

Aux disciples et aux initiés. Que le groupe énonce la Parole d'invocation, et évoque ainsi la réponse de ces lointains ashrams où se meuvent les chohans de la race des hommes. Ce ne sont plus des hommes comme le sont les Maîtres, mais, ayant dépassé ce stade mineur, Ils sont reliés au Grand Conseil dans le Lieu Secret le plus élevé. Que le groupe fasse résonner un double accord, se réfléchissant dans les salles où circulent les Maîtres, mais trouvant temps de pause et de prolongation dans ces salles radieuses où se meuvent les "Lumières qui accomplissent la Volonté de Dieu".

Deux contrastes sont d'importance réelle, quoique relativement faibles. Vous les voyez clairement si vous comparez les instructions données aux postulants à l'état de disciple, et celles données aux initiés. Au postulant (ou jeune disciple), on s'adresse comme à un individu, et on lui dit d'énoncer "les sons" qui seront entendu par le Maître dans son ashram – car c'est là, la vraie signification de ces mots.

L'initié fonctionne dans un groupe (toujours dans un groupe), et il est parvenu ou parvient rapidement à la conscience de groupe ; à l'unisson avec son groupe et en tant que partie intégrante consciente de celui-ci, la Parole doit être énoncée ; il ne s'agit pas d'un mélange de sons, mais d'une seule et claire Parole d'invocation. Il faut vous souvenir que le disciple a pour tâche de résoudre les nombreux sons en un seul, la Parole ; lorsqu'il y est parvenu, son approche individuelle de la réalité prend fin, et il commence à agir avec le groupe, dont dépend toute activité. Ceci est un point d'importance majeure que doit saisir le type le plus récent de disciple. Dans le passé, l'accent était mis sur ce que l'initié en tant qu'individu devait faire, afin de pouvoir prendre l'initiation, devenir ainsi Maître de Sagesse et membre de la Hiérarchie planétaire. Dans le cycle nouveau et imminent, l'accent sera mis sur le travail et l'activité de  groupe, sur l'initiation de groupe et sur l'approche de groupe

vers le Centre de Vie. Le mode de vie exigé, les nécessaires éliminations et ajustements individuels sont maintenant tellement connus (du moins théoriquement) qu'ils auraient dû tomber en dessous du seuil de la conscience et que par conséquent, leurs effets devraient être automatiques. La pensée qui fera de l'initié ce qu'il devrait être, doit être encouragée, son mental conscient sera libéré et prêt au fonctionnement de groupe. C'est un concept qu'il faudra cultiver de plus en plus. "L'homme est tel que sont les pensées dans son coeur."

Le mental inférieur devrait être l'organe de l'expression du coeur, et être aussi inconscient de son fonctionnement qu'il l'est du rythme du coeur lui-même, le coeur physique. Le mental supérieur est destiné à devenir, de manière croissante, le champ de l'effort de l'initié, d'où la nécessité constante pour lui de construire l'antahkarana.

Dans cette Règle, nous traitons du travail que doit faire un groupe de disciples et d'initiés consacrés ;  ensemble ils apprennent à aborder Shamballa, ce qui implique l'élément volonté ; ceci est autant le but de la Hiérarchie, que l'approche de la Hiérarchie est le but de l'humanité avancée. Cela concerne la relation de grands centres de force. C'est un point que les étudiants de l'ésotérisme devraient s'efforcer de saisir, car il complète la chaîne planétaire de la Hiérarchie et jette la lumière sur la Voie de l'Evolution Supérieure.

De grands mouvements ont toujours existé du côté subjectif de la vie ; ce sont ces activités subjectives qui ont rendu difficile pour les disciples la compréhension de la vérité et celle de la situation subjective régnant constamment entre la Hiérarchie et Shamballa. Les énergies en cause sont si subtiles, et les Etres impliqués si hautement développés (même du point de vue de l'initié du troisième degré), qu'il est presque impossible que les enseignements, que je m'efforce de donner, soient formulés de manière à devenir compréhensibles. Tout ce que je peux faire est d'énoncer certaines affirmations qui (pour ceux qui reçoivent, mon enseignement) ne sont  pas vérifiables ; elles doivent être acceptées de confiance, avec la réserve que le temps et le point de vue du disciple prouveront plus tard leur véracité, ou l'erreur.

L'objectif de tout entraînement donné au disciple est de faire passer sa conscience du point où il se trouve à des niveaux plus élevés que ceux des trois mondes de l'évolution véritablement humaine. Il est de lui enseigner à fonctionner sur les plans de contact conscient qui sont encore si subjectifs, qu'il n'accepte leur existence qu'en théorie. L'initié entraîné sait qu'ils doivent devenir son habitat naturel et que, finalement, il lui faudra reléguer l'expérience humaine normale et ordinaire, dans les trois mondes de l'expression quotidienne. Ces derniers deviennent en fin de compte des mondes existant en dessous du seuil de la conscience ; ils sont relégués au domaine du subconscient et peuvent être recouvrés consciemment si c'est nécessaire pour le service correct de l'humanité; ils sont autant en dessous du seuil de la conscience que les réactions émotionnelles ordinaires de l'homme moyen. Ces dernières peuvent toujours être recouvrées (ainsi que la psychanalyse l'a démontré) et exprimées, formulées en concepts conditionnants, rendant ainsi active la perception mentale, si l'on estime que c'est suffisamment important. Néanmoins, il faut se souvenir que la plus grande partie de la vie émotionnelle du disciple doit devenir de plus en plus subconsciente de même que la vie sur le plan physique est entièrement automatique et subconsciente chez l'être humain normal et bien portant. Quand le disciple a lutté afin d'élargir sa conscience, quand il a appris à la stabiliser dans la Triade spirituelle, il participe au grand effort hiérarchique dirigé vers le haut et vers le "Lieu de la Claire Lumière Electrique", dont la lumière claire et froide de la raison est la première clé pour la première porte.

Il y a trois portes pour entrer à Shamballa, en termes figurés :

1. Il y a    la porte de la raison, de la pure perception de la vérité. Le Christ a donné la clé de cet enseignement quand il a dit : "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie." Nous savons beaucoup de choses sur  cette voie car beaucoup d'enseignements ont été donnés à son sujet ; si ces enseignements sont mis en pratique, ils font pénétrer l'homme dans la Hiérarchie. Alors il en devient une partie. De  cette Vérité (en tant qu'aspirants), nous savons relativement peu de chose. La Vérité – telle que nous la comprenons pendant les premiers stades du Sentier du Disciple – concerne les grandes vérités qui ne sont que l'a b c de la vie (du point de vue de Ceux qui sont Illuminés).

Les vérités sont :

La manifestation de la divinité sur le plan physique.

La doctrine des Avatars. Ceci est révélé par l'histoire religieuse.

La nature de la conscience, par le développement de la psychologie.

La doctrine de la Trinité, s'exprimant par les aspects et les attributs.

On s'apercevra que ces quatre expressions de la vérité donnent toute la connaissance que l'initié doit posséder lorsqu'il gravit le Mont de la Transfiguration au moment de la troisième initiation. Elles lui ont donné une perception spirituelle du Plan. De  cette Vie, nous ne savons absolument rien. La  contemplation de sa signification appartient à Ceux qui peuvent, à volonté, circuler dans "l'enceinte réservée au Seigneur de Vie", dans Shamballa même. Tout ce que nous pouvons en connaître est son stade le plus bas. Cela nous met en mesure d'étudier l'impulsion ou instinct qui permet à toutes les formes de vie de fonctionner, qui incarne les principes de réaction aux contacts et à l'entourage et qui s'incarne dans le souffle de vie. Cela est aussi relié à l'air ainsi qu'au feu de façon mystérieuse. Il est inutile que j'en dise plus sur cette question.

2. Il y a aussi la porte de la volonté. C'est un pouvoir de pénétration qui relie le Plan au Dessein et qui a la faculté de persistance cohérente. La raison de cette persistance est qu'elle ne dépend pas du contenu de la forme – qu'il s'agisse de la forme d'un atome, d'un homme ou d'une planète – mais du dessein vital dynamique et immuable, latent dans la conscience de l'Etre planétaire qui "ayant pénétré l'univers entier d'un fragment de Lui-même", DEMEURE, plus grand, plus insondable, "plus ferme dans son intention" qu'aucune de ses créations, même la plus avancée et la plus proche de Lui.

Seuls ceux qui n'appartiennent pas du tout à notre humanité ont une claire perception de Son dessein divin ; il s'agit de vies qui vinrent à cette planète avec Lui, "prisonniers d'une intention aimante", jusqu'à ce que le "dernier pèlerin fatigué ait trouvé le chemin de la maison du Père".

Cette volonté spirituelle est quelque chose dont l'humanité ne sait rien ; elle est cachée et voilée par la volonté personnelle de l'individu, et par la volonté de groupe de l'âme. Grâce à ces deux expériences, l'être humain progresse jusqu'à ce que sa volonté individuelle soit développée et enracinée, focalisée et réorientée, et que sa volonté de groupe soit développée de manière à inclure et à absorber la volonté individuelle consacrée et consciente. Quand cette fusion est opérée (à la troisième initiation), une grande révélation se fait jour, et, pour la première fois l'initié sent, puis entre en contact avec la volonté universelle ; à partir de ce moment-là, l'initié dit "Père que ta volonté soit faite, non la mienne." Un peu de ce que comporte cette volonté pourrait se dégager de notre étude de cette septième règle et des suivantes.

3. Je ne trouve pas de mots pour exprimer la nature de la troisième porte. A défaut d'un terme meilleur, appelons-la  la porte du sens monadique de la dualité essentielle . Corps et vie, âme et personnalité, Triade  spirituelle et son expression, le Christ en incarnation – toutes ces dualités ont joué leur rôle. L'homme est passé d'une expansion de conscience à une autre. Il en arrive maintenant à la dualité finale de l'esprit et de la matière, avant qu'elle ne soit résolue en quelque chose dont les termes "unité isolée" et "synthèse universelle" ne donnent que des indications insuffisantes et inadéquates. Pour développer ce système d'identification, l'initié du degré de Maître de Sagesse, et celui du degré de Christ (sur une courbe plus élevée de la spirale) concentrent tous leurs efforts. Jusqu'à la quatrième initiation, le terme de "système d'expansions" semble apporter l'illumination ; après cette grande initiation, le terme "système d'identification" semble plus approprié.

Quand l'initié est passé par ces trois portes, symboliquement, il se trouve face à face avec toute vie, tout événement, toute prédétermination, toute sagesse, toute activité, tout ce que l'avenir peut contenir de service et de progrès sous l'angle de la raison pure (infaillible et immuable), de vraie volonté spirituelle (complètement identifiée avec le dessein du Logos planétaire), et de relation focalisée du plus haut niveau possible. Le mystère des relations lui est révélé. Alors tout le schéma de l'évolution et de l'intention de Celui en qui il a la vie, le mouvement et l'être devient clair à ses yeux ; il n'a plus rien à apprendre dans notre schéma planétaire, il est devenu universel dans son attitude envers toutes les formes de vie ; il est aussi identifié avec l' "unité isolée" caractérisant Sanat Kumara. Seul un petit nombre des Grandes Vies formant le groupe intérieur de la Chambre du Conseil de Shamballa est maintenant plus avancé que lui ; les "Trois Célestes", les "Sept Radieux", les "Vies incarnant les quarante-neuf feux", les "Bouddhas d'Activité", et certains "Esprits Eternels" venus de centres de vie dynamique spirituelle comme Sirius, ou d'une constellation qui peut à tout moment former un triangle avec notre Soleil et Sirius, et un Représentant de Vénus, sont à un niveau d'avancement plus élevé, beaucoup plus élevé que lui. Autrement tous les initiés du sixième degré et quelques Maîtres ayant subi un entraînement spécialisé car Ils sont sur le premier Rayon, celui de Volonté ou de Pouvoir (le rayon conditionnant Shamballa), font partie du Grand Conseil. Cependant, beaucoup de Maîtres et de Chohans, après avoir servi sur notre planète dans diverses fonctions et travaillé avec la loi d'Evolution, quittent complètement notre vie planétaire.

Tous ces renseignements concernant les Vies qui sont très en avance sur les disciples du monde ne contiennent rien d'important pour vous, sauf dans la mesure où ils se rapportent au diagramme modèle de notre vie et de notre dessein planétaires, et vous permettent donc d'avoir un faible aperçu de la synthèse du thème et du dessein auxquels toutes les vies en évolution doivent se conformer finalement.

Il faut toujours garder à l'esprit que le grand thème de la LUMIERE sous-tend tout notre dessein planétaire. La pleine expression de la LUMIERE parfaite, dans le sens occulte, est le but de vie de notre Logos planétaire. La lumière est l'entreprise majeure et obsédante dans les trois mondes de l'évolution humaine ; partout les hommes considèrent la lumière du soleil comme essentielle à la santé. On peut se faire une idée du désir humain de lumière, si l'on observe l'éclat de la lumière, engendrée physiquement, dans laquelle nous vivons quand vient la nuit, et si on la compare au mode d'éclairage des rues et des foyers avant la découverte du gaz et plus tard de l'électricité. La lumière de la connaissance, en tant que récompense des processus d'éducation, est ce qui stimule toutes nos grandes écoles de savoir dans tous les pays et c'est le but d'une grande partie de notre organisation mondiale ; la terminologie de la lumière gouverne même nos calculs du temps. Le mystère de l'électricité se révèle progressivement à nos yeux émerveillés, et la nature électrique de l'homme est lentement en voie d'être prouvée ; elle démontrera plus tard que toute la structure humaine est principalement composée d'atomes de lumière, et que la lumière dans la tête (si familière aux ésotéristes) n'est ni fiction, ni invention issue de souhaits oiseux ou d'hallucination, mais qu'elle est véritablement provoquée par la fusion de la lumière inhérente à la substance même avec la lumière de l'âme.

On s'apercevra que cela peut être prouvé scientifiquement. On verra aussi que l'âme elle-même est lumière, et que la Hiérarchie tout entière est un grand centre de lumière, d'où il résulte que le symbolisme de la lumière gouverne notre pensée, notre manière d'approcher Dieu, et nous permet de comprendre un peu les paroles du Christ : "Je suis la Lumière du monde." Ces mots ont un sens pour tous les vrais disciples et leur suggèrent un but analogue, qu'ils définissent pour eux-mêmes comme étant celui de trouver la lumière, de s'approprier la lumière, et de devenir des porteurs de lumière. Le thème de la lumière est présent dans toutes les Ecritures ; l'idée d'éclairer conditionne l'instruction donnée à toute la jeunesse, si limitée que soit l'application de cette idée, et l'idée de plus de lumière gouverne toutes les inspirations naissantes de l'esprit humain.

Nous n'avons pas encore porté ce concept jusqu'au Centre de Vie où réside l'Ancien des Jours, l'Etre éternellement jeune, le Seigneur du Monde, Sanat Kumara, Melchisédech – Dieu. Cependant, c'est de ce centre que jaillit la Lumière de Vie, la Lumière Céleste. Ces mots sont vides de sens avant que nous ne sachions, en tant qu'initiés entraînés, que la lumière est un symptôme et une expression de Vie, et que, de manière essentielle, occulte et très mystérieuse, les termes Lumière et Vie sont interchangeables dans les limites du cercle infranchissable planétaire. Au-delà de ces limites, qui peut savoir ? La lumière peut être considérée comme un symptôme, une réaction à la rencontre et à la fusion subséquente de l'esprit et de la matière.

Donc, là où ce grand point de fusion et de crise solaire (car c'est bien de cela qu'il s'agit même lorsque cela produit une crise planétaire) apparaît dans le temps et l'espace, la lumière apparaît aussi immédiatement, et elle est d'une telle intensité que seuls ceux qui connaissent la lumière de l'âme peuvent supporter la lumière hiérarchique, sont aptes à être entraînés en vue de pénétrer dans la lumière de Shamballa, d'en faire partie, et de circuler dans ces "salles radieuses où se meuvent les Lumières qui exécutent la Volonté de Dieu".

Afin de rendre ce concept un peu plus familier, disons que : c'est seulement quand la volonté de la personnalité et la volonté de l'âme se rencontrent – évoquées par l'amour – que la lumière de l'âme domine la lumière matérielle de la personnalité. Ceci est une déclaration importante. C'est seulement quand la volonté de la Monade et la volonté de la Hiérarchie des âmes se rencontrent, et se confondent dans les "couches supérieures" que la lumière radieuse de Vie peut dominer les lumières confondues de la Hiérarchie et de l'humanité. On peut voir cette fusion s'effectuer faiblement.

C'est aussi le premier contact du rayonnement éclatant de Shamballa qui apporte la révélation universelle du mal, rayonnement qui provoque actuellement l'agitation mondiale et qui a mis le bien et le mal vis-à-vis l'un de l'autre. Ce contact du rayonnement est le facteur qui conditionne ce que l'on appelle les projets de l'après-guerre et les idées de reconstruction mondiale, dominant ce qu'il y a de meilleur dans la pensée humaine à l'heure actuelle.

Il faut se rappeler avec soin que le mal (le mal cosmique, source du mal planétaire) est bien plus proche de Shamballa que de l'humanité. Les grandes Vies circulant à Shamballa sont totalement exemptes de mirage ; leur vision est d'une extrême simplicité. Elles s'occupent seulement de la grande et simple dualité espritmatière, et non des nombreuses formes engendrées par la fusion des deux.

La domination de l'esprit (et de son reflet, l'âme) par la matière est ce qui constitue le mal ; ceci est vrai, que cette affirmation s'applique au développement de l'individu ou du groupe. Les "Lumières qui exécutent la volonté de Dieu" sont libérées des sortilèges du mal. La lumière dans laquelle Elles se meuvent les protège, et leur propre nature radieuse, innée et inhérente repousse le mal. Mais Elles "se meuvent parallèlement au mal, auquel sont sujettes toutes les formes inférieures". Elles font partie d'un grand groupe d'observation qui "s'avance dans le temps et dans l'espace", ses membres observent la grande guerre, le grand conflit se déroulant sur terre, entre les Forces de Lumière et les Forces du Mal. Elles ont lâché sur la terre les Forces de Lumière, tandis que les Forces du Mal sont inhérentes à la substance même, dont les innombrables formes de vie sont construites.

Actuellement, le travail du Grand Conseil de Shamballa, agissant jusqu'ici par l'intermédiaire de la Hiérarchie, s'effectue sur la vie dans la forme. Elle doit procéder avec la plus grande prudence dans ce travail, car ces Lumières savent que les dangers  d'un contact direct prématuré avec l'humanité, et de la stimulation excessive qui en découle, sont grands. L'une des causes de l'actuel cataclysme est le fait que l'on estima l'humanité capable d'observer et de recevoir un "attouchement de Shamballa" sans que l'on en réduise le pouvoir en passant par la Hiérarchie, comme c'était la coutume de le faire jusque là. La décision d'appliquer cet attouchement (ce qui était une grande expérimentation) fut prise en 1825, à la réunion centennale habituelle du Grand Conseil. Vous en connaissez les résultats, ils se déroulent sous vos yeux. Le mouvement industriel commença à prendre forme il y a cent ans, et cet attouchement lui donna une grande impulsion. Le mal dans les nations – agression, convoitise, intolérance et hain e – fut stimulé comme jamais auparavant, et deux guerres mondiales se produisirent, dont l'une fait encore rage (écrit en octobre 1943). Parallèlement, il y eut une montée du bien, toujours en réponse à "l'attouchement divin" ; il en résulta un accroissement de la compréhension, une diffusion de l'idéalisme, une purification de nos systèmes d'éducation, et l'instauration de réformes dans tous les secteurs de la vie humaine.

Tout a été accéléré et l'on n'avait pas vu une telle croissance à l'échelle mondiale, avant 1825. La connaissance de la Hiérarchie se répand aussi sur terre ; les faits concernant l'état de disciple et l'initiation deviennent propriété commune ; en conséquence, l'humanité a pénétré davantage dans la lumière. Le bien et le mal se détachent avec clarté ; la lumière et l'ombre sont juxtaposées de manière plus évidente ; les questions du bien et du mal apparaissent clairement définies, et l'humanité, dans son ensemble, saisit les grands problèmes du bien et de l'amour, du péché et de la séparativité, à l'échelle mondiale.

L'époque ancienne et le futur âge nouveau, les rythmes anciens de pensée et les manières nouvelles d'aborder la vérité, les modes de vie nouveaux et meilleurs qui s'ensuivent, sont présentés avec clarté au mental de l'homme. La garantie du succès de l'expérimentation entreprise il y a plus d'un siècle est le fait que (en dépit de beaucoup de choses indésirables) tant de nations se sont rangées du côté du bien, et seulement deux du côté du mal, et entièrement. Le mal est concentré et donc plus puissant temporairement sur le plan physique ; le bien est plus diffus, pas aussi pur dans son essence concentrée, car il est coloré par de nombreux aspects indésirables ; le bien, néanmoins, se concentre rapidement et va triompher. Les "Lumières qui exécutent la Volonté de Dieu" attendent maintenant pour donner un nouvel attouchement qui permettra au travail de reconstruction d'avancer dans une direction correcte, mais Elles attendent le cri invocatoire de l'humanité, et que toute la poussière, soulevée par la bataille et le conflit, disparaisse.

Lorsqu'elles seront mieux comprises, expliquées et développées, les deux règles suivantes révéleront les problèmes de manière encore plus claire et vous indiqueront les grandes lignes des processus et des méthodes du travail hiérarchique, poursuivi en conjonction avec le Conseil de Shamballa. A cela, il faut ajouter la collaboration, dans la mesure du possible, de tous les hommes éclairés travaillant sous la direction des Porteurs de Lumière, les Maîtres, et sous l'inspiration des Lumières qui exécutent la volonté de Dieu.

Dans ce qui précède, j'ai essayé de vous donner une faible idée de la relation existant entre la Hiérarchie et Shamballa. Je l'ai fait afin que vous puissiez saisir en partie la synthèse sous-jacente à toute la vie planétaire ; afin aussi que cette règle destinée aux initiés soit, autant que possible, interprétée de la manière voulue par la conscience du non-initié ; et finalement, afin que le concept tout entier de Shamballa et son immense réservoir d'énergie, que nous appelons la volonté ou la vie de Dieu, puisse occuper sa juste place dans la présentation occulte de la vérité.

La volonté de Dieu et la vie de Dieu sont ésotériquement des termes synonymes, et quand l'aspect vie chez un individu et sa volonté spirituelle désintéressée sont complètement synchronisés, vous avez la pleine expression de la divinité, ou ce que l'on désigne ésotériquement par les mots "Shamballa est consommé en lui".

Ceci, encore une fois, n'est que relatif, mais l'expression de cette relation peut aider quelque peu à élucider le problème. L'aspirant ou le disciple doit se rappeler que c'est uniquement par les analogies existant entre le microcosme et le macrocosme que peut venir l'illumination. Comment, je vous le demande, va-t-il comprendre la relation existant entre les trois grands centres planétaires (Shamballa, la Hiérarchie et l'humanité) alors qu'il se connaît encore à peine, en tant qu'être humain ? Comment peut-il saisir ces vérités fondamentales alors qu'il commence seulement à apprendre la nature de la qualité hiérarchique de l'amour et que sa volonté spirituelle (qui le relie à Shamballa) n'est encore pas du tout éveillée ? Je dis bien, pas du tout. Mais les contours incertains du tableau d'ensemble doivent être saisis, et chaque décennie à l'avenir verra l'aspirant et le disciple toujours plus capables de les saisir.