1. Que le groupe se tienne dans le feu du mental, focalisé dans la claire lumière de la tête.
Dans cette phrase, vous avez l'idée de perception intellectuelle et d'unité focalisée. La perception intellectuelle n'est pas la compréhension mentale, mais c'est en réalité la raison claire et froide, le principe bouddhique en action et l'attitude focalisée de la Triade spirituelle vis-à-vis de la personnalité. J'attire votre attention sur les analogies suivantes :
Tête Monade Atma Dessein
Coeur Ame Buddhi Raison pure
Base de la colonne vertébrale Personnalité Manas Activité spirituelle
Ces mots vous indiquent donc la position de la personnalité lorsqu'elle se trouve au point de pénétration de l'antahkarana, là où elle entre en contact avec manas ou mental inférieur et elle est ainsi l'agent du dessein de la Monade, utilisant la Triade spirituelle, laquelle – comme vous le savez – est reliée à la personnalité par l'antahkarana.
Le coeur en tant qu'aspect de la raison pure doit être examiné soigneusement.
D'ordinaire, il est considéré comme l'organe de l'amour pur, mais – sous l'angle des sciences ésotériques – amour et raison sont synonymes ; je souhaite vous voir réfléchir à la raison de ceci. Le terme amour désigne essentiellement le motif sous-jacent de la création. Tout motif, cependant, présuppose un dessein conduisant à l'action. Il s'ensuit que, dans la tâche assumée par la vie de groupe de la Monade incarnée, il arrive un moment où le motif (coeur et âme) est dépassé spirituellement, car le dessein est parvenu à un certain point de réalisation et l'activité déclenchée est telle que ce dessein ne peut pas être arrêté. Le disciple ne peut plus alors être détourné, et aucune entrave ou difficulté n'est assez puissante pour l'empêcher d'aller de l'avant. C'est alors que se produit la destruction de ce que les théosophes appellent le corps causal, et que s'établit une relation directe entre la Monade et son expression tangible sur le plan physique. Le centre de la tête et le centre au bas de l'épine dorsale seront en relation directe et sans obstacles ; de même, la volonté monadique et la volonté de la personnalité auront une relation semblable, sans obstacle, via l'antahkarana. Je vous demande de vous rappeler que l'aspect volonté est le principe qui domine finalement.
Dans l'application de groupe de ces idées, le même développement fondamental et profond doit se faire ; un groupe de disciples doit être caractérisé par la raison pure, qui remplacera de plus en plus le motif, se fondant finalement dans l'aspect volonté de la Monade, son aspect majeur. En termes techniques, c'est Shamballa en relation directe avec l'humanité.
Qu'est donc la volonté de groupe dans le groupe d'un Maître ou ashram ? Existe-t-elle sous une forme suffisamment vitale pour déterminer la nature des relations de groupe et lier les membres comme des frères, s'avançant dans la lumière ? La volonté spirituelle des personnalités est-elle assez forte pour supprimer toute relation personnelle et conduire à la reconnaissance spirituelle, à l'échange spirituel et à la relation spirituelle ? C'est seulement compte tenu de ces effets fondamentaux dus à ce que le groupe se tient dans "la claire lumière de la tête", qu'il est permis aux disciples d'introduire, dans ce cadre, leur sensibilité et leurs pensées personnelles, et ceci uniquement parce que le groupe a des limitations temporaires.
Qu'est-ce donc qui empêche le disciple – en tant qu'individu – de s'approcher du Maître directement et d'entrer en contact direct avec lui, sans dépendre d'un intermédiaire ? Permettez-moi d'illustrer ceci : Dans le groupe que j'instruis ( L'Etat de Disciple dans le Nouvel Age , Vol. I et II), deux ou trois disciples ont la possibilité de m'approcher directement ; d'autres l'ont, mais ne le savent pas ; d'autres encore sont des disciples bien intentionnés et travaillant dur, mais jamais ils ne s'oublient, ne serait-ce qu'une seconde ; l'un d'eux a eu un problème de mirage et a maintenant un problème d'ambition spirituelle qui se manifeste dans une très petite personnalité ; certains pourraient faire des progrès rapides, mais ils sont trop enclins à l'indolence ; peut-être pourrais-je dire qu'ils sont trop indifférents. Chacun d'eux (et tout autre disciple) peut lui-même se situer. Tous désirent avancer et ont une forte vie spirituelle intérieure ; c'est pourquoi je trouve le temps de travailler avec eux. Mais l'antahkarana de groupe est encore incomplet et l'aspect de la raison pure et du coeur ne domine pas. La puissance d'évocation de la Triade spirituelle n'est donc pas suffisante pour maintenir la stabilité de la personnalité, et le pouvoir invocatoire de la personnalité n'existe pas, envisagé sous l'angle des personnalités du groupe, constituant l'aspect personnalité de l'ashram. Ils ont souvent pensé que c'est un facteur dont je n'ai pas à traiter. Ce facteur ne peut devenir puissant que si certaines relations personnelles sont mises au point et l'indolence surmontée. Alors, et seulement alors, "le groupe pourra exister".