1. Les Trois Objectifs de l'Étude des Rayons

L'étude des rayons, et une vraie et profonde compréhension de la signification intérieure de l'enseignement, nous donnera trois choses :

A.

Elle jettera beaucoup de lumière sur les périodes et les cycles dans le déroulement du panorama de l'histoire. En dernière analyse, l'histoire est un exposé de la croissance et du développement de l'homme depuis le stade de l'homme des cavernes, avec sa conscience centrée sur sa vie animale, jusqu'au temps présent où la conscience humaine est fermement devenue plus inclusive et mentale, et continuera à s'élever jusqu'au stade d'un parfait fils de Dieu. C'est un exposé de l'appréhension par l'homme des idées créatrices qui ont formé la race et ont établi sa destinée. Il nous donne un tableau dramatique du progrès de ces âmes qui sont menées successivement en manifestation et hors de manifestation, par l'apparition ou la disparition d'un rayon.

Nous nous apercevrons, en étudiant, que les mots handicapent beaucoup l'expression des réalités impliquées, et nous devrons nous efforcer de pénétrer au-delà de la signification de surface jusqu'à la structure ésotérique de la vérité. Ces rayons sont en constant mouvement et circulation et démontrent une activité qui est progressive et cyclique en même temps qu'une vitesse croissante. Ils sont dominants à un moment donné et au repos à un autre ; et du rayon particulier qui fait sentir son influence à tel moment dépendra la qualité de la civilisation, le type des formes qui fera son apparition dans les règnes de la nature et l'état d'éveil conséquent (état de conscience) des êtres humains qui occupent les formes de vie dans cette ère particulière. Ces vies incorporées (dans les quatre règnes) seront responsives à la vibration particulière, la qualité, la couleur et la nature du rayon en question. Le rayon en manifestation affectera puissamment les trois corps qui constituent la personnalité de l'homme et l'influence du rayon produira des changements dans le contenu du mental, dans la nature émotionnelle de l'homme, et déterminera le calibre du corps physique.

C'est pourquoi je me rends compte qu'en donnant cet enseignement relativement nouveau sur les rayons, je pourrais, dans mon effort pour répandre une lumière nouvelle, accroître temporairement la complexité du sujet. Mais lorsque l'expérimentation sera faite, lorsque les gens seront étudiés dans les laboratoires des psychologues et des psychanalystes en connexion avec les indications de leur rayon, et quand les nouvelles sciences seront employées sagement dans leur sphère propre, nous gagnerons beaucoup, et l'enseignement trouvera sa confirmation. Nous verrons une nouvelle façon d'approcher les anciennes vérités et un nouveau mode d'investigation de l'humanité. En attendant, concentrons-nous sur une énonciation claire de la vérité concernant les rayons et cherchons à classifier, à tracer et à indiquer leur nature, leur but et leurs effets.

Les sept rayons, étant cycliques dans leur apparition, ont continuellement passé en et hors de manifestation et ils ont ainsi laissé leur marque au cours des âges sur l'humanité, c'est pour cela qu'ils détiennent la clef de toute véritable rétrospective historique. Mais une telle rétrospective est encore à faire.

B.

Un second résultat de l'étude des rayons sera de clarifier notre connaissance de la nature de l'homme. La psychologie moderne, expérimentale et académique, a fait beaucoup pour réunir les informations relatives au fonctionnement de l'homme, à la nature de ses réactions, au calibre de l'appareil de sa pensée, à la qualité de son mécanisme physique, au mode de sa pensée et à la somme totale des complexes, psychoses, névroses, instincts, intuitions et fixations intellectuelles, que l'homme est indiscutablement. La psychologie médicale nous a aussi beaucoup donné, par elle nous avons appris que l'être humain est entièrement conditionné par son instrument d'expression et qu'il ne peut exprimer plus que ne lui permet son système nerveux, son cerveau et ses glandes. Nous trouvons cependant que certaines théories, même les mieux prouvées, tombent, dans diverses conditions données. Le champ couvert par la psychologie est aujourd'hui si vaste, ses écoles sont si nombreuses et si variées, et sa terminologie est si encombrante que je ne peux essayer de m'en occuper ici.

La dette du monde envers le travail des psychologues entraînés est inestimable, mais à moins qu'une idée-clef soit introduite dans tout le champ de sa pensée, il s'écroulera de son propre poids et entraînera (comme cela se produit déjà maintenant) des problèmes, des complexes et des maladies du mental qui sont les résultats directs de ses propres méthodes. La connaissance que nous avons à présent de la façon dont les hommes travaillent sur le plan physique comme personnalités intégrées, et de la façon dont nous supposons qu'ils travailleront, dans certaines conditions données, est large et saine, et l'étendue de ce gain peut être quelque peu estimé si nous comparons ce que nous savons aujourd'hui avec ce qui était connu il y a cent cinquante ans.

Mais ce travail a été basé surtout sur l'étude de l'anormal et sur l'aspect de la forme (ceci étant la véritable méthode scientifique) et c'est pourquoi il est limité et circonscrit quand il est mis au test de la lumière donnée en dernière analyse par l'existence incontestable du supranormal. Ce que je cherche à faire et la contribution que je cherche à apporter au sujet, concerne l'importance que nous attacherons à la nature du principe intégrant qui se trouve dans toutes les formes cohérentes et que nous appellerons (faute d'un meilleur terme) l'âme ou le Soi. Ce principe, qui vitalise le corps et exprime ses réactions par l'état mental et l'état émotionnel est naturellement reconnu par beaucoup d'écoles de psychologie, mais il demeure néanmoins une quantité inconnue et indéfinissable. Ces écoles se trouvent dans l'impossibilité de découvrir ses origines ; elles ne savent pas ce qu'il est, s'il est ou non une entité incorporante, détachée et séparée du corps ; elles demandent si c'est une somme totale d'énergie intégrée amenée à l'existence par la fusion des cellules du corps et constituant ainsi, grâce au processus de l'évolution, une entité pensante et sensible ; ou bien si ce n'est pas autre chose que la vie agrégée et la conscience des cellules elles-mêmes.

Ce qui précède est une généralisation qui servira notre but et qui couvrira la proposition générale. Il apparaîtra, quand nous les étudierons, que les énergies qui incorporent la personnalité et qui constituent la nature de l'être humain forment naturellement trois groupes :

1.

Ces énergies que nous appelons "les esprits dans les hommes". Remarquez le côté très superficiel de cette phrase ; elle ne signifie rien et elle est propre à égarer. L'esprit est UN, mais dans cette Unité essentielle, des "points de feu" ou "étincelles divines" peuvent être vus. Ces unités dans l'Unité sont colorées par trois types d'énergie et y réagissent qualitativement, car il est scientifiquement exact, et un fait spirituel dans la nature, que Dieu est le Trois en Un et le Un en Trois. L'esprit de l'homme vint en incarnation suivant une ligne d'émanation de force de l'un ou de l'autre de ces trois courants, qui forment un seul courant émanant du Très Haut.

2.

Ces courants d'énergie se différencient en trois courants majeurs et cependant demeurent un seul courant. Ceci est un fait occulte digne de la plus profonde méditation. A leur tour ils se différencient en sept courants qui "conduisent dans la Lumière" (comme il est dit) les sept types d'âmes. C'est de ces sept courants que nous allons nous occuper.

3.

Les énergies en lesquelles les trois se distribuent, devenant ainsi sept, produisent à leur tour les quarante-neuf types de force qui s'expriment à travers toutes les formes dans les trois mondes et les quatre règnes de la nature. C'est ainsi que vous avez :

a.

Trois groupes monadiques d'énergies. L'unité essentielle exprime, à travers ces trois, les qualités de Volonté, d'Amour et d'Intelligence.

b.

Sept groupes d'énergies qui sont les intermédiaires à travers lesquels les trois groupes majeurs expriment les qualités divines.

c.

Quarante-neuf groupes de forces auxquelles toutes les formes répondent et qui constituent le corps d'expression pour les sept, qui, à leur tour, sont les reflets des trois qualités divines.

C'est ainsi que, de quelque manière mystérieuse, les différenciations qui se manifestent dans la nature se trouvent dans le domaine de la qualité et non dans celui de la réalité.

C'est de ces sept groupes d'âmes (ou énergies d'âme) que nous nous occuperons, ainsi que des formes triples qu'ils créent dans le quatrième règne de la nature et à travers lesquelles ils ont à exprimer la qualité de leur groupe de rayon et l'énergie de celui des trois groupes essentiels auquel leur rayon d'âme est apparenté.

C'est ainsi que nous essayerons, si possible, de collaborer à la psychologie moderne et d'enrichir son contenu avec cette psychologie ésotérique qui s'occupe de l'âme ou Soi, de l'entité animante dans la forme.

C.

Le troisième effet de l'étude des rayons sera double. Non seulement nous comprendrons quelque peu le côté intérieur de l'histoire, et nous aurons une idée des qualités divines émergeant des trois aspects et déterminant les formes d'expression sur le plan physique, mais nous trouverons aussi une méthode pratique d'analyse par laquelle nous pourrons arriver à une compréhension correcte de nous-mêmes en tant qu'entités animantes, et à une compréhension plus sage de nos semblables.

Quand, par notre étude, nous trouvons par exemple, que la tendance du rayon de notre âme est celle de la Volonté ou du Pouvoir, mais que le rayon gouvernant la personnalité est celui de la dévotion, nous pouvons plus réellement estimer nos opportunités, nos capacités et nos limitations ; nous pouvons plus justement déterminer notre vocation, notre service, nos avoirs, nos débits, notre véritable valeur et notre pouvoir. Quand nous pouvons ajouter à cette connaissance une analyse qui nous rend capables de concevoir que le corps physique réagit de façon prédominante au rayon de l'âme, tandis que le corps émotionnel est sous l'influence du rayon de la personnalité qui est historiquement en manifestation en ce temps, nous sommes alors a même de considérer notre problème particulier avec jugement. Nous pouvons alors agir beaucoup plus intelligemment avec nous-mêmes, avec nos enfants, nos amis, nos associés. Nous serons capables de coopérer plus sagement avec le Plan, tel qu'il doit s'exprimer à tel moment particulier.

C'est un lieu commun de dire que la vraie signification de "psychologie" est "le mot de l'âme". C'est le son, produisant un effet dans la matière, qu'un rayon particulier peut émettre. Ceci est, à certains points de vue, une façon difficile à exprimer, mais si on comprend que chacun des sept rayons émet son propre son et, ce faisant, met en mouvement ces forces qui doivent travailler à l'unisson avec lui, toute la question de la libre volonté de l'homme, de sa destinée éternelle et de son pouvoir de s'affirmer, approche de la solution. Nous essayerons de répondre à ces questions au cours de notre étude. 

Pour certains de ces points que je cherche à éclaircir, il sera impossible d'établir leur bien-fondé et ils ne peuvent être prouvés par vous. Il serait donc sage de les accepter comme hypothèse de travail, afin de comprendre de quoi je veux parler. Pour d'autres points, je ferai en sorte que vous trouviez vous-même une preuve dans votre propre expérience de vie ; ils feront naître en vous une reconnaissance venant de votre mental concret ou bien ils produiront en vous une réaction d'intense conviction émanant de votre Soi intuitivement éveillé. De toute façon, lisez lentement, appliquez les lois d'analogie et de correspondance ; étudiez-vous vous-même et étudiez vos frères ; cherchez à relier ce que je dis aux connaissances que vous possédez parmi les théories modernes et surtout rappelez-vous que plus vous vivrez vraiment comme une âme, plus sûrement vous comprendrez ce qui peut être transmis.

Tout au long de votre étude ne perdez pas de vue ce concept fondamental que dans tout travail occulte vous vous occupez d'énergie, des unités d'énergie, de l'énergie incorporée dans les formes, et que ces énergies sont renforcées par l'emploi de la pensée et peuvent ainsi incorporer notre but ; qu'elles circulent le long des courants de pensée bien définis du groupe.

Il doit être rappelé aussi que c'est dans cette région de la pensée que s'établit la séparation entre la magie noire et la magie blanche.

C'est dans l'emploi du pouvoir de la pensée qu'on peut voir agir les deux aspects de la magie, et c'est pourquoi il est vrai qu'il n'y a pas de magie noire, avant que l'on ait atteint le royaume du mental. Personne ne peut être un magicien noir avant que sa volonté et sa pensée travaillent à l'unisson, avant que le contrôle mental et le travail créateur du mental concentré deviennent évident. Il a souvent été dit que le magicien noir est vraiment rare et c'est exactement vrai parce que le penseur créateur possédant le pouvoir d'utiliser une volonté soutenue est aussi très rare.

Je m'explique. En cette matière, une pensée très claire est nécessaire, car, lorsque nous étudions la psychologie du microcosme et que nous arrivons à une compréhension de ses impulsions de rayons et de ses énergies, nous avons besoin de voir clairement le chemin que nous suivons, afin que nous prenions le sentier désintéressé conduisant à la conscience de groupe, et non le sentier de l'individualisme menant finalement et inévitablement au sentier de la main gauche de la magie noire (au moment où l'aspect mental s'organise).

Ces âmes fortes qui, consciemment et en connaissance de cause, pénètrent dans les royaumes de la force spirituelle et y prennent ce dont elles ont besoin et ce qu'elles ont choisi, doivent travailler avec intelligence afin qu'il puisse y avoir une sage distribution de force subséquente dans une région déterminée. Ceux qui se savent dans le groupe des aspirants, et qui possèdent la persévérance qui les mènera vers le but, doivent se rappeler que leur responsabilité est d'ajouter leur quote-part à la somme totale, et que ceci a lieu chaque fois qu'ils pensent au groupe, qu'ils méditent, et correspondent avec un compagnon aspirant.

Concevez alors l'idée, de l'étudiant d'un groupe, assimilé au groupe lui-même le visualisant comme une unité de groupe dans un groupe plus vaste. Vous avez là une analogie parfaite de la façon dont travaillent les Grands Êtres en ce moment. Pour cela, regardez tout votre travail comme du travail de groupe produisant des effets qui sont inévitables et qui contribuent à l'efficacité de la forme-pensée de groupe.

La seconde chose dont je veux m'entretenir concerne les épreuves qui touchent inévitablement les aspirants et les disciples en ce moment. Ceci n'est pas tant une épreuve quant à leur place sur le Sentier que de leur pouvoir de vivre dans le monde comme citoyens d'un autre royaume, et comme gardiens de ce que le monde ne veut pas reconnaître en général. Dans la mesure où ce test est appliqué et dans la mesure où il peut être évalué, je cherche à démontrer que l'épreuve n'est pas appliquée, comme certains le pensent, à cause de leur affiliation à tel groupe, ou à cause de leur détermination fixée de fouler le Sentier. Elle est appliquée parce que c'est la propre âme de l'aspirant qui l'a ordonné ainsi, avant son incarnation, parce que c'était la volonté de son âme qu'un certain degré de croissance, jusqu'ici inconnu, serait atteint, qu'un certain degré de détachement de la forme serait accompli, et qu'une certaine préparation serait subie qui mènerait à la libération de la vie de la forme. L'idée qu'un effort renouvelé vers la Lumière spirituelle est cause de troubles, qu'il précipite des désastres n'est pas un fait avéré. L'étendue de la discipline qui doit être subie par un disciple est établie et connue par son âme avant même de prendre un corps ; elle est déterminée par la loi.

C'est ce problème des unités d'énergie et de leur interaction mutuelle qui est à la base de tout le sujet des rayons que nous cherchons à découvrir.

Chaque groupe dans le monde est un noyau pour la concentration et l'interaction des sept types de force, tout comme chaque être humain est aussi un point de rencontre pour les sept types d'énergie, dont deux sont prédominants et cinq d'une influence moins puissante. Chaque groupe peut par conséquent être un centre créateur et produire ce qui est une expression des énergies contrôlantes et de la pensée dirigée des penseurs dans le groupe. Du point de vue de Ceux Qui voient et Qui guident, chaque groupe construit quelque chose qui est relativement tangible et qui est gouverné par certaines lois de la construction. Le grand travail des Constructeurs se poursuit sans arrêt. Souvent, ce qui est construit est frustre, rudimentaire, futile, sans forme et sans but, et d'aucun emploi ni pour les Dieux ni pour les hommes.

Mais la race, dans son ensemble, arrive maintenant à une ère où le mental devient un facteur puissant, beaucoup d'hommes apprennent à maintenir le mental fermement dans la lumière et sont par conséquent réceptifs à des idées qui n'avaient jusqu'à présent pas été reconnues. Si un groupe de mentaux peut arriver à être uni et fusionné de manière adéquate, et si chacun d'eux (dans sa méditation individuelle journalière) se maintient centré et orienté vers ce qui peut être compris, de grands concepts peuvent être saisis et de grandes idées peuvent être obtenues intuitivement. Des hommes peuvent s'entraîner à penser, en groupe, à ces idées reçues intuitivement sur la beauté, sur la Vérité et sur le Plan dans l'existence manifestée, et c'est ainsi qu'une création de beauté incorporant un principe divin peut être construite. Réfléchissez à cela, cherchez à vous équiper pour l'enregistrement de ces idées et entraînez-vous à les formuler en pensées et à les transmettre afin que d'autres puissent s'en servir aussi. Telle est la nature du véritable travail qui doit être fait par les nouveaux groupes, et les étudiants d'aujourd'hui qui peuvent comprendre cette idée ont l'opportunité de faire quelque chose dans ce travail de pionniers.

L'individu équilibré qui progresse a toujours été capable d'obtenir cette intuition et de concrétiser l'idée. Les groupes d'étudiants méditant synchroniquement devraient maintenant s'efforcer de faire de même.

L'effort de synchronisation de l'action ne concerne pas tellement l'élément temps mais plutôt l'unité d'intention et de but.

Il y a beaucoup de choses merveilleuses à trouver aujourd'hui dans le royaume de l'intuition ; on peut prendre contact avec cela. C'est maintenant le privilège de la race de venir en contact avec ce "nuage de choses connaissables" auquel l'ancien prophète Patanjali se réfère dans son quatrième livre. La race, au moyen de ses nombreux aspirants peut aujourd'hui précipiter ce "nuage" de telle sorte que le cerveau des hommes puisse enregistrer partout le contact. Jusqu'ici cela a été le privilège de rares prophètes illuminés. C'est de cette manière que le nouvel âge sera introduit et que la nouvelle connaissance pénétrera dans le mental de l'humanité.

Ceci peut être démontré pratiquement si ceux qui sont intéressés par ce Traité sur les Sept Rayons peuvent se mettre en état de penser clairement et cherchent à comprendre ce qui est relativement un nouvel aspect de la vérité avec un mental équilibré et illuminé.

En entreprenant de révéler quelque chose sur la nature des sept rayons, je crois nécessaire de rappeler à chacun de vous qui commencez cette étude, que toute spéculation relative à la source émanante des rayons restera sans profit avant que se soient développés dans chaque étudiant ce dispositif de réponse et ce mécanisme sensible qui lui permettront d'enregistrer un champ plus large de contacts qui n'était pas encore possible jusqu'à présent. Beaucoup en sont encore au stade initial d'enregistrement de connaissance d'un champ d'expression dont ils connaissent l'existence, le champ de conscience de l'âme, mais qui n'est pas encore pour eux un champ normal d'expression. Beaucoup d'autres connaissent, théoriquement, beaucoup de choses à ce sujet, mais n'ont pas encore la possibilité d'obtenir les effets pratiques de ces connaissances. D'autres encore ont "conscience de la conscience" et sont éveillés au règne de l'âme ; ils ont une réaction occasionnelle à l'impression venant de ce règne, mais ils ne sont pas encore la conscience elle-même et ils ne sont pas encore identifiés avec l'âme au point que la conscience de tout le reste s'efface. Arriver à cela est leur but et leur objectif.

Rappelons d'abord ces notions : la carrière de la Monade, qui est un aspect d'énergie se trouvant sur l'un ou l'autre des trois rayons majeurs, peut être grosso modo divisée en trois parties menant à une quatrième :

1.

Il y a d'abord une réalisation minime d'une unité qui est l'unité de la nature formelle. Dans cette unité, l'âme est si intimement identifiée avec l'aspect matière qu'elle ne voit aucune distinction (entre elle et cette matière) ; elle est la forme et ne se connaît pas elle-même comme âme. Cet état atteint souvent son point culminant dans une certaine vie de pleine expression de la personnalité dans laquelle l'âme est complètement centrée dans les réactions de la personnalité ; la vie inférieure est si forte et si vitale qu'il n'en résulte qu'une puissante expression matérielle.

2.

Vient ensuite pour la conscience, une différenciation pénible dans la réalisation de la dualité. Dans cette condition, l'homme est distinctement conscient de ce qui est appelé : sa dualité essentielle ; il sait qu'il est esprit-matière, vie formelle et âme en manifestation. Pendant ce stade qui couvre de nombreuses vies et conduit l'homme le long du sentier de probation et sur le sentier du disciple jusqu'à la troisième initiation, le centre de gravité (si je puis m'exprimer ainsi), s'élève progressivement hors de l'aspect forme et se centre de plus en plus dans l'aspect âme. Il y a conscience croissante du fait qu'il existe une Réalité qui embrasse la dualité et qui en même temps la neutralise.

Rappelons que toute l'histoire de l'évolution est l'histoire de la conscience et d'une expansion croissante du principe "devenant éveillé" de sorte que, à partir de l'intérêt microscopique de l'homme Soi-conscient (car nous tiendrons la parabole confinée dans le quatrième règne de la nature) nous avons une inclusivité qui se développe lentement et qui le mène finalement dans la conscience du Christ cosmique.

3.

Une réalisation plus élevée de l'unité succède à ce sens de la dualité, et dans ce stade final, le sens d'être une âme et un corps disparaît. La conscience s'identifie avec la Vie inhérente de la planète et du système solaire. Quand cela arrive il y a enregistrement d'un état d'être qui se situe au-delà des mots, du mental et de toute forme d'expression.

Le grand prophète juif essaya d'exprimer ces trois stades dans les mots : "Je suis-Cela-que je suis." C'est là une expression banale, succincte et adéquate si nous avions seulement le développement voulu pour la comprendre. Le troisième stade (même s'il est compris) défie l'expression ; il laisse entendre un quatrième type de réalisation qui est celui de la Déité elle-même, au sujet de laquelle il n'y a pas d'intérêt à spéculer.