LES RAYONS ET L'HOMME

Remarque d'introduction

J'ai parlé de l'un des problèmes fondamentaux qui se pose à la race, à notre époque. Si j'ai intercalé mes commentaires au sujet du sexe à ce point de notre étude, c'est parce qu'ils constituaient une conclusion appropriée au chapitre de l'étude des rayons en rapport avec le règne animal.

L'homme est une entité vivante, un fils conscient de Dieu (une âme) occupant un corps animal. Le point important est là. De ce fait il constitue un lien. Il réunit en lui les résultats du processus évolutionnaire qui s'est poursuivi au cours des âges écoulés, et il met en contact avec ce résultat de l'évolution, un facteur nouveau, celui d'un aspect individuel qui se soutient lui-même et se connaît lui-même. C'est la présence de cet aspect qui différencie l'homme de l'animal. C'est cet aspect qui, dans l'humanité, amène la conscience de l'immortalité, la soi-connaissance consciente et un centrage sur soi-même qui permet à l'homme de paraître comme l'image de Dieu. C'est ce pouvoir inné et caché qui donne à l'homme la capacité de souffrir comme aucun animal n'en est capable, mais qui lui confère en même temps la possibilité de recueillir les bénéfices de cette expérience dans le domaine de l'intellect.

Cette même capacité travaille à l'état embryonnaire dans le règne animal en ce qui concerne les instincts. C'est cette propriété particulière, propre à l'humanité qui confère à celle-ci le pouvoir de pressentir l'idéal, de comprendre la beauté, de réagir sensitivement à la musique, de jouir de la couleur et de l'harmonie. C'est ce divin quelque chose qui fait de l'humanité le fils prodigue, déchiré entre le désir pour la vie du monde, pour les possessions et l'expérience, et le pouvoir d'attraction de ce centre ou foyer d'où il est venu.

L'homme se trouve à mi-chemin entre les cieux et la terre, avec les pieds profondément enlisés dans la boue de la vie matérielle et la tête dans le ciel. Dans la majorité des cas, ses yeux sont fermés, il ne voit pas la beauté de la vision céleste, ou bien ses yeux sont ouverts, mais fixés sur la boue et le limon dont ses pieds sont couverts. Mais c'est lorsque ses yeux ouverts s'élèvent un instant et voient le monde de la réalité et des valeurs spirituelles, que commencent le déchirement et la vie éperdue de l'aspirant.

L'humanité est la gardienne du mystère caché, et la difficulté consiste dans le fait que, ce que l'homme voile au monde est aussi caché pour luimême.

Il ne connaît pas la merveille qu'il conserve et nourrit. L'humanité est la dépositaire du trésor de Dieu (ceci est le grand secret maçonnique), parce que ce n'est que dans le règne humain, ainsi que les ésotéristes le savent depuis longtemps, que se trouvent, dans leur pleine floraison et ensemble, les trois qualités divines. En l'homme, Dieu le Père a caché le secret de la vie ; en l'homme, Dieu le Fils a mis au secret les trésors de sagesse et d'amour ; en l'homme, Dieu le St-Esprit a implanté le mystère de la manifestation.

C'est l'humanité, et l'humanité seule, qui peut révéler la nature de Dieu et de la vie éternelle. C'est à l'homme qu'est donné le privilège de révéler la nature de la conscience divine, et de dépeindre, devant les yeux des fils de Dieu (rassemblés au conclave final précédant la dissolution) ce qui était caché dans le Mental de Dieu. D'où cette injonction qui nous est faite aujourd'hui (selon les paroles du grand instructeur chrétien) de posséder en nous-mêmes "le mental du Christ". Ce mental doit habiter en nous et se révéler dans la race humaine en une plénitude toujours plus grande. A l'homme est confiée la tâche d'élever la matière jusqu'aux cieux et de glorifier, comme il doit l'être, le côté formel de la vie, au moyen de la manifestation consciente de ses pouvoirs divins.

Décrire adéquatement la merveille et la destinée du règne humain est au-delà de mes pouvoirs et de la capacité de toute plume humaine, quelque grande que puisse en être la réalisation d'un homme ou sa réponse à la beauté du monde de Dieu. La divinité doit être vécue, exprimée et manifestée pour être comprise. Dieu doit être aimé, connu et révélé dans le coeur et dans le cerveau de l'homme, pour être saisi intellectuellement.

La hiérarchie des mystiques, des connaisseurs et des adorateurs de Dieu manifeste aujourd'hui cette vérité dans le monde du plan mental et du plan émotionnel. Mais l'heure est maintenant venue, où la manifestation de cette réalité peut, pour la première fois et en vérité, se manifester sur le plan physique, en une forme de groupe organisé, au lieu de l'être par l'instrument d'un petit nombre de fils inspirés de Dieu, qui se sont, dans le passé, incarnés pour être la garantie des possibilités futures. La Hiérarchie des Anges et des Saints, des Maîtres, des Rishis et des Initiés, peut commencer maintenant à s'organiser en une forme matérielle sur la terre, parce qu'aujourd'hui l'idée de groupe gagne rapidement du terrain et que la nature de l'humanité est mieux comprise. L'Eglise du Christ, jusqu'ici militante mais invisible, peut maintenant peu à peu se matérialiser et devenir l'Église visible et triomphante.

Telle est la gloire qui s'annonce dès l'âge du Verseau, telle est la prochaine révolution du cycle de l'évolution et telle est la tâche de l'avenir immédiat. Le véritable drame de cette triple relation (dont le sexe physique n'est, comme nous l'avons vu, qu'un symbole) se jouera sur une large échelle dans la vie de l'aspirant moderne au cours des cinquante prochaines années. Nous verrons ce qui est appelé symboliquement "la naissance du Christ", ou la seconde naissance, se faire dans beaucoup d'existences, ce qui provoquera sur terre la formation d'un grand groupe de nouveaux nés spirituels. Ce seront ceux qui auront unis en eux-mêmes, consciemment, les deux aspects, celui de l'âme, et celui du corps, et qui ont consommé ainsi le "mariage mystique". Le rassemblement de ces événements individuels engendrera une activité de groupe de même nature, et nous verrons, sur le plan physique, l'émergence du "corps du Christ" et l'apparition de la Hiérarchie manifestée. C'est ce qui advient aujourd'hui et tout ce que nous voyons se passer autour de nous dans le monde, représente les douleurs et le travail qui précèdent cette glorieuse naissance.

Nous nous trouvons maintenant au cours de cette consommation. C'est de là que proviennent les difficultés et les agonies manifestées dans la vie de tout véritable disciple, qui, incarnant symboliquement en lui-même les deux aspects : père – mère, esprit – matière, a nourri le Christ – enfant pendant la période de gestation et donne maintenant naissance au Christ dans l'étable animale et dans la crèche du monde. C'est dans la somme totale de l'accomplissement général et par l'action du groupe tout entier que le Christ apparaît de nouveau sur la terre, incarné cette fois dans la multitude et non plus dans une seule personnalité. Cependant chaque membre du groupe est un Christ en manifestation, et tous ensemble présentent le Christ au monde, et constituent un canal pour la force et la vie du Christ.

En vérité, nous progressons de gloire en gloire. La gloire passée de l'individualisation s'efface devant celle de l'initiation. La gloire de la soiconscience émergeant lentement, est perdue de vue dans la merveille de la conscience de groupe de la race. C'est ce que la plupart des penseurs et des travailleurs d'aujourd'hui désirent le plus ardemment. La gloire que l'on peut voir luire faiblement dans l'humanité ainsi que la faible lumière qui scintille dans la forme humaine, doivent être remplacées par la radiance qui est la gloire du fils développé de Dieu. Il ne faut qu'un petit effort, et la démonstration d'un pouvoir toujours présent, pour rendre ceux qui se trouvent maintenant sur le plan physique de l'expérience, capables de manifester la lumière radiante ; et pour établir sur la terre une grande station de lumière qui illuminera toute la pensée humaine. Toujours, au cours des âges, il y a eu des porteurs isolés de lumière. Maintenant c'est un groupe de porteurs de lumière que nous verrons bientôt. Le progrès du restant de l'humanité (de ceux qui ne répondent pas encore à l'impulsion du Christ) sera alors facilité sur le sentier de probation. Le travail sera lent, il reste beaucoup à faire ; mais si tous les aspirants du monde, et tous les disciples qui travaillent dans le monde, consentent à subordonner leurs intérêts personnels à la tâche immédiate, nous réussirons l'établissement de ce que j'appelle de façon imagée, une grande station de lumière sur terre, et la fondation d'une "centrale de force" qui contribueront grandement à hâter l'évolution et l'élévation de l'humanité ainsi que le développement de la conscience humaine.

Beaucoup de notions vaines et souvent insensées circulent depuis longtemps dans les cercles ésotériques au sujet du rayon sur lequel un homme peut se trouver. Les gens manifestent autant de curiosité ignorante au sujet de leur rayon, qu'au sujet de la description de leurs incarnations précédentes. Le "nouvel enseignement sur les rayons" se dispute leur intérêt avec l'astrologie. De même que les Athéniens, les hommes sont toujours à la recherche du nouveau et de ce qui sort de l'ordinaire, oubliant que chaque vérité nouvelle, et chaque nouvelle présentation d'une vérité ancienne porte avec elle la charge d'une responsabilité plus grande.

Cependant il est intéressant de tracer des parallèles et il devient évident pour l'étudiant sérieux que l'apparition de l'enseignement sur les rayons a eu lieu au moment où les savants proclament le fait qu'il n'y a rien d'autre à voir et à connaître que l'énergie, et que toutes les formes sont composées d'unités d'énergie et sont elles-mêmes des expressions de force.

Rayon n'est qu'un nom pour une force particulière ou un type d'énergie, mettant l'accent sur la qualité que cette force démontre et non sur l'aspect forme qu'elle crée. Ceci est une définition exacte d'un rayon.