II. Les rayons du guérisseur et du patient
Il est évident pour le lecteur, même le plus superficiel que la divergence ou l'identité entre les rayons du guérisseur et ceux de son patient constitue un facteur d'importance. De nombreux autres facteurs conditionnants viendront jouer.
Il y aura également un contraste entre le rayon de l'âme et le rayon de la personnalité des deux parties concernées. On peut donc rencontrer des situations dans lesquelles :
1. Les rayons de l'âme sont identiques et les rayons des personnalités différents.
2. Les rayons de la personnalité sont les mêmes, mais les rayons de l'âme ne le sont pas.
3. Les rayons sont semblables dans les deux cas.
4. Ni les rayons de l'âme ni ceux de la personnalité ne sont les mêmes.
5. Le rayon de l'âme est inconnu, mais celui de la personnalité est apparent. Il est facile d'identifier le rayon de la personnalité, mais il arrive souvent qu'il n'y ait pas d'indication pour celui de l'âme. Ccci s'applique aussi bien au guérisseur qu'au patient.
6. On ne sait rien des rayons des deux intéressés.
Je ne fais pas entrer en ligne de compte les rayons des véhicules mental, astral, ou physique, bien que leur effet soit net et parfois décisif, et qu'il soit fort utile de les connaître. Lorsqu'un guérisseur entraîné est en possession de cette connaissance, il peut utiliser une technique secondaire à l'appui de la méthode de base. Il se sert alors du véhicule inférieur approprié, soit le sien, soit celui du patient, pour déverser un courant secondaire d'énergie curative qui renforce l'action du courant primaire.
L'adjonction de ce courant secondaire implique que le guérisseur possède des connaissances fort avancées ou que le patient a donné des renseignements exacts. Comme on peut le supposer, le cas est assez rare. Par une étude soigneuse et par comparaison avec des cas analogues connus, on peut discerner avec d'assez bonnes chances de succès la nature des deux rayons majeurs. Il faut toutefois un initié d'une certaine classe pour reconnaître et utiliser le rayon de l'un des corps inférieurs et se trouver ainsi en mesure de distribuer la force de guérison par deux centres simultanément. Nous ne poursuivrons donc pas cette étude au-delà des rayons qui caractérisent le guérisseur et le patient sous l'angle de l'âme et de la personnalité.
Il n'est pas davantage possible de relever chacun des rayons du patient et du guérisseur pour décrire les techniques appropriées aux divers cas. Il se présente une trop grande variété de difficultés lorsque l'on cherche à tracer un tableau des relations réciproques entre les rayons des deux intéressés. Dans L'Etat de Disciple dans le Nouvel Age , j'ai indiqué les rayons d'un grand nombre de disciples. A titre expérimental, on peut réexaminer ces divers rayons tels qu'ils sont attribués et imaginer chacun des disciples dans le rôle soit du guérisseur soit du patient. On recherchera les centres dont il faudrait se servir pour traiter des maladies situées dans diverses régions du corps, puis on s'efforcera de discerner la méthode, le mode ou le procédé auquel il serait sage pour le guérisseur de se conformer. En même temps, on gardera deux considérations présentes à l'esprit : premièrement que toutes ces personnes sont membres d'un Ashram du second rayon, et deuxièmement qu'elles sont des disciples, et qu'en conséquence leurs rayons sont apparents et évidents pour le guérisseur, ce qui lui apporte une aide précieuse.
Vous pourriez également déterminer :
- Quelle énergie de rayon il faut employer dans le processus de guérison.
- Par quel centre chez vous comme guérisseur et chez le disciple comme patient il faut agir.
- Et si vous êtes en mesure d'utiliser une technique secondaire.
Puis, après avoir travaillé par l'imagination à une guérison supposée, recherchez autour de vous parmi vos amis et relations, ceux dont vous estimez que le dispositif de rayons est similaire. S'ils sont souffrants ou malades, essayez de les aider de la même manière que le patient imaginaire, puis notez ce qui advient. Evitez d'employer une technique secondaire, car vous êtes plus susceptible de vous tromper complètement lorsque les trois véhicules inférieurs sont en jeu que s'il s'agit des deux expressions majeures de la vie.
Pour achever l'étude avec précision, il suffira peut-être de quelques énoncés qui gagneront en clarté au cours des décades à venir, à mesure que la psychologie ésotérique émergera en tant que science nettement rattachée à l'éducation. Voici douze de ces énoncés.
1. Le guérisseur doit déceler ses propres rayons puis procéder à son travail en se basant sur cette donnée. Lorsqu'il ne peut parvenir à leur connaissance, il devrait s'abstenir de tenter des guérisons.
2. Si, par suite de carence en ce savoir, il est inapte à poursuivre le travail de guérison, qu'il se limite au rôle consistant à servir de chenal à l'énergie d'amour dirigée vers le patient.
3. Le guérisseur trouvera bien souvent plus facile de déceler ses propres rayons, ou au moins l'un d'eux, que de connaître les rayons du patient.
Il y a deux raisons à cela :
a. Le fait qu'il cherche à guérir et à secourir dénote un certain degré d'avancement sur le chemin de la spiritualité. Ce progrès est nécessaire pour déceler correctement la qualité de rayon. Une petite étude de lui-même et des rayons dont la présence est possible fera ressortir, avec le temps, les énergies qui contrôlent le guérisseur.
b. Si le patient est évolué, il peut ne pas rechercher le secours du guérisseur, et tenter de résoudre lui-même son problème à l'aide de son âme et d'un Ashram, s'il y est affilié. Si le patient n'est pas évolué, le rayon de sa personnalité sera plus facile à déceler que le rayon de son âme, et fournira ainsi le point de contact.
4. Lorsque le guérisseur a déterminé à sa satisfaction le ou les rayons qui conditionnent le patient, il devrait se prédisposer à l'oeuvre de guérison en consacrant un minimum de cinq heures à y préparer son organe de pensée. Je ne veux pas dire cinq heures consécutives de contrôle mental et de réflexion, mais une période de pensée paisible poursuivie si possible pendant que le guérisseur étudie le patient et se familiarise avec :
a. Le problème de la maladie et sa nature particulière.
b. Sa localisation dans le corps physique.
c. Le centre impliqué et, si le guérisseur est un disciple illuminé, l'état de ce centre.
d. L'acuité du trouble et les chances de cure.
e. La présence ou l'absence du danger de mort.
f. La condition psychologique du patient.
g. Les rayons du patient, si c'est faisable. Si le guérisseur les connaît, ils conditionneront son approche.
5. S'étant ainsi préparé, le guérisseur focalise son attention sur son propre rayon. Il se peut que le guérisseur ne possède que des notions générales et non spécifiques de son ou ses propres rayons et de ceux du patient. Il peut alors s'appuyer sur l'hypothèse que l'un des rayons ou les deux se trouvent sur la ligne impaire 1-3-5-7 ou sur la ligne paire 2-4-6, et agir d'après cette hypothèse générale. Il est utile de posséder des connaissances spécifiques et spécialisées, mais à leur défaut, et lorsque l'on n'est pas en mesure d'attribuer des rayons particuliers, il est fréquemment possible de déceler si la tendance générale du caractère se rattache aux lignes générales de volonté ou d'amour, et d'agir ensuite en conséquence. Le problème consiste alors à savoir si la relation entre guérisseur et patient s'établira de personnalité à personnalité, d'âme à âme, ou d'âme à personnalité ou vice-versa.
6. Lorsque la relation sera de personnalité à personnalité (et c'est la plus fréquente), l'énergie dont se sert le guérisseur sera simplement celle du prana planétaire. Elle aura pour effet de stimuler les processus naturels du corps physique. Coopérant avec la nature et s'adaptant ainsi au karma du patient, elle fortifiera son véhicule physique au point de pouvoir refouler la maladie. Ou au contraire cette relation aidera le patient à affronter avec confiance les processus de la mort, et à passer avec calme, compréhension, et intelligence dans les domaines plus subtils d'existence.
7. Lorsque la relation est celle de l'âme du guérisseur à la personnalité du patient, le guérisseur utilisera l'énergie des rayons, déversant l'énergie de son propre rayon dans le centre qui contrôle la région malade.
Lorsque l'âme du guérisseur et celle du patient agissent en coopération les deux énergies peuvent s'associer. Si les deux rayons sont les mêmes, l'une des énergies peut se trouver renforcée, et le travail de guérison ou de dissolution grandement accéléré.
8. Le guérisseur doit toujours se rappeler que sa tâche consiste soit à guérir – selon la loi karmique – soit à contribuer au processus de dissolution, ce qui provoque une forme supérieure de guérison.
9. A moins que le guérisseur ne soit un initié de haut rang, capable de travailler avec la pleine conscience des circonstances et des conditions régissant le cas, des guérisons soudaines et des arrêts dramatiques de maladies ne se produiront pas. S'il en advenait, ce serait dû à trois facteurs :
a. La destinée du patient, dont l'heure de départ n'a pas sonné.
b. L'interposition de l'âme du patient, qui, en dernière analyse, est l'agent du karma.
c. L'aide du guérisseur qui s'est trouvée suffisamment adéquate pour donner au patient la confiance et la force additionnelles nécessaires pour provoquer sa propre guérison.
10. Nul n'est jamais ramené en deçà du portail de la mort lorsque son karma indique que son heure a sonné. Le cycle de vie sur le plan physique prend alors fin, à moins que l'intéressé ne travaille dans un Ashram et ne soit un disciple de quelque notoriété dont le travail et la présence soient encore nécessaires sur terre pour achever sa tâche assignée. Dans ce cas, le Maître de l'Ashram peut adjoindre Ses connaissances et Son énergie à celles du guérisseur et du patient et provoquer un retard temporaire de son départ. Ni le guérisseur ni le patient ne doivent escompter cette intervention, car ils ne connaissent pas la totalité des circonstances qui justifieraient d'apporter un retard.
11. Il existe certaines exigences élémentaires ou conditions nécessaires au travail du guérisseur. Voici celles qui s'imposent :
a. Un calme aussi complet que possible dans la chambre du malade.
b. Un nombre de visiteurs restreint à ce que dictera la sagesse.
L'activité mentale et les formes-pensées des personnes présentes peuvent déranger ou être dérangées, ce qui déflecte les courants guérisseurs. Mais par ailleurs, ces personnes contribuent parfois au travail du guérisseur.
c. A nouveau dans la mesure du possible, le malade devrait être étendu sur le dos, ou sur le côté, de manière que les centres situés le long de la colonne vertébrale soient tournés vers le guérisseur.
Dans certains cas à déterminer par le guérisseur lui-même le patient devra être étendu de manière à permettre au guérisseur de placer ses mains au-dessus de la région malade, bien qu'en aucun cas elles ne doivent prendre contact avec le corps du patient.
12. Lorsque le calme, la paix, et le silence auront été obtenus, le guérisseur mettra en oeuvre la technique appropriée. Ce calme, cette paix, et ce silence se réfèrent non seulement à l'ambiance
physique, mais à l'état émotionnel et mental du guérisseur et du patient, ainsi qu'à celui des personnes présentes. Il n'est pas toujours facile de les établir.
Lorsque le guérisseur ne dispose pas de la technique appropriée ou n'est pas pénétré des formules qui vont être données plus loin, il peut assembler sa propre technique et ses règles après avoir étudié de près les présentes instructions pour guérir. Elles contiennent assez de matériaux et de suggestions pour permettre une telle tentative.