Section I
La nature de la mort
Citations extraites d'autres écrits
Il faut attribuer au tout une importance plus vitale qu'à la partie, mais non sous forme de rêve, de vision, de théorie, de processus velléitaire, d'hypothèse, ou de besoin. Il faut comprendre cela comme une nécessité innée inéluctable. La mort en fait partie, mais en tant que beauté, joie, activité d'esprit, et aboutissement de tout ce qui est bon.
(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)
Il serait bien souhaitable de comprendre que la mort est une de nos activités le plus souvent pratiquées. Nous sommes morts bien des fois, et nous mourrons encore et encore. La mort est essentiellement une affaire de conscience. A un instant donné, nous sommes conscients sur le plan physique.
Un moment plus tard nous nous retirons sur un autre plan et nous y sommes activement conscients. La mort nous maintiendra sous son ancienne terreur aussi longtemps que notre conscience nous identifiera avec l'aspect forme. Dès que nous nous connaîtrons comme étant des âmes, que nous nous sentirons capables de focaliser à volonté notre conscience (ou capacité de nous rendre compte) dans n'importe quelle forme ou plan, ou dans n'importe quelle direction à l'intérieur de la forme de Dieu, nous ne connaîtrons plus la mort.
(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 494)
Penchez-vous sur cette doctrine d'abstraction. Elle couvre tous les processus de vie et vous transmettra le secret éternellement exquis de la Mort, qui est l'entrée dans la vie.
(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)
On trouve dans cette Règle deux idées principales, toutes deux liées au premier aspect divin : la pensée de la MORT et la nature de la VOLONTE. Dans le siècle qui vient, il est absolument inéluctable que la mort et la volonté apparaissent à l'humanité sous un nouveau jour et que bien des idées anciennes s'évanouissent. Pour les hommes qui pensent selon le conformisme, la mort est un point de crise catastrophique.
C'est la cessation et la fin de tout ce qu'on a aimé, de tout ce qui était familier, et de tout ce qui apparaissait désirable.
C'est une entrée brutale dans l'inconnu et dans l'incertitude, et la solution brutale de tous les plans et projets. Peu importe combien on avait de vraie foi dans les valeurs spirituelles, peu importe combien la pensée raisonnait clairement au sujet de l'immortalité, peu importe combien les preuves de survie et d'éternité étaient concluantes, il subsiste quand même un point d'interrogation, et l'on continue d'envisager comme possibles une terminaison et une négation complètes, comportant la fin de toute activité, de toute réaction du coeur, de toutes pensées, émotions, désirs, aspirations, et des intentions focalisées autour du noyau central de l'être humain.
Même pour les croyants les plus déterminés, l'aspiration ardente, la décision de survivre, et le sens de continuité reposent encore sur la base instable d'une probabilité, et sur le témoignage d'autrui – qui n'est jamais réellement revenu pour exposer la vérité. L'essentiel de toutes les pensées sur ce sujet concerne le "Moi" central ou l'intégrité de la Divinité.
Selon cette règle, l'accent passe du "Je" aux parties constituantes composant le revêtement du Moi, et c'est un point qui vaut d'être noté. Les enseignements sont donnés aux disciples pour leur permettre de dissoudre ce revêtement et de restituer les vies secondaires au réservoir général de substance vivante. L'océan de l'existence n'est mentionné nulle part. En réfléchissant soigneusement à ce processus ordonné de détachement rendu effectif pour les individus par la vie collective, on y trouvera l'un des plus puissants arguments en faveur de la continuité de vie et de la persistance d'une individualité identifiable. Notez ces paroles.
Le foyer d'activité passe du corps actif à l'entité active habitant ce corps, qui est maîtresse de son entourage et administre ses possessions. Elle est le souffle de vie lui même, renvoyant les vies secondaires au réservoir de substance ou les rappelant à son gré pour qu'elles reprennent leurs relations avec lui.
(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)
Au commencement, l'Eternel Pèlerin, agissant avec son libre arbitre et d'accord avec lui-même, choisit "occultement" de mourir. Il prit un corps ou une série de corps pour élever le niveau de vie des formes naturelles qu'il incorporait. Au cours de ce processus, il "mourut" lui-même, en ce sens que, pour une âme libre, la mort est synonyme de la prise d'une forme et de l'immersion consécutive de la vie dans la forme.
Ce faisant, l'âme récapitule sur une petite échelle ce que le Logos solaire et le Logos planétaire ont également accompli et continuent d'accomplir. Les grandes Vies sont soumises à la règle de ces lois de l'âme pendant leurs périodes de manifestation, même si Elles ne sont ni régies ni contrôlées par les lois de ce que nous appelons le monde naturel. Leur conscience reste non identifiée avec le monde phénoménal, bien que la nôtre lui soit identifiée jusqu'au moment où nous passons sous la domination des lois supérieures. Grâce à la "mort" occulte de ces grandes Vies, toutes les vies secondaires peuvent vivre, et des occasions leur sont offertes.
(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)
Les forces de la mort sont répandues aujourd'hui, mais il s'agit de la mort de la liberté de penser, de parler et d'agir, de la mort de la vérité et des valeurs spirituelles supérieures. Or, ce sont elles qui représentent les facteurs essentiels à la vie de l'humanité. Par rapport à elles, la mort de la forme physique est un facteur négligeable, facilement rectifié par le processus de la renaissance et de ses nouvelles occasions d'agir... La destruction des formes au cours d'une bataille a peu d'importance pour ceux qui savent que la réincarnation est une loi fondamentale de la nature et que la mort n'existe pas.
(Message de juin 1940)
Jusqu'à présent, dites-vous, on ne fait que croire à l'immortalité sans preuves concluantes. Or vous trouverez des indications certaines dans l'accumulation des témoignages, dans les convictions intimes du coeur humain, et dans le fait que la croyance en une persistance éternelle est une conviction ancrée dans la pensée des hommes. Mais avant cent ans les observations céderont la place aux convictions et aux connaissances, car, à la suite d'un événement à venir et d'une révélation nouvelle pour la race, l'espérance sera changée en certitude et la croyance en connaissance. Entre temps, il est souhaitable qu'une nouvelle attitude envers la mort soit cultivée et une nouvelle science de la mort inaugurée. Que la mort cesse d'être le seul facteur que nous ne puissions pas commander et qui doive inévitablement nous vaincre. Commençons à contrôler notre passage vers l'autre rive et à comprendre quelque peu la technique de transition.
( Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 500)
Je recommande simplement que l'on aborde sagement la mort. Tout ce que je cherche à faire, c'est de suggérer qu'au moment où la douleur s'est épuisée et où la faiblesse est survenue, il soit permis au moribond de se préparer à la grande transition, même s'il est apparemment inconscient.
N'oubliez pas que pour provoquer de la douleur il faut de l'énergie et une forte emprise sur l'appareil nerveux. Est-il donc impossible de concevoir le moment où l'acte de mourir terminera triomphalement la vie ? Est-il impossible d'avoir la vision du temps où les heures passées sur le lit de mort ne feront que préluder glorieusement à un départ conscient ? Et où l'obligation pour l'homme de rejeter l'entrave de sa gaine physique deviendra pour lui et ceux qui l'entourent un achèvement longtemps attendu dans la joie ?
Ne viendra t-il pas un temps où au lieu de pleurer, d'avoir peur, et de se refuser d'accepter l'inévitable, le mourant et ses amis se mettront mutuellement d'accord sur l'heure de départ, et où rien d'autre que du bonheur ne la caractérisera ? Ne pouvez-vous imaginer un temps où l'esprit de ceux qu'on laisse derrière soi se refusera à la tristesse, et où les scènes autour des lits de mort seront considérées comme des événements plus heureux qu'une naissance ou un mariage ? Je vous dis qu'avant longtemps l'élite intelligente de la race adoptera foncièrement ce point de vue, et que tous les hommes suivront peu à peu.
(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 499)
Il est intéressant de noter ici que la mort est régie par le Principe de Libération et non par celui de Limitation. Seules les vies conscientes d'elles-mêmes reconnaissent la mort comme un facteur dont il faut tenir compte, mais elle reste incomprise par la majorité des êtres humains, car parmi toutes les vies incarnées, ils sont les plus sujets au mirage et à l'illusion.
(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 534)
Quand on comprendra la nature véritable du Service, on découvrira qu'il est un attribut de l'énergie divine opérant toujours sous l'aspect destructeur, car il détruit les formes en vue de libérer. Le Service est une manifestation du Principe de Libération. Mort et service sont deux aspects de ce principe. Le Service sauve et libère, à des niveaux divers, la conscience emprisonnée. On peut en dire autant de la mort.
Mais il faut que le service soit rendu en s'appuyant sur une compréhension intuitive de tous les faits en cause, interprétée intelligemment et appliquée avec amour sur le plan physique, sans quoi sa mission ne saurait s'accomplir avec succès.
(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 537)