SECTION III
DIXIEME PARTIE
Sur les Indications
Il nous reste maintenant deux indications à examiner et toutes deux semblent très simples à première lecture ; elles doivent néanmoins être envisagées comme étant énoncées dans les "Salles de l'Initiation" et donc elles contiennent beaucoup de choses qui n'apparaissent pas immédiatement. Les indications données par un Maître n'ont jamais une signification évidente ; toute simplicité apparente est le voile d'une vérité profondément cachée, et c'est elle que le disciple doit rechercher. Ceci, assez curieusement, fait partie du contenu de la sixième indication qui vous a été précédemment donnée dans les termes suivants :
Indication VI :
"Le disciple moderne doit reconnaître l'indication qui est liée à son point de conscience... Mon seul effort est d'indiquer la relation entre Initiation et Révélation."
Dans le passé, c'était le Maître qui donnait, de manière succincte, l'indication qu'Il estimait appropriée au besoin immédiat. Les décisions, concernant ce dont un disciple a besoin, étaient basées sur sa fusion avec l'âme et sur le besoin mondial du moment qui peut exiger impérativement le service du disciple. L'indication donnée était habituellement éloignée de tout contexte ; le disciple devait la reconnaître pour ce qu'elle était et entreprendre de découvrir sa signification et le sens de ses directives. Vu le point atteint dans l'évolution de l'humanité, l'indication était pratiquement et inévitablement de nature mentale ; elle stimulait l'intelligence, intensifiait la force du mental du projecteur mental ou âme. De telles indications sont aujourd'hui constamment données par les disciples avancés aux aspirants sur le Sentier de Probation. Elles servent à clarifier la pensée ; elles écartent les voiles du mirage et de l'illusion ; elles révèlent la manière mentale dont la personnalité aborde le problème du contact de l'âme, et elles sont partie intégrante du processus permettant à l'aspirant d'établir un rapport qui réunira âme et personnalité et conduira à la fusion de l'âme avec son instrument.
Mais à mesure que les hommes développaient en eux-mêmes le principe ou aspect de l'intelligence, et qu'ils atteignaient le niveau actuel et relativement élevé de perception et de compréhension mentale, le processus ancien se révéla trop simple et trop élémentaire ; le disciple moderne ne tirait pas profit de la seule affirmation mentale que le Maître lui présentait ; elle s'avéra n'être pas pour lui un véritable défi ; elle devint un point sur lequel le discernement d'une activité intérieure devait s'exercer, et non un facteur faisant appel à la nécessaire illumination supérieure. La position ancienne consistait à comprendre et suivre une indication, ce qui rapprochait l'aspirant de l'admission dans l'ashram d'un Maître, développait l'appareil mental, fournissant un meilleur instrument pour le contact de l'âme et ensuite pour le service. L'accent principal était cependant mis sur le contact de l'âme, et l'indication était habituellement de nature purement personnelle, concernant les inhibitions, les interprétations fausses et les négations qui entravaient le vrai contact de l'âme, et présentaient une barrière au cheminement vers l'ashram.
La Hiérarchie fut placée devant le fait que des milliers d'aspirants venaient en incarnation avec une grande partie de ce travail mental primordial correctement accompli, et avec une mesure substantielle de contact de l'âme déjà établi de manière satisfaisante. La vieille méthode, donc, commença à s'avérer inefficace. Le processus tout entier était trop facile et ne constituait pas une épreuve pour l'intuition du disciple. Lorsque ceci fut saisi, toute la question fut déplacée, dans les cercles hiérarchiques, du plan mental au plan de buddhi ou raison pure. Ceci conduisit à écarter les indications comme moyen de développement mental, et à élaborer un nouveau processus par lequel l'indication présentée invoquait l'intuition. Le niveau des exigences fut en conséquence relevé. Le mental des hommes fit face à ce nouveau défi ; la conscience de ceux qui se trouvaient à la périphérie de la Hiérarchie, donc dans l'attente de l'entraînement ashramique, fut reconnue comme étant maintenant fondamentalement mentale, avec une sensibilité croissante vers la compréhension intuitionnelle. On se rendit compte dans les ashrams hiérarchiques que la lumière de l'âme commençait, d'une façon générale, à inonder l'aura du quatrième règne de la nature, et qu'il existait des milliers d'aspirants chez qui se développait la réceptivité à la lumière de la Triade spirituelle. En conséquence, les Maîtres détournèrent leur attention des aspirants sur le Sentier de Probation, et confièrent leur entraînement à des disciples de tel ou tel ashram. Ils portèrent leur attention principalement vers ceux qui, étant sur le plan mental, pouvaient être attirés par l'expression et l'énergie de la Triade et n'étaient pas entièrement pris par la tâche du contact avec l'âme.
Le problème qui se présentait à la Hiérarchie était intéressant. Ce nouveau type d'aspirant était réceptif à trois types de lumière :
1. La lumière de la substance, ou lumière innée de la personnalité.
2. La lumière de l'âme, harmonisée à la lumière de l'amour qui domine la Hiérarchie.
3. La lumière de la Triade, qui est un aspect de la Volonté spirituelle, et qui afflue de Shamballa.
La première chose donc à enseigner à l'aspirant est de savoir, au-delà de toute controverse intérieure, où il se situe sur la partie du Sentier de l'Evolution allant du plan mental au plan bouddhique, et étant de ce fait sur la Voie de l'Evolution supérieure. J'emploie ici les mots symboliquement. L'aspirant doit savoir laquelle de ces lumières auxquelles il est réceptif est celle qu'il doit utiliser pour continuer à progresser. La lumière de la personnalité doit-elle être entraînée sur le point de contact avec l'âme, afin que le mental inférieur devienne le projecteur cherchant la révélation ? Ou bien, le point a-t-il été atteint où la lumière de l'âme, qui est la pure énergie de l'amour, puisse être dirigée sur toute vie et sur toutes les circonstances des trois mondes, permettant ainsi au disciple de devenir une personnalité imprégnée par l'âme, qui aura le droit de pénétrer dans l'ashram approprié ? Un point encore plus élevé a-t-il été atteint, où la lumière de la Triade spirituelle peut commencer à être dirigée par la personnalité imprégnée par l'âme, via l'antahkarana ?
Voilà les problèmes auxquels l'aspirant moderne doit faire face ; il doit donc découvrir lui-même l'indication relative à son point de conscience le plus élevé. Je vous demande ici de vous souvenir que le point de conscience n'est pas nécessairement identique au point d'évolution. Un point élevé d'évolution peut être atteint inconsciemment et, fréquemment, le disciple n'a pas vraiment conscience de ce qu'il EST. Il doit se rendre compte consciemment du point qu'il a atteint, avant de savoir réellement quel est le prochain pas qu'il doit franchir consciemment. A ce stade, il lui est présenté une vaste structure de vérité ; son appréciation mentale de ces stades et de ces principes peut être très réelle ; pourtant beaucoup de confusion est possible lorsque le mental concret domine exagérément, comme c'est si souvent le cas. De même, le mental abstrait est actif, et il existe de faibles signes du fonctionnement de l'intuition et des modes plus élevés de connaissance et de prise de conscience. Le disciple passe alors par un stade où il s'approprie tout ce qui est à sa portée ; il cherche à utiliser tout ce qu'il sait ou pressent dans son effort pour avancer, pour se rendre de plus en plus utile et pour franchir la porte de l'initiation.
C'est à ce moment-là que le nouvel entraînement, en cette ère nouvelle d'action hiérarchique, est appliqué au disciple moderne. Etant naturellement de type mental, il parvient rapidement à un juste sens des proportions ; il est donc poussé par l'activité et par l'aura de l'ashram, dans lequel il lui est maintenant permis de travailler à découvrir lui-même quelle indication ou information voilée clarifiera son chemin. Il commence à comprendre que le mental inférieur, avec sa multiplicité de différenciations et ses classifications, ses analyses et sa manière compliquée d'aborder la vérité, n'est qu'une base sur laquelle il peut s'installer fermement, mais qu'il se trouve face à une profonde simplicité. Il comprend qu'il doit trouver lui-même l'indication (que ses caractéristiques de rayon cachent mais aussi révèlent) qui lui permettra de substituer la raison pure aux nombreuses complexités du mental inférieur. Il doit se battre avec le problème de cette simplicité avec sa puissance de pénétration et avec sa rapide compréhension de la vérité de base, sous-jacente aux nombreuses vérités. Il apprend finalement à substituer l'intuition – avec sa rapidité et son infaillibilité – au travail lent et laborieux du mental, avec ses voies tortueuses, ses illusions, ses erreurs, son dogmatisme, sa pensée et sa culture séparative. Il découvre – comme stade préliminaire – la nature de ses rayons ; il commence à discerner entre l'intelligence, l'amour et ce qu'il croit théoriquement pouvoir être la volonté, mais il sait qu'il n'a encore aucune véritable expérience de cet aspect divin supérieur. Son intelligence en développement est le résultat et la récompense de l'expérience ; sa compréhension de l'amour, second aspect divin, en est aussi au stade expérimental, et il ne peut pas se fier à la connaissance qu'il en a. L'expression fusionnée de l'intelligence et de l'amour (de la personnalité et de l'âme) n'est possible que lorsque l'aspect volonté commence à fonctionner dans une certaine mesure.
Il doit donc découvrir une vérité qui, pour lui, est une nécessité immédiate.
Le Maître ne lui dira pas ce que c'est ; il doit maintenant formuler sa propre indication, basée sur la connaissance acquise et la vision reconnue. Il doit agir sur la base de l'indication, en jaugeant l'exactitude de ses formulations par la mesure de lumière, de perception intuitive et de révélation qui lui semble être présente dans ce que contient son mental. Ces facteurs devraient se manifester si sa formulation de "l'indication de la vérité" est dans la ligne du prochain pas prévu. Certains facteurs doivent donc être présents à l'esprit du disciple, pour qu'il soit sûr du terrain où il se trouve, et pour qu'il sache que l'indication, qu'il a obligée à se dégager de la masse confuse de connaissances hétérogènes et non assimilées, est correcte et donc vitale pour lui. Ces facteurs sont :
1. L'indication sur laquelle il travaille sera pour lui :
a. Un résumé ou forme-pensée ancrée de toute la sagesse qu'il a pu acquérir. Je n'ai pas dit résumé de la connaissance, mon frère, car la sagesse et la connaissance sont deux choses très différentes.
b. Particulièrement caractérisée par sa qualité de rayon et donc dans la ligne de son développement normal de rayon. Une indication, par exemple, formulée par un aspirant de premier rayon peut ne rien signifier ou ne rien apprendre à un aspirant de troisième rayon, et vice versa.
2. L'indication sur laquelle il travaille tendra toujours à la simplification de la connaissance, du motif et, en conséquence, de l'activité.
a. Elle sera caractérisée par la synthèse.
b. Elle sera reconnue comme faisant appel à l'exercice de l'intuition ou de la pure raison ; c'est ce que Patanjali désigne par le terme de "connaissance directe" sans complication et en même temps, profondément inclusive.
c. Elle sera plus facilement interprétée par des symboles que par des mots ou des phrases.
3. L'indication sur laquelle il travaille conduira inévitablement à la révélation ou à la lumière qui révélera le prochain pas à franchir ; elle ne posera pas de question et ne suscitera aucune confusion. De telles indications tombent dans diverses catégories, témoignant du progrès et de la réalisation, à savoir :
a. Certaines indications préliminaires concernant la préparation aux relations ashramiques.
b. D'autres concernent le service auquel le disciple consacré est voué par son âme, service dont doit s'assurer la personnalité et qu'elle doit reconnaître comme impliquant sa responsabilité.
c. D'autres encore traiteront de la construction de l'antahkarana qui reliera la Triade spirituelle et la personnalité imprégnée par l'âme.
Une indication de ce genre fut un jour donnée par un Maître à ses disciples, en tant qu'illustration : "Apprenez que tous les ashrams se trouvent sur l'antahkarana." Il fallut deux années à ce disciple pour arriver à la signification cachée de cette déclaration rebattue.
Pouvez-vous y arriver plus rapidement ?
d. D'autres indications formulées traitent du processus initiatique particulier avec lequel le disciple est confronté. C'est pour cette raison que j'ai précédemment signalé que mon seul effort actuellement, aussi loin que cela vous concerne en tant que groupe, est d'indiquer la relation entre l'Initiation et la Révélation.
Il n'y a pas d'initiation possible, à moins qu'elle ne soit précédée d'une révélation, et cependant, chaque initiation conduit à une révélation subséquente. L'objectif de toute initiation est une révélation conférée ; cependant aucune initiation n'est atteinte, avant que n'existe une révélation engendrée par soi-même et non conférée.
Permettez-moi de vous énoncer ici certaines indications ésotériques qui vous donneront peut-être une idée de la nature des concepts que vous, en tant que personnalité imprégnée par l'âme, devez apprendre à formuler. Nous commencerons par celle donnée ci-dessus par le Maître :
1. Tous les ashrams se trouvent sur l'antahkarana.
2. Dans cette lumière nous verrons la lumière.
3. La Voie de l'Evolution supérieure est toujours précédée par la destruction de toutes les autres voies.
4. La Volonté de Dieu détruit la volonté des hommes, mais toutes deux sont nécessaires pour constituer le tout.
5. La radiation et le magnétisme, l'invocation et l'évocation, sont quatre aspects qui doivent être développés chez le serviteur.
6. Les sept, les quarante-neuf et l'un ne font qu'UN ; ceci, l'initié doit le savoir en lui-même, et tout rejeter sauf un.
7. La fidélité doit faire place à l'identification et la lumière est toujours mêlée à l'obscurité.
Ces sept indications sont toutes des indications que vous pouvez utiliser si vous le désirez. Elles sont à la portée de vos facultés et contribueraient beaucoup à votre développement. Vous auriez avantage à appliquer ce que j'ai expliqué ici, concernant la sixième indication, à la compréhension de toutes les autres, et à noter le progrès que vous pourriez accomplir vers la révélation nécessaire.
Examinons maintenant la septième indication dont les termes sont les suivants :
Indication VII :
"L'un des signes marquant que l'on est prêt à l'initiation est l'aptitude à voir le Tout, inclusif et en expansion, et à noter la loi qui est transcendée quand la partie devient le Tout."
Cette phrase, avec ses nombreuses implications, est plus qu'une indication, bien que deux indications profondément significatives y soient contenues.
C'est une affirmation de portée individuelle, de groupe, planétaire et cosmique, et c'est l'unique indication, parmi toutes celles que je vous ai données dans mes divers livres et dans ces instructions plus spécialisées, qui s'applique véritablement à chaque initiation isolée. Elle est capable d'indiquer à l'initié – quelle que soit l'initiation qu'il prenne, de la plus basse à la plus haute – s'il est prêt à subir l'expansion de conscience qu'implique chaque initiation, la nature de la vision en expansion à laquelle il devra alors faire face et le reflet supérieur de la loi ou des lois que l'initiation permet à l'initié de saisir et qui le conduit à abandonner les lois ayant jusqu'ici gouverné sa conduite et conditionné l'expérience réalisée dans sa vie. Il continue forcément à obéir à ces lois, en tant que membre du règne humain, mais sa conscience n'est pas conditionnée par elles ; elle se soumet rapidement à une loi plus élevée et bien plus profondément spirituelle.
Il pourrait être profitable d'examiner les sens les plus évidents de cette septième indication. Sa signification, néanmoins, sera révélée comme résultat de l'initiation ; vous pouvez donc voir qu'une étude sérieuse et une compréhension vitale de l'indication VI doivent normalement précéder toute véritable compréhension de l'ultime indication que je vous ai donnée ici. Il existe neuf interprétations ésotériques de cette indication, correspondant aux neuf initiations. Cette phrase apporte information et illumination même au Logos planétaire, lorsqu'elle retentit pendant n'importe quelle initiation cosmique que le Logos planétaire peut prendre – ce qu'Il fait, maintenant.
Cette indication agit aujourd'hui dans la conscience de l'humanité prise dans son ensemble ; la raison en est que la personnalité parfaite de Sanat Kumara actuellement focalisée dans son centre créateur de la gorge, l'humanité reflète l'effet orchestral de la formule incarnant cette indication, du point de vue cosmique. Il est inutile que j'en dise davantage sur ce point, car vous ne pourriez pas comprendre. Moi non plus, mon frère, je ne comprends
pas complètement, n'étant qu'un initié du cinquième degré. La raison sousjacente à tout ceci est que, dans ce cycle mondial particulier, le Logos planétaire subit une initiation qui va déplacer sa focalisation vers le centre hiérarchique, la situant dans le centre d'énergie que nous appelons la Hiérarchie.
A partir de ce point de focalisation, Il va se soumettre à l'initiation cosmique à laquelle son travail planétaire – créateur et magnétique – l'a préparé. A mesure qu'Il progresse, dans sa nature essentielle, toutes les phases de son corps manifesté, sa Personnalité expressive, sont impliquées, l'accent étant mis sur les énergies conditionnantes s'exerçant par les deux centres éminemment actifs actuellement, c'est-à-dire, le centre que nous appelons l'humanité, au sein de laquelle l'énergie de l'intelligence est focalisée et active, et le centre où l'amour de Dieu est manifesté, la Hiérarchie. Dans ces deux centres, une grande activité est en mouvement, et il se produit une expansion vitale ou mouvement vers l'extérieur.
Rappelez-vous, mon frère, que l'initiation implique toujours activité, compréhension intelligente, attitude focalisée, mouvement délibéré, nouveaux rapports déterminants et l'obtention d'un cercle infranchissable de conscience nouveau et plus grand.
Permettez-moi d'énumérer les déductions majeures et évidentes, contenues dans cette septième indication, en vous rappelant que chaque expression, affirmation ou concept séparé n'est que la base d'une compréhension nouvelle et plus avancée. Chaque déduction saisie est comme une pensée-semence dans une méditation ordonnée, concentrée et réussie. Il est bon de se rappeler que l'initié, avant et pendant toute initiation, est parvenu à une attitude mentale d'extrême concentration ; ce point de tension est une chose que vous
connaissez encore peu, et cependant vous utilisez facilement les termes de : méditation et concentration. Temporairement, afin d'avancer et en même temps de laisser en arrière, l'initié devient un "point statique de contemplation concentrée". Il se dresse alors devant l'Initiateur, avec une préoccupation intérieure intense du monde des significations. Il n'avance à nouveau, abandonnant l'attitude statique, qu'après l'application de la Baguette d'Initiation. Son aptitude à contempler les significations repose sur sa faculté entraînée de se mouvoir aisément dans le monde de l'âme, tâche majeure à laquelle vous devez tous faire face actuellement. L'objectif des deux premières initiations est de permettre à l'initié de vivre dans le monde de l'âme ; l'objectif des quatre initiations suivantes – jusque et y compris la sixième initiation, celle de Décision – est de lui permettre de vivre dans le monde des significations.
Il faut garder ceci soigneusement à la pensée lorsqu'on réfléchit à la condition temporairement statique de l'initié lorsqu'il se tient dans la salle d'Initiation.
Voici les points qu'il faut noter consciemment dans l'indication que nous examinons ; chacun d'eux voile un sens plus profond et peut exprimer une signification ésotérique vitale. Permettez-moi de citer de nouveau cette indication dans sa totalité :
"L'un des signes marquant que l'on est prêt à l'initiation est l'aptitude à voir ce Tout, inclusif et en expansion, et à noter la loi qui est transcendée quand la partie devient le Tout."
J'ai fait précéder cette affirmation par les mots : "L'unité, l'individu et la partie, sont toujours envisagés relativement à un tout, inclusif et en expansion."
Examinons cette affirmation dans le détail :
1. Les signes marquant que l'on est prêt à l'initiation : Quels sont ces signes, mon frère ? Quels signes le Maître cherche-t-Il avant de présenter son disciple à l'Initiateur ? Ces signes existent-ils dans les trois corps, dans les trois mondes ? Ou bien n'apparaissent-ils que dans le corps qui sera affecté de façon primordiale par l'initiation à subir ?
L'initiation affecte à la fois la conscience et la forme, chacune de manière différente ; la différence est engendrée par l'effet de la vie spirituelle affluente et de la volonté divine sur les deux types différents de substance. N'oubliez pas que, dans notre système solaire, tout ce que nous connaissons – même les aspects les plus élevés – sont faits de substance, car nos sept plans (si je puis répéter ce fait de base) sont les sept sous-plans du plan physique cosmique, fait qui est souvent oublié lorsqu'on emploie négligemment le mot "spirituel".
Encore une fois, l'initié lui-même peut-il reconnaître et enregistrer ces signes d'aptitude ? Ce sont toutes des questions auxquelles vous devez répondre avant de pouvoir passer à un sens plus profond.
2. Aptitude à voir le Tout en expansion. Ceci conduit naturellement à la déduction qu'à partir d'un point de limitation, l'initié prend conscience de quelque chose de plus vaste dont il n'avait jamais encore compris l'existence ; il le saisit jusqu'à un autre point de limitation. Vous avez donc :
a. Reconnaissance de l'objectif atteint dans le passé, conduisant à un point temporairement statique d'expectative.
b. Reconnaissance d'une faculté, jusque là, ignorée permettant de voir ce qui, précédemment, avait échappé à l'enregistrement conscient.
c. Reconnaissance d'un mouvement d'expansion qui accroît la portée de la vision de l'initié et indique une zone nouvelle, à la fois de future conquête (sous l'angle de l'empire de la conscience) et de service. Cette reconnaissance mettra fin au moment d'attente consentante, et inaugurera un nouveau cycle d'activité hiérarchique approfondie.
d. Reconnaissance de la limite de l'expansion de conscience permise, avec reconnaissance simultanée que la périphérie élargie de conscience et d'activité, soudain enregistrée par l'initié, indique la frontière d'une expansion encore plus grande. Celle-ci, lorsqu'elle sera subie plus tard, permettra à l'initié de saisir la vraie signification des mots "le Tout". L'une après l'autre, les régions du corps de Celui "en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être", sont régulièrement révélées à l'initié en progrès, jusqu'au jour où il connaîtra, de même qu'il est connu. Il lui sera alors accordé une vision – peut-être floue et lointaine – de ce que l'expansion signifie pour le Logos planétaire, ces domaines d'activité divine situés hors du cercle infranchissable planétaire.
Tout le passé a préparé l'initié à les comprendre et à s'y mouvoir librement ; par le développement des trois aspects divins, intelligence, amour et volonté, le disciple ou l'initié a créé l'instrument et développé les facultés qui lui permettront d'aller vers l'extérieur et d'entrer dans les sphères d'action solaires et cosmiques, par l'un ou l'autre des sept Sentiers. J'ai traité cette question autant qu'il est possible de le faire actuellement dans le dernier volume du Traité sur les Sept Rayons, Vol. V. e. Aptitude à voir... le Tout inclusif. Ceci est le côté pratique de la réalité mentionnée ci-dessus. L'initié inclut consciemment, dans sa pensée, la nouvelle zone de Vie divine à laquelle telle ou telle initiation peut l'introduire. Le fait de voir, de reconnaître et d'enregistrer la vision, et aussi de noter son expansion de conscience, n'est pas suffisant. L'initié saisit qu'on lui présente un champ de service grandissant, face auquel il possède les moyens nécessaires ou, tout au moins, la capacité latente ; il commence à établir les conditions qui lui permettront de rendre son aura magnétique adéquatement inclusive et compétente, dans ce nouveau champ de révélation.
3. Il note la loi qui est transcendée. On peut donner de ceci une illustration simple par l'enseignement se trouvant dans le Traité sur le Feu Cosmique. En tant qu'être humain, le disciple était gouverné et conditionné par la loi d'Economie, et par ses diverses lois subsidiaires, actives et influentes dans les trois mondes de l'évolution humaine.
Cette loi est la loi fondamentale de la nature et de l'homme qui évolue.
Après la première initiation, il passe sous la loi d'Attraction qui porte et manie l'énergie de l'amour et – bien que la loi d'Economie soit alors abrogée – elle conserve sa maîtrise habituelle sur les processus courants des véhicules de la forme, qui sont maintenant utilisés selon la loi d'Attraction. Cette dernière loi gouverne la conscience de l'homme et aussi la forme mise au service de la Hiérarchie. La loi d'Attraction est une loi majeure de l'âme.
Plus tard, après la quatrième initiation, le disciple passe de plus en plus sous la loi de Synthèse, qui est la loi majeure de l'Esprit dans l'univers. Sa faculté d'inclure se développe alors rapidement, et sa prise de conscience (après la sixième initiation, celle de Décision) peut commencer à s'étendre de manière extra-planétaire.
Le sens de tout ceci peut n'être que théorique, en ce qui concerne votre compréhension ; il doit être soigneusement recherché, et ce ne sera en aucune façon chose facile. La révélation viendra néanmoins si vous étudiez ce qui, est dit des trois lois majeures dans le Traité sur le Feu Cosmique.
4. La partie devient le Tout. Cette expression marque une consommation, et toutes les consommations de l'initié sont inattendues et même renversantes dans leur signification. Je ne désire pas m'étendre sur ces termes. Ils sont tellement familiers qu'ils sont forcément dénués de sens pour l'étudiant moyen de l'ésotérisme. On emploie les mots négligemment, et ils indiquent un objectif vague.
Néanmoins, ils voilent et signifient l'expérience la plus prodigieuse dont la conscience humaine soit capable, expérience qui se dessine avec une magnificence accrue à chaque initiation. En résumé, ils supposent participation, conscience et coopération à la pensée et aux plans du Logos planétaire. Réfléchissez à l'importance de ces mots et à ce qu'ils signifient par rapport à l'être humain.
Vous verrez donc, grâce à cette brève exégèse, comment chacune de ces indications comporte en elle-même plus de choses que vous ne pourriez en imaginer ou en prévoir ; chacune d'elles cache dans son coeur et au centre même de sa signification le germe d'une réalisation grandissante. Gardez cette pensée à l'esprit quand vous cherchez à apprendre la signification d'une indication ésotérique, et commencez à tirer des conclusions correctes issues des voiles du symbolisme.