SECTION III
CINQUIEME PARTIE
Sur les Indications
Il y a plus de dix ans maintenant que je travaille avec vous de cette manière ; je me suis efforcé de provoquer un véritable éveil aux possibilités latentes et à ces facultés de coopération qui doivent finalement être comprises par le disciple. Je ne suis pas découragé car, d'une part, je me rends compte des limitations inévitables qui cernent chacun de vous individuellement, et, d'autre part, je sais que vous êtes placés dans mon ashram aux fins d'instructions, dans la période la plus difficile de l'histoire de l'humanité, période où l'humanité tout entière passe par la réorientation nécessaire à ce cycle de temps, et par une adaptation entièrement nouvelle à un rythme et à une zone d'expression plus élevés. Ceci à beaucoup aggravé vos difficultés et les miennes aussi, dans mon travail avec vous.
Néanmoins, les cent prochaines années verront de grandes transformations dans mon ashram. C'est, comme je vous l'ai dit, l'un des plus récents ashrams et il trouve seulement maintenant ses propres dimensions, énonce sa propre note, revêt sa propre qualité. Cet état de chose a aussi beaucoup accru votre problème, car vous m'aidez à constituer quelque chose de nouveau.
Jusqu'ici, je vous ai donné quatre indications que l'on pourrait résumer comme suit :
1. Les grands changements s'effectuant dans la Hiérarchie, afin de rendre adéquat le travail de l'Age Nouveau, et d'établir un contact plus étroit avec Shamballa, ont été le résultat du travail des disciples actifs dans le monde. Pourquoi les disciples actifs, mon frère, et non les Maîtres ?
Une indication suscite toujours des questions que les disciples apprennent, et finalement ils deviennent des Maîtres.
2. Les plans et la pensée des hommes, face à l'avenir, sont les premiers signes, dans l'histoire du genre humain, de l'apparition de l'aspect volonté. Pouvez-vous répondre à cette question : Pourquoi sont-ils les signes de cette apparition ?
3. Il échoit, aux disciples de tous les ashrams, la tâche de "modifier, qualifier et adapter le plan divin". Pourquoi doit-il en être ainsi ? C'est une question des plus significatives et utiles. Pourquoi, mon frère, le plan n'est-il pas imposé ? Quelles sont les distinctions entre qualité, modifications et adaptations ? Car il y a une distinction entre chacun de ces termes.
4. L'initié sait parce qu'il travaille. Le Christ donna la même indication à ses disciples, quand Il leur dit que s'ils voulaient connaître la doctrine, ils devaient exécuter la volonté de Dieu. Ces mots signifient-ils vraiment quelque chose pour vous ?
Vous noterez que ces quatre indications ou pensées-semence (en vue d'une réflexion élargie, conduisant à une activité renouvelée) concernent l'humanité et non l'individu. C'est un point important à garder à l'esprit, car il indique à nouveau la différence entre l'instruction donnée maintenant, et celle qui était donnée dans le passé. Par exemple, je ne vous donne pas (dans ces instructions de groupe) d'indications individuelles pour votre propre vie. Je l'ai fait dans le passé, comme tous les ashrams actuels l'ont fait, en opérant la transition entre les anciennes techniques et les nouvelles qui émergent ; ils doivent user de compromis et s'adapter à ce qui est nouveau ; l'avenir verra donc la cessation progressive des indications personnelles. Dans l'avenir, la vraie méthode sera de développer chez le disciple le vrai sens de la synthèse, et de la "place" qu'il occupe dans le monde Un ; cela le décentralisera. Même si des renseignements étaient donnés en termes clairs sur la nature du microcosme et du macrocosme, du Dessein divin et du Plan spirituel, des événements occultes dans le temps et l'espace, des possibilités futures ou immédiates, (en admettant que le langage nécessaire existe), ils seraient peu compris. Je pourrais, par exemple, vous donner beaucoup de renseignements qui vous seraient aussi utiles que la déclaration suivante l'aurait été pour l'homme préhistorique non évolué : "Il n'y a rien d'autre dans le monde que de l'énergie. L'Atome des atomes est la seule énergie, et Dieu lui-même n'est qu'énergie." Ces expressions n'auraient absolument rien signifié pour son cerveau endormi. L'homme primitif ne possédait pas le mécanisme rendant la compréhension possible. La clé de l'interprétation correcte d'une indication réside dans son association avec l'idée de direction, dans le temps et dans l'espace. Et, mon frère, dans la phrase cidessus, je vous donne l'indication à laquelle je souhaite vous voir réfléchir cette année. Le mot "direction" est la clé de tout le processus de l'évolution, du concept de la lumière, du secret de la Maçonnerie, et du pouvoir de motivation sous-jacent à la manifestation. Je n'en dirai pas plus, mais je cherche votre acquiescement intelligent à ce mot.
Il vous apparaîtra de plus en plus que la vie entière du disciple devient une vie de méditation réfléchie. Les formes de la méditation peuvent être abandonnées, à un certain point de l'évolution, mais l'habitude de la méditation deviendra permanente et délibérée et, finalement, elle se poursuivra indéfiniment ; lorsque ce point sera atteint, l'idée de direction prendra une signification divine. Voici une deuxième indication sur le même thème.
Rappelez-vous que, dans mes dernières instructions, toute la question de la méditation vous a été résumée de la façon suivante :
1. Un stade préliminaire où le thème de la méditation était reconnu.
2. Une attitude de réceptivité, de sorte que l'enseignement ésotérique possible puisse être reconnu et absorbé.
3. La transmission des idées au cerveau, sous une forme ou sous une autre, après qu'elles aient été enregistrées par le mental, sous forme de pensées-semence, d'indications, ou de thèmes proposés et de concepts.
4. La concentration délibérée de la pensée sur ces idées.
5. A mesure que ces idées sont examinées et développées, elles sont soumises à l'analyse et prennent finalement l'aspect de formes-pensées créées.
6. Elles sont alors soumises à un processus d'unification par l'emploi conscient et constant d'un mantram.
Si vous examinez soigneusement ce schéma de pensée, vous verrez qu'il convient à tous les processus de pensée, à toutes les dispositions du mental, à toutes les analyses et applications des indications occultes. J'ai voulu que vous compreniez la simplicité essentielle de tous les processus divins, et notiez le fait ultime selon lequel ces processus trouvent leur apogée dans l'identification spirituelle, prouvant au-delà de toute controverse que, fondamentalement, la séparativité n'existe pas. Ceci est vrai aussi des formules que nous avons examinées.