CHAPITRE VII

PRÉPARATION POUR LE RETOUR DU CHRIST

LA PRÉPARATION NÉCESSAIRE

L'OEUVRE DU NOUVEAU GROUPE DES SERVITEURS DU MONDE

 


Si l'on accepte les données générales de tout ce qui a été dit jusqu'ici, une question se pose inévitablement : Que faut-il faire pour hâter le retour du Christ ? Un individu peut-il accomplir quelque chose là où il se trouve, avec la préparation, les occasions et les ressources dont il dispose ? L'occasion est si grande, et le besoin d'aide spirituelle précise se fait sentir avec tant d'intensité que – bon gré mal gré – nous nous trouvons placés devant un défi et il nous faut choisir : ou bien nous acceptons et assumons la responsabilité qui s'ensuit, ou bien nous en rejetons l'idée, persuadés qu'elle ne nous concerne pas. La décision que nous prendrons alors à cette heure décisive influencera définitivement le reste de notre vie, car ou bien nous collaborerons dans la mesure de nos possibilités avec ceux qui invoquent le Christ et préparent Son retour, ou bien nous nous joindrons à ceux qui considèrent tout cela comme un appel aux naïfs et aux crédules et cherchent peut-être à empêcher les hommes d'êtres bernés et entraînés dans ce qu'ils jugent être une tromperie. Tel est le choix qui s'offre à nous. Notre décision dépendra de notre sens des valeurs et de nos capacités de recherche intuitive. Peut-être comprendrons-nous alors que ce retour qui nous est promis est en accord avec les convictions religieuses générales et constitue la plus grande espérance laissée aux hommes d'apporter un vrai soulagement à l'humanité souffrante.
Ceux qui acceptent la possibilité de ce retour et admettent que l'histoire peut se répéter peuvent se poser les trois questions suivantes (dont les réponses sont strictement individuelles) :
1. Comment puis-je agir conformément à ma décision ?
2. Que puis-je faire de précis ?
3. Quelles sont les mesures que je dois prendre et où sont ceux qui les prendront avec moi ?
Les pages qui suivent sont écrites essentiellement pour ceux qui acceptent la réalité du Christ, reconnaissent la continuité de la révélation, et sont enclins à admettre la possibilité de Son retour.
Grandes sont les difficultés et les complexités de cette période d'aprèsguerre.
Plus un homme est proche de la source de la lumière et de la puissance spirituelles, plus son problème est difficile, car le monde semble à présent bien loin d'ignorer cette divine possibilité. Il aura besoin de toute sa patience, de toute sa compréhension et de toute sa bonne volonté. En même temps sa vision des faits sera de plus en plus claire. Il y a des problèmes intérieurs et extérieurs qui doivent être résolus, des possibilités intérieures et extérieures qui doivent être actualisées. L'homme spirituel – orienté vers l'Esprit – doit affronter tout cela et il éprouve facilement un sentiment de complète impuissance. Il a un grand désir d'aider, mais ne sait que faire. Conscient de la gravité des difficultés, ayant mesuré ses capacités et celles de ses compagnons de travail, et s'étant clairement rendu compte des forces massées contre lui (et, sur une bien plus vaste échelle, contre le Christ), il est alors enclin à se demander :
"Mes efforts seront-ils de la moindre utilité ? Pourquoi ne pas laisser les forces du bien et du mal mener seules la lutte ? Pourquoi ne pas s'abandonner au flux de l'évolution qui, à la longue, fera finalement cesser les conflits dans le monde et inaugurera le triomphe du bien ? Pourquoi tenter quoi que ce soit maintenant ?"
Ces réactions sont naturelles et légitimes. La pauvreté et la famine de millions d'hommes en Europe et ailleurs, la crainte (justifiée ou non) de la Russie, l'avidité des puissances capitalistes, l'égoïsme des travailleurs, l'agressivité des sionistes réclamant un pays qui ne leur appartenait plus depuis plus de quinze cents ans, le désespoir des humbles de tous les pays qui n'entrevoient nulle part ni sécurité ni espoir, les efforts des églises pour rétablir l'ancien état de choses (lequel n'a guère sauvé le monde au cours des siècles), le manque dans tous les pays de toute voix claire et de toute direction ferme, tout cela suscite chez l'homme moyen le sentiment de la vanité de tout effort. Le problème paraît trop vaste, trop effrayant, et l'individu trop petit et impuissant.
Toutefois, il y a dans le monde un nombre considérable d'hommes vraiment bons et droits, humanitaires et doués d'une vision claire. C'est dans les mains des masses humbles et généreuses d'hommes et de femmes de tous pays qui voient juste que réside le salut du monde, et c'est par eux que le travail préparatoire pour le retour du Christ sera accompli. Leur nombre est à la mesure de cette tâche. Il suffit de leur redonner de l'assurance et de coordonner intelligemment leurs efforts pour les préparer au service nécessaire avant que le retour du Christ devienne possible. Il faut aborder les problèmes qui nous assaillent avec courage, sincérité, compréhension et avec la volonté de parler en termes réalistes, avec amour et simplicité lorsqu'on cherche à exposer la vérité et à clarifier les problèmes qui doivent être résolus. Les forces d'opposition du mal doivent être mises en déroute avant que Celui que tous les hommes attendent, le Christ, puisse venir.
Le fait de savoir qu'Il est prêt à revenir et désireux d'apparaître publiquement devant l'humanité qu'Il aime ne fait qu'accroître le sentiment général de découragement et soulève une autre question vitale : pendant combien de temps faudra-t-il souffrir, lutter et combattre ? La réponse est claire : le Christ viendra infailliblement lorsque la paix aura été rétablie dans une certaine mesure, lorsque le principe de la répartition des biens de consommation sera au moins en voie de conditionner les affaires économiques, et lorsque les églises et les groupes politiques auront commencé à mettre de l'ordre dans leurs maisons. Alors Il pourra venir et viendra. Alors le Royaume de Dieu sera publiquement reconnu, et ne sera plus considéré seulement un objet de rêve, de désir, et d'espoir pour les croyants.
Les hommes se demandent pourquoi le Christ ne vient pas (avec la pompe et le cérémonial décrits par les églises) démontrer Son pouvoir divin, prouver de façon convaincante l'autorité et la puissance de Dieu, et mettre ainsi fin à notre cycle d'angoisse et de détresse. Les réponses à cette question sont nombreuses. Il faut se rappeler que le but principal du Christ ne sera pas de démontrer Son pouvoir, mais de rendre public le Royaume de Dieu qui existe déjà. Lorsqu'Il vint parmi nous, on ne Le reconnut pas. Y a-t-il une garantie qu il en serait autrement aujourd'hui ? L'on peut se demander pourquoi il ne serait pas reconnu. Parce que les yeux des hommes sont aveuglés par les larmes de la pitié d'eux-mêmes et non par celles de la contrition ; parce que leur coeur est rongé par l'égoïsme que les angoisses de la guerre n'ont pas guéri ; parce que les valeurs sont restées les mêmes que sous l'Empire romain corrompu qui vit Sa première apparition, à la seule différence qu'à cette époque elles étaient localisées et non universelles comme aujourd'hui ; enfin parce que ceux qui pourraient Le reconnaître, qui espèrent et désirent Son retour, ne sont pas disposés à faire les sacrifices nécessaires pour assurer le succès de Son avènement.
Le progrès de la pensée, le succès de nombreux mouvements ésotériques et. par-dessus tout les merveilles de la science et des nombreux mouvements humanitaires n'indiquent certainement pas une défaite du divin, mais, bien plus, une croissance de la compréhension spirituelle. Les forces de l'Esprit ne sont pas vaincues. Ces aspects du comportement humain font ressortir les merveilles de la divinité intérieure de l'homme et le succès du Plan divin pour l'humanité. Toutefois, la divinité attend l'expression du libre arbitre de l'homme. Son intelligence et sa bonne volonté croissante s'expriment déjà.
Nous avons là, une autre réponse à la question posée : Quelle que soit l'ampleur des nécessités ou l'importance des mobiles, jamais le Christ et la Hiérarchie spirituelle n'enfreignent le droit divin qu'ont les hommes de prendre leurs propres décisions, d'exercer leur libre arbitre et de parvenir à la liberté en combattant pour elle, individuellement, nationalement ou internationalement.
Quand la véritable liberté s'épanouira sur la terre, nous verrons la fin des tyrannies politiques, religieuses et économiques. Je ne veux pas dire qu'elles seront remplacées par la démocratie moderne, car celle-ci n'est, jusqu'à présent, qu'un idéal irréalisé. Je pense à cette période qui viendra certainement et où le pouvoir sera confié à un peuple éclairé, qui ne tolérera l'autoritarisme d'aucune église ni le totalitarisme d'aucun système politique. Il n'acceptera ni ne permettra qu'aucun groupe d'hommes entreprenne de lui dire ce qu'il doit croire pour être sauvé, ni quel gouvernement il doit accepter. Quand la vérité sera enseignée aux peuples et qu'ils pourront juger librement et décider par eux-mêmes. alors nous verrons un monde meilleur.
Il n'est pas nécessaire ni essentiel que tous ces buts désirables soient atteints avant que le Christ revienne parmi nous. Il est toutefois nécessaire que cette attitude envers la religion et la politique soit généralement considérée comme désirable, et que certaines étapes aient été franchies dans l'établissement de justes relations humaines. C'est dans ce sens que travaillent le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et tous les hommes de bonne volonté. Leur premier effort doit être d'éliminer le sentiment de découragement si répandu et l'impression que les efforts individuels sont vains. Ce qui dissipera ce sentiment de découragement et d'inutilité tout en donnant l'impulsion nécessaire à la reconstruction du monde nouveau sera la foi en la divinité essentielle de l'humanité, et en la preuve fournie par l'évolution (rapidement démontrée par une étude sommaire) que l'humanité a constamment progressé en sagesse et en connaissance. Ce sera une vaste inclusivité et une confiance croissante basée sur la foi dans les témoignages historiques quant aux nombreuses interventions survenues en des périodes décisives, et aux nombreux Sauveurs du Monde dont le Christ fut le plus grand. Une attitude juste et constructive doit aussi être basée sur une certitude intérieure de l'existence du Christ et de sa Présence parmi nous à tout instant. Il faut savoir que la guerre. avec ses horreurs indescriptibles, ses cruautés. ses désastres et ses bouleversements. ne fut que l'instrument de notre Père à tous, balayant tout ce qui obstruait la voie du retour de son Fils. Il eût été à peu près impossible de préparer ce retour dans les conditions d'avant-guerre. Aujourd'hui.
il faut que les Serviteurs du Monde se basent sur ces faits. Il faut qu'ils reconnaissent les obstacles (dont beaucoup sont d'ordre financier et fondés sur des convoitises matérielles, ou d'anciennes traditions et préjugés nationaux), mais aussi qu'ils refusent de se laisser décourager par eux. Puis, ils doivent démontrer une habilité dans l'action et un sens pratique tels que ces obstacles soient surmontés. Il leur faut avancer avec une vision claire parmi les difficultés du monde et triompher de toutes les raisons de découragement.
Dans les conditions actuelles, deux obstacles ont une importance telle que s'ils ne sont pas écartés, beaucoup de temps passera avant que le Christ puisse revenir. Ce sont :
1. L'inertie des chrétiens moyens et des hommes spirituels de tous les pays d'Orient et d'Occident.
2. Le manque d'argent pour le travail de préparation.
Examinons ces thèmes avec simplicité en les maintenant au niveau où la majorité des individus pensent et travaillent aujourd'hui. Soyons éminemment pratiques ; efforçons-nous de voir "les Conditions telles qu'elles sont". Cela permettra d'arriver à une meilleure connaissance de nous-mêmes et de nos mobiles.