9. Il y a identité de réciprocité entre la mémoire et l'effet producteur de cause, même lorsqu'ils sont séparés par l'espèce, le temps et le lieu.

 

Une paraphrase de ce sutra pourrait servir à l'élucider et s'exprimerait comme suit : quelle que soit la race, quel que soit le continent, passé ou actuel, sur lequel une vie a été vécue ; quelque distante que cette vie puisse être, ou quel que soit le nombre de millénaires qui ont pu s'écouler depuis lors, l'égo ou âme en garde la mémoire. En temps voulu, et lorsque les circonstances y seront favorables, toute cause alors engendrée doit inévitablement donner naissance à des effets, et ces effets apparaîtront et entreront en activité au cours de quelque vie ultérieure. Rien ne peut s'y opposer ; rien ne peut y faire obstacle. Dans son commentaire, Charles Johnston exprime ce fait comme suit :

"De manière analogue, le même pouvoir sélectif et souverain qui est un rayon du Soi supérieur, rassemble les images mentales, apparentées entre elles, qui proviennent de naissances, de temps et de lieux différents et peuvent être groupées dans le cadre d'une seule vie ou d'un seul événement. Ce groupement suscite des conditions corporelles visibles ou des circonstances extérieures par lesquelles l'âme est instruite et formée.

"Tout comme les images mentales dynamiques du désir mûrissaient en tant que circonstances et conditions corporelles, ainsi les forces infiniment plus dynamiques grâce auxquelles l'âme monte vers l'Eternel, donnent leur fruit en un monde plus beau, en tissant le vêtement de l'homme spirituel."